mercredi 6 août 2008
Diable !
En écoutant un entretien donné par Nicolas Joël à propos du Faust de Gounod qu'il met en scène à Orange...
=> Une propension au jugement de valeur assez large sur l'esthétique et la morale d'une oeuvre qu'il sert pourtant en toute littéralité (et qui n'est pas forcément si nulle que cela).
=> "Méphistophélès n'est pas Satan, c'est un diable de deuxième catégorie" montre un souvenir un peu lointain du Faust de Goethe, où l'hésitation est constante entre un diable majeur, voire le diable majeur, un prince des ténèbres dialoguant d'égal à égal avec Dieu, le conseillant même - l'équivalent évident du Satan de Job (2.5) -, et un démon servant les desseins d'une puissance qui le dépasse, récoltant pour elle son lot d'âmes, à la façon des diables burlesques médiévaux.
=> Enfin, affirmer qu'il s'agit du premier diable de l'opéra français, c'est un peu fort ! Que fait-on, dans ce cas, de Bertram dans Robert Le Diable de Meyerbeer, et déjà de Méphisto chez Berlioz ! D'autant plus impardonnable qu'il ne s'agit pas d'oeuvres secondaires et que le caractère plaisant de ces diables gouailleurs et somme toute peu redoutables est tout à fait comparable à celui de Gounod...
Pour les lutins qui comptaient sur le nouveau directeur de l'Opéra de Paris pour remonter Meyerbeer, on est plutôt mal parti...
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Ce n'est pas pour le plaisir d'épingler (voire de stigmatiser), mais la vidéo présente sur Concert Classic a effectué un montage dont il ne reste à peu près que cela, ce qui fait beaucoup tout à la fois...
... Et nous permet accessoirement de faire bouillir la marmite avec un peu de littérature allemande, de catholicisme et de Grand Opéra - la routine.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie En passant - brèves et jeux a suscité :
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