dimanche 1 mars 2009
Svetlanov par l'image
Un petit étonnement en observant Svetlanov diriger : sa gestique est essentiellement fonctionnelle. Il bat la mesure très clairement, et indique systématiquement les départs aux pupitres, même les plus évidents. Il semble plus observer son orchestre pour lui commenter sa prestation aux prochaines répétitions que songer au concert lui-même. L'expression se sent un peu dans la manière de produire les gestes, mais vraiment sans précision.
C'est évidemment le fait de travailler régulièrement avec le même orchestre qui permet de ce genre de miracles : produire des interprétations parfaitement construites en amont, et ne pas avoir besoin de recourir au geste en concert.
Les plus beaux résultats sont généralement obtenus par la collaboration prolongée, si bien que certains chefs pouvaient être catastrophique sans leurs troupes (ce que Fricsay a commis avec le Philharmonique de Vienne...). C'est aussi le cas des chefs d'ensemble de nos jours, et particulièrement visibles avec les instrumentistes devenus chefs d'ensemble baroque : ils ne connaissent pas les méthodes de répétitions hâtives qui doivent en quelques heures tout mettre en place, le son, les intentions, et bien sûr tout simplement les difficultés techniques - tout en s'adaptant un minimum aux musiciens en face de soi.
Et Svetlanov, en plus de son répertoire immense, produit des interprétations d'une urgence assez inégalée.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Domaine symphonique a suscité :
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