Enregistrements, domaine public - XVIII - Richard WAGNER, Tristan und Isolde - Karajan I , Bayreuth 1952, Mödl, Vinay - Malaniuk, Hotter, Weber
Par DavidLeMarrec, lundi 17 septembre 2007 à :: L'horrible Richard Wagner - Musique, domaine public :: #722 :: rss
CSS poursuit sa patiente constitution d'une bibliothèque choisie du domaine public. Après vous avoir abreuvés de (splendides) raretés biscornues, un enregistrement tout aussi remarquable, mais fort connu.
Il s'agit de l'un des plus beaux Tristan jamais donnés, un an après la réouverture de Bayreuth.
Il s'agit de l'un des plus beaux Tristan jamais donnés, un an après la réouverture de Bayreuth. La direction du Karajan première manière y est sèche, extrêmement enflammée, du théâtre absolu (même si les bois ont tendance à disparaître du spectre sonore).
Sur le plateau, des chanteurs extrêmement sonores et engagés, comme Ira Malaniuk, double ingénu d'Isolde ; Ramón Vinay, toujours barytonnant, mais d'une densité vocale et expressive admirables ; ou Hans Hotter, dans une lecture très atypique de Kurwenal en effigie paternelle, comme le vieux serviteur qui a vu naître Tristan, plutôt que le Sancho un peu véhément dont on a l'habitude. Ludwig Weber, lui aussi, propose une lecture animée du roi Marke.
Par-dessus tout, plane la stature de Martha Mödl, dans la meilleure soirée de sa vie d'artiste. Une force verbale formidable, une rondeur vocale qu'elle ne retrouvera plus toujours ensuite, un impact émotionnel extrêmement puissant. Mödl campe une Isolde avant tout souveraine, rien moins qu'un port d' impératrice, dont l'amour est sans cesse mêlé de fureur, horrifiée en percevant combien elle déroge. Cette Isolde considère que son sang royal la place au-dessus de Tristan, et le méprise d'autant plus qu'elle se sent de l'inclination pour lui. De même, au II, sa rage terrible envers Brangäne dévoile plus que jamais son dépit contre elle-même d'une telle mésalliance - et non l'impatience féminine banale.
Quant au duo d'amour, il présente véritablement l'explosion des hormones dans toute son indécence, toute son absurdité. La dimension végétative de cet être ensemble n'a sans doute jamais été aussi bien rendue... mais des végétaux animés, ma foi !
Bref, tout un monde.
Au choix, deux reports :
- Le premier, très compressé, que nous avons pu dégoter via la Toile, mais qui présente l'avantage d'être parfaitement équilibré. On n'entend plus le public ni le souffleur, les voix s'épnouissent pleinement, l'orchestre y est plutôt audible.
- Le second, moins bien restauré, mais à un échantillonnage plus généreux.
Notre recommandation porte sur le premier, qui rend bien mieux justice à la soirée, nous semble-t-il. Mais vous pouvez comparer les deux, puisque ces téléchargements ne sont en aucune façon bridés.
Distribution :
Festspielhaus de Bayreuth
23 juillet 1952
Isolde - Martha Mödl
Brangäne - Ira Malaniuk
Tristan - Ramón Vinay
Kurwenal - Hans Hotter
Marke - Ludwig Weber
Ein Seemann - Gerhard Unger
Melot - Hermann Uhde
Ein Hirt - Gerhard Stolze
Ein Steuermann - Werner Faulhaber
Choeurs et orchestre du Festival de Bayreuth,
Herbert von Karajan.
Commentaires
1. Le lundi 17 septembre 2007 à , par sommaire :: site
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