Chœurs de Mompou, MacMillan, Connesson, Tippett et Ingari au CNSM
Par DavidLeMarrec, samedi 3 mai 2014 à :: Saison 2013-2014 :: #2459 :: rss
Tiré du fil de la saison.
Soirée 45 : Classe de chœur du CNSM
(Salle Maurice Fleuret du CNSM, vendredi 2 mai.)
La classe de Catherine Simonpietri proposait une sélection passionnante d'œuvres pour chœur des XXe et XXIe siècle, contemporaines ou non, toutes dans un langage tonal ou modal :
¶ Ave Maria de Federico Mompou. Une jolie petite chose très rare, aux harmonies assez poulencquiennes – à laquelle il maque sans doute un peu d'éclat.
¶ Christus vincit de James MacMillan, quasiment le hit du concert. Joué en version chambriste, on entend bien les jolis frottements extatiques, mais on perd grandement en fondu, surtout dans l'acoustique assez sèche de la salle polyvalente.
¶ Laudate pueri de Guillaume Connesson, chanté à un par partie.
¶ Plebs angelica de Michael Tippett, double chœur SATB chanté à un par partie.
¶ Le Psaume 23 (en anglais : The Lord is my Shepard) de Robert Ingari, création française, pour chœur et quintette à cordes, dans un langage tonal très bien écrit pour le chœur. Au centre de la pièce, un solo pour alto et ténor, et un très beau moment où le quintette seul navigue dans de mignons paysages consonants, mais sans platitude.
L'œuvre était sensiblement plus longue que toutes les autres réunies, et le pari était plutôt réussi, du fait de son écriture très soignée pour mettre en valeur le chœur comme le quintette.
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Côté exécution, le principal problème provenait des effectifs : le déséquilibre en nombre (9 sopranos, 3 altos, 4 ténors, 2 barytons), et en particulier la surcharge en voix féminines riches / lourdes / tubées (selon les cas), rendait le fondu imparfait (ou déséagréable) dans les nuances forte – les parties douces étaient impeccables, à défaut de manifester la cohérence d'un chœur constitué, bien sûr.
Le profil des voix, aussi, plutôt conçues comme solistes chez les femmes, et peu adaptées au chant de groupe, comme déjà remarqué dans La Carmélite, annonce plutôt le recrutement dans un chœur d'opéra ou à Radio-France que dans un chœur de chambre, clairement.
Il faut dire que tout cela aurait été grandement atténué dans une acoustique plus réverbérante (et en évitant de jouer à un par partie si les équilibres ne sont pas parfaits).
Mais peu importe, il s'agit d'un point d'étape dans une formation, et l'ouverture de la soirée au public permet de profiter d'un programme appétissant.
... et l'on pouvait admirer quelques individualités très avenantes comme Axelle Fanyo (et non Fayo comme le dit le programme de salle) ou Jean-Christophe Lanièce.
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Liste des élèves :
Harmonie Deschamps, soprano
Victoire Bunel, soprano
Li Yi, soprano
Juliette Raffin-Gay, soprano
Marie Perbost, soprano
Charlotte Despaux, soprano
Iryna Kyshliaruk, soprano
Marthe Davost, soprano
Axelle Fayo, soprano
Fiona Macgown, alto
Claire Peron, alto
Ambroisine Bre, alto
Benjamin Woh, ténor
Blaise Rantoanina, ténor
Florent Zigliani, ténor
Jean-François Marras, ténor
Anas Seguin, baryton
Jean-Christophe Laniece, baryton
Je n'ai pas le nom de la basse (qui n'était pas un élève), venue renforcer les rangs dans les deux premières pièces.
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