Concert-surprise : violon et orgue par Liberata Musica en l'église Sainte-Elisabeth (IIIe arr.)
Par DavidLeMarrec, dimanche 25 avril 2010 à :: Saison 2009-2010 :: #1524 :: rss
On reproduit ci-dessous notre commentaire du fil de la saison, la qualité de cet ensemble mérite d'être un peu mise en valeur.
Concert 38 : Concert violon / orgue à l'église Sainte-Elisabeth (IIIe arrondissement) par l'ensemble Liberata Musica
(Samedi 24 avril 2010 à 16h.)
Les dépliants ayant été retirés avant que je me résolve à quitter l'église, je ne pourrai pas féliciter nommément le second organiste.
Programme assez original :
Bach - Quatrième Suite - Ouverture (arrangement pour orgue de Séverin Treille)
Dans le caractère très formel et accessible des Suites pour orchestre de Bach, mais avec une capacité au développement infini, en particulier ce fugato en principe... fugace.
L'exécution ne m'a pas semblé parfaitement nette, sans doute aussi à cause de l'acoustique (l'orgue positif était placé derrière le maître-autel) et du caractère très touffu du contrepoint, qui se mélange aisément dans la réverbération généreuse d'une église.
Bach - Sonate n°4 pour violon et clavecin - arrangement pour violon et orgue
De superbes couleurs, de superbes atmosphères. Le violon de Barbara de Saint-Louvent est vraiment magnétique : incisif, légèrement acidulé, mais timbré de façon ample, glorieux même. Plus le type Kavakos que le type Shaham - exactement ce qu'il faut dans cette musique. Et qu'on aime partout ailleurs aussi bien...
Il s'agit au demeurant d'un des corpus les plus poétiques de Bach, vraiment un enchantement dans cette formation.
Bach - Partita pour violon BWV 1006 - Prélude, Loure et Gavotte
On y retrouve, de plus près, les mêmes qualités, dans un répertoire évidemment plus concurrentiel.
Haendel - The Messiah - Ouverture
Pour orgue à quatre mains. On ne peut qu'admirer la définition et la plénitude du résultat, avec de superbes respirations. C'est de l'orgue plus homophonique que le Bach, et cela sonne beaucoup mieux, peut-être aussi rapport aux goûts des lutins. Sans doute d'ailleurs. Mais ici, l'exécution est techniquement exemplaire (notamment toute la science des détachés, beaucoup plus probante ici que dans la première pièce).
Mendelssohn, Lieder ohne Worte (Romances sans paroles)
Deux pour orgue, une troisième pour orgue et violon. Ce sont des pièces de production quotidienne de Mendelssohn, assez faible, et la transcription ne les sauve pas vraiment.
Chaque pièce est présentée par Séverin Treille, l'un des deux organistes et directeur musical de l'ensemble à géométrie variable Musica Liberata (qui produit aussi des transcriptions, etc., voyez leur site).
Une vingtaine de personnes dans la salle, beaucoup par hasard (dont moi-même, au demeurant... n'était la formation originale et la qualité remarquable de l'exécution, je serais parti plus tôt faire ma visite prévue au Louvre).
Bref, un concert gratuit de niveau professionnel, avec des originalités et une entrée libre (libre participation aux frais), peu fréquenté, dans une église passionnante dont on reparlera peut-être dans ces pages, c'est un excellent moyen d'occuper d'éventuels week-ends désoeuvrés. Cette formation mérite un vrai public en tout cas.
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