d
Giacomo PUCCINI
Tosca
Distribution A : 22, 25, 27, 30 janvier et 3 février 2008
Distribution B : 23, 26, 29, janvier et 2, 4 février 2008
Mise en scène : Anthony
Pilavachi
Direction musicale : Kwamé Ryan
Floria Tosca : Catherine Naglestad (A) / Claire Rutter (B)
Mario Cavaradossi : Alfred Kim (A) / Bryan Hymel (B)
Scarpia : Jean-Philippe
Lafont (A) / Peter Sidhom (B)
Il Sagrestano : Jean-Philippe
Marlière
Spoletta : Antoine Normand
Cesare Angelotti : Yuri Kissin
Sciarrone : Pascal Wintzner / David Ortega (en alternance)
Un geôlier : Bernard
Mansencal / Loïck Cassin (en alternance)
Maîtrise du Conservatoire de Bordeaux Jacques Thibaud
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
Orchestre National Bordeaux Aquitaine (ONBA)
La reprise d'une production très appréciée (nous
n'y étions pas), très classique, qui respecte
scrupuleusement les indications spatio-temporelles du livret. L'oeuvre
en elle-même n'a plus à être
présentée, un standard extrêmement dramatique, tout
à la fois violent et très lyrique, une très grande
réussite théâtrale et musicale.
Dans le rôle-titre vont alterner deux sopranes aux voix
très « construites »,
robustes, pleines.
Catherine Naglestad tient un répertoire d'Alceste (Gluck)
à Salomé (R. Strauss), avec des éloges assez
unanimes. Tout récemment, Salomé et Tosca (cette
saison-ci) à l'Opéra de Paris, mais nous n'avons pas
entendu. Dans Alceste, la langue française était
malheureusement extrêmement « neutralisée »
; non pas fausse, mais comme gommée. En revanche, vocalement,
assez glorieux, on l'imagine pleine d'aisance et de force en Tosca.
Claire Rutter est plus spécialiste de la musique du premier
vingtième britannique, avec, également, une voix
très homogène et bien placée, avec
déjà plusieurs disques à son actif.
En Scarpia, on entendra, au choix, le Peter Sidhom ou
l'indédoulonnable Jean-Philippe Lafont, donc il faut attendre
une interprétation pas
forcément soignée vocalement, mais très
engagée et indubitablement d'une grande solidité. Une
valeur sûre avec ses forces et ses limites.
Jean-Philippe Marlière, voix claire, élégance
incarnée, devrait donner un Sacristain plus aristocratique
qu'à l'accoutumée, à moins qu'il ne force son
talent, ce qui est également une probabilité.
Enfin, pour Kwamé Ryan, on ne sait trop à quoi s'attendre
: l'opacité un peu pâteuse de sa
Cléopâtre de Berlioz,
le débraillé pas très gracieux de sa
Cinquième de
Tchaïkovsky ou bien la limpidité alerte de son
enregistrement de la
Neuvième
de Schubert ? Il est trop tôt, en tout état
de cause pour se faire une religion sur les résultats de sa
collaboration régulière avec l'ONBA - mais avoir un
directeur musical permanent ne peut être que
bénéfique, quels que soient les choix
opérés. Rendez-vous dans quelques années.
Une production à recommander aux néophytes - et
suffisamment bien distribuée pour faire déplacer les
autres.