Le Messie de Haendel à la Cité de la Musique - [Christophers, The Sixteen]
Par DavidLeMarrec, dimanche 26 septembre 2010 à :: Saison 2010-2011 :: #1601 :: rss
Bref compte-rendu pour rendre grâces au choeur et à James Gilchrist, en plus de Haendel.
Reproduit à partir du fil de la saison.
Concert 6 : Le Messie de Haendel par Harry Christophers et The Sixteen (à la Cité de la Musique)
(Jeudi 24 septembre.)
Concert offert par la société Mécénat Froberger.
L'oeuvre est toujours aussi constamment belle et poétique.
Lecture à l'anglaise, qui mise sur la ferveur et la continuité plus que sur le spectaculaire à l'italienne de Minkowski (qui est avec Christophers II la référence discographique que je trouve la plus convaincante).
En salle, un peu sage peut-être côté orchestre, mais le choeur (sopranos féminins et altos falsettistes) est absolument splendide, et son articulation de l'anglais exemplaire. Le seul réel bémol provient de la basse continue : impossible, même du premier rang, d'entendre le théorbe pourtant juste devant le chef ; un clavecin pas très beau sur lequel on plante des accords plaqués assez raides, et surtout une odieuse contrebasse qui couvre quasiment tout le spectre sonore de l'orchestre, on n'entend qu'elle et il faut tendre l'oreille pour percevoir les hautbois... Cela réclame une concentration un peu dommageable au plaisir.
Belle initiative de la spatialisation de la trompette pour l'annonce aux bergers.
Quatre solistes parfaitement anglophones. Rosemary Joshua (soprano) était la moins convaincante, un peu froide, avec une étrange façon de bouger la tête en cadence du vibrato ; David Wilson-Johnson (basse) avait une technique proche de ces basses un peu beuglantes à l'anglaise (est-ce l'application du vomitare la voce ?), ce qui le perd dans l'air virtuose "The trumpet shall sound", mais lui permet une expression menaçante très impressionnant dans tout le reste de sa partie.
Catherine Wyn-Rogers (alto) était une fois de plus assez magnétique, malgré une voix de mezzo-soprano grave qui peut sembler en apparence limitée ou banale, mais qui se révèle dense et culmine dans un très touchant et varié "He was despised".
Enfin James Gilchrist, belle voix pas très originale devant les micros se révèle en vrai une voix réellement puissante et raffinée, dotée d'un anglais dans la précision et l'éloquence laissent pantois. La voix est belle, pleine, chargée d'harmoniques faciales très dynamiques, mais aussi mixée au fil de la montée dans l'aigu pour adoucir et embellir la voix ; la diction toujours parfaitement nette et inspirée. Une présence hors du commun.
Encore une superbe soirée, on va finir par lasser les lecteurs à force de superlatifs... mais on n'y peut rien si non seulement la programmation parisienne est très généreuse, mais que de surcroît notre flair est à toute épreuve !
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