Carnet d'écoutes - Robert SCHUMANN, Quintette Op.44 sur instruments d'époque
Par DavidLeMarrec, samedi 7 juin 2008 à :: Carnet d'écoutes - Domaine chambriste :: #966 :: rss

Extrait du premier mouvement du Quintette Op.44.
L'option sur instruments d'époque (à ce jour l'unique version discographique dans cette optique) procure un meilleur équilibre à l'oeuvre, avec le piano plus fondu, moins opposé au quatuor. La présent d'un piano moins puissant oblige les cordes à alléger ; et surtout l'on obtient des couleurs chaleureuses superbes.
Pochette admirablement choisie, tout à fait ces teintes (chêne, ocre, mais toujours très lumineux) - et ce climat intimiste.
Premier mouvement à l'équilibre idéal ; deuxième mouvement très discontinu (l'antithèse de l'option lyrique et méditative) ; troisième mouvement qui manquera pour certains un peu de chair et d'urgence à son commencement, sans doute, mais d'une agilité joyeuse et d'une variété de textures totalement admirable (l'arrivée soudaine d'une lumière totalement nouvelle pour le premier trio est un grand moment) ; quatrième mouvement élancé et discret, subtil.
Extrait du troisième mouvement.
--
Cette oeuvre si évidente peut vite se montrer floue ou un peu lassante, si ses retours thématiques sont traités de façon un peu trop insistante. On échappe totalement à cela ici - au contraire, les couleurs et les matières varient sans cesse au fil du discours. Et une profonde délicatesse dans le traitement des thèmes, sans la moindre tentation de sirupification arbitraire.
Et mention spéciale pour les modulations, absolument extraordinaires - les lutins ne se souviennent pas d'en avoir jamais entendu de telles, où que ce soit.
Un autre intérêt est de bénéficier d'un ensemble constitué autour d'un quatuor avec piano, ce qui procure une homogénéité, un sens des équilibres et des couleurs très différents d'une rencontre entre quatuor homogène et pianiste soliste.
--
Par le Quatuor (avec piano) Michelangelo, et Antonio De Secondi au second violon dans le Quintette Op.44.
Couplé avec le moins célèbre Quatuor avec piano Op.47.
Peut-être pas la version ultime de cette oeuvre tant enregistrée, mais s'il fallait en posséder deux, celle-ci doit en être. [1]
--
Merci à Lully Bernard.
Notes
[1] Et encore, à notre goût, il n'est pas exclu qu'à l'usage, elle nous délivre définitivement des sensations lancinantes que nous procure la répétition de ce quintette.
Commentaires
1. Le mercredi 20 février 2013 à , par Jules Biron
2. Le vendredi 22 février 2013 à , par David Le Marrec
Ajouter un commentaire