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Les badinages publics de CSS - Une histoire de l'opéra (rare) français


En projet pour les prochaines semaines, CSS concocte un programme de concert chargé de présenter, à travers des pièces majoritairement peu jouées (voire totalement inédites, même au microsillon), une histoire sommaire de l'opéra français. Du moins jusqu'à l'époque où l'orchestre devient tellement raffiné qu'il me faudra un accompagnateur (ou accompagner un chanteur, peu importe) : pour faire vite, à partir de Pelléas.

Voici une ébauche de programme possible dans lequel il faudra sélectionner quelques titres.

L'astérique indique une oeuvre (ou un passage) qui n'est plus disponible au disque. La double astérique indique une oeuvre (ou un passage) jamais enregistrée.


1. Liste

LULLY
*Phaëton : Quel malheur, quel supplice / Que mon sort serait doux (Epaphus, Lybie)
*Phaëton : Savez-vous qu'Isis est ma mère ? (Phaëton, Epaphus)
*Phaëton : Vous qui servez Isis (Théone, Phaëton, Epaphus, le Roi)
*Phaëton : Dieu, qui vous déclarez mon père (Epaphus)
*Phaëton : Ah, rigoureux martyre (Lybie, Epaphus)
*Armide : Armide, que le sang qui m'unit avec vous (Hidraot) *Armide : Armide est encore plus aimable (Hidraot) *Armide : Venez, venez, Haine implacable (Armide) *Armide : Témoins de notre amour extrême (Armide & Passacaille)
CAMPRA
*Tancrède : Sombres forêts (Tancrède, disque épuisé)

RAMEAU
Castor & Pollux : non décidé

GLUCK
*Iphigénie en Aulide : Diane impitoyable / Brillant auteur de la lumière (Agamemnon)

GRETRY
Richard Coeur de Lion : O Richard, ô mon roi (Blondel)

MEHUL
*Joseph en Egypte : Vainement Pharaon / A peine au sortir de l'enfance (Joseph)

ROSSINI
Guillaume Tell : non décidé

HEROLD
*Le Pré aux Clercs : Les rendez-vous de noble compagnie

MEYERBEER
Robert Le Diable : Du rendez-vous voici l'heureux instant (Raimbaut, Bertram)
Robert Le Diable : Encore un de gagné / De ma gloire éclipsée (Bertram)
Robert Le Diable : Voici donc les débris / Nonnes, qui reposez / Jadis filles du ciel (Bertram, ballet)
Les Huguenots : un récitatif ? (Nevers, Raoul, Marcel ?)
Le Prophète : Aussi nombreux que les étoiles (Zacharie)
Dinorah ou Le Pardon de Ploërmel : De l'or, de l'or ! (Hoël)

HALEVY
Charles VI : Je suis libre / La France a l'horreur du servage (le Dauphin Charles, Raymond)

BERLIOZ
La Damnation de Faust : O pure émotion (Faust, Méphistophélès)
La Damnation de Faust : Voici, Faust, un séjour de folle compagnie (Méphistophélès)
La Damnation de Faust : Vrai Dieu, Messieurs / Une puce gentille (Méphistophélès)
La Damnation de Faust : La voilà (Faust, Méphistophélès)
La Damnation de Faust : Esprits des flammes inconstantes / Devant de la maison (Méphistophélès)
La Damnation de Faust : A la voûte azurée (Faust, Méphistophélès)
La Damnation de Faust : A moi, Vortex, Giaour / Je suis vainqueur (Méphistophélès)
Les Troyens : Les Grecs ont disparu / Malheureux roi (Cassandre)

VERDI
Les Vêpres Siciliennes : Quel est ton nom ? (Montfort)

WAGNER
*Le Vaisseau fantôme : L'heure a sonné (le Hollandais)
**La Valkyrie : Siegmund, regarde-moi (Brünnhilde, Siegmund)
**La Valkyrie : En vain, tu veux détourner ma vengeance / Adieu superbe, adieu vaillante enfant (Brünnhilde, Wotan)
**Le Crépuscule des dieux : Brünnhilde ! sainte épousée ! (Siegfried)
**Le Crépuscule des dieux : Sais-je ce qu'il faut ? (Brünnhilde)

CHABRIER
Le roi malgré lui : Ouverture
Une Education manquée : Mon enfant, ton vieux grand-père (Gontran)

DELIBES
Lakmé : Leur vertu bizarre (Frédéric)

THOMAS
Hamlet : Spectre infernal / Ombre chère (Hamlet)
Hamlet : Le vin dissipe la tristesse (Hamlet)
Hamlet : Dame ou prince, homme ou femme / Comme la mort devient aisément familière
Hamlet : La fatigue alourdit mes pas / Comme une pâle fleur
Hamlet : Mais qui marche dans l'ombre / Ecoute ! Quel est ce bruit de pas ? (Hamlet)
**Psyché : Des dieux je suis le messager (Mercure)

SAINT-SAËNS
Samson & Dalila : Maudite à jamais (Grand-Prêtre de Dagon)
Henry VIII : Je suis ravi, don Gomez (don Gomez, Norfolk)
Henry VIII : Qui donc commande quand il aime (Henry VIII)
Henry VIII : Je cède au transport (Ann Boleyn, Henry VIII)

PALADILHE
**Patrie ! : Oui, c'est le carnaval (Rysoor)
**Patrie ! : Par ici ! Doucement ! / C'est ici le berceau de notre liberté (Karloo, Rysoor, Jonas)
**Patrie ! : Martyr obscur, héros d'une heure (Rysoor)

SALVAYRE
**La Dame de Monsoreau : non décidé

REYER
**Salammbô : Amis ! Celui qui va délivrer ces esclaves / Salut à nos libérateurs (Mâtho, Spendius, Narr'Havas, Autharite, Giscon)
**Sigurd : O palais radieux (Brunehild - dont des parties totalement inédites)
*Sigurd : Mon orgueil m'a perdu / Ce n'est pas toi qui dois mourir (Gunther, Hagen)
*Sigurd : Un souvenir poignant (Sigurd)
*Sigurd : Sigurd, les dieux dans leur clémence / Avec ces fleurs (Brunehild, Sigurd)
**Sigurd : Ah, Sigurd va mourir (Brunehild, Hilda - totalement inédit)

MASSENET
Thaïs : Voilà donc la terrible cité (Athanaël)

DEBUSSY
Rodrigue & Chimène : non décidé
Pelléas : non décidé

CRAS
Polyphème : Monologue d'entrée (Polyphème)

HIRCHMANN
**Hernani : non décidé (Hernani)

Tout cela appellera des illustrations sonores (certaines prêtes) et des renvois vers les notules correspondantes (vous pouvez utiliser la boîte de recherche ou l'index en haut de la page). Dans l'attente, voici les pièces retenues pour l'heure.

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2. Liste pour le concert n°1

Pour tenir dans les clous du temps (le principe étant de présenter un genre, ce qui prend du temps sur l'exécution), voici un exemple de plan retenu pour l'instant.


LULLY
*Phaëton : Quel malheur, quel supplice / Que mon sort serait doux (Epaphus, Lybie)
*Phaëton : Dieu, qui vous déclarez mon père (Epaphus)
        => L'origine du genre de l'opéra français tout entier, à travers des récitatifs à mesures variables, comme pour le grand monologue du II d'Armide.

CAMPRA
*Tancrède : Sombres forêts (Tancrède, disque épuisé)
        => L'évolution du genre (plus de hiératisme chez Campra, qui comporte un côté classique avant l'heure). Une rareté qui nous dispensera de Gluck pour cette fois.

MEHUL
*Joseph en Egypte : Vainement Pharaon / A peine au sortir de l'enfance (Joseph)
        => L'opéra-comique sérieux, avec un traitement humanisé, déjà romantisant. Toute une époque très méconnue aujourd'hui, à la fois légère dans le ton musical et dotée d'une vie musicale très intense.

MEYERBEER
Robert Le Diable : Voici donc les débris / Nonnes, qui reposez / Jadis filles du ciel (Bertram, ballet)
        => Du fait de sa construction très particulière, Meyerbeer propose assez peu d'airs de bravoure isolables, ce qui explique sans doute pour partie aussi son manque de popularité. Ou alors ils sont d'une virtuosité un peu extérieure, ou bien très liés au caractère du moment et du personnages. Par ailleurs, ce n'est pas là que s'exprime le mieux son génie, comme c'est le cas dans les récitatifs et les ensembles. Bref, celui-ci, bien qu'assez tubesque, a le mérite de présenter de façon agréable récitatif, arioso, ballet.

HALEVY
Charles VI : Je suis libre / La France a l'horreur du servage (le Dauphin Charles, Raymond)
        => Parmi les ingrédients obligés du Grand Opéra à la française, l'air patriotique (ou l'air à boire, c'est au choix). Celui-ci est particulièrement mémorisable, c'est d'ailleurs à peu près la seule page intéressante de cet opéra, mais qui a été mainte fois reprise et détournée, notamment par les vignerons languedociens au début du vingtième siècle...

WAGNER
**La Valkyrie : Siegmund, regarde-moi (Brünnhilde, Siegmund)
        => En option, pour avoir une idée de la façon dont Wagner, qui a tant irrigué l'inspiration fin du siècle chez les Français (D'Indy, Saint-Saëns, Fauré, Chausson, Debussy...), pouvait être reçu, avec la splendide traduction de Victor Wilder, plus belle que l'original. 

THOMAS
Hamlet : Spectre infernal / Ombre chère (Hamlet)
Hamlet : Dame ou prince, homme ou femme / Comme la mort devient aisément familière
Hamlet : La fatigue alourdit mes pas / Comme une pâle fleur
Hamlet : Mais qui marche dans l'ombre / Ecoute ! Quel est ce bruit de pas ? (Hamlet)
        => L'adaptation du Grand Opéra dans l'atmosphère un peu moins grand spectacle de la seconde moitié du siècle.

SAINT-SAËNS
Henry VIII : Je cède au transport (Ann Boleyn, Henry VIII)
        => L'effort de couleur locale (ou plutôt temporelle...) dans le cadre du Grand Opéra.

PALADILHE
**Patrie ! : Par ici ! Doucement ! / C'est ici le berceau de notre liberté (Karloo, Rysoor, Jonas)
        => Un superbe inédit absolu dans le domaine de la scène patriotique. Que nous comptons commenter et diffuser prochainement dans ces pages.

REYER
**Salammbô : Amis ! Celui qui va délivrer ces esclaves / Salut à nos libérateurs (Mâtho, Spendius, Narr'Havas, Autharite, Giscon)
*Sigurd : Mon orgueil m'a perdu / Ce n'est pas toi qui dois mourir (Gunther, Hagen)
*Sigurd : Un souvenir poignant (Sigurd)
*Sigurd : Sigurd, les dieux dans leur clémence / Avec ces fleurs (Brunehild, Sigurd)
**Sigurd : Ah, Sigurd va mourir (Brunehild, Hilda - totalement inédit)
        => Les échos de ce qui se faisait alors (Wagner, prémisses du style debussyste) dans la production française qui conserve encore des traits du Grand Opéra, tout en se dirigeant vers un drame complètement continu, aux dimensions épiques (les préoccupations intimistes dans un cadre historique sont remplacées par une fresque fondatrice).

On détaillera bien sûr ces cheminements, ainsi que les invariants du drame à la française. Vu la durée, il faudrait sans doute supprimer Wagner et Sigurd.


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Commentaires

1. Le vendredi 5 février 2010 à , par Simon

Impressionnant, quel répertoire!

2. Le vendredi 5 février 2010 à , par DavidLeMarrec

Il faudra juger sur le résultat, tout de même. Il ne suffit pas de déchiffrer, il faut exécuter correctement. C'est ce à quoi j'ai travaillé sur certaines de ces pièces (singulièrement celles de la liste restreinte). Mais en s'accompagnant simultanément, ça rend certaines choses, dans les pièces les plus chargées (les Wagner, Sigurd), un peu délicates à exécuter, parce qu'il ne suffit pas d'être en place séparément.

Bref, on jugera sur pièce. :-)

Le fait de jouer devant le public repu (voire blasé) de Paris diminue l'insouciance, disons.

3. Le lundi 8 février 2010 à , par vartan

Quel panorama ! On espère une radiodiffusion. Oui, le public bordelais est plus décontracté.
En tout cas bon courage ;-)
Petite question concernant les Wagner en français. Ont-ils eu une importance, de par leur pénétration dans le répertoire français, sur l'évolution de l'Opéra gaullois ?

4. Le lundi 8 février 2010 à , par DavidLeMarrec :: site

Radiodiffusion, c'est compromis, France Musique[s ] est justement occupée ce jour-là. Oui, une influence directe et profonde : toute la fin du XIXe siècle et le début du XXe sont peuplés de grandes oeuvres de type wagnérien (plus ou moins réussies). Pénélope de Fauré, Le Roi Arthus de Chausson, Sigurd de Reyer, Fervaal de d'Indy, Samson et Dalila de Saint-Saëns, Le Pays de Ropartz (malgré le sujet), pour n'en citer que quelques-uns célèbres et flagrants.
On pourrait faire toute une représentation sur le wagnérisme dans l'opéra français. :)

Maintenant, l'oeuvre étant connue, si je dois retirer quelque chose de mon programme, ce sera cela (d'autant plus volontiers que c'est beaucoup d'investissement pour mettre en place certains passages simultanément au chant et au piano). Néanmoins, ça me paraît intéressant, d'autant plus que ça permet de voir de quelle façon on recevait Wagner pour ceux qui n'entendaient pas l'allemand. Et la traduction de Victor Wilder que tu as déjà testée est si belle. S : N'espère pas que je suive ta trace. / B : Folle jactance ! Infructueuse audace ! / La mort ne fait ni grâce ni merci - / Ton sort est décidé, tu mourras - aujourd'hui. :)

Je me souviens encore sur ta moue sur l'empyrée. :)

C'était vraiment une nourriture essentielle, source de débats infinis dans la musique française, et même les opposants farouches comme Debussy lui doivent beaucoup.

5. Le jeudi 27 mai 2010 à , par Guillaume :: site

Et finalement, ça aurait lieu quand ton concert :-) ?

6. Le jeudi 27 mai 2010 à , par DavidLeMarrec

Pour des raisons de logistique et de santé, c'est repoussé sine die.

J'espère pouvoir le réaliser pendant l'été, mais vraiment rien n'est assuré.

Merci pour ton intérêt. :-)

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