"Le plus haut de tous les temps"
Par DavidLeMarrec, samedi 12 mai 2007 à :: En passant - brèves et jeux :: #606 :: rss
Horreur et consternation ! CSS verse dans le sensationnalisme.
Mais voilà qui est amusant, et une excellente démonstration pour définir le falsetto.
Voici donc la note la plus haute jamais écrite[1] par un compositeur pour une voix d'homme "standard" (c'est-à -dire hors contre-ténors et castrats) :
De quoi et de qui s'agit-il ?
Notes
[1] A ce qu'on en dit, je n'ai pas pu le vérifier sur pièce. Mais il s'agit en tout cas de la plus haute réalisée, si on passe quelques exceptions historiques (un ton plus haut, dit-on).
Il s'agit du fameux Credeasi misera, l'air d'Arturo Talbot à la fin des Puritani de Vincenzo Bellini.
C'est un contre-fa (fa4), l'octave inférieure des piqués de la Reine de la Nuit. Une note jamais employée pour les ténors, dont les contre-ré font déjà figure d'exception remarquable, et de surcroît précédée par un contre-ré bémol et suivie d'une descente sur le contre-mi bémol et le contre-ré bémol.
Ici, Paul Groves utilise un fausset extrêmement puissant qui saisit la salle. On entend très nettement qu'il change de mécanisme (il passe en mécanisme II). Ce chanteur a l'habitude de chanter toujours avec un rien de voix de tête mêlée à une émission principalement de poitrine, une voix très légèrement mixée, ce qui le rend particulièrement performant dans le répertoire français. Par conséquent, il a l'habitude de ce genre de travail, mais l'exhibition d'un fausset presque intégral et aussi puissant est très impressionnant, même si on peut trouver le résultat proche du chapon alto non pas émasculé mais égorgé.
Evidemment, parfois on se loupe :
Giuseppe di Stefano, dans une posture toute différente, un son bien plus métallique, brillant - italien -, et qui est passé à la postérité dans cet air pour des contre-fa mémorables. Mais pas ce soir-là . Par ailleurs, il n'est pas loin de l'accrocher, tient sa note qui est plutôt un contre-mi, et redescend impeccablement sur le mi bémol. Or il faut qu'il change l'intervalle habituel (qui n'est plus d'un ton descendant mais d'un demi-ton) pour rester juste. A cette hauteur, conserver le contrôle, chapeau.
C'était l'amusement du jour.
(Et merci à Grimi pour avoir traqué le Groves.)
Commentaires
1. Le dimanche 11 novembre 2007 à , par Ploc
2. Le dimanche 11 novembre 2007 à , par Patrick Juvet
3. Le dimanche 11 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site
4. Le dimanche 11 novembre 2007 à , par Le Mystère des Voix Bordelaises
5. Le dimanche 11 novembre 2007 à , par Ploc
6. Le lundi 12 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site
7. Le mardi 13 novembre 2007 à , par Patrick Juvet au téléphone
8. Le mardi 13 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site
9. Le mercredi 14 novembre 2007 à , par Patrick Juvet au carmel
10. Le mercredi 14 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site
11. Le dimanche 8 janvier 2017 à , par un autre David
12. Le lundi 9 janvier 2017 à , par DavidLeMarrec
13. Le mercredi 11 janvier 2017 à , par DavidLeMarrec
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