jeudi 10 mai 2007
Magie du verbe
La parole a ceci de fabuleux qu'elle crée le réel. C'est pourquoi la découverte du pouvoir du mensonge par les enfants est toujours une grande expérience : ce qui n'est pas vrai peut être tout aussi convaincant que le vrai, et pas seulement dans le domaine de la narration fictionnelle[1].
Or, les capacités cognitives limitées de l'être humain lui demandent, afin d'être informé de la marche du monde, de recourir à une médiation, que ce soit via le bouche à oreille ou les médias. Ces médiateurs, même en les supposant à la fois fiables et de bonne foi - ce qui n'est pas nécessairement évident -, créent de la vérité à partir de leur seule parole : si on leur accorde crédit, ils créent ce qu'ils énoncent, démiurges nouveaux.
On l'avait déjà relevé lors d'une réalisation particulièrement audacieuse de ce nouveau paradoxe du menteur, dont les implications sont tout à fait maîtrisées par le personnel politique : ce que je dis est vrai du fait même que je l'énonce, même si c'est faux.
Plus récemment, nous revenions aussi sur plusieurs de ces usages, notamment autour du changement et de la fiction institutionnelle.
A présent, un petit exercice très simple sur l'actualité.
Notes
[1] Comme on l'apprend depuis pas mal d'années, via Maupassant "l'illusionniste", aux collégiens.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Langue a suscité :
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