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Opérette ou ne pas

Qu'est-ce au juste que l'opérette ?

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Il faut absolument signaler ici l'article de J.-Lou de Libellus sur la question, abordée d'abord sous l'angle des définitions confuses des dictionnaires, ensuite sur le caractère propre au genre.

J'avais promis une réaction plus ample, la voici.

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L'abbé Bridaine (1701-1767), religieux-comique ou curé d'opérette ?


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1. Les définitions

Les rédacteurs de dictionnaires, qui ne sont pas musicologues, insistent très souvent sur le ton de l'oeuvre ('comique', 'léger'), voire sur sa qualité musicale supposée ('mineure', 'divertissante', 'prétexte'). On entend parfois ce résumé qui n'est jamais que l'extension de ces définitions : L'opérette, c'est un opéra qui finit bien. [Nos lecteurs sont heureux d'apprendre en ce jour que Parsifal est une opérette.]

Ce n'est pas sot non plus, parce que si l'opérette est essentiellement une affaire de dates, on peut aussi essayer d'en faire un genre, et c'est très souvent comme cela que le genre est perçu. Pour faire rapide, on parle d'opérette, en principe, pour le genre léger allemand à partir de Johann Strauss II et Lehár (donc très reconnaissable) , et pour l'opéra-comique (donc avec dialogues parlés obligés) du vingtième siècle.
Mais on peut aussi tâcher d'établir une distinction entre le genre opéra-comique, pas forcément comique (comme la Médée de Cherubini ou la Carmen de Bizet...), très théâtral mais où les numéros de bravoure vocaux, par leur virtuosité ou par leur caractère, sont essentiels, et l'opérette, où le comique est obligatoire et où le théâtre prévaut, chaque 'numéro' musical servant surtout à dresser des portraits des personnages, à apporter une touche de pittoresque, un décor, une respiration à l'action.

Dans le cas rigoureux, Les Mousquetaires au Couvent de Varney (1880), La Mascotte d'Audran (même année), et Véronique de Messager (1898) sont des opéras-comiques, c'est-à-dire des oeuvres de théâtre lyrique fondées sur l'alternance entre chant et parole aux XVIIIe et XIXe siècles.
Dans le cas où l'on cherche à caractériser chaque genre, ces trois oeuvres peuvent être classées comme opérettes, même si j'aurais personnellement tendance à conserver Varney du côté de l'opéra-comique pour une question de ton beaucoup moins burlesque que chez Audran et beaucoup moins sirupeux que chez Messager, avec une thématique théâtrale nettement inspirée de ses prédécesseurs. Ce ne sont pas la fantaisie citadine des opérettes d'Yvain ou les espagnolades de Lopez, mais vraiment une petite histoire théâtrale qui fait un tout, assez proche de la logique du Postillon de Longjumeau d'Adam par exemple. Et musicalement, l'écriture n'en est pas si éloignée non plus, même si l'on perd, air du festin de Brissac excepté (des sol3 tenus, et un sillabando très rossinien), la virtuosité dans les exigences vocales.

=> Sur ces questions, on peut aussi consulter la classification de CSS.

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2. L'origine de l'opérette

Elle se trouve dans le théâtre parodique des deux Foires parisiennes, les Libellographes le rappellent. De ce succès-là naît, une fois installé en salle, l'opéra-comique [1], qui se change finalement en opérette.

Ce rappel est précieux, car il permet de faire comprendre que l'opéra-comique n'est pas né de la suppression des récitatifs jugés inutiles, mais de l'organisation d'une pièce de théâtre autour de morceaux musicaux, qui constituent en réalité des exceptions ou des moments forts, et pas le corps de l'oeuvre à proprement parler.
En cela, jouer de l'opéra-comique sans les dialogues, ou en les raccourcissant à l'extrême, comme c'est le plus souvent la règle, ruine l'équilibre générique et esthétique de ces oeuvres [2]... Ce ne sont pas des oeuvres purement musicales, mais plutôt du théâtre orné de musique.

=> Les lutins avaient aussi posé ces questions de l'origine de l'Opéra-Comique précédemment, à propos du théâtre chanté chinois, de ''Cadmus et Hermione'' par Benjamin Lazar et surtout de cette esquisse d'histoire du récitatif.

=> En complément, on peut aussi se rappeler de ce qu'était le théâtre parodié par les comédiens de la Foire.

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3. Enfin, les caractéristiques.

Je suis d'accord, ou pas, avec les exemples de Lou, mais c'est finement observé et bien dans l'esprit de ce qu'il faut retenir, je crois.

Il serait un peu long de tout détailler, mais pourquoi pas. On peut déjà se faire une petite idée, en lisant nos préalables, sur ce que nous partageons ou non.


Et filez tout de suite écouter la patiente et vaste sélection de Lou.

Notes

[1] Encore une fois, l'orthographe rigoureuse est opéra comique, l'Opéra-Comique représentant le bâtiment. Mais cela permet de différencier le simple opéra de caractère comique de l'opéra-comique en tant que genre théâtral.

[2] C'est aussi valable, pour d'autres raisons, pour le singspiel, et en particulier Fidelio qui n'est pas fait pour s'enchaîner musicalement et tient très bien la rampe lorsqu'on lui laisse une part suffisante de dialogues pour se poser. Il vaudrait mieux traduire au moins ces dialogues dans la langue du pays plutôt que les supprimer. Mais c'est effectivement prendre le parti d'un spectacle plus long, ce qui coûte plus cher et déplaît au public.


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Commentaires

1. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par lou :: site

En échange, je livrerai mon éloge des Catulli carmina et je te le dédierai εἰς αἰῶνα. Si si, j'y tiens :)))

2. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec

Votre august(in)e concession est un peu longue, une demi-éternité suffira, je suis capable de partager.

3. Le mercredi 28 janvier 2009 à , par lou :: site

Oui, la phrase liminaire du Ps. 107 (Septant' version) est commentée par Augustin. Cette phrase se retrouve au début des 106, 118 et... je ne sais plus immédiatement de mémoire.
Je ne doute pas que nous partagions le même méchoui, ce qui ne sera pas triste avec ta manie (partagée) de pointer les iota.
Je réponds ici à plusieurs sujets (comme tu l'as fait).
Sur le Requiem de Fauré, à défaut de Philippe Caillard, j'ai Corboz, 1972, Erato, avec Alain Clément, soprano, soliste dans le Pie Jesu, parce que la partition de Fauré est prévue pour soprano (garçon) et baryton. Enregistrement superbe, celui qu'on "entend" dans La Ville de Montherlant.
Maintenant, on me laisse dîner - demain je publie le "Catulli" *** et après-demain le "Pie Jesu" qu'on me laisse, puisque c'est un crossover Gabriel-Henri.
Shostakovich / Malevich, autre crossover, attendra.
Alain Clément n'était pas un "braillard".

*** si je n'entends pas...

4. Le dimanche 28 août 2022 à , par Vocalises

Re-coucou !

Le dramma giocoso approcherait-il alors l´opérette ? Bien que je ne vois rien de vraiment comique dans Don Giovanni, il y a bien un côté exagéré ( les 1003 conquêtes féminines) et fantastique
( Statue du commandeur) mais rien qui justifie le " giocoso"

En revanche et cela me frappe chaque fois : quand j´entends du Rossini léger en langue francaise, lá j´ai vraiment l´impression d´entendre de l´opérette francaise et qui dire de Donizetti qui rappelle assez Offenbach par certains côtés ?

Le Singspiel n´est-il pas aussi comme une opérette ?

Dessay disait que l´opérette avait un caractere suranné mais moi je pense que tout dépend de la maniere d´interpréter et de mettre en scene, certes il y a des timbres de voix qui passeraient moins facilement de nos jours, il est évident que si Mado Robin était de notre temps les gens iraient plus l´écouter pour ses suraigus que pour son jeu de scene

Et puisque nous sommes dans le sujet opérette, j´avance une question

Savez-vous par hasard quel était le titre et le nom de l´auteur de l´opérette dans laquelle le héros se prénommait Manolo ?
Je cherche depuis des années, ayant vu la piece au printemps/ été 1982 á la télévision, le Manolo en question avait les cheveux tres sombres et se déplacait beaucoup, ca pouvait être du Francis Lopez mais sans grande conviction, pas du Rossini en tous les cas et encore moins du Mozart

5. Le lundi 29 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Vocalises !

L'opérette a une histoire distincte de l'opéra lui-même. En France (et par extension chez les cultures influencées), elle provient du théâtre de foire parisien : on faisait des pastiches comiques des opéras représentés alors à Paris (donc ceux de LULLY, Campra, Destouches, etc.). Mais l'Académie Royale de Musique tenait à son privilège, et n'a cessé de réclamer des droits plus absolus : elle a obtenu l'exclusivité sur les œuvres chantées de bout en bout (et même à une époque sur toutes les représentations musicales), ce qui a entraîné l'adaptation des comédiens des Foires. Ils ont donc chanté des ariettes, entrecoupées de dialogues parlées (et lorsque l'interdiction a été totale, on fait de la pantomime en tenant de grands cartels pour les dialogues).

L'évolution de ce genre, au fil du XVIIIe siècle, a donné naissance à l' « opéra comique », dont la caractéristique distinctive n'est pas le comique, qui existe aussi dans les œuvres qui sont entièrement mises en musique : l'opéra comique consiste en l'alternance de dialogues parlés avec les « numéros » chantés. (Il faudrait vérifier si c'est bien de là que provient le terme, mais « numéro » évoque clairement les tours de foire !) C'est pourquoi Carmen, qui n'est pas l'opéra le plus drolatique du répertoire, est un « opéra comique », tandis que Les Mamelles de Tirésias sont plutôt une comédie lyrique, ou en tout cas un opéra à sujet comique…

À la fusion entre les deux troupes qui pratiquaient le genre (l'italienne et la française), au tout début du XIXe siècle, est née l'institution de l'Opéra-Comique (avec les majuscules et le trait d'union), qui désigne aujourd'hui le théâtre Place Boïeldieu à Paris.

L'opérette descend en droite ligne de cette généalogie-là, c'est simplement une affaire de dates : on parle d'opérette à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, pour des pièces particulièrement courtes et peu ambitieuses en général – comme certains opéras bouffes en un acte d'Offenbach (Une Demoiselle en loterie, La Chatte métamorphosée en femme, Un Mari à la porte, Bavard et Bavarde, M. Choufleuri restera chez lui, L'Amour chanteur, Pomme d'api, Mam'zelle Moucheron… vous voyez le genre). Et simultanément, toute l'école autrichienne : Suppé, J. Strauß, Lehár, Benatzky…
Au début du XXe siècle, le genre devient vraiment le pendant populaire de l'opéra, avec les œuvres de Messager, Hahn et plus encore Yvain et Lopez… --

… tout ça pour dire que le dramma giocoso n'est pas de la même famille. Il n'existe pas de tradition forte, en Italie, de théâtre alternant chanté et parlé, en tout cas dans une perspective qui se rapprocherait de l'opéra (et à ma connaissance). Dramma giocoso n'est en réalité pas un genre musical, simplement un sous-titre comme « légende en musique » ou « tragédie épique ».

On se représente souvent l'opéra italien comme opposant tragique et bouffe. En réalité la hiérarchie des genres au XVIIIe s. était légèrement différente : il y avait d'une part le genre sérieux, qui avait le prestige (l'opera seria), et qui parlait essentiellement de mythologie grecque ou d'histoire romaine, et d'autre part le reste. Qui pouvait être comique, comme l'opéra bouffe, ou plus mixte, comme Don Giovanni.

Pour nous qui voyons cet opéra sous le prisme de nos normes contemporaines (trousser des servantes, ce n'est pas simplement comique) ou même simplement romantisées (Don Juan ou la quête de l'Absolu sur terre), Don Giovanni nous paraît largement sérieux, mais en réalité, il semble que ç'ait été le contraire à la création. Le mythe de don Juan était ancien, vieilli, plutôt réservé au théâtre de marionnettes ; il ne faisait pas nécessairement peur. Les personnages sont pour partie de basses classes, donc ressortissant aux personnages comiques. On peut même discuter de la bravoure de Don Ottavio – je ne maîtrise pas assez l'état des mentalités dans l'Empire autrichien des années 1780 pour déterminer si son incapacité à se battre et sa préférence pour déposer une plainte en justice le rend particulièrement noble ou sensiblement ridicule. Quantité de quiproquos sur scène (on se déguise, on prend l'un pour l'autre), on donne des coups de bâtons (ce qui même pour l'opéra bouffe n'est pas si fréquent, souvent un comique de situation qui repose davantage sur les paroles échangées)…

Donc pourquoi dramma giocoso ? C'est une appellation parmi tant d'autres (il y en a une très large quantité à l'époque) qui permet de faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'une tragédie. Et le mot dramma laisse tout de même entendre que ce n'est pas simplement une farce bouffe et qu'il y a des composantes sérieuses dans cette histoire qui contient beaucoup de passages comiques ou avec des personnages de classes populaires (les nobles et les paysans sont d'ailleurs très cloisonnés, vous avez vu qu'Anna et Zerline, Ottavio et Masetto ne s'adressent jamais la parole, le truchement d'Elvira ou Giovanni est toujours indispensable).

En revanche le Singspiel est une imitation de l'opéra comique à la française (et potentiellement du ballad opera anglais), vraiment exactement le même principe.

6. Le lundi 29 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Sur les autres questions…

Oui, Offenbach reprend des accompagnements très simples en « ploum-ploum » donizettien, et imite aussi la spécialité rossinienne du sillabando : texte débité sur des notes égales et répétées, très vite et à la même hauteur. Ce n'est pas forcément un hommage dans son esprit, mais il réutilise des recettes simples qui étaient déjà celles de ces devanciers, c'est tout à fait vrai.

Dessay a fait beaucoup de déclarations sur un peu tout… elle parle avec ses émotions de ces choses, il ne faut pas forcément le prendre au pied de la lettre comme étant des réflexions très abouties sur le genre opéra. Il est vrai que l'opérette est moins en vogue aujourd'hui, de même que l'opéra d'ailleurs, concurrencés par le musical theatre, le cinéma, qui ont repris les éléments populaires de ces genres tout en les mettant au goût du jour… Pour autant, de l'opérette bien jouée, ce n'est pas vieux, c'est comme l'opéra, ça tient très bien la rampe si c'est monté avec soin – évidemment si on ne connaît que les vidéos avec jeu en front de scène et voix des années 60, ça paraît ancien, parce que c'est une façon ancienne de l'interpréter.

Mado Robin, difficile de la juger sur le jeu de scène : outre le peu de vidéos scéniques dont on dispose (pas d'opéra intégral il me semble ?), c'était ce qu'on lui demandait de faire : être à l'avant-scène et montrer sa maîtrise vocale. Aujourd'hui les exigences seraient différentes et elle aurait sans doute travaillé l'aspect corporel de l'incarnation scénique.

Manolo m'évoque quelque chose, mais je ne le remets pas. (Pas sûr que ce soit de l'opérette ou même de l'opéra auquel je pense.) Peut-être chez Lopez en effet, ou Yvain, quelque chose comme Chanson gitane (mais ce n'est pas le cas, puisque le héros s'y nomme… Hubert). Si je le retrouve, je vous le dirai.

7. Le lundi 29 août 2022 à , par Vocalises

Merci beaucoup pour ces intéressantes précisions !

Mozart sans doute et ses librettistes ne souhaitaient pas donner d'images décalée de la société, on aurait eu tôt fait de dire qu'ils étaient des conspirateurs

Dans Don Giovanni en effet nous avons un contraste saisissant entre le jeu du séducteur qui promet mille choses et Zerlina qui ne sait pas se défendre, voilà pourquoi je préfère entendre un soprano léger pour ce rôle plutôt qu'un mezzo sombre

Il y a eu aux alentours de 1982 une série d'émissions appelées Elle court, elle court l'Opérette, il est possible que la pièce avec Manolo en ait fait partie, je ne veux rien affirmer mais il me semble que les deux héros étaient chantés par José Villamor et Maria Candido

Certains artistes ont chanté Opérette et Opéra comme Mady Mesplé ou Régine Crespin mais ils sont rares et de toute facon ils seront toujours plus à l'aise dans un répertoire que dans un autre , j'avais entendu Luis Mariano chanter du Puccini, cela semble incroyable quand on sait qu'il a été par la suite un des pilliers de l'opérette

8. Le lundi 29 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Oh, Da Ponte et Mozart étaient tout de même sur un frange assez spécifique de la société ; je crois surtout que le ressort de leur drame était codifié, et qu'ils n'ont pas éprouvé le besoin de s'en extraire. (Mais effectivement, si on avait mis en scène l'union fraternelle des classes sociales, ça aurait pu paraître un peu séditieux.)

Oui, Zerline sonne plus innocente en soprano, mais la tessiture très centrale autorise tous les choix. Si j'ai bien compris ce que j'ai lu par le passé, c'était d'ailleurs elle la vedette et le rôle féminin le plus prestigieux lors des représentations – ce qui ne cadre pas avec la hiérarchie des genres, je n'ai donc jamais compris pourquoi… peut-être simplement la notoriété de l'interprète qui chantait le rôle, je connais mal les interprètes historiques qu'on ne peut pas écouter (notamment parce que j'ai des doutes assez sérieux sur la méthodologie de ceux qui prétendent pouvoir s'en inspirer précisément).

J'ai cherché dans mes bases de données sur l'opéra, je n'ai trouvé aucun rôle avec un Manolo. J'ai vérifié aussi plus spécifiquement chez la dizaine d'Yvain et Lopez les plus courants, au cas où, sans succès.

Mariano avait une bonne technique, il aurait tout à fait pu faire carrière dans des rôles légers. (Pour Puccini, se pose la question de la projection et de la solidité du médium pour ne pas être couvert par l'orchestre, ainsi que de l'émission en voix pleine, nécessaire à certains moments où il utilise d'ordinaire la voix de fausset.)

9. Le lundi 29 août 2022 à , par Vocalises

Pour qui a créé Zerlina je chercherai

Merci beaucoup pour avoir cherché, j'avoue ne pas beaucoup me souvenir de cette opérette avec ce fameux Manolo mais comme mon père était un aficionado des opérettes ( il en a d'ailleurs vu plusieurs en direct) forcément il regardait ce genre d'émission

Mariano pour du Rossini sans doute mais pour du Verdi ou du Wagner la voix n'était sûrement pas assez puissante et le timbre trop clair

Un peu comme Bartoli, elle aurait le tempérament pour der de l'opérette mais je pense qu'il y a des rôles qu'elle ne chantera pas , Carmen par exemple ou l'a-t_elle finalement chanté ?

10. Le mardi 30 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Les créatrices, c'étaient Bondini à Prague et Mombelli à Vienne (la créatrice de la Comtesse des Noces), mais je ne sais plus si cette prééminence de Zerline (qui me paraît vraiment douteuse vu la hiérarchie des genres et bien sûr l'exigence de l'écriture du rôle de Donna Anna) date des créatrices. Il me paraîtrait logique que cette tradition s'installe après, lors des des reprises au XIXe. Mais je ne fais qu'une supputation logique, je n'ai pas eu le temps de rechercher ma source.

Oui, bien sûr Mariano dans Wagner, on ne l'entendrait pas ; et dans Verdi, il n'aurait pas pu faire les aigus à la façon héroïque des spinti. Au demeurant, il aurait sans doute pu chanter certains rôles chez ces compositeurs : Luzio dans Das Liebesverbot (ou même, vu qu'il est peu concurrencé par l'orchestre, un très atypique Lohengrin) ; pour Verdi, peut-être certaines choses de la première partie de sa carrière (Rodolfo de Luisa Miller ?), voire Alfredo ? Je ne sais pas exactement quelle était sa tessiture, je connais mal les partitions de Lopez pour en juger, je n'en ai lu que des arrangements pour piano seul, possiblement transposés – il faut dire que ces partitions circulent beaucoup moins largement, j'ai l'impression, que les plus patrimoniales de Hahn, Messager ou même Yvain et Christiné. (Ou bien est-ce simplement mon réseau qui est un peu orienté !)

Il me semblait que cette Carmen était prévue, mais ça a peut-être été reporté avec le covid ? J'ai suivi ça d'assez loin, n'étant pas particulièrement impatient de l'y entendre ; mais une Carmen claire et avec des habitudes de chant plus propres que ce qu'on entend d'habitude, j'irai clairement jeter une oreille. Je ne sais donc pas vraiment si ça a eu lieu. Ça paraît difficile côté médium, mais dans une petite salle avec instruments anciens ou un chef un peu attentif à ne pas jouer trop fort, pourquoi ne pas se faire plaisir ?

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David Le Marrec

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