dimanche 14 septembre 2014
Carnet d'écoutes — Le Requiem de Jean Gilles par Skip Sempé (et rapide discographie)
Vient de sortir une nouvelle version du Requiem de Jean Gilles. Elle mérite le coup d'oreille, car les doublures de vents sont particulièrement inhabituelles et réussies. L'inclusion des timbales improvisées à l'intérieur de la partie écrite est aussi une nouveauté, un peu étrange, mais très séduisante.
En revanche, ce n'est pas la version la plus animée de la discographie, les (bons !) solistes n'y sont pas spectaculairement investis et la prise de son très floue lime significativement les angles (un peu comme sur un mp3 très compressé) d'une lecture misant déjà beaucoup sur le fondu. J'aime beaucoup ce que j'entends, mais il y a comme un aplatissement, légèrement dommageable dans ce répertoire plutôt fin et dansant.
Il s'agit d'une reconstitution de la messe mortuaire de Rameau chez les Oratoriens de la rue Saint-Honoré, premier de trois offices. Le concours était immense (1600 personnes) ; pour ce 27 septembre 1764, on joua le Requiem de Jean Gilles entrecoupé d'extraits adéquats d'opéras de Rameau (dont Séjour de l'éternelle paix en guise de Graduale et une version instrumentale de Tristes apprêts, bien entendu). Je n'ai pas encore lu la documentation, mais je suppose que les doublures avec bassons et cors en folie proviennent de là, puisqu'il était d'usage de réviser les œuvres anciennes lorsqu'elles étaient redonnées — notamment sur le plan de l'orchestration.
C'est à entendre si on aime déjà l'œuvre, car ce disque en révèle un nouvel aspect ; sinon on peut d'abord aller voir du côté des grandes versions discographiques :
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Carnet d'écoutes a suscité :
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