Small talk
Par DavidLeMarrec, vendredi 23 novembre 2012 à :: Vaste monde et gentils - Citations passantes :: #2135 :: rss
Par « exposition du transcendantal » il faut entendre la description des opérateurs logiques capables de donner cohérence à l'apparaître « dans » tel ou tel des mondes où adviennent les étants.
J'écris « dans » un monde (avec guillemets) pour indiquer qu'il s'agit d'une métaphore de la localisation des étants. En tant que situation d'être, un monde n'est pas un lieu vide - comparable à l'espace de Newton - que viendraient peupler des étants multiples. Car un monde n'est justement qu'une logique de l'être-là , et il s'identifie à la singularité de cette logique. Un monde articule, autour d'un multiple structuré (le transcendantal), la cohésion des étants.
Alain BADIOU, en préface aux actes du colloque Penser le multiple qui lui était consacré (en 1999 à Bordeaux, publié chez L'Harmattan).
Tout de même, on voudrait nourrir la défiance des philosceptiques, on ne pourrait mieux s'y prendre. En candide, je lis :
Les sociétés ont leur logique propre.
Nul doute que mondes a un sens plus précis dans son univers que je n'ai pas grandement exploré, mais pour un penseur présenté comme très complet, je suis frappé par la lourdeur de son outillage pour formuler des choses assez simples. Si la philosophie est un outil pour appréhender le réel, alors je ne vois pas bien la nécessité d'en dissimuler l'objet sous des couches de langage opaque, qui rend les référents de plus en plus distants et imprécis.
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Notule non constructive, mais ce volume collectif est assez spectaculaire dans le goût une page par concept peu révolutionnaire.
Nonobstant, si des lecteurs éclairés souhaitent partager leurs lumières sur le caractère monumental de Badiou (dont j'ai, il est vrai, extrait une phrase de préliminaire dans un ouvrage qui n'est pas principalement de sa plume), je serais évidemment ravi de pouvoir rejoindre le camp des admirateurs : j'ai du mal à me persuader que tous ces gens érudits devisent à longueur d'année sur du vent, tandis que je percevrais seul, en les lisant à peine, l'étendue de leur erreur.
[Dans l'intervalle de la révélation, et malgré mon intuition persistante de mon tort, c'est malheureusement un ressenti banal que je ne peux que partiellement me défendre de partager.]
Commentaires
1. Le mardi 27 novembre 2012 à , par Olivier
2. Le mercredi 28 novembre 2012 à , par David Le Marrec
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