Enregistrements, domaine public - XXIX - Tchaïkovsky - SYMPHONIE n°4 - van Beinum, Concertgebouw
Par DavidLeMarrec, dimanche 30 décembre 2007 à :: Musique, domaine public :: #811 :: rss
CSS thésaurise depuis un bon moment des enregistrements libres de droits du Concertgebouw des années trente à cinquante. Nous souhaitions le proposer, comme il en fut pour Mahler et pour Wagner, en anthologie - éventuellement limitée aux témoignages de Beinum -, mais le répertoire devient si immense, et contient de tels bijoux, qu'il ne nous est plus possible de le proposer en une fois.
Ainsi, en écho à notre satisfaction de rencontrer une version de la Quatrième Symphonie de Tchaïkovsky à notre goût énoncée sur Diaire sur sol, en voici une autre qui nous séduit au moins autant. Mais celle-ci libre de droits.
Description et mise à disposition sur nos serveurs.
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Le présent enregistrement fut réalisé à partir de deux soirées assez éloignées : le 13 février 1941 pour les trois premier, le 26 mai 1940 pour le dernier. Cependant, tant du point de vue de la conception que de la qualité sonore, la rupture n'est pas très audible (saturation légère sur les harmoniques les plus perçantes pour la partie la plus ancienne, et tempo un brin retenu par rapport à ce qu'on pouvait attendre de l'ensemble du reste).
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D'emblée, on est frappé par le rebond et l'élan de la sonnerie initiale, pleine d'autorité, mais dépourvue de cette vulgarité si risquée dans ce contexte. Lors de ses reprises, elle se montre extrêmement intégrée, avec un grand savoir-faire et un véritable goût.
Un feu totalement ravageur, un élan invraisemblable, un rebond constant caractérisent la conduite du discours, sans toutefois contrarier une lecture très précise, sans flou ni sirop - et ce, malgré le legato magnifique des cordes.
Les cuivres eux aussi se montrent aussi soignés qu'absolument fiévreux ; de très beaux bois colorés, des timbales redoutablement incisives. Tout cela sonne étonnamment slave du côté du chant, mais sans jamais se départir d'une précision à toute épreuve - les trémolos de cordes à la fin du mouvement sont stupéfiants d'homogénéité rythmique.
Le deuxième mouvement, très allant, privilégie ostensiblement la danse sur le pathos - choix surprenant assumé avec un bonheur incontestable. De même, le troisième mouvement surprend, énoncé étrangement forte et marqué au chant (accompagné par un reste d'orchestre très doux), presque sauvage jusque dans sa délicatesse - délicatesse qui crie. Quelque chose de très étonnant. Ici encore, on pourra noter la qualité technique de la réalisation des crescendo-descrendo.
Enfin, avec une clarté tout à fait semblable - et une pâte plus détachée, qui rappelle la collaboration soutenue de l'orchestre avec Mengelberg -, le dernier mouvement se lance, étourdissant, dans un exposition saisissante de virtuosité. Une sûreté technique et une propreté très inhabituelle pour les orchestres de l'époque, qui laissent pantois.
Et avec cela une très belle conception, comme on l'a dit.
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Concertgebouworkest & Eduard van Beinum. 1940-1941.
Vous pouvez charger les mouvements directement sur notre serveur en cliquant dans notre texte ci-dessus.
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