Enregistrements, domaine public - XLI - Max REGER, Quatre poèmes musicaux d'après Böcklin (Abendroth, Concertgebouw)
Par DavidLeMarrec, lundi 7 juillet 2008 à :: Musique, domaine public - Les plus beaux décadents - Domaine symphonique :: #982 :: rss
Vier Tondichtungen nach Arnold Böcklin Op.128
Chacun de ces quatre poèmes en musique s'attache à un tableau précis.
1. Der Geigende Eremit
L'Ermite au violon. (Huile sur toile de 1884.)

Une très paisible mélodie pour violon soliste, aux contours, comme souvent chez Reger, à la fois évidents (très peu d'accords enrichis, essentiellement des accords parfaits de trois sons) et fuyant la mémoire. Ce tempo très lent, cette orchestration dans le grave portent avec eux une profondeur singulière pour une pièce concertante.
L'atmosphère n'en est cependant pas spécifiquement religieuse ni même mystique, plutôt d'une naïveté recueillie.
Durée : 9 minutes.
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2. Im Spiel der Wellen
Dans le jeux des vagues. (Huile sur toile de 1880.)

Malgré ses débuts dansants et limpides, la noirceur de cette eau infinie envahit progressivement l'orchestre, nous narrant alors l'infortune de la jeune naïade au premier plan.
Durée : 4 minutes.
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3. Die Toteninsel
L'Ile des Morts. (Huile sur toile de 1880.)
Fruit d'une série,la toile se distingue notamment de celle, tout aussi connue et réalisée la même année, titrée Insel der Toten... (plus pessimiste, avec l'ombre courbée et le ciel chargé, que nous plaçons à la suite de celle - plus neutre, voire rayonnante - désignée par Reger) Pour finir, une autre version, plus étroite - un lieu de promiscuité, moins civilisé, dominé par le groupe central de cyprès.



Une lecture orchestrale calme, profondément affligée, mais avec pudeur, comme Reger sait si bien le faire. Quelques faibles lumières viennent éclairer le parcours, jamais ostentatoirement funèbre (point de marche ni de barcarolle idoines, par exemple).
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4. Bacchanal
(Pas de reproduction disponible.)
Etrange bacchanale, qui évoque plus une chevauchée sauvages dans des steppes désertées, culminant en un sac sauvage. On y retrouve, d'une certaine façon, la sauvagerie des brigands de Harold (chez Berlioz).
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5. Conclusions et interprétation
Tout cela ne constitue pas tant de la musique descriptive qu'une sorte de narration fantasmatique, qui n'est que partiellement, d'une certaine façon, de la musique à programme - du moins pour le spectateur qui ne dispose pour indication que du moment choisi par le peintre, et non du procès complet d'un poème, d'une référence historique, d'une légende, d'un paysage... Pour lui, il s'agit de développements qui restent partiellement abstraits ; non pas de la musique pure, mais plus des affects imaginaires qu'un programme identifiable - d'autant plus que la musique de Reger n'est jamais, par essence, une musique de contraste, et que sa continuité favorise peu l'édification mentale d'épisodes bien individualisés.
Très belle série assez homogène de peintures musicales. Ici servies par la précision toujours sobre de Hermann Abendroth, à la tête des couleurs merveilleuses du Concergebouworkest, pour un équilibre parfait avec l'écriture - plus tournée vers "la pâte" - de Reger.
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6. Téléchargement
Salle du Concertgebouw, 20 février 1941. Hermann Abendroth, Concertgebouworkest.
Point de Rapidhare.com ici : directement sur nos serveurs, en un seul fichier.
http://musicontempo.free.fr/reger_boecklin_abendroth/reger_boecklin_abendroth.mp3
Les poulpiquets de CSS vous souhaitent une bonne écoute.
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7. Annexes :
- Winterahnung, plongée dans un lied de Max Reger sur un texte de Friedrich Rückert.
- Discographie lyrique choisie de Max Reger.
- Brillante oeuvre libre de droits d'un contemporain de Max Reger.
Commentaires
1. Le mardi 8 juillet 2008 à , par Papageno :: site
2. Le mercredi 9 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
3. Le lundi 11 mai 2015 à , par Benedictus
4. Le lundi 11 mai 2015 à , par David Le Marrec
5. Le lundi 11 mai 2015 à , par Benedictus
6. Le lundi 11 mai 2015 à , par David Le Marrec
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