[Concert] Der Schwanengesang - Stutzmann, Södergren (Bordeaux 2006)
Par DavidLeMarrec, jeudi 14 décembre 2006 à :: Disques et représentations :: #459 :: rss
Bordeaux, Grand-Théâtre, samedi 9 décembre 2006, 20h30.
Récital, Franz Schubert : Trois Klavierstücke D 946 ; Schwanengesang D 957 (le Chant du Cygne)
Nathalie Stutzmann : contralto ; Inger Södergren : piano
Il y a un an et un mois, je me trouvais déjà dans le ravissant Grand-Théâtre de Bordeaux pour découvrir en vrai le Winterreise par ces mêmes interprètes. Aujourd’hui, elles y jouent le Schwanengesang, et c’est aussi la première fois que je les écoute en récital dans cette œuvre.
Les 13 lieder du « Chant du cygne » forment un cycle dû au frère de Schubert et à son éditeur bien plus qu’au compositeur lui-même. Comme la durée de l’œuvre est relativement courte et ne dépasse pas les 45 minutes, les interprètes offrent généralement quelques lieder en « complément ». C’est le cas de Nathalie Stutzmann et d’Inger Södergren dans l’enregistrement qu’elles ont réalisé en 2005. Mais en concert le pianiste a une bonne occasion de s’exprimer « en solo ».
Le pianiste qui joue en duo avec un chanteur me semble encore souvent considéré comme un « accompagnateur », et est un peu relégué au second plan. J’ai entendu la saison dernière un récital de Christophe Prégardien dans lequel « son » pianiste, Andreas Staier, avait joué quelques impromptus de Schubert, de façon à participer « à parts égales » avec le chanteur. Cette formule, lieder et piano solo, est d’autant plus intéressante lorsqu’on a la chance d’entendre des « accompagnateurs » qui sont aussi des solistes, comme A. Staier, ou ici, Inger Södergren.
Je ne connais pas sa carrière de soliste, et bien que je l’aie découverte dans les années 80, je ne l’ai jamais entendue en concert. Je connais très bien plusieurs de ses disques (Brahms, Beethoven, Bach, Schubert), mais « en vrai » je l’ai jusqu’à maintenant toujours écoutée en duo avec N. Stutzmann avec qui elle joue depuis 1994. Alors, je me fais une joie de la découvrir dans ces trois pièces de Schubert D 946, d’autant plus que je ne les connais pas.
Il est à peine 20h35 quand Inger Södergren entre sur scène par la gauche. L’air décidé, elle salue rapidement et sourit légèrement au public qui l’applaudit correctement, puis elle s’assied à son clavier.
Contrairement au récital que ces musiciennes ont donné ici l’année passée, le Grand-Théâtre est presque complètement remplie. Sur le bon millier de places que propose la salle, disons qu’environ 800 sont occupées. Pour une ville de taille moyenne comme Bordeaux, je trouve que c’est vraiment enthousiasmant, que cela soit pour l’avenir du lied, ou pour les interprètes de ce soir !
Inger Södergren attaque l’allegro assai de la première pièce sur un tempo un peu trop rapide à mon goût, et heureusement la seconde pièce, allegretto, me semble mieux conduite. Triste et très douce, j’admire ses phrasés chantants, la clarté des sonorités, la limpidité du jeu qui permet d’entendre toutes les notes, l’équilibre parfait entre les deux mains que l’on peut écouter sans peine l’une après l’autre, ou ensemble.
De ma très bonne place, au quatrième rang de l’orchestre et légèrement sur la gauche, j’apprécie sa gestuelle élégante, la souplesse de ses poignets qui soulèvent délicatement ses mains du clavier, la fluidité des mouvements, leur enchaînement naturel, sans maniérisme ou exagération. Comme lorsqu’elle joue avec Nathalie Stutzmann, Inger Södergren chante, ou plus exactement souligne par la voix les accords qu’elle plaque au piano. En dehors de cette particularité démonstrative, elle est très économe en gestes, et derrière ses lunettes aux montures dorées son regard ne quitte que rarement ses mains.
Dans le troisième morceau, je suis surprise par la « modernité » des passages de transition, lorsque le piano cherche le thème, et tâtonne un peu avant de le retrouver. Pour souligner ces moments, Inger Södergren utilise avec pertinence un touché plus bref et plus pesant qui rappelle que le piano est un instrument à percussion, au sens contemporain du terme.
De cette première fois où j’écoute Inger Södergren seule, je retiens surtout le contraste entre la précipitation de certains passages rapides et la douceur, la tendresse même, des passages plus lents, plus maîtrisés, qui semblent mieux lui convenir.
La pianiste est très applaudie, quelques bravos se font entendre et elle est rappelée à deux reprises. Toujours peu démonstrative, elle sourit cependant plus largement et je lis même plusieurs « merci » sur ses lèvres. La réaction très chaleureuse du public me fait un peu oublier les nombreux et éternels faux enrhumés qui se sont grossièrement manifestés entre les morceaux, malgré qu’Inger Södergren les ait rapidement enchaînés. Je trouve de plus en plus mal élevés les spectateurs des concerts, et je suis assez déçu par le public bordelais qui avait pourtant été l’année dernière plus soucieux de son comportement.
Après une pause d’une vingtaine de minutes, la pianiste revient sur scène, cette fois-ci accompagnée de Nathalie Stutzmann, souriante dans sa redingote mauve du Winterreise d’octobre dernier à Paris.
Côté salle, rapides mais importants applaudissements ; côté scène, brefs saluts et très vite, grande concentration.
Les lieder rassemblés sous le titre de « Schwanengesang » sont écrits par Schubert en 1828, pendant la dernière année de sa vie. Les 7 premiers lieder sont composés sur des poèmes de Ludwig Rellstab, les 6 derniers mettent en musique des poèmes de Heinrich Heine.
Contrairement au Winterreise ce cycle ne forme pas une histoire, il est plutôt une succession d’instants alternant des tonalités mélancoliques, dramatiques ou plus joyeuses. Le ruisseau du premier lied (Liebesbotschaft) rappelle celui de « La Belle Meunière », l’analogie entre l’être humain et la nature est très présente (Aufenthalt, das Fischermädchen), l’éternel amour espère (Ständchen), ou se désespère (Ihr Bild, die Stadt, der Doppelgänger). Des lieder plus inclassables (« Kriegers Ahnung » ou « der Atlas ») traduisent la misère de la condition humaine, d’autres peuvent être perçus plus légèrement (« Frühlingssehnsucht » ou « Abschied »).
L’ordre des lieder n’a pas été établi par Schubert mais par l’éditeur de la partition, aussi les interprètes ne les jouent pas toujours dans cette progression (B. Fassbaender / A. Reimann). Ce n’est pas le cas des deux musiciennes de ce récital, puisque les lieder sont enchaînés dans l’ordre habituel, avec une pause de quelques minutes entre les lieder n° 7 et 8 qui marque le changement de poète.
Nathalie Stutzmann a besoin ce soir des deux premiers lieder pour se libérer et rendre sa voix plus expressive grâce à la richesse de ses accents. Dès le n° 3 (Frühlingssehnsucht) je remarque que son interprétation est moins dramatique que celle du disque, c’est très net sur le « Warum ? » plus du tout pathétique. L’ensemble du lied apparaît plus léger mais aussi enlevé, la chanteuse sourit à l’évocation du soleil, et envoie sans aucune réserve un superbe « Nur du ! » final.
Le ton est donné. A partir de cet instant, la contralto commence une véritable démonstration de son talent qui va culminer dans un domaine où je ne l’attendais pas ici : l’humour et la joie de vivre.
Le doux balancement de la célèbre « Ständchen » est bien rendu par le piano net d’Inger Södergren, quant à la chanteuse, elle appuie sur les « i » (LIebchen, Flehen sIe für mIch) d’une façon aussi spectaculaire que lors de son récent concert à Notre-Dame. (Je n’y reviendrai plus, mais je pourrais pratiquement citer un « i » exceptionnel pour chaque lied de ce Schwanengesang !) J’attendais le dernier vers « Komm, beglücke mich ! » avec intérêt. Traduit dans le programme « Viens, comble-moi ! », il est chanté souplement, le « e » de « bEglüke » est étiré dans une progression dynamique, et « mich » soutenu avec assurance.
« Aufenthalt » est fort et rude comme la nature qu’il décrit, « Wie sich die Welle » ou « Und wie des Felsen » résonnent gravement, et la douleur ultime est dite en avant, la main tendue vers le public. La reprise de la première strophe est annoncée par le piano qui arrive à « marteler » et ralentir en même temps… C’est superbe !
Dans « In der Ferne » deux vers me frappent particulièrement par leur pianissimo bouleversant : « Sehnsucht, nie endende / Heimwärts sich wendende ! » (Une nostalgie sans fin / Le rappelle chez lui). Le début de « Sehnsucht » est absolument inouï ! Doux, tendre, triste, bienveillant, compatissant… tout cela en un demi-mot. Et puis, toutes les rimes en « enden » ou « ende » qui rythment de leurs échos ce lied finissent par être englouties dans la profondeur de « ziehenden ! » dont le « ie » s’étire jusqu’au vertige.
Vient ensuite l’ « Abschied ». Comme cet adieu est sans regret ! Comme Nathalie Stutzmann, toute à la joie de nous raconter son histoire, nous la joue aussi avec ses attitudes ! Elle se balance de gauche à droite sur le rythme endiablé d’un piano jamais dur, cahotant avec élégance. Il est stupéfiant de voir avec quel plaisir, et d’entendre avec quelle maîtrise, la chanteuse s’amuse de la prononciation très rapide des vers de ce lied. Ses « Ade » sont lancés avec entrain, joyeusement, ils laissent une impression presque drôle ou comique, très enthousiasmante.
Les musiciennes marquent la pause. Le public, emporté par l’énergie positive que Nathalie Stutzmann vient de libérer, applaudit vigoureusement et quelques bravos fusent déjà. Ce bel accueil du public me fait un peu pardonner son « indiscipline ». Dans cette première partie du Chant du Cygne, les interprètes ont fait face à d’horribles toux entre la Sérénade et le Séjour sauvage, au téléphone portable qui sonne (si, si) pendant que le malheureux de « Au loin » abandonne ses amis et part sans bénédiction, et pour couronner le tout (ou la toux), voici qu’un programme, tombé d’une loge sur la gauche, a tournoyé lentement comme un mouchoir de papier blanc pour finir sa chute sur la scène pendant le début de l’Adieu…
Rapidement de retour sur scène, les musiciennes font vite oublier la joyeuse détente provoquée par l’Abschied et la remplacent par la dure puissance de l’Atlas. D’un bref regard déjà assombri par ce qui va suivre, Nathalie Stutzmann indique à Inger Södergren qu’elle est prête, elle relève la tête, et pour une fois la main droite ne la retient plus au piano. Elle débute ce lied les bras le long du corps, les pieds légèrement écartés, et toute son attitude évoque la force désespérée de ce géant orgueilleux. La pianiste développe la même puissance que la chanteuse et termine le lied par un magistral crescendo.
A l’opposé de cette démonstration, la pianiste pose doucement les deux premières notes de « Ihr Bild ». Elles se détachent dans le silence. Recueillie, la contralto est plongée dans les rêves du narrateur ; au piano, une sorte de lent « tic-tac » mélancolique ponctue les vers. « Auch meine Tränen flossen / Mir von den Wangen herab » (Des lames me vinrent aussi / coulant le long de mes joues) est chanté avec une extrême douceur, le « auch » pianissimo, puis le « o » de « verloren » (perdue) ressort nettement, étiré et bouleversant. Le piano conclut le lied dans une pesanteur inexorable.
Avec « das Fischermädchen » le contraste est immédiat, ce lied est chanté joyeusement, avec le sourire. Toujours beaucoup de puissance notamment sur les deux vers « Vertraust du dich doch sorglos / Täglich dem wilden Meer ». Je reste ici assez perplexe devant les différences de traduction, dans le programme du récital: « N’est-ce point chaque jour / La mer que tu affrontes ? », dans le livret du CD : « Tu renouvelles bien chaque jour / Ta confiance au terrible océan »… Les derniers vers coulent avec élégance et légèreté : « Und manche schöne Perle / in seiner Tiefe ruht » (Et plus d’une perle précieuse / repose dans ses profondeurs).
« Die Stadt » renoue avec la tristesse. La main droite de la pianiste fait surgir ici ou là un petit trait répétitif et magique. Nathalie Stutzmann très concentrée en elle-même retient magnifiquement « In Abenddämmrung gehüllt » (Enveloppée dans le crépuscule), envoûte par sa descente sur « meinem Kahn » (ma barque), et l’air désolé, elle appuie très dramatiquement sur le dernier vers « Wo ich das LIEbste verlOr » (Où j’ai perdu ma bien-aimée).
« Am Meer » débute plus calmement, mais ici encore l’ambiance change rapidement au gré des effets : un vibrato parfois plus marqué (sur « alleine ») ; « Der Nebel stieg » chanté avec une grande tension qui m’évoque littéralement la brume montant du sol ; un passage très délicat, très tendre (« Ich hab von deiner weißen Hand / Die Tränen fortgetrunken » : Je bus les larmes / dans ta main blanche) ; la netteté du pianissimo sur le « en » du dernier « Tränen » (encore et toujours des larmes !).
Et nous voici arrivés à ce « Doppelgänger » qui termine le Schwanengesang. Nathalie Stutzmann, qui n’a pas cessé de varier ses accents et d’en augmenter la fréquence, atteint maintenant une telle liberté dans l’invention qu’il me faudrait presque détailler chaque mot ! Je n’en reviens toujours pas de ses « i » qui me tirent l’oreille (« Still ist die Nacht… » : La nuit est silencieuse…), de l’aisance des triples croches sur « In dIEsem Hause… », de la force avec laquelle s’exprime la douleur (« SchmERzensgewalt »), du vibrato fortissimo sur « GestAlt », du « Doppelgänger » presque parlé, et enfin de cette stupéfiante répétition de la lettre « a » : « So mAnche Nacht, in Alter Zeit ? » (Pendant maintes nuits des temps passés). Bien sûr, le long « a » de « alter » est particulièrement mis en valeur par un accent unique, et le passage de « alter » à « Zeit » est magnifique, avec un début de « Zeit » lent, soutenu et scintillant !
Le regard noir, intense et douloureux, la contralto reste sur cette interrogation, Inger Södergren stoppe net son Steinway, sans aucune résonance.
Le public applaudit avec enthousiasme, nous frappons rapidement nos mains en rythme pour demander un bis. Nathalie Stutzmann apparaît très touchée par cet accueil, bien qu’elle ne soit pas aussi émue que lors du récent Winterreise parisien.
Les musiciennes ne se font pas prier bien longtemps, et de sa somptueuse voix parlée Nathalie Stutzmann annonce « Die Taubenpost » (Le pigeon voyageur). Elle explique que l’éditeur de Schubert, Haslinger, craignant la superstition de ses clients, a ajouté ce quatorzième lied aux 13 du Schwanengesang. Elle souligne qu’elles ont prévu de donner ce lied en bis puisque il a également été composé en 1828, il s’intègre donc au thème de ce récital dédié à la dernière année de Schubert. Nathalie Stutzmann, souriante et très détendue, est parfaitement claire dans sa petite présentation, mais elle la termine mi-confuse mi-amusée, comme si elle est soudainement gênée d’avoir tant parlé ! Mais voici déjà que s’envole ce pigeon voyageur sur le rythme d’enfer donné par Inger Södergren.
Le chant défile à vive allure, très rebondissant, et je guette l’adorable « Oh » de « Oh, sie verträgt sie sicher nicht » : Oh, il ne les (les larmes) perd jamais. Elles jouent ce lied avec vivacité, vélocité, un peu comme l’Abschied, mais avec encore plus d’entrain, plus de joie, encore plus brillamment si c’est possible ! Et pour finir, le regard porté calmement sur la salle, la chanteuse s’adresse réellement à nous : « Sie heißt – die Shensucht ! Kennt ihr sie ? – Kennt ihr sie ? » (Il s’appelle le Désir ! Le connaissez-vous ? Le connaissez-vous ?).
Gagné par la prodigieuse vitalité de Nathalie Stutzmann, le public s’enflamme et réclame un autre bis. C’est bien la première fois que j’assiste à une telle manifestation d’enthousiasme de la part des spectateurs à l’issue d’une soirée consacrée au lied ! Je participe à la liesse générale, et voici très généreusement le second bis : « On revient un peu en arrière dans le temps, annonce la contralto, voici der Musensohn » (le fils des Muses). Et là, si j’ai pu penser qu’elle était déjà déchaînée dans le Taubenpost, je n’avais en fait encore rien vu !
Le piano d’Inger Södergren, tel le triple galop d’un puissant cheval, emporte avec lui la chanteuse devenue cavalière. Elle galope sur la musique, elle la danse, et elle chante sans retenue ! Les yeux fermés, elle goûte le texte, elle le mime, elle le prononce avec sensualité, elle s’amuse de son articulation. Elle fait tellement plaisir à voir et à entendre que j’en oublie que c’est la fin du récital. Nous manifestons encore longuement notre émerveillement, nous remercions les musiciennes de nous avoir emportés si joyeusement, des bravos se font entendre, voici leurs derniers saluts, leurs derniers sourires.
Encore sous l’influence bénéfique du Musensohn (« Ihr gebt den Sohlen Flügel » : Aux pieds vous donnez des ailes) je quitte le Grand-Théâtre rechargée par cette énergie qui vient de nous être donnée et sans aucune trace de nostalgie ou de mélancolie, ce qui est assez extraordinaire lorsqu’on sort d’un Schwanengesang ! Et encore maintenant, quelques jours après cette soirée, son évocation me remplit toujours d’un dynamisme incroyable !
Et Schubert dans tout ça ? Le côté humoristique et joyeux que les interprètes nous ont montré ne lui aurait probablement pas déplu. Cette façon si naturelle et si vivante de chanter ses lieder les rapproche de nous, ils deviennent des morceaux de vie que chacun peut ressentir, des épisodes essentiels, tristes, songeurs, réfléchis ou bien légers, heureux, déjà connus, toujours reconnus.
S. Eusèbe, 11-13 décembre 2006
Commentaires
1. Le jeudi 14 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
2. Le jeudi 14 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
3. Le jeudi 14 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
4. Le jeudi 14 décembre 2006 à , par Sylvie Eusèbe
5. Le vendredi 15 décembre 2006 à , par Sylvie Eusèbe
6. Le vendredi 15 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
7. Le vendredi 15 décembre 2006 à , par Inactuel :: site
8. Le vendredi 29 décembre 2006 à , par Sylvie Eusèbe
9. Le samedi 30 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
10. Le dimanche 31 décembre 2006 à , par DavidLeMarrec
11. Le mercredi 10 janvier 2007 à , par Sylvie Eusèbe
12. Le jeudi 11 janvier 2007 à , par DavidLeMarrec
13. Le lundi 29 janvier 2007 à , par Sylvie Eusèbe
14. Le lundi 29 janvier 2007 à , par Morloch
15. Le lundi 29 janvier 2007 à , par Sylvie Eusèbe
16. Le mardi 30 janvier 2007 à , par DavidLeMarrec
Ajouter un commentaire