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L'humour en musique - II - Intermezzo de Richard Strauss

(Premier épisode sur l'humour en musique en général - types détaillés et illustrés.)

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Intermezzo fait partie des opéras très peu connus de Richard Strauss, et jamais représenté. Il est d'ailleurs le moins enregistré de la discographie, avec deux enregistrements : le studio de Sawallisch (1980) et tout récemment une parution Orfeo d'une représentation dirigée par Joseph Keilberth (1963, avec Hanny Steffek et Hermann Prey). Lorsqu'on songe que Guntram, sa première oeuvre, très maladroit pastiche wagnérien qui tient plus de Rienzi que de Tannhäuser et Parsifal dont il semble s'inspirer, dispose à présent de trois enregistrements commerciaux...


A gauche, la version Sawallisch, très inspirée orchestralement et dans une distribution de feu. A droite, la version Keilberth assez récemment parue chez Orfeo.


Il s'agit pourtant d'un chef-d'oeuvre, comparable aux meilleures réalisations lyriques de Strauss. Et le livret (de Strauss lui-même), bien que passablement méprisé par Hofmannsthal, et malgré quelques coutures un peu maladroites, se tient admirablement.

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1. Pourquoi cet oubli ?

Comme d'habitude, CSS aime explorer les pistes de l'oubli, pour confondre une fois de plus les défenseurs ingénus du tri objectif par le Temps.

L'oeuvre se fonde sur de brèves scènes de la vie quotidienne d'un couple bourgeois, entrecoupées d'interludes orchestraux qui réalisent autant de fondus entre les scènes. Le nom de l'oeuvre peut se gloser doublement : aussi bien vis-à-vis de l'action (une parenthèse faussement tragique dans une existence banale) que de la forme (les intermèdes représentent autant de points d'orgue musicaux).
Et c'est indubitablement une parenthèse autobiographique dans la production de Strauss.

C'est là le premier obstacle : le sujet n'est pas porteur du sublime si prisé par l'amateur d'opéra - jusqu'au ridicule quelquefois, dans certaines gentilles réalisations. [Strauss a mis en scène une querelle de ménage personnellement vécue, certes un peu remaniée.]

Par ailleurs, l'oeuvre représente un flux continu de parole, à débit très rapide, où le plaisir est aussi bien théâtral que musical. Impossible à goûter pour un public non germanophone, du moins avant l'arrivée du surtitrage. Il doit être de surcroît à peu près impossible, au vu du débit sans doute le plus rapide de tout le répertoire de notre connaissance (au moins aussi rapide que du théâtre parlé), de la surtitrer correctement ou même efficacement.
A cela il faut ajouter que le public d'opéra aime souvent l'ampleur - quand ce n'est pas la performance - vocale. Ici, point d'air, point de grand lyrisme mis à la part la chansonnette immorale de l'étudiant profiteur et la fin suspendue, mais pas très réussie, ni pour le théâtre, ni pour la musique.
Deuxième obstacle : l'aspect parlé, difficile à saisir et peu attirant pour le public.

De surcroît, la distribution en est malaisée. Il faut une chanteuse dotée d'un solide sens du rythme, d'une grande mémoire musicale et plus encore verbale, et bien germanophone de préférence. Difficile à trouver.
Et qui souhaiterait intercéder en faveur de cette oeuvre ? Il y aurait bien quelque chose d'attirant pour les chanteuses en fin de carrière, de jouer un rôle de caractère ; un rôle omniprésent et énergique. Cependant le personnage est si pénible qu'il nécessite véritablement une bonne nature pour le supporter et le choisir plutôt que des rôles plus valorisants dévolus au déclin des grands noms. Les bonnes volontés existent toujours... cependant il s'agit bel et bien d'un rôle de soprane, avec de vrais aigus à émettre, ce qui exclut donc la distribution comme pur rôle de caractère, sans une bonne santé vocale. Et beaucoup de rôles pour ne rien arranger au coût global d'une soirée.

Et par-dessus le marché, l'intrigue quotidienne une fois dénouée, il n'est pas certain que cette histoire soit assez stylisée pour appeler des réécoutes très souvent répétées - on est loin des sous-entendus infiniments riches pour un auditeur ou un metteur en scène qu'on peut trouver dans Arabella. Et si le Rosenkavalier n'est pas moins bavard, il comporte cependant des moments de respiration très lyriques. Et un orchestre - pas nécessairement plus beau - mais incontestablement plus autonome. [Les lutins préfèrent largement Intermezzo au Chevalier, mais là n'est pas la question.]

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2. Contexte et esthétique

Ce neuvième opéra de la production de Strauss (1917-1923, création en 1924), situé entre Die Frau ohne Schatten et Die ägiptische Helena, c'est-à-dire après Der Rosenkavalier et Ariadne au Naxos, mais avant Arabella, Die scheigsame Frau et Capriccio, s'inscrit comme ces cinq drames dans la veine du Strauss non mythologique, du Strauss qui évoque son époque dans un langage sucré, de la conversation musicale vers laquelle toute son oeuvre tend dès cette époque. Si bien qu'il put regretter dans une lettre à Hofmannsthal que d'autres dussent recommencer après eux ce cheminement vers cet idéal et cette perfection : la fusion entre musique et mots, vers précisément ce que Capriccio tente à la fois d'exprimer dans son texte (en partie allégorique) et dans sa forme musicale.

Plus précisément, on pourrait rapprocher Intermezzo de l'écriture de Capriccio, voire du rôle du Musiklehrer dans le Prologue d'Ariadne : moins lyrique, plus parlée, mais ne se résumant jamais à une imitation prosodique. Toujours variée et disposant d'un vrai double musical dans la personne de l'orchestre, très émancipé de son rôle d'accompagnateur.

Le sous-titre exact d'Intermezzo est un peu plus long que l'ordinaire, et se rapproche clairement de la dénomination straussienne de conversation en musique :

Eine bürgerliche Komödie mit sinfonischen Zwischenspielen in zwei Aufzügen

c'est-à-dire :

Une comédie bourgeoise en deux actes mêlée d'intermèdes (intermezzi)

Strauss vide en fait ici une querelle de ménage, en laissant un portrait angélique du calme mari adulé de tous et une image abominable de sa femme hystérisante. Le résultat en est très divertissant, mais laisse rêveur sur la conception de l'humour et de la réconciliation de Strauss, qui en fait de second degré, fait probablement pire que Wagner dans les Meistersinger : le compositeur est un phénix et on peut bien en sourire, mais pas question d'oublier, même pas pour de rire, que ceux qui l'entourent ne restent jamais que des médiocres. En gros.

Certes, on épouse en apparence le point de vue de Frau Storch (la version fictionnelle de Madame Strauss), en suivant ses occupations en l'absence du mari, en ignorant la culpabilité ou non du kapellmeister de sa vie. Cependant le jugement porté sur les personnages est bien celui de Strauss et non de sa femme : celle-ci se montre toujours versatile et insupportable, ses amis sont des niais ou des manipulateurs, et sa conduite avec le jeune baron demeure légèrement équivoque - s'il ne lui avait demandé de l'argent, on voit bien de quel côté plus tendre la poussaient ses rêveries. En plus d'être injuste dans ses accusations, elle n'est pas elle-même tout à fait exempte de reproches.


Portrait de Pauline de Ahna, l'épouse de Richard Strauss, le modèle de l'impossible Christine dans Intermezzo. Le mariage a lieu l'année de la création de Guntram, en 1894.
Pauline, qu'il adorait à ce qu'il semble, avait spontanément renoncé à sa carrière de soprane pour lui permettre de bénéficier de toute la stabilité nécessaire, mais avait un caractère particulièrement difficile, lui faisant des scènes en public en de nombreuses circonstances.


Sous couvert de suivre une 'héroïne', on n'en relaie pas moins les avis d'un autre personnage, procédé un peu perfide.

Ce sera peut-être cette absence d'ambiguïté dans les relations entre personnages, cette vraisemblance psychologique relative, l'absence délibérée d'ambition du sujet ou bien le déroulement 'à clef' (autour d'une seule intrigue, la faute de Robert Storch) qui auront motivé le mépris apparent de Hofmannsthal pour l'oeuvre - il l'oublie lorsqu'il cite par lettre l'évolution des travaux de Strauss vers la conversation en musique, ce que celui-ci lui fait courtoisement remarquer.

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3. L'humour

Oui, au fait.

Une petite plaisanterie nous a fait sourire.


Version Sawallisch (Lucia Popp et Gabriele Fuchs).


Christine Storch se fait coiffer par sa domestique alors que Robert, avec qui elle vient de se quereller, prend son train pour deux mois de voyage (représentations loin du foyer). Un joli pastiche de Mozart galant accompagne sa toilette.

CHRISTINE Wareum er nur immer reist / Pourquoi doit-il toujours voyager !
(langsam an den Toilettentisch zurückkehrend) (retournant lentement à sa table de toilette)
ANNA
Ich glaube, der Herr ist nicht gerne allzu lange an einem Ort. / Je crois que Monsieur n'aime pas trop rester longtemps au même endroit.
CHRISTINE (höhnisch / dédaigneuse)
Er hat, glaube ich, doch jüdisches Blut in den Adern ! / A la fin je crois qu'il a du sang juif dans les veines !

A ce moment surgit, pendant cette dernière réplique de Christine, un cor solo avec une nouvelle thématique. (Pour s'éteindre instantanément.)

C'est que, pour évoquer le juif errant auquel Christine fait cruellement allusion pour tourner en dérision son mari, Richard Strauss fait appel à un classique :


Deuxième interlude de Rheingold, descente au Nibelheim. Version Haitink, également un studio avec l'Orchestre de la Radio Bavaroise.


Oui, ce rythme caractéristique est tiré du motif attaché aux enclumes des industrieux Nibelungen, ces figures souterraines qui amassent d'immenses richesses dans le Ring de Wagner, et dont les deux représentants clairement identifiés, Alberich et Mime, sont aussi petits et laids que cupides et veules.

Ainsi le stéréotype du juif dans le texte déclenche un stéréotype du juif dans la musique. Ce qui constitue une union assez réussie des catégories humoristiques E2 et A2 telles que précisément définies dans ces pages.

(Parce qu'on a beau dire, ça ne rigole pas sur CSS !)

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4. Mais au fait, peut-on en rire ?

Oui, tous ces prolégomènes pour une futile citation. Joli prétexte pour présenter un peu cette oeuvre très méconnue et extrêmement inspirée, débordant de trouvailles en tout genre, et d'une égalité d'inspiration assez admirable - bien supérieure au Chevalier à la Rose et à La Femme sans ombre, de ce point de vue.

Mais puisqu'on a soulevé le lièvre, et qu'il existe la photographie de Goebels et toutes les rumeurs possibles, précisons.

Oui, Richard Strauss était antisémite par culture, mais comme bien d'autres en ce temps pas si nettement dans les faits (il a défendu ses proches juifs, de sa famille ou non) ; il a bel et bien été en charge officiellement sous le régime nazi (seul moyen de ne pas perdre son métier, comme Schreker qui est mort, dit-on, des tracasseries rencontrées), mais sous haute surveillance, parce qu'il s'est opposé frontalement lorsqu'il était en désaccord.
Ce n'est pas un héros qui aurait résisté de toutes ses forces, mais on ne peut pas exactement dire qu'il se soit comporté en lavette.
Et en tout cas, en amoureux de la vieille Vienne cosmopolite et bien que conservateur, il était à des lieues de l'esprit nazi.

Pour ceux que le sujet intéresse absolument, on recommande chaudement Composers of the nazi era de Michael Kater (sur Egk, Hindemith, Weill, Hartmann, Orff, Pfitzner, Strauss et Schoenberg). Sur beaucoup de compositeurs trop peu décrits. Documenté, concis... et permet d'en finir avec ces circonvolutions sans intérêt majeur qui encombrent bon nombre de musiciens allemands [1]. D'autant plus précieux que l'essentiel du propos reste centré sur l'oeuvre, et non sur les engagements biographiques.


Si on souhaite développer la connaissance de la carrière de Strauss, on a lu grand bien de cet ouvrage de Bruno Serrou, grand connaisseur de la création musicalement contemporaine. Malgré la couverture odieusement racoleuse (ou furieusement drôle, comme on voudra), ce n'est ni un document à charge ni un roman, et la moitié du livre traite exclusivement des Quatre Derniers Lieder... On y trouvera toutes les informations nécessaires sur sa compromission en applaudissant la disgrâce de Furtwängler à cause de son entêtement à faire jouer le moderniste Hindemith, ses charges officielles et ses conflits avec le pouvoir, mais aussi ses vaines démarches pour sauver la famille juive de sa bru « demi-juive ». [Il est à noter qu'il s'était présenté aux portes du camp comme le compositeur du Rosenkavalier... comptant peut-être un peu trop sur le mauvais goût supposé des kapos ?]

Notes

[1] Wagner et Furtwängler en particulier. Le premier de façon excessive, les faits contredisant sa sotte idéologie, le second absolument injustement, ayant au contraire (modestement) résisté de l'intérieur en refusant de faire les saluts nazis, en continuant à tenir son poste tout en essayant de faire jouer « le juif Hindemith » et en sauvant tous les musiciens juifs du Philharmonique de Berlin et leur famille, destinés eux aussi à la mort. En revanche, les compositeurs juifs martyrs, remis à l'honneur ces dernières années (à l'image de Schulhoff, qui combinait des origines juives avec une homosexualité connue et un engagement communiste plus qu'ostensible, d'abord arrêté comme ennemi de l'intérieur), parfois également pour des raisons historiques, ont bénéficié de cette vision moralisée de l'histoire, en nous révélant de très belles personnalités musicales. On remarque tout de même qu'étrangement, personne n'interroge la personnalité de Böhm et que chacun semble absoudre Karajan et Schwarzkopf, pourtant éminemment moins sympathiques y compris sur le plan humain, à ce qu'il semble. Et qu'on ne crie pas sur les toits l'appartenance d'Orff lorsqu'on le joue, à moins de vouloir dénigrer d'abord sa musique.


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Commentaires

1. Le samedi 17 janvier 2009 à , par lou

j'ai survolé tellement vite que je n'ai lu que la note --- que j'aurais bien aimé écrire
et ça fait deux fois que nous sommes d'accord aujourd'hui
bien sûr je vais revenir lire et écouter

2. Le samedi 17 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Demain, on va donc échanger nos logements... :)

3. Le dimanche 18 janvier 2009 à , par Morloch

Les conseils bibliographiques paraissent tentants.

Je n'ai vu qu'en diagonale le parcours de Strauss avec le régime. Si j'ai bien compris, il avait dans un premier temps été envisagé de faire de lui une vitrine du régime, projet abandonné quand on a constaté à quel point c'était une grande gueule incapable de la fermer, pas du tout un bon client pour être agent officiel de propagande. Il a été privé de micro pour finir.

C. Orff, c'est différent. Lui, il a appartenu à un réseau de résistance contre les nazis. Il a agi avec tant de brio et de subtilité que personne ne s'est rendu compte qu'il était un résistant. Ni son réseau, ni les nazis. Même pas lui, c'est pour dire. Il n'en a pris conscience qu'après guerre, reprenant ses esprits une fois le danger passé. Et c'est sur un tel héros qu'on émet des réserves sur ce blog ? Tout simplement honteux :p Quant à la composition d'une musique de scène pour le songe d'une nuit d'été pour remplacer celle de Mendelssohn juste au moment où les nazis interdisaient la musique de ce dernier, c'est une simple coïncidence, rien de plus.

4. Le dimanche 18 janvier 2009 à , par Era

Tes conseils bibliographique sont tentants, mais je ne me suis toujours pas décidé à lire la bio qui m'avait été conseillée, par manque de temps, il faudrait que je le fasse avant d'attaquer cette face de Strauss. Sous quel angle le dernier bouquin traite-t-il les Quatre Derniers Lieder ?
Cet Intermezzo me donne envie, maintenant que tu en parles, il faudra que je me trouve ça!
Merci pour ce bel article!

5. Le dimanche 18 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Merci de réagir à cette note qui m'a bien occupé hier. :-) Je voulais absolument parler de cet opéra ici.

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Oui, Morloch, tu as bien résumé la situation dans ton premier paragraphe. Lorsque la nécessité artistique imposait, les contraintes, il les laissait au placard (quitte à collaborer à la gloire du régime, quitte à le braver). Avec la fin pathétique de son impuissance à sauver la famille de sa belle-fille, malgré son crédit.

C. Orff, c'est différent. Lui, il a appartenu à un réseau de résistance contre les nazis. Il a agi avec tant de brio et de subtilité que personne ne s'est rendu compte qu'il était un résistant. Ni son réseau, ni les nazis. Même pas lui, c'est pour dire. Il n'en a pris conscience qu'après guerre, reprenant ses esprits une fois le danger passé. Et c'est sur un tel héros qu'on émet des réserves sur ce blog ? Tout simplement honteux :p Quant à la composition d'une musique de scène pour le songe d'une nuit d'été pour remplacer celle de Mendelssohn juste au moment où les nazis interdisaient la musique de ce dernier, c'est une simple coïncidence, rien de plus.

Tu en ris, mais il y a eu des résistants (ou du moins des 'justes') authentiques qui ont tellement bien camouflé qu'ils s'en sont pris plein la poire en sortant (certains on fini en tôle).
Certains ont même été condamnés à jamais par l'Histoire, à tel point que leur nom est devenu synonyme d'infamie. Autant dire que pour eux la réhabilitation n'est pas pour demain. Surtout quand les nostalgiques de Vichy, abusés eux aussi, les ont pris pour modèles...

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Era :

Tes conseils bibliographique sont tentants, mais je ne me suis toujours pas décidé à lire la bio qui m'avait été conseillée, par manque de temps, il faudrait que je le fasse avant d'attaquer cette face de Strauss. Sous quel angle le dernier bouquin traite-t-il les Quatre Derniers Lieder ?

Oui, ce n'est peut-être pas prioritaire non plus. Il y a de très bons bouquins sur les opéras de Strauss, surtout si tu es prêt à lire en anglais (ou en allemand naturellement...). C'est peut-être là qu'on trouve le plus substantiel.
Si tu veux des conseils, ce sera avec plaisir, mais dis-moi d'abord ce qui te tente. Cela dit, ça ne fera jamais double-emploi avec CSS, puisque je fais le choix ici de parler essentiellement de mes propres perceptions, à partir uniquement des oeuvres, sans parler des références livresques, aussi bien pour les oeuvres que pour les nomenclatures diverses.


Cet Intermezzo me donne envie, maintenant que tu en parles, il faudra que je me trouve ça!

On trouve l'opéra sur Musicme dans sa meilleure version, et il y a une traduction française en ligne... => MP.

Si tu as adoré Capriccio, tu ne peux pas ne pas fondre devant Intermezzo. Le sujet est moins profond, assurément, mais j'en trouve la musique nettement meilleure. En tout cas, c'est sensiblement le même langage !

6. Le dimanche 18 janvier 2009 à , par lou :: site

Une comédie bourgeoise en deux actes mêlée d'intermèdes (intermezzi)

[...]

une querelle de ménage

Cette histoire ou ta manière de la rapporter est vraiment intéressante, j'aime bien les histoires.
J'ai pensé à Marcel Jouhandeau - une idée ? une histoire des arts par les règlements de compte... ça commencerait avec la voleuse de pomme et ça irait jusqu'à Cléopâtre !
[pauvre Jules - Jules M.]
J'aimerais bien écouter l'oeuvre, mais sur MusicMe, la version Keilberth n'est proposée qu'en extraits de 30", même lorsqu'on s'est identifié (ou bien je n'ai pas trouvé le bon lien ou alors MM me fait encore des tourments alors que j'ai réussi à le faire fonctionner - sans t'envoyer le daguerréotype de ma machine fin de siècle, comme tu le suggérais).
En tout cas, bel article - et j'ai relu l'acte I - en communion de pensée (c'est l'intention qui compte quand on n'a pas le style ni le savoir, je parle pour moi ! je le précise 'parce qu'on sait jamais' comme le chante l'Artiste de l'Année, Christophe Maé, né Martichon, ce qui aurait fait trop d'encre en haut de l'affiche) avec mes écoutes récentes.
[et un référencement qui marche, oui je suis cruel, tu l'as dit, pas avec toi mais les malheureux ki kiff tro sr le mec ke tro dla bal et la dernière reine d'Egypte]

7. Le dimanche 18 janvier 2009 à , par Morloch

J'ai un peu hésité à me moquer de Carl Orff, mais le personnage me semble avoir trouvé une bonne ligne de conduite au moment de la dénazification par les américains. Tant mieux pour lui, d'ailleurs, il n'a jamais été non plus criminel de guerre (et peut-être authentique résistant, mais j'ai quelques doutes).

La situation de R. Strauss me paraît plus pathétique. Il a aussi assisté à la destruction systématique du monde culturel brillant auquel il appartenait, la psychanalyse, l'expressionnisme, une certaine avant-garde théâtrale. Après la guerre, il apparaît presque comme un triste survivant du désastre. C'est un peu de cette façon que je perçois le style des Vier letzte lieder...

Pour approfondir, et peut-être me détromper sur certains points, j'ai bien noté les conseils bibliographiques :)

8. Le lundi 19 janvier 2009 à , par Ouf1er

Sur le sujet de Strauss et de la politique, la Correspondance entre Strauss et Stefan Zweig (Harmoniques / Flammarion) apporte également des éléments d'information intéressants.

9. Le lundi 19 janvier 2009 à , par lou :: site

Pourquoi parle-t-on si peu des Catulli Carmina, avec leurs quatre pianos rugissants ?
On ne trouve même pas l'oeuvre chez les vendeurs traditionnels - ou bien j'ai mal cherché.

* j'ai lu récemment un lien sur le nom de Morloch ou je me trompe ? le site est remarquable et il y a mezetulle dans les liens - le monde est petit --- la question s'adresse à Morloch ou à David.

10. Le lundi 19 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Morloch, oui, survivant au désastre, c'est assez ça. Même musicalement, il a survécu comme quelque chose de bien antérieur ! (C'est bien son site, malheureusement trop peu fourni, mais il ne veut ni s'y contraindre, ni accepter mon invitation ici - le mauvais garçon.)

Lou, si on parle si peu en général des Catulli Carmina, c'est que personne ne les a écoutés, je crois. -<]:o)

Herr All-Ouf, quel plaisir de vous revoir ! Une missive arrive.

11. Le lundi 19 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Lou, sois maudit jusqu"à l'extinction du dernier algorythme de Google ! Après je me trouve avec des visiteurs étranges dont je ne sais comment satisfaire les désirs sans leur avouer qu'ils se sont quelque peu lourdement trompés...

C'est vraiment la trame telle qu'elle est que j'ai rapportée et commentée, pas de fantaisie superflue - tu me connais.

Sur MusicMe, la version Sawallisch est disponible en intégralité. On en reparle pour l'écoute livret en mains.

12. Le lundi 19 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

(Tu as oublié lolcat pour parfaire le référencement de ta série kikoololaise.)

Un jour, il faudra comme pour le SMS consacrer une entrée à la syntaxe, que dis-je, à l'empire esthétique du Lolcat.

13. Le mardi 20 janvier 2009 à , par lou :: site

Bon, pour Morloch, je n'avais pas lu le bon fil.
Son site est excellent, pas de ceux qui publient un article par jour, préférant le blog à la camomille ;)

si on parle si peu en général des Catulli Carmina, c'est que personne ne les a écoutés, je crois

Je te laisse et je méprise tes croyances - j'ai écouté en 1966 et après... jusqu'à un dérapage incontrôlé de ma chaîne stéréo (un éléctrophone à saphir lourd et deux haut-parleurs). J'ai bien écrit que ça se (re)trouvait en cd chez des vendeurs associés aux grandes enseignes de l'internet, je verrai. J'ai également perdu pour la même (mauvaise) cause le Requiem de Fauré, dirigé par Philippe Caillard, avec une chorale d'enfants.
LES NRJ MUSIC AWARDS 2009, c'est ICI et nulle part ailleurs.
Merci qui ?

14. Le samedi 24 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Je te laisse et je méprise tes croyances - j'ai écouté en 1966 et après... jusqu'à un dérapage incontrôlé de ma chaîne stéréo (un éléctrophone à saphir lourd et deux haut-parleurs). J'ai bien écrit que ça se (re)trouvait en cd chez des vendeurs associés aux grandes enseignes de l'internet, je verrai.

Dans le genre archaïsant vaguement filmique, c'est peut-être plus subtil que la grosse machine des Burana, même si les ficelles sont toujours les mêmes (scansions et homophonies), on en avait déjà parlé tous les deux. On en parle tellement peu que j'arrive en haut des résultats de Google en cherchant à retrouver l'article...
Il est vrai que ça a le mérite de nous faire échapper largement à l'orchestre, mais c'est très vite lassant à mon avis.
(Cela dit, peut-être que mieux interprété que dans la pesantissime version Ormandy, ça serait presque digeste, un peu comme un pudding dont on prendrait une part extrêmement fine...)


J'ai également perdu pour la même (mauvaise) cause le Requiem de Fauré, dirigé par Philippe Caillard, avec une chorale d'enfants.

Oui, mais ça, pas sûr que ce soit réédité en CD. Son Duruflé, sûr que oui, mais son Fauré ?
De toute façon, avec des petits braillards, est-ce vraiment indispensable ?


LES NRJ MUSIC AWARDS 2009, c'est ICI et nulle part ailleurs.
Merci qui ?


Va au diable.

15. Le mardi 27 janvier 2009 à , par lou

Le vrai Eugen Jochum est retrouvé.
Mon article sur Catulle était prêt, il me restait à choisir les illustrations sonores quand les trompes de chasse ont sonné sous mes fenêtres - ce n'est pas une catastrophe naturelle, mais je renonce à Libellus. J'ouvrirai peut-être deux nouveaux blogs mieux au niveau civilitairement citoyen moyen.
L'interprétation de Jochum est parfaite (celle que je signale ; une version ultérieure avec Dietrich Fischer-Dieskau est plus sophistiquée - écouté une fois quelques extraits, or les Catulli sont une oeuvre à l'état brut, aujourd'hui on dirait peut-être "raw" ou "roots").
Pour Fauré, je te laisse à ta pédophobie et Glass is the best for ever and ever !

[belle mémoire de notre dialogue des anciens :)]

16. Le mardi 27 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Je dois filer, mais je n'ai pas bien compris ton allusion civilitaire, ou plutôt j'espère ne pas bien la comprendre. :-s

J'en perds mes mots, il ne me reste plus qu'à chanter des glasso-hallali en attendant ton éclairage...

17. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par lou :: site

Civilitairement est un mot-valise - jusque là il n'y a aucune grossièreté. Nos semblables, dissemblables et ressemblants, sont des "civilisés" comme on l'entend militairement. Nous sommes bien une espèce à part, aucune famille animale n'a inventé la guerre, ça vaut bien une messe, mieux, une âme εἰς αἰῶνα ***. Pour le citoyen moyen, il faut de la merde, on en trouve au moins une chaque jour dans le bulletin paroissial laïc - chacun peut écrire ici le nom de son journal """régional""". C'est l'idée.
Hier, dans "La Nouvelle République", un titre qui ne s'invente pas, on apprenait, p. 12, qu'il y a trop de hérons dans les étangs de Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai. L'information, on le perçoit immédiatement, c'est à dire sans exégèse, est d'importance. Si on lit les hiéroglyphes inscrits à la suite, on apprend que la solution finale à ce problème universel est le déboisement des alentours (ils ne pourront plus faire leurs nids). Du poumon de la planète (la forêt amazonienne) au trou du cul de la France (Bressuire), en passant par les Landes, la liaison se fait maintenant en temps réel, la mondialisation, quoi !
Voilà l'idée et le style.
Aujourd'hui, le menu prévoit : "Sarkozy dans l'Indre pour parler emploi". C'est vrai que ça le tracasse. Sa première réaction après l'investiture d'Obama, alors qu'un journaliste lui demandait ce qu'il en attendait, fut : "qu'il se mette au travail et nous changerons le monde".
Qu'attends-tu, David ? cours rejoindre tes "petits braillards" (je te cite).

*** je suis bien content d'avoir trouvé en ligne un clavier en grec ancien :)

18. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Flûte, ça n'est pas passé ? J'ai dû oublier de mettre mon nom. Je recommence...

19. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par lou

Lou, qu'attendez-vous de David ?

Qu'il se mette au travail et nous raserons la forêt des landes !
[c'est vrai qu'il ne reste plus que quelques fagots à ramasser, après, on fait une autoroute, la nature est avec nous]

20. Le mercredi 4 février 2009 à , par DavidLeMarrec

Civilitairement est un mot-valise - jusque là il n'y a aucune grossièreté. Nos semblables, dissemblables et ressemblants, sont des "civilisés" comme on l'entend militairement. Nous sommes bien une espèce à part, aucune famille animale n'a inventé la guerre, ça vaut bien une messe, mieux, une âme εἰς αἰῶνα ***.

Alors il faudra te présenter aux polyergis, badigeonné de confiture de préférence. :)


Pour le citoyen moyen, il faut de la merde, on en trouve au moins une chaque jour dans le bulletin paroissial laïc - chacun peut écrire ici le nom de son journal """régional""".

Non mais, sais-tu à qui tu parles ? [Je dis ça parce que certains habitués vont glousser et encore se moquer de moi. :'-( ]

L'information, on le perçoit immédiatement, c'est à dire sans exégèse, est d'importance. Si on lit les hiéroglyphes inscrits à la suite, on apprend que la solution finale à ce problème universel est le déboisement des alentours (ils ne pourront plus faire leurs nids). Du poumon de la planète (la forêt amazonienne) au trou du cul de la France (Bressuire), en passant par les Landes, la liaison se fait maintenant en temps réel, la mondialisation, quoi !

Oui, mais c'est aussi que tu as un sacré caractère, non ? (On se comprend.)

Qu'attends-tu, David ? cours rejoindre tes "petits braillards" (je te cite).

Je précise à toutes fins utiles, et pour ma bonne réputation, que je ne nomme pas ainsi mes treize enfants issus de vingt ans de mariage, mais bien ceux des autres, qui réunis en de candides chorales, parviennent à me rendre insupportable n'importe quel chef-d'oeuvre du répertoire. (Et puis ce n'est pas une formation très utile pour ces petits, ni très confortable à mon avis.)

*** je suis bien content d'avoir trouvé en ligne un clavier en grec ancien :)

Je vois ça. :-) Lexilogos, sans doute ?
Tu sais que tu peux configurer ça dans Windows et écrire directement en changeant tes paramètres régionaux ou en configurant des raccourcis sous Word ?

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6 => Nasal ou engorgé ?
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