Carnets sur sol

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A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - I - les débuts & les étrangers

Une sélection, pour chaque type de mélodie et chaque compositeur important, de disques réussis - pas si fréquents. Manière de fournir des portes d'entrée efficaces pour chaque compositeur, et de caractériser un peu.

Vu l'ampleur de l'entreprise, nous pouvons commencer à égrener les catégories déjà traitées. On pourra ensuite dégager les choses les plus essentielles (oeuvres connues de tous, bijoux négligés, disques particulièrement réussis, etc.).

Parmi les valeurs sûres qu'on ne citera pas systématiquement, on peut tout de même citer Maurane, Herbillon, Kruysen, Le Roux, Mellon, Corréas et Peintre. Et, du côté du piano, Girod, Jacquon - voire Baldwin.




Les débuts
  • Berlioz - LES NUITS D'ETE - Steber, Mitropoulos (Heritage)
    • Pierre angulaire du répertoire de la mélodie avec orchestre, dans une orchestration ultérieure de Berlioz. Malheureusement, Jérôme Corréas ne les a données qu'en concert, et jamais enregistrées. Beaucoup d'ampleur et d'allure posément tragique dans cette version - dont la diction est plutôt supérieure à la moyenne. Libre de droits et disponible sur CSS.
  • Berlioz - NUITS D'ETE - Gens, Langrée (Virgin)
    • A l'opposé de Steber, une lecture lumineuse et vaporeuse des poèmes de Gautier.
  • Berlioz - MELODIES - Corréas, Schoonderwoerd (Alpha)
    • Cette naissance de la mélodie française comme genre savant s'opère ici avec pianoforte et dans l'éloquence naturelle incomparable de Jérôme Corréas. Cette musique semble naviguer sans cesse entre la naïveté bénigne de la romance de salon et la sophistication très avancée qui caractérisera le genre au cours de son évolution.
  • Gouvy - MELODIES - Gerstenhaber, Lucas (K612)
    • Encore dans un esprit de grande simplicité, sans fard, malgré des textes déjà plus sérieux qu'à l'origine. Plaisant.


Etrangers
  • Mozart - DEUX MELODIES - Stich-Randal, Rosbaud (INA)
    • Le réel état de la romance. Textes inoffensifs, mise en musique plaisante et extrêmement superficielle. Une sucrerie délicate, où la qualité du français n'est pas la première vertu. L'investissement et la personnalité si singulière de Teresa Stich-Randall conviennent donc parfaitement.
  • Schubert (apocryphe) - ADIEU
    • Pas de version discographique à recommander spécialement. Un petit extrait exceptionnel déjà aiguillé par CSS.
  • Liszt - DEUX MELODIES sur Hugo
    • Version discographique à sélectionner (la plupart sont très bonnes). On peut s'en faire une idée dans la touchante interprétation de Dilber, soprano colorature avec une étonnante densité de médium.
  • Wagner - LES DEUX GRENADIERS - Hampson, Parsons (EMI)
    • Lecture ébouriffante de Wagner sur le poème de Heine. Nettement plus passionnant que le Schumann. L'émergence de la Marseillaise, en particulier (que je ne chante pas le grenadier mais le piano au loin, dans un roulement militaire caché derrière les collines), se produit de façon magique, assez comparable à la scène saisissante de Honegger dans L'Aiglon.



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Commentaires

1. Le samedi 19 avril 2008 à , par sk†ns

Cette très belle version de Gens est plutôt "ciselée" et effrénée, comparée à Norman/Davis/LSO 1979 ou Boulez/?/Cleveland 2000 (affreuse).
J'ai une curieuse version mixte de Davis/LSO 1979, un peu molle – mais que j'affectionne particulièrement car c'est avec elle que j'ai découvert les Nuits d'été, qui figurent à mon petit panthéon.

2. Le samedi 19 avril 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Oui, Gens ne fait pas l'unanimité, prise de son un peu vaporeuse aussi, mais j'y trouve beaucoup de grâce. D'autres trouvent cela trop peu charnu et un peu précieux.

Steber, c'est de toute façon magistral, une vraie stature.

La plupart du temps, on y entend des voix assez larges et non francophones, ça ne me convainc pas vraiment.

A noter, le cycle était, si ma mémoire ne me trahit pas, à l'origine donné uniquement par des hommes... Et l'écriture vocale des tonalités originales s'y prête admirablement.


Tout ça pour dire que le format Norman n'est pas vraiment que ce je recherche ici, où l'on n'a pas besoin en priorité de la volupté instrumentale nécessaire dans Strauss. (Pour Boulez, c'est Melanie Diener, Kenneth Tarver et Denis Sedov qui s'y collent.)

3. Le mardi 22 avril 2008 à , par pat

Juste un mot sur Marilyn Horne (Les Nuits d'Eté, VAI 2000) ?

4. Le mardi 22 avril 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonsoir Pat, et bienvenue !

La voix est encore très équilibrée à l'époque, sans la nasalité qui prédomine dès les années soixante-dix. En revanche, la diction n'est pas encore tout à fait aussi bonne.

Je dois avouer que je ne suis pas démesurément séduit par cette lecture extrêmement généreuse sur le plan vocal, d'un lyrisme assez "italien". Peu de nuances dans le piano, et beaucoup de chant à voix pleine, y compris pour le Spectre de la Rose, une tendance à tenir autant que possible les aigus, etc.
L'orchestre est d'un prosaïsme affreux, comme on ne le supporterait dans aucun Verdi, ce qui n'arrange pas nos affaires...

En réalité, tout cela ne me gênerait pas trop, mais j'ai l'impression, en plus du hors-style, d'une grande distance vis-à-vis du texte. Les nuances des textes qu'elle parcourt échappent totalement. On penserait à un air d'opéra d'un seul tenant psychologique.
Cette indifférence expressive est hélas le défaut le plus communément partagé dans la discographie des Nuits d'Eté, c'en devient assez malcommode pour élire une version un peu riche de sens.


Alors, personnellement, je ne suis pas très enthousiaste. Mais cela dit, si on aime la chanteuse, tout en n'étant pas à son meilleur interprétatif, elle se trouve en pleine gloire vocale, bien supérieure à ses témoignages ultérieurs plus connus.

Voilà un peu mon avis...

5. Le mercredi 23 avril 2008 à , par pat

Merci beaucoup. A' la prochaine fois.

6. Le mercredi 23 avril 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

C'est avec plaisir...

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