Le Sigurd de Reyer (1884) - VI - Illustration musicale
Par DavidLeMarrec, samedi 13 mai 2006 à :: Oeuvres - Sigurd d'Ernest Reyer :: #218 :: rss
Par des enregistrements historiques cette fois-ci.
Manière d'illustrer un peu le propos, j'ai ajouté des extraits dans la radio, par ordre chronologique dans l'opéra.
1 - L'entrée de Sigurd. Avec ces modulations sauvages aux cuivres qu'on entend depuis le début de l'Acte I pour évoquer la bravoure de Sigurd avant la conquête de Brunehild (ensuite, le motif change). Il faut bien voir qu'ici, l'intrigue s'est largement nouée, qu'Hilda (=Gutrune) a avoué son amour pour Sigurd, que Gunther a déjà déclaré sa volonté de conquérir Brunehild, lorsque Sigurd vient le défier.
2 et 3 - Acte II, la conquête de Brunehild. (2) On entend le motif de la conquête de Brunehild au tout début. (3) Puis Sigurd, envoûté, rêve à Hilda. Ici, il ne connaît pas encore Brunehild, qui lui est destinée, avant d'être emphiltré - ce qui pose des problèmes pour l'établissement des responsabilités, comme je l'exposais dans le premier post de ce fil.
4 - Acte IV, le second air de Brunehild (le premier est "Salut, splendeur du jour"). Marjorie Lawrence ne brille pas exactement par sa rigueur musicale, et son interprétation verse dans un désespoir très wagnérien, l'écrasement intégral, sans la grâce qui sied au rôle chez Reyer. Eh quoi ! de ma vaine parure, vous voulez encore prendre soin ! Eloignez-vous, je ne veux pour témoin de mes pleurs que cette antre où l'eau pleure et murmure. (récitatif qui précède) Vous voyez la nuance.
L'interprétation n'est pas très inspirée, mais Lawrence fait du boulot tout à fait honnête. Pour ceux qui ont été sages, j'y ajoute les interprétations d'Andrea Guiot (dir. Rosenthal) et surtout Valérie Millot (dir. Neuhold), cette dernière avec les récitatifs en plus. L'air est hélas coupé dans les trois cas.
Il faut noter que l'air est coupé à plus de moitié, il y manque la reprise de la thématique principale (de 'Quel feu' à 'implacable'), et surtout la prière centrale à Odin, qui explique tout le parcours de Brunehild, la place au centre de l'oeuvre, le dieu semblant manipuler l'ensemble de l'intrigue pour la punir ou lui pardonner. Comme je l'avais précisé, tout se dénoue à partir de cette prière. Brunehild apprend le subterfuge, désenvoûte Sigurd, ils sont réunis dans la mort, conformément au voeu d'anéantissement qu'elle formule.
Pour les volets précédents, voir ici.
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