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Phrase à commentaire du jour : De la hiérarchie

Propos en substance de Jean-Noël Jeanneney, directeur de la BNF : Internet gomme la hiérarchie de l'information, puisque l'édition papier était un gage de reconnaissance et d'autorité. .

Propos tenus dans son émission Concordance des temps sur France Culture - où il était question avec son invité de Gutenberg et... de son propre projet anti-Google !
Au moins, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas être passionné par les propos de son invité, ce qui est déjà fort bien.


Ladite phrase contient une analyse qui ne manque pas de faire sourire :

  • Tout le monde sait parfaitement que l'édition est largement le fait de copinages - tout simplement parce qu'il est matériellement impossible de lire tous les ouvrages proposés.
  • A ma connaissances, les victimes d'un fait divers, les participants à une émission télévisée peuvent raconter toute leur vie en plus de leur expérience connue, et être édités, sans forcément écrire leur livre, juste vendre leur image pour faire pleurer Margot. Ce n'est pas blâmable en soi, mais de là à dire qu'il y a une légitimité de la forme livre, c'est peut-être un peu exagéré.
  • Les sites internet ne sont présentés en vrac, mais classés selon des noms de domaine indicatifs quant à leur contenu, et des hébergeurs qui, de même qu'un éditeur, permettent de classer peu ou prou le type de site concerné. Ainsi, n'importe quel être capable de faire la différence entre un numéro de la collection Arlequin et un traité théorique paru aux PUF est capable de distinguer "monsiteperso.FAI.fr" ou "monblog-à-moi-qu'ilestzoli.blogengrand.com" et les austères et doctes pages publiées sur le serveur d'une illustre université.

- Enfin, l'accessibilité de toute personne disposant d'un accès privé ou public à l'information, mais aussi à l'expression, permet de relativiser l'absolue nécessité de l'autorité dans certains domaines. Certes, les sites d'université sont d'une qualité généralement constante, et je doute que les compte-rendus de travaux physiques soient faciles à substituer. Mais des individualités remarquables ou même des pôles de compétence se font le jour, souvent d'un niveau assez comparable au travaux officiels.
C'est en tout cas vrai pour les domaines artistiques et littéraires, où les critiques, analyses et dossiers sont bien souvent plus fins que dans les revues "spécialisées", et parfois largement équivalents en intérêt à certains travaux de vulgarisation de très bonne qualité.

Bref, il vaut mieux y goûter pour saisir combien l'information demeure hiérarchisable, et combien cette hiérarchie mérite à être ainsi mise à l'épreuve, par la possibilité constante d'une comparaison instantanée.

David Banania


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Commentaires

1. Le samedi 16 juillet 2005 à , par Fred :: site

Quand en plus on s'aperçoit qu'un grand journal comme Le Monde a un site www.lemonde.fr depuis une dizaine d'années... Alors bon... La hiérarchie hein !

2. Le lundi 12 décembre 2005 à , par kfigaro :: site

Sur un sujet voisin, j'ai dévoré il y a une semaine le livre "Internet, l'inquiétante extase" de Alain Finkielkraut et Paul Soriano, ouvrage qui ne manquera pas de te passionner (te connaissant... ;))

A +

3. Le lundi 12 décembre 2005 à , par DavidLeMarrec

Tu pourrais en dire un peu plus ?

Je dois dire que j'ai une passion très modérée pour le sieur Finkelkraut - je n'aime pas les pleurnichards.

4. Le mardi 13 décembre 2005 à , par kfigaro :: site

Finkielkraut est très critique et parfois lucide à l'égard du web mais il n'a pas un ton trop pleurnichard (l'autre auteur - pourtant chercheur spécialisé dans l'étude des réseaux est presque encore plus méfiant que lui !)

Le livre explique justement comment internet fausse les valeurs et comme il nivele l'information (en tout cas pour le grand public qui n'a pas forcement ce regard critique), mais je viens de relire ton billet ici présent et je te rassure, je suis nettement plus d'accord avec tes propos qu'avec les propos un peu désabusés (tout de même) de Finkielkraut et Soriano ;) - le livre (dense mais très court et vite lu) mérite toutefois ton intérêt parce que je trouve qu'il prolonge bien ton débat (enfin je pense...)

je te reproduis le texte de 4ème de couverture (qui résume pas mal le bouquin - pour une fois...) :

<< Internet ? A en croire ses adeptes les plus fervents, la transmutation du plomb réel en or virtuel ne fait que commencer : Internet ou la promesse d’un monde meilleur, pacifié par l’échange et la communication. Les adversaires du Réseau brandissent, quant à eux, la menace - symétrique ? - d’un nouveau totalitarisme de la communication dans le meilleur des cybermondes. Le philosophe Alain Finkielkraut redoute davantage encore le Paradis promis par les uns que l’Enfer annoncé par les autres. Dersormais auteur et lecteur, producteur et consommateur, l’utilisateur des nouvelles machines jouit d’une « fatale liberté » : une liberté à laquelle on n’échappe pas : Selon le chercheur Paul Soriano, ce n’est pas Internet qui est en cause, mais plutôt la convergence de trois phénomènes, d’ordre technique, économique et idéologique. Trois phénomènes distincts mais que rapproche une commune volonté de dissoudre dans le Grand Tour Virtuel tout ce qui naît, s’affirme, perdure, diverge et s’affronte dans le temps et l’espace proprement humains. Peut-on concevoir un humanisme sans homme ? >>

5. Le vendredi 16 décembre 2005 à , par DavidLeMarrec

Merci beaucoup d'avoir pris la peine de m'informer un peu !

A mon sens, Internet est plutôt positif comme moyen d'information, parce qu'il apprend justement à se méfier, et affiche ouvertement son caractère libre (et donc sujet à caution), contrairement à la publication de livres, même prétendus scientifiques, qui ne sont que de vastes fumisteries, mais qui apparaissent revêtus de la légitimité du texte édité.

Et puis cette communauté de contributeurs bénévoles et passionnés, je trouve ça bien sympathique. Surtout qu'on trouve aussi des informations très pertinentes, et particulièrement des bases de données à jour introuvables sur tout autre support. Et Gallica ! Et les bonnes fréquentations ! :-)

La facilité du plagiat peut être résolue, comme dans les universités canadiennes, par des logiciels de contrôle adéquats.

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