lundi 20 juin 2011
Classe de Jeff Cohen au CNSM : initiation au récital de lied - (Raquel Camarinha, Cécile Achille, Mao Morita)
(Au fil des présentations, quelques liens vidéos fournis, pour mesurer un peu ce dont il est question - même s'il est entendu que le contact en salle était bien plus impressionnant que ces extraits-là.)
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1. Un projet
Le principe de cette classe est de faire travailler, durant un an, un duo piano-voix sur un programme de récital autour de la mélodie et du lied.
Un récital de lied est toujours bon à prendre, et j'étais curieux d'entendre les étudiants du CNSM : je ne me sens pas forcément proche de l'esthétique vocale qui y prédomine, mais l'observation en est toujours instructive sur l'état (et surtout les tendances) du chant aujourd'hui.
Double intérêt, donc : se régaler de lied, et s'instruire sur l'enseignement lyrique.
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2. Aspect général
Le concert se composait de trois programmes de quarante minutes (un par duo), thématiques mais sans excès de conceptualité. Contenu :
- Cécile Achille / Aeyong Byun
- Fleurs (R. Strauss, Maeterlinck de Chausson)
- Mignon (Gounod, Schumann, Tchaïkovsky)
- Rimsky-Korsakov et la nature (Tolstoï, Nekrassov)
- Mao Morita / Mari Yoshida
- rêveries schubertiennes (Lachen und Weinen, Gretchen am Spinnrade, Nacht und Träume)
- Baudelaire de Debussy
- mélodies japonaises (Nakata et Yamada)
- Raquel Camarinha / Satoski Kubo
- séries de Wolf & Goethe (Mignon I,II,III ; Die Spröde & Die Bekehrte)
- Croner de Vasconcellos, Trois rondeaux (Três Redondilhas de Luiz Vaz de Camões)
- Weill (Surabaya-Johnny, Nannas Lied, Youkali)
Ces choix se nourrissaient de diverses suggestions culturelles de Jeff Cohen (visites picturales, par exemple), si j'ai bien suivi la présentation.
Il faut bien admettre que, s'y rendant sans humeur spécialement critique mais sans attentes démesurées, les lutins facétieux qui peuplent nos contrées ont été absolument cueillis.
D'abord par l'audace et la variété des programmes : peu de tubes, ou alors en portion très raisonnable... et une variété de langues (très bien maîtrisées de surcroît) assez considérable. Qu'on en juge : allemand-français-russe pour le premier programme, allemand-français-japonais pour le deuxième, allemand-portugais-français pour le troisième.
Considérant que la plupart de ces langues chantées étaient parfaitement maîtrisées par les chanteuses, et qu'elles pratiquent forcément abondamment l'italien, on s'incline déjà devant la diversification consentie.
Ensuite, les pièces choisies, en plus d'être rares, étaient intéressantes. Les Strauss du premier programme ne sont pas anecdotiques (comme ils le sont souvent), les Rimsky-Korsakov sont de petites merveilles très lyriques, les Debussy retenus n'étaient pas les plus faciles (ni solfégiquement, ni vocalement, ni interprétativement - pour ne pas dire les plus difficiles), les mélodies japonaises rarissimes en France ne manquaient pas d'un charme frais, et on peut dire la même chose, dans un autre genre plus romantique et moins naïf, de Croner de Vasconcellos.
Enfin, la qualité d'interprétation m'a fait profonde impression. C'est pour une fois davantage sur ce point que sur les oeuvres que je vais m'arrêter : il sera difficile de détailler un si grand nombre de pièces.
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3. Niveau
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Saison 2010-2011 - Poésie, lied & lieder - Mélodie française a suscité :
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