Richard Wagner - Die Walküre - Der Männer Sippe en français (première mondiale)
Par DavidLeMarrec, dimanche 8 mai 2011 à :: L'horrible Richard Wagner - Lutin Chamber Orchestra - Wagnérismes français :: #1718 :: rss
Poursuite des investigations dans la Valkyrie telle que graphiée par Wilder.
Cet extrait existe par Germaine Lubin (dont je n'aime au demeurant pas du tout la diction très molle), mais elle omet le magnifique récitatif d'entrée :
D'où l'intérêt de proposer la courte séquence, même avec les moyens du bord.
Je me suis dispensé d'enregistrer la suite où il est malcommode de chanter des sol tenus éclatants tout en jouant un accompagnement très touffu et saccadé... Pour cela, vous serez clairement en bonne compagnie avec Germaine Lubin.
Mais ainsi, vous disposerez de l'ensemble de la scène. Le texte de Victor Wilder opère quelques variantes (les parents des époux, ce n'est pas tout à fait la même chose que l'assemblée des hommes de Hunding), mais reste globalement très fidèle à la lettre, avec un plus une belle élégance - la qualité du vocabulaire et des rimes est assez remarquable.
Prosodiquement, du superbe travail. Vraiment, il faudrait redonner cela avec des chanteurs un peu diseurs, ce serait extraordinaire.
Remarque usuelle, sur le fait que je propose ici un document, imparfait : je joue et chante simultanément, ce qui n'aide pas à enregistrer quelque chose de propre, et le but est de toute façon de donner une idée de l'oeuvre, pas d'en proposer une référence interprétative.
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En lisant le texte, je crois qu'on se rend mieux compte de toute sa force poétique, pour un résultat assez supérieur au raide vers allitératif d'origine, et sans perdre non plus la dimension archaïque du mythe :
SIEGLINDE
Ecoute bien, ce que je vais t'apprendre !
Tous nos parents, groupés autour de nous
Fêtaient nos tristes fiançailles ;
Des gens sans coeur et sans entrailles
M'avaient vendue à mon époux.
Pâle et sans voix je les regardais boire ;
Un homme alors franchit le seuil :
Drapé dans une cape noire,
Sous sa large coiffure, un oeil
Se dérobait dans l'ombre,
Mais l'autre plein d'un feu sauvage et sombre
Lançait à tous un regard de défi.
S'il s'arrêtait sur moi tout à coup radouci
L'oeil du vieillard semblait se voiler d'une larme.
Dans sa droite, il tenait une arme,
Un glaive au tranchant acéré ;
D'un mâle effort et d'un bras assuré,
Il l'enfonça dans le coeur de ce frêne,
L'offrant à qui pourrait l'arracher de sa gaine.
Les plus hardis et les plus forts
Voulurent tenter l'entreprise ;
Fol espoir, inutiles efforts,
La lame, hélas, restait prise
Aux fibres tenaces du bois.
Vierge toujours, elle est là, tu le vois !
Alors j'ai lu dans la pensée
De cet étrange visiteur,
Et j'ai compris, qu'à mon vengeur,
Sa main destinait cette épée !
Commentaires
1. Le lundi 9 mai 2011 à , par T-A-M de Glédel
2. Le lundi 9 mai 2011 à , par DavidLeMarrec
3. Le mardi 10 mai 2011 à , par T-A-M de Glédel
4. Le mardi 10 mai 2011 à , par DavidLeMarrec
5. Le mercredi 11 mai 2011 à , par T-A-M de Glédel
6. Le mercredi 11 mai 2011 à , par DavidLeMarrec
7. Le jeudi 21 août 2014 à , par Christelle
8. Le jeudi 21 août 2014 à , par David Le Marrec
9. Le mardi 27 mars 2018 à , par Andika
10. Le mardi 27 mars 2018 à , par DavidLeMarrec
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