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Une bêtise


Juste pour l'amusement : du Bizet flamenquisé au pipa.

Et il y a manifestement un instrument caché...


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Commentaires

1. Le lundi 1 février 2010 à , par Morloch

Aaaaaaaaaah voila enfin de beaux instruments en ces pages ! Malheureusement, je ne peux point regarder ces videos au contenu manifestement explosif mais j'imagine sans peine leur beaute.

Il faudra quand meme que je parle un peu de mes experiences diverses et plutot comiques d'opera chinois en ce magnifique grand theatre national et sa sonorisation de bal musette en plein air, et son public qui applaudit de facon proportionnelle a la force destructrice des tympans, mais je crois en avoir eu ma dose et je vais essayer le Theatre Mei Lanfang, non sonorise d'apres ce qu'on m'a dit.

Extremement interessant neanmoins, et vendredi je vais peut-etre, si tout se passe comme prevu, sachant qu'en ces lieux jamais rien ne se passe comme prevu, assister a une reunion d'amateurs d'opera de Pekin.

Je ne manquerai pas de tenir les lutins informes.

2. Le lundi 1 février 2010 à , par DavidLeMarrec

Informe toi-même !

Très bien, très bien. Des amateurs d'opéra occidental ou local ?

Je suis bien curieux d'en savoir plus. Si tu veux faire un petit compte-rendu détaillé, ces pages te sont grand ouvertes. :)

3. Le mardi 2 février 2010 à , par Morloch

Des amateurs d'opera local.

La vitalite de l'opera chinois est difficile a cerner. Le public existe, il est viellissant mais il y a aussi des jeunes. Il y a des amateurs avertis qui font donc ces reunions autour d'extraits.

Les operas joues le sont d'une facon qui se veut respectueuse de la tradition, avec un jeu de scene immuable et codifie, des costumes fixes pour chaque role, mais en realite de traditions de roles assez recentes.

En meme temps, il y a de temps a autres de nouveaux operas ecrits sur des textes plus recents, en general du XXeme siecle. Donc, le genre n'est pas totalemet un genre musee.

Il y a plein de choses que je ne comprend pas, et je ne parviens pas a trouver de reponses au dela des banalites d'usage. Les chinois, en tout cas certains, connaissent tres bien les histoires support des operas. Ils savent quand un chanteur connu a cree un opera et un role particulier. Mais leurs connaissances s'arretent la, ou bien ils croient que le reste n'a pas d'interet pour un occidental. Pas moyen d'avoir de reponses claires sur le choix des textes, des differentes versions de la meme histoire, sur la reconstitution de la musique, sur l'evolution du jeu et du chant, sur les eventuels auteurs et leur particularites, s'il y en a. Pourtant, comme beaucoup (la quasi totalite) de choses en Chine, c'est du faux ancien et donc il doit y avoir moyen d'acceder aux informations qui remontent a moins de deux siecles pour la plupart.

L'indigence des spectacles est terrifiante, aussi. Ou alors ils sont tres sophistiques, selon le point de vue. Disons que les idees de Peter Brook sur la scene espace vide sont appliquees de facon radicale et systematique. Le genre est tres conceptuel et les mouvements des acteurs plein de references et de codifications precises, l'acteur seul fait donc vivre le texte. Mais ce que je soupconne aussi, c'est que certains acteurs se refugient derriere cette codification pour masquer une certaine absence d'idees sur le texte. Ou bien pour cabotiner de facon outranciere.

J'ai aussi l'impression qu'une fois admis que les costumes sont fixes, il n'est tout de meme pas possible que la initiateurs de la tradition aient souhaite des vetements aussi terriblement depareilles. Pour les yeux, tout devient terrible : fond de scene jaune pisseux, rideau pistache malade, des couleurs de costumes tres basiques de bleus petrole, rouge oranges, rose cremeux, aucun souci d'harmonie ni de logique. Pourtant, les quelques anciens costumes ayant survecu a la revolution culturelle montrent des couleurs subtiles et variees, des nuances sur les textures des vetemets d'une invraissemblable. J'ai donc le sentiment que le pretendu respect actuel des traditions n'est qu'un pretexte pour justifier des spectacles de patronnage.

D'ailleurs, cela varie selon les troupes. Une piece adaptee en 2007 d'apres un livre d'Eileenn Chang par une troupe de Taiwan donne un spectacle magnifique, avec decors et costumes d'une grande beaute et un jeu d'acteurs vivant avec reprise d'une partie des gestuelles traditionnelles. Il n'y a donc pas de malediction et j'ai l'impression que tout est ouvert pour le futur.

Il y a aussi de la recherche musicologique. On tente de reconstituer la musique des dynasties Tang et Song, qui avaient des salles d'operas, donc bien anterieures au Kunqu.

C'est donc bien la Chine, melange de spectacles tres pointus et indigents a la fois, j'ai l'impression qu'il a du boulot dans les decennies a venir pour remettre tout cela sur pied.

4. Le mardi 2 février 2010 à , par Morloch

Il faut que je finisse par installer Internet chez moi, le texte au dessus est illisible.

5. Le mardi 2 février 2010 à , par vartan

On a malgré tout bien saisi que le costumier n'avait pas vraiment compris l'art de Christian Lacroix, si c'est ce que tu voulais dire.
Très intéressant tout ça.

6. Le jeudi 4 février 2010 à , par Morloch

Chouette, je suis invite a une performance amateur demain. J'espere en apprendre enfin un peu :p

7. Le jeudi 4 février 2010 à , par DavidLeMarrec

Un grand merci, Morloch, pour ce reportage.

Effectivement, si on remonte jusqu'aux Tang, on n'en fait pas tant dans nos contrées, où il n'existait pas de musique de grande envergure à cette époque. Enfin, si chant messin puis chant grégorien, remarque.

J'avais bien l'impression que le genre était extrêmement codifié, de façon un peu rigide. La musique aussi, à cause de cette langue à ton qui contraint les mouvements mélodiques, mais aussi en raison de nombre de combinaisons rythmiques très limitées et de l'absence de modulation (snif).

Que les histoires soient plus connues que le contenu musical, ce n'est pas très étonnant, puisque c'est souvent le fonds des conte ou, comme tu le signales, l'histoire, qui sont convoqués ; et la mise en musique que nous entendons aujourd'hui est beaucoup plus récent que le texte d'origine, dont la musique a été plusieurs fois réécrite au fil des siècles.

Ce que tu rapportes sur les pièces plus récentes, qui ne parviennent pas jusqu'à nous, est extrêmement intéressante ; est-ce qu'elles portent sur des sujets similaires, ou sur des préoccupations actualisées ? Est-ce que la musique en a fortement évolué ?

Pour les yeux, tout devient terrible : fond de scene jaune pisseux, rideau pistache malade, des couleurs de costumes tres basiques de bleus petrole, rouge oranges, rose cremeux, aucun souci d'harmonie ni de logique.

La "logique" des couleurs est conventionnelle : ce n'est pas la même en Chine que celle dans laquelle tu as été religieusement élevé. :) Après, effectivement, le fait que ce soit criard et cheap, oui, c'est la façon pour les spectacles de fond de tiroir d'attirer un public conservateur - on dirait que tu énonces l'état de l'opérette en France...

Et raconte-nous cette performance amateur !

8. Le mercredi 10 février 2010 à , par Morloch

Et bien, passionnante cette performance amateur. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est typiquement pékinois, pour commencer.

Le cadre : un vendredi après-midi, dans le hall d'entrée improbable d'un des bâtiments du campus de l'université d'agronomie. Les acteurs : un groupe d'une dizaine de musiciens soudés par des années de pratique en commun qui proposent à des chanteurs amateurs de venir s'exercer chacun leur tour. Les musiciens sont soit d'anciens professionnels à la retraite, soit des amateurs plus que confirmés. Le niveau n'est donc pas amateur, mais plutôt professionnel, et même professionnel de haut niveau. Pour les chanteurs, beaucoup moins. Ce sont soit certains des musiciens qui s'essaient au chant d'un extrait, soit des étudiants en chant qui profitent de l'aubaine d'une telle formation gratuitement à leur disposition.

Il ne semble pas si facile de se faire admettre dans le cercle. J'accompagnais une personne qui avait préparé un extrait mais n'a pas été invitée à le montrer de toute la séance qui a duré près de cinq heures. Comme beaucoup de choses en Chine, il faut montrer sa persévérance avant d'être admis comme alter ego. Peut-être aussi que le fait d'avoir invité un étranger a été estimé de facon implicite comme une faveur, à elle seule suffisante comme participation à la séance. En tout cas, de nombreuses heures d'attente en perspective pour se faire accepter comme membre à part entière.

Les extraits choisis sont issus de divers opéras, souvent de grands monologues de personnnages historiques ou littéraires. Le répertoire de l'orchestre semble immense, connu par coeur, mi improvisé, mi préparé. Parfois des pauses de discussions entre les membres sur la façon d'accompagner un extrait, sur des points de détail, avant de reprendre. Ce que j'ai compris : il n'y a pas de chef d'orchestre au sens strict, il faut suivre le chanteur qui peut donner des indications. Il est le seul dont toute la musique est écrite. Dans ce groupe, le premier joueur de crincrin (ehru, je crois) semblait avoir une voix dérminante sur la facon de jouer, sans que je sache si cela venait des règles ou bien de son statut particulier de musicien hors normes (les autres semblaient unanimes sur ce point). Des accélérations ou des ralentissements de tempo sont commandés par un des percussionnistes qui se manifeste alors par une série de battements très clairs, rapides et réguliers.

Les partitions sont curieuses : la trame du chanteur, chiffrée. Chaque instrumentiste peut rajouter des indications sur la ligne en dessous pour se rappeler de sa propre participation, en principe improvisée (en tout cas, c'est ce qu'on m'a montré). Il peut y avoir des désaccords, à un moment, le flutiste du groupe, qui avait participé à la création d'un opéra de la seconde moitié du XXème siècle dont un extrait a ete joué, a donné quelques indications et tous ont suivi.

Les chanteurs n'étaient pas tous aussi bons, en plus ils se contentaient d'ébaucher leur jeu de scène qui me paraît pourtant un élément déterminant de tout le rôle, sans doute une conséquence du fait de ne jouer qu'une succession d'extraits.

J'ai eu une petite démonstration de la façon de chanter et de l'utilisation des résonnateurs faciaux avec une comparaison de l'opéra occidental et de l'opéra chinois. Pas le moment le plus facile a comprendre de l'après midi, malgré l'illustration par des exemples, ces chinois s'obstinent à parler une langue imcompréhensible. De ce que j'ai saisi, les résonnateurs faciaux sont utilisés, mais pas de la meme façon qu'en opéra occidental et cela varie selon le type de rôle, certains sont plus proches de la voix parlée.

Enfin, si de loin l'orchestre parait malingre, de très près le volume sonore est énorme et il faut une sacrée projection aux chanteurs pour passer sans amplification. Et une sacrée résistance pour les auditeurs pour préserver leurs tympans.

Passionnante petite entrée dans le genre, mais j'ai encore beaucoup à comprendre. Je vais essayer de persvérer.

9. Le jeudi 11 février 2010 à , par DavidLeMarrec :: site

Morloch, ton compte-rendu est profondément passionnant, je vais encore m'en nourrir avant d'y réagir. Un témoignage extrêmement précieux.

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