Carnets sur sol

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La devise de la nouvelle Monnaie


: contenter David.

Car, une fois de plus, c'est varié, audacieux… et les choix sont avisés.

http://www.lamonnaie.be/fr/502/Programme

Seul réel tube, L'Elisir d'amore — on peut faire bien pire comme choix —, et avec Anne-Catherine Gillet ou Olga Peretyatko (ex-protégée de CSS, avant qu'elle ne s'arrondisse et ne s'affadisse vocalement, comme tant d'autres), au choix. [Dommage que ce soit avec Thomas Rösner, qui m'avait beaucoup fait souffrir à Bordeaux il y a une dizaine d'années, notamment dans ce répertoire, lorsqu'il était l'assistant de Hans Graf.]

Sinon, les raretés sont essentiellement des incontournables du répertoire, mais très rarement donnés : La Vestale de Spontini (utilisant la mise en scène d'Éric Lacascade pour le TCE, économie avisée), avec des protagonistes immenses : Alexandra Deshorties, Yann Beuron, Jean Teigten (dirigés dans une optique « musicologique » par De Marchi) ; Le Démon de Rubinstein en version de concert (avec la collaboration de Stotijn et Manistina) ; le roboratif Opera seria de Gassmann (le livret parodie, dans la même langue musicale, la production d'une opera seria de son temps) avec Jacobs et une équipe stellaire (Penda, Visse, Milhofer, Spagnoli, M. Fink…).

Et beaucoup d'œuvres récentes : To Be Sung, opéra de chambre de Dusapin composé il y a vingt ans ; Medúlla de Björk arrangé par Anat Spiegel ; Powder Her Face de Thomas Adès (là aussi, une œuvre d'il y a vingt ans d'un compositeur alors vingtenaire) ; et une création au thème fédérateur, Frankenstein de Mark Grey, avec beaucoup de moyens : Andrew Schroeder, Scott Hendricks, Alex Ollé à la mise en scène (et, pour ceux qui aiment, Malena Ernman… en Créature !).

Côté récitals, là aussi, c'est plus la qualité que la notoriété qui prévaut avant tout : Sally Matthews, Anna Caterina Antonacci, Christianne Stotijn, Christoph Prégardien, Simon Keenlyside, Georg Nigl, Matthias Goerne… à l'exception de Nora Gubisch, que des très grands diseurs (qui pour la plupart font une grande carrière de liedersänger ou de mélodiste).

Enthousiasmant.


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Commentaires

1. Le vendredi 20 mars 2015 à , par Palimpseste

Bonjour David,

Tant qu'on parle de Dusapin, son nouvel opéra va être créé dans quelques jours à La Monnaie précisément: Penthesilea d'après Kleist (mais bon, tu le savais déjà , évidemment).

Je n'y assisterai pas mais je suis curieux de lire les avis à ce sujet. C'est un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps semble-t-il. Et puis, un nouveau Dusapin, c'est toujours bon à prendre.

2. Le vendredi 20 mars 2015 à , par Ugolino le profond

Tiens, lorsque nous parlions des opéras sur un thème de SF, j'avais regardé si un opéra avait été écrit sur Frankenstein, sans trouver grand chose (une occurrence). Il me semblait que c'était un classique médiocre avec du potentiel.
Par contre, ce que j'ai entendu de Mark Grey ne m'a pas paru très intéressant.

Et est-ce qu'il fallait vraiment ressortir Power her face et To Be sung ?

3. Le samedi 21 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

@ Palimpseste :
Effectivement, j'avais noté cette Penthésilée, et je suis assez-très tenté (un nouveau Dusapin, comme tu dis !). Je ne pourrai pas y être, mais je vais surveiller la retransmission, nous en reparlerons.

@ Ugolino :
To Be Sung est le opéra de Dusapin que je n'ai pas écouté… j'ai beaucoup aimé tous les autres (à part Medeamaterial, plus bizarre et conceptuelle que réellement séduisante). Sinon, oui, Powder Her Face, c'est très bien… tu vas dire que ce n'est qu'une resucée de Britten-Barber, et ce n'est pas faux, mais ça fonctionne bien et c'est beau, ce qui reste l'essentiel pour à peu près tout le monde, à défaut de changer la face de la Musique (mais ceux qui ont voulu le faire n'ont pas toujours fait de bonnes choses…).

4. Le dimanche 26 avril 2015 à , par Palimpseste

Je viens de voir la représentation de Penthésilée en ligne. C'est vraiment pas mal.

On retrouve des traits typiques de Dusapin comme les brefs mais râpeux appels de cuivres à limite de la saturation, les inflexions microtonales des mélodies, avec un côté "oriental" affirmé sans pour autant avoir recours à la citation.

Pour le reste, j'ai noté au vol.

- Une très belle entrée en matière à la harpe, avec une mélodie appogiaturée bancale. L'atmosphère est installée dès les premières notes. Cette harpe est d'ailleurs un fil rouge. Plus tard, c'est un cymbalum qui pimente efficacement la partition.
- Pas mal de miroirs et d'échos dans le texte, avec des phrases qui se répondent ("Er kommt" / "Sie kommt") ou se répètent ("Sei ruhig")*. Idem avec les effets musicaux (un passage où les flûtes m'ont semblé clairement imiter les flèches qu'on venait d'entendre quelques minutes plus tôt).
- Les vents sont mis en avant et avec un certain bonheur. Flûte et cuivres donc mais aussi le basson.
- Au moins deux passages lyriques réussis confiés à Penthésilée: un vers la 55ème minutes dans un délicat écrin de violoncelles avec un retour fréquent sur le mot "Niemals"* et un autre à la toute fin.
Les lignes de chant sont lisibles bien que pas vraiment aisées à mémoriser à la première écoute.

Ma seule réserve serait sur le langage un peu uniformément déclaratif bien qu'il y ait quand même des épisodes qui modifient le flux sensiblement (au moment de la bataille et lors de ce qu'on pourrait considérer comme une danse de séduction ainsi que pendant les deux "arias" dont je parlais plus haut).

Autre point regrettable mais là, ça n'a rien à voir avec l'opéra, les sous-titres apparaissaient avec trois minutes de retard par rapport à l'action! Mon allemand me permettait de capter quelques mots ici et là mais guère plus. D'ou le * plus haut indiquant une incertitude: c'est ce que je crois avoir saisi.

Mais globalement, c'est une réussite pour moi.

5. Le lundi 27 avril 2015 à , par David Le Marrec

Bonsoir Palimpseste :

J'y ai aussi jeté un œil (mais seulement quelques extraits, je verrai la totalité plus tard). Uniformément sombre, dans un allemand simple qui est très loin de la sophistication de la pièce de Kleist… je trouve ça un peu rebutant à écouter quand on n'est pas dans la salle, mais j'ai été, une fois de plus, impressionné par la qualité dramatique, par le raptus de la musique de Dusapin, dans une veine encore différente (et moins aimable !) de ses précédents ouvrages.

Je suis curieux de fair ele voyage en entier, moi aussi. Merci pour ce retour détaillé, ça me servira de repère !

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David Le Marrec

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