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Le théâtre chanté chinois et l'opéra occidental - VII - Bref point de conclusion et bibliographie

Ceci marque la fin de notre série sur la mise en relation du théâtre chinois et de l'opéra.

Brève conclusion

On le voit, les parentés sont éminemment fortes entre les deux genres. Bien que n’ayant ni la même genèse ni les mêmes visées, la forme se rejoint très fortement : l’incarnation du mot par un acteur, qui plus est légitimé par la séduction musicale, est un moyen de conviction idéologique et esthétique qui transcende manifestement les cultures, puisqu’on le retrouve aussi bien dans les épopées indiennes qui sont probablement à l’origine du théâtre chinois qu’au Japon (Nô et Kabuki), que dans les longues épopées balinaises ou que dans certaines formes de narration africaines. Rien d’étonnant alors que la forme opéra et le théâtre chanté chinois coïncident à ce point quant aux moyens déployés, alors même que leurs cultures respectives ne prétendent pas en tirer les mêmes avantages.


Bibliographie pour poursuivre la réflexion

  • ARLINGTON, L.C. et ACTON, Harold : « Introduction » à Famous Chinese plays, Russell & Russel, New York 1963. [Texte apportant des précisions très utiles sur la hiérarchisation du théâtre chinois.]
  • GAILHARD, André : Etude technique de la Musique chinoise et transcriptions pour piano, Paul Geuthner, Paris 1926, 96 p. [Une étude qui propose une explication de l'écriture musicale chinoise en se fondant sur le modèle occidental. Transcriptions pour piano à tempérament égal, abominablement sirupeuses, passablement ridicules. Pour l'amusement, et pour comprendre ce que les Occidentaux ont pu longtemps percevoir de cette musique très archaïsante, ainsi présentée.]
  • HSÜ, Tao-Ching : The Chinese Conception of the Theatre, University of Washington Press, Seattle and London 1984, 669 p. [Ouvrage extrêmement précis et précieux. A connaître, vraiment.]
  • LALOY, Louis : La Musique Chinoise, Henri Laurens, Paris (date non précisée), in-8, 128 p. [L'ouvrage insiste essentiellement sur l'incidence philosophique de la musique en Chine.]
  • LI Tche-Houa : « Introduction » au Signe de patience et autres pièces du théâtre des Yuan, Gallimard/Unesco, coll. « Connaissance de l’Orient », 1963, 373 p.
  • PIMPANEAU, Jacques : Histoire de la littérature chinoise, Philippe Picquier, Arles/Paris 1989, 444 p. [Ouvrage général qui présente un chapitre synthétique sur l'histoire du genre théâtral en Chine.]
  • SOULIE DE MORANT, George : Théâtre et musique modernes en Chine, Paul Geuthner, Paris 1926, 98 p. [Texte assez vieilli qui tente d'élever l'art chinois en critiquant le dogme de la vraisemblance occidentale - de façon maladroite, voire erronée. L'étude des livrets en reste assez vague, y compris pour les synopsis.]

Corpus des pièces chinoises



Recueils de référence :
  • ARLINGTON, L.C. et ACTON, Harold : Famous Chinese plays, Russell & Russel, New York 1963. [Textes transcrits de représentations, dans des genres très divers. Incontournable.]
  • LI Tche-Houa : Signe de patience et autres pièces du théâtre des Yuan, Gallimard/Unesco, coll. « Connaissance de l’Orient », 1963, 373 p. [Textes restitués de trois pièces bouddhiques sur une même dynastie, largement centrés autour de l'avarice.]


Textes disponibles :
  • Le Pavillon aux Pivoines (extraits vidéo, adaptation filmique et livret de l'enregistrement discographique)
  • La Légende de Serpent Blanc (livret de l'enregistrement discographique, opéra du Sichuan-type)
  • The Battle of Wan-ch’êng
  • The Battle of Ch’ang-pan P’o
  • Beating the Drum and Cursing Ts’ao
  • An Extraodinary Twin Meeting
  • A Wife and her Wicked Relations reap their Reward
  • The Golden Locket Plot
  • The Lucky Pearl
  • The Day of Nine Watches
  • The Capture and Release of Ts’ao
  • Pearly Screen Castle
  • The Cinnabar Mole
  • A Chuang Yüan’s Record
  • The Meeting of the League of Heroes
  • Buddha’s Temple
  • At the Bend of Fên River
  • The Butterfly’s Dream
  • The Yellow Crane Tower
  • The Rainbow Pass
  • A Bouble Handful of Snow
  • Affinity of the Snow Cup
  • The Sherpherd’s Pen
  • A Nun craves Wordly Vanities
  • Precious Lotus-Lantern
  • The Green Jade Hairpin
  • Beating The Tutelar Deity
  • Sable Cicada
  • The Mating at Heaven’s Bridge
  • Jade Screen Mountain
  • The Brass Net Plan
  • Wang Hua buys a Father
  • The Five Flower Grotto
  • Pavillion of the Imperial Tablet
  • The Happy Hall of Jade
  • Le Signe de patience, Tcheng T’ing-yu
  • L’Avare, Tcheng T’ing-yu
  • Le fils prodigue, Ts’in Kien-fou


Corpus des pièces occidentales

Pour l'opéra, l'étude s'est fondée sur l'ensemble des oeuvres de ma connaissance, de la création du genre aux compositions contemporaines - et comprenant des genres frères comme l'oratorio. Je me suis efforcé d'en citer surtout des oeuvres pas trop rares, même si la réflexion s'appuyait sur l'ensemble.


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Commentaires

1. Le lundi 19 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Lire la série ici.

2. Le jeudi 2 février 2012 à , par Bastien

Vos articles sont toujours aussi riches et intéressants ! Et je vous remercie pour ce travail. Il y a quelques temps je voulais ouvrir un sujet à propos de l'opéra chinois sur le forum classik.forumactif. J'avais commencé quelques recherches avant de tomber sur votre article qui a répondu à la plupart de mes questions.

Encore un grand merci !

3. Le jeudi 2 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Bastien,

Merci beaucoup, j'en suis enchanté !

Je dois cependant à l'honnêteté de préciser qu'il est très difficile de se faire une opinion de l'extérieur dans ces matières (système musical et littérature extrêmes-orientales), et que beaucoup d'ouvrages se contredisent. La pratique du Kunqu (sans parler des autres genres locaux plus obscurs) est vraiment limitée à des cercles d'initiés, même en Chine, et il est difficile d'en approcher les réalités sans s'y mêler un peu...

J'ai coutume de travailler essentiellement sur les oeuvres elles-mêmes (c'est le plus sûr moyen de se faire une représentation honnête du répertoire, plutôt que de recopier les traditions plus ou moins exactes reproduites de génération en génération dans les histoires de la musique), mais la matière accessible dans le commerce en Europe étant assez limitée, elle ne permet pas d'être catégorique sur des conclusions.

Cet ensemble est donc plus à lire comme des pistes de réflexion et d'investigation qu'en tant que vérité révélée, mais je crois que c'est déjà sensible à la simple lecture.

Je vous souhaite une agréable fin de soirée.

4. Le samedi 17 mars 2012 à , par Bastien

Bonsoir David,

De votre piste de réflexion j'ai pu projeter au plus loin mon élan de curiosité et me confronter directement à une
représentation filmée. Je serai incapable de vous dire le titre et le nom du compositeur, j'ai tout juste reconnu les sinogrammes correspondants à l'opéra de pékin. Pour être honnête je n'ai vraiment pas accroché, peut être ai-je trop idéalisé la musique orientale avant de m'y jeter dedans ? Le fait est que je n'ai su sur quoi m'agripper pour arriver au bout. Autant la mise en scène a son charme - les mouvements de groupes sont vraiment fabuleux, les costumes ont leur charme - autant la musique est à la limite de l'audible (Pour mon oreille bien sur). Je ne sais pas vraiment comment apprécier ces oeuvres. Peut-être que je ne suis pas tombé sur une bonne représentation ou une oeuvre trop ancienne/moderne. Je pense me projeter dans le théâtre chinois avant de me remettre à l'écoute...

Je venais vous tenir au courant de cette découverte récente.

Merci encore !

5. Le samedi 17 mars 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Bastien !

Merci pour ces nouvelles !

Je crois que c'est très fuyant pour deux raisons essentiellement :
=> la prosodie chinoise est stéréotypée (à cause des tons), mais de façon très inhabituelle et peu naturelle pour des oreilles européennes ; une fois qu'on a repéré ces "cadences" en revanche, tout se passe beaucoup plus facilement ;
=> la musique, à cause des micro-intervalles et des absences de tension-résolution, est sans doute plus facile à apprécier, au début, quand on a l'habitude de la musique contemporaine occidentale.

D'une façon générale, oui, ça ne ressemble pas aux mélodies chinoises traditionnelles qu'on peut entendre (souvent transcrites pour demi-tons européens !) dans une veine très sucrée...

Et encore, l'opéra pékinois reste assez accessible si on compare à l'orchestre ascétique du Sichuan, par exemple (énormément d'accompagnement en ostinato de percussions !).

Merci pour ce retour, ne manquez pas de me tenir informé !

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