mardi 29 avril 2008
A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - VI - Esprit français - Henri DUPARC (présentation)
} Esprit français (suite)
Henri DUPARC
(1848-1933)
Description :
La musique d'Henri Duparc, du fait de son abandon précoce de l'exercice de la composition, se limite quasiment à ses mélodies. Quelques pièces pour piano, quelques pages orchestrales, dont certaines sauvées de la destruction peu avant son achèvement de son opéra La Roussalka (d'après la pièce de Pouchkine qui, comble de l'ironie, est elle aussi inachevée), guère plus. En tout état de cause, au disque comme au concert, on peut considérer Duparc comme le compositeur de dix-sept mélodies, pas plus.
Suite à une maladie nerveuse concomitante avec une crise mystique (qui le mène à détruire ses dernières oeuvres), le reste de son existence a été consacré à l'enseignement (mentor du jeune Jean Cras, notamment, avec lequel il échangea une abondante correspondance), à la vie de famille, au dessin, à la peinture. Il orchestre cependant plusieurs mélodies dans les années 1910.
Pourquoi ces éléments biographiques ? C'est qu'il faut bien avoir conscience de ce que son oeuvre, qui paraîtrait, vu ses dates, rester peu influencée par Debussy et qui pourrait sembler d'un raffinement tout à la fois conservateur et décadent, se révèle en réalité d'une dimension novatrice considérable, car composée très tôt dans son parcours.

Henri Duparc. Le look Borgstrøm faisait alors fureur, semble-t-il.
Une oeuvre assez sombre, dont les recherches harmoniques parent un climat de rêve inquiet - si ce n'est de cauchemar. Ce n'est pas tout à fait par hasard que la vitrine de son oeuvre est constituée par ses deux mises en musique de Baudelaire.
Vu l'ampleur très réduite du corpus, on peut se risquer à une petite introduction. On pourrait classer ces oeuvres (dont l'évolution de l'audace n'est pas du tout évidente) selon une gradation qui s'étendrait du rêve calmement mélancolique à l'hallucination la plus épouvantable.
Seule exception, la Sérénade (1869) sur un texte Gabriel Marc, une mélodie suave et séductrice comme du Saint-Saëns. La toute dernière mélodie, Recueillement, a été détruite et ne peut donc être classée...
On peut donc diviser le corpus en quatre groupes. Nous en commentons quelques-unes, particulièrement célèbres ou remarquables.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Découverte de la mélodie a suscité :
silenzio :: sans ricochet :: 3418 indiscrets