Charpentier et Blamont par l'ensemble Les Ombres
Par DavidLeMarrec, samedi 15 décembre 2012 à :: Saison 2012-2013 - Baroque français et tragédie lyrique - Domaine religieux et ecclésiastique :: #2157 :: rss
Tiré du fil de la saison :
Soirée 19: Charpentier et Blamont par l'ensemble Les Ombres
(Dimanche 9 décembre 2012.)
En clôture du festival Paris Baroque (1,2,3), l'ensemble de Margaux Blanchard et Sylvain Sartre proposait un programme rare et stimulant. Pour Charpentier, il culminait avec le Magnificat H.73 (1,2,3), chef-d'oeuvre de la musique sacrée ; quant à Blamont, le Te Deum inédit de 1734 résonnait comme un coup de tonnerre : tuilages spectaculaires, goût des notes tenues au chant (sur fond de progression musicale) qui annonce Rameau, variété sans cesse renouvelée des sections, inspiration mélodique au plus haut niveau pendant trente minutes, innovations d'orchestration (j'étais persuadé que ces sonneries de trombones n'apparaissaient qu'avec la génération Gluck, quarante ans plus tard !)... une révélation.
Ensemble instrumental manifestement rompu à l'expression plus mesurée d'oeuvres plus intimistes, mais malgré une forme de réserve (en particulier, ce rubato mélodique qui rend la pulsation moins irrésistible) et des timbres qui paraissent, à distance, d'un éclat moindre que les grands ensembles célèbres, l'exécution se montre très valeureuse (avec tout le courage qu'il faut pour s'occuper d'un grand motet réclamant de tels effectifs !).
Excellents solistes, en particulier Mélodie Ruvio (ça y est, après des expériences de plus en plus positives, je suis conquis, de la chair sans empâtement... les parties de bas-dessus étaient sonores et nettes !) et Jean-François Lombard (haute-contre dont le registre de tête est d'une fluidité et d'une assurance exemplaires). Deux chanteurs sans doute plus adéquats dans le domaine sacré que dans la déclamation profane, à mon sens : parfaits ici.
En revanche, il faut absolument revoir les lieux pour la prochaine édition du festival : contrairement à Saint-Sulpice, on entendait à Saint-Etienne-du-Mont, mais de façon très lointaine. Et on y voyait très mal, faute de surélévation suffisante des artistes.
Dommage, vu la programmation (oeuvres et artistes) formidable pendant ces quelques semaines.
Retrouver le fil de la saison.
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