mercredi 7 mai 2014
[CIMCL 2014] – Duos pour violon et piano : impressions
Présentation du concours de cette année dans cette notule précédente.
Je n'ai été averti que trop tard qu'on pouvait voter dans la journée pour la finale, je n'ai donc pas pu faire passer l'information, mais il en ira peut-être de même pour la prochaine édition.
Programme effectif
Je commence par râler un peu : les candidats qu'ont choisi que Debussy, Ravel et Poulenc. Personne n'a osé les deux sonates plus rares (et beaucoup plus belles !) de Koechlin et Roussel (n°2). Je ne veux pas incriminer les artistes, c'était un peu prévisible dans la mesure où elles sont longues (30 minutes pour Koechlin, soit le double des autres) et très difficiles (Roussel !). Donc délaissées au profit de fondamentaux déjà travaillés ou utiles dans son répertoire pour débuter une carrière. Il faudrait vraiment, comme pour les éliminatoires, imposer une liste uniquement rare si l'on veut éviter ce type de choix malheureusement rationnel.
Conclusion, moi qui me réjouissais d'entendre Alkan, Pierné ou Hahn pour les éminatoires (non diffusés, comme l'année dernière...), Koechlin et Roussel pour la demi-finale, par des jeunes interprètes engagés et enthousiastes. Perdu.
Sinon, la Sonate de Pécou composée pour le concours, agréable bien sûr, sonne un peu trop comme un catalogue d'effets à mon goût. C'est plus musical (et plus intéressant) que 98% des œuvres de concours, mais je ne crois pas que l'œuvre soit appelée à rester au répertoire pour autant, même marginalement.
Les candidats
Comme à chaque année, compétition de haut niveau. Je n'ai pas encore écouté tous les duos présents, mais le prestige du duo Tishchenko-Carr (à écouter , qui a remporté la compétition, est immédiat : l'aisance technique et l'élan général le placent d'emblée au-dessus de la concurrence. À partir de 2h54 dans la vidéo de la demi-finale.
Sinon, admiré avec beaucoup de plaisir l'ardeur élancée du duo Fluorite (Haruka-Yuka) – même davantage, subjectivement, mais le niveau instrumental, excellent, n'atteint néanmoins pas les mêmes sommets. À partir de 1h27 dans la vidéo de la demi-finale.
Une fois de plus, la compétition est un peu confisquée par les artistes disposant d'une solide carrière. Diana Tishchenko a été violon solo du Mahler Jugendorchester, a même joué avec la Radio Bavaroise, et doit poursuivre cette année dans les rangs du DSO Berlin ; leur duo a déjà été accueilli pour les concerts du midi à la Philharmonie de Berlin. Bref, peut-être des professionnels du rang qui veulent devenir solistes, mais pas exactement de jeunes musiciens en devenir – et cela s'entend (le degré d'accomplissement, l'habitude des concours). Comme ils n'ont vraiment pas pris le pli de la routine et conservent au moins le même engagement que leurs collègues plus jeunes, ils ne pouvaient que l'emporter (à très juste titre au demeurant, là n'est pas mon propos).
Tout dépend du but du concours (révéler les jeunes prometteurs ou consacrer les grands pas encore célèbres), mais il y a peut-être matière à réviser les règles de candidature suivant l'objectif poursuivi. Mais pour sûr, le palmarès est sans faute comme cela.
Les vidéos de la demi-finale et de la finale sont visibles en ligne :
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Saison 2013-2014 a suscité :
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