Carnets sur sol

Dans une brève d'Abeille Musique, lue aujourd'hui :

.

Par ailleurs, le ton de la news est assez pathétique, recourant systématiquement à l'attaque personnelle et à l'autocongratulation pour démonter les arguments de la partie adverse, à tort ou à raison. Le calmement du chapô est plus une conjuration qu'une analyse du contenu...

J'imagine que Brilliant écrase au maximum ses marges, dans le but de vendre beaucoup ses disques, qui sont invariablement de grande qualité. Brilliant ne survivrait pas s'il vendait autant de coffrets Mozart à perte. Au contraire, étant le cadeau de Noël idéal pour mélomanes, peu cher, une quasi-intégrale, et dans de bonnes à excellentes versions, ils doivent faire le plus gros de leur année dessus. L'accusation est probablement due à la peur, effectivement, des autres labels. C'est du moins ce que j'imagine.
Cependant la news ne répond pas sur le fond, et se contente d'invectiver très violemment et avec beaucoup de mépris la partie adverse. C'est assez édifiant à lire.
Plus grave encore, l'accusation de vente à perte n'est pas suggérée par l'article initial, qui proteste simplement contre le rachat par Brilliant de licences comme un risque pour la diversité culturelle. Certes, la position de cet article ne brille pas par sa clairvoyance (la diffusion de la musique dite classique n'est pas à ce point énorme qu'on puisse se plaindre si un coffret, à la fois généraliste et exhaustif, qui plus est d'excellente qualité, a du succès), et ça se vérifie encore ici :
L'intégrale de Mozart mérite mieux que 99 euros. Et, paradoxalement, ce coffret est peut-être encore trop cher... Lors de concerts gratuits, on a entendu parfois des spectateurs mécontents hurler : "Remboursez !"
L'intégrale Mozart vaut surtout d'être écoutée (quoique certains numéros en soient éventuellement dispensables). Quant à l'accusation sur la qualité, elle est parfaitement ridicule, tous les avis sont unanimes sur la très haute tenue des interprétations chez Brilliant. On peut se moquer de ces propos-là. Mais l'accusation de vente à perte est inventée par la news d'Abeille ! En outre, en vantant sa manière Brilliant, la news fait croire que leur modèle économique est secret, en éludant la question de l'achat des licences, connu de tous, puisque partie de ces disques ont déjà paru sous un autre label !
Tout cela n'est ni très honorable, ni très honnête. De part et d'autre, mais avec un net avantage à la news d'Abeille qui répond par un déferlement de haine au cri de désespoir impuissant d'un autre label.

La musique adoucit peut-être les morses, mais pas les hommes.