Les Oiseaux d'Aristophane entrent au répertoire de la Comédie-Française
Par DavidLeMarrec, vendredi 16 juillet 2010 à :: Saison 2009-2010 - Littérature :: #1571 :: rss
Dans une adaptation et une mise en scène d'Alfredo Arias. Je serai bref, ayant été assez déçu à tout point de vue.
Tout d'abord, la pièce. Quelle que soit la traduction, elle ne m'avait jamais convaincu, et à l'exception de l'intervention bouffonne de Prométhée assez sympathique, je parvenais mal à m'attacher à quelque détail (aussi bien de sens que de langue) que ce fût. J'espérais beaucoup de sa représentation scénique par des comédiens émérites, mais rien ne change.
Problèmes :
- Il est assez difficile d'être séduit par un humour hors-sol, qui ne correspond plus à nos façon de faire de l'esprit, et qui se réfère souvent à des situations obscures, l'air du temps du Ve siècle avant notre ère, en somme.
- Le ressort principal du comique réside dans une forme de farce assez lourde, avec des personnages archétypaux tournés en ridicule, des danses grotesques, des coups de trique. Rien qui ne m'ait jamais beaucoup amusé.
- L'actualisation (y compris avec des références à la chanson) d'Alfredo Arias porte un peu lourdement sur la question de l'immigration clandestine et celle du statut de comédien. La première est pleinement pertinente, puisque Les Oiseaux posent bien la question du rapport à la Cité natal et à la cité d'adoption, et aussi la question fondamentale de la société que les citoyens souhaitent bâtir et de ceux que l'on accepte pour ce faire. Néanmoins, ce qui est remis "en-sol" reste lourdement farcesque, et par conséquent tout aussi peu exaltant.
Concernant l'interprétation, quelques griefs aussi, surtout liés à la sonorisation, certes parfaitement synchronisée (elle compense le fait qu'un personnage se tourne d'un côté ou l'autre), mais qui enlève une grande part du plaisir, surtout que ces comédiens-là ont les moyens de se faire entendre très correctement sans gonfler leur son naturel.
Je retiens tout de même la grâce toujours si singulière de Martine Chevallier (Belle Espérance), la qualité exceptionnelle du chant de Nicolas Lormeau ("Cyrano" - mais tient aussi Prométhée), les effets virtuoses d'Hervé Pierre (le Vendeur de décrets, le Voyant, le Délateur, Héraklès), le port de Céline Samie (Iris) et le pépiement exotique de Catherine Salviat (la Huppe), tous individuellement convaincants... dans un spectacle heureusement bref (pas d'entracte, donc une heure et demie).
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Une des bien rares déceptions de la saison, et il en faut sans doute pour mesurer (pas moi, mais les lecteurs, peut-être ?) la qualité des programmations disponibles...
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