Contrairement aux apparences,
Carnets
sur sol est en pleine effervescence, accaparé par la préparation
de quelques notules qui s'élaborent doucettement depuis des mois.
Cependant, comme il ne s'agit pas de vous laisser sans soutien à votre
bon goût naturel, en cette période de Grand Désœuvrement, vous
trouverez ici quelques impressions, laissées en vrac, sur certaines de
mes écoutes de ces derniers mois. Manière d'avoir trace, pour celles à
qui je n'ai pas encore eu le loisir de consacrer une notule bien
méritée (Andriessen !), de certaines figures intéressantes. Évidemment,
quand c'est pour dire que j'ai écouté les quatuors de Mendelssohn ou
les symphonies de Beethoven, ça revêt un peu moins d'intérêt – mais
précisément, c'est du vrac.
À propos de la cotation :
Les binettes se lisent comme les tartelettes au citron ou les putti :
elles ne concernent que les œuvres, pas les interprétations (en général
choisies avec soin, et détaillées le cas échéant dans le commentaire).
Ces souriards ne constituent en rien une note, et encore moins un
jugement sur la qualité des œuvres : ils indiquent simplement, à titre
purement informatif, le plaisir que j'ai pris à leur écoute. Je peux
avoir modérément goûté l'écoute de chefs-d'œuvre et jubilé en
découvrant des bluettes, rien de normatif là-dedans.
1 => agréable, réécoute non
indispensable
2 => à réécouter de temps en temps
3 => à réécouter souvent
4 => œuvre de chevet
5 => satisfaction absolue
Un 2 est donc déjà une bien bonne note, il ne s'agit pas de le lire
comme une « moyenne » atteinte ou non.
|
Lundi
¶
Méhul, La Chasse du jeune Henri, ouverture
¶
Tamberg, Symphonie n°1
¶
Tamberg, Symphonie n°2
Du soviétisme gentil associé d'églogues façon Comodo-de-la-3-de-Mahler.
Mignon.
¶
Offenbach, Grande-Duchesse, version Lafaye

(mais le Trio des Conspirateurs, c'est

)
Mardi
¶
Schoeck, Venus, Venzago (Musiques Suisses)
¶
Zavaro, Manga-Café, Les Apaches, Masmondet

Livret qui peine à trouver son ton (et sans tension), mais ambiance
sympa.
¶
Bernstein, Trouble in Tahiti, Les Apaches,
Masmondet
Mercredi
¶
Trios de Mendelssohn, Estrio (Decca)

Bonne version. J'ai eu une épiphanie récente avec le final du 2 dans la
version J.Fischer/Müller-Schott.
¶
Trios 1 & 2 de Schumann, Trio Karénine
(Mirare, je crois)

Petits jeunes, appréciés en vrai en juillet dernier. Apparemment ils
font leur trou même au disque.
¶
Autres Trios de Schumann, Trio Brahms de Vienne
(Naxos)

Dont les transcriptions des pièces pour piano-pédalier !
¶
Nocturnes de Fauré, intégrale Jean-Michel
Damase (Accord)

Assez sec, vraiment scolaire au niveau des articulations. Pas la même
auteur de vue qu'en tant que compositeur.
Jeudi
¶
Stenhammar, Quatuor 3 (intégrale
Caprice)

¶
Stenhammar, Quatuor 2 (intégrale
Caprice)

¶
Stenhammar, Quatuor 4 (intégrale
Caprice)

L'intégrale du Quatuor Stenhammar est meilleure, mais j'ai celle-ci
(très bien aussi) sous la main. Quelles œuvres, bon sang !
Vendredi
¶
Szymanowski, Concerto pour violon n°1

Steinbacher / Radio Berlin ex-Est / Janowski, chez PentaTone.
Superbe orchestre, mais Steinbacher sonne vraiment tirée dans cet
enregistrement.
¶
Szymanowski, Concerto pour violon n°1

Anna Akiko Meyers, Philharmonia, Kristjan Järvi (chez Avie)
Orchestre logiquement plus vif, mais là aussi, l'œuvre met à l'épreuve
la violoniste, son pas très agréable.
¶
Szymanowski, Concerto pour violon n°1

Tasmin Little, BBCSO, Gardner (chez Chandos)
Bien mieux côté violon, et belle direction, mais même s'il s'agit d'un
Chandos relativement récent, je trouve la prise de son de l'orchestre
un peu trop lointaine et floue pour l'œuvre.
Il faudra que j'essaie, dans ce cas, Skride-V.Petrenko et
Jansen-Gergiev, les deux adorés en salle, mais pas testé le rendu sur
disque. Il faut dire que c'est l'une des œuvres que j'adore en vrai
(peut-être parce qu'elle m'épargne l'écoute d'un véritable concerto ?),
mais que je vais spontanément moins écouter en choisissant un disque.
Samedi
¶
Gounod, Faust, version originale et
traditionnelle, Rousset et annexes chez Plasson
¶
Beethoven, intégrale symphonique
1,2,3,4, Ouvertures par Solti 74.
5,9, Musiques de scène, Wellington par Dausgaard & Chambre de
Suède.
Le reste est en cours.
¶
Nowowiejski, Symphonie n°2, OP Poznań, Borowicz
(chez DUX)

¶
Nowowiejski, Symphonie n°3, OP Poznań, Borowicz
(chez DUX)

Tradi, quelque part entre du postromantisme à ostinatos et du
présoviétisme gentil. Sympa.
¶
Grigori Frid, Das Tagebuch von Anne Frank

L'opéra d'une heure de Grigori Frid mélange de façon très étonnante les
styles du XXe siècle… le Prélude est d'une atonalité acide, avec des
stridences et des agrégats hostiles, tandis que le chant s'apparente
bien davantage à l'univers des lieder de Max Reger, du jazz, en tout
cas de la tradition. Tout cela se mélange, alterne, avec un résultat
qui peut ressembler à du Berg de jeunesse comme à de l'atonalité libre
du second XXe… assez séduisant en réalité, d'autant que dans la
représentation que j'ai vue, Nina Maria Edelmann chante avec un timbre,
une diction et une éloquence magnétisants.
¶
George Stephănescu, Cântecul fluierașului,
Gheorghiu, Jeff Cohen.

Très naïf, typé jeune romantique même si plus tardif (Flotow…).
¶
Tiberiu Brediceanu, Cine m-aude cântând,
Ruxandra Cioranu, Ecaterina Barano
David DiChiera,
Cyrano ;
Opéra de Detroit

→ Il s'agit du véritable texte (coupé et parfois arrangé – « hanap »
devient « coupole »), mis en musique par David DiChiera (né en 1935)
dans une langue complètement tonale, et simple (beaucoup d'aplats, pas
particulièrement virtuose). L'accent porte évidemment davantage sur le
texte (d'ailleurs les facéties de l'acte I sont conservées, pas
seulement l'histoire d'amour), mais je trouve cependant le résultat
moins prégnant musicalement que chez Tamberg, clairement.
¶ Battistelli, Richard
III ;
Opéra de Genève
→
Dans un langage quelque part entre l'atonalité polarisée et la tonalité
élargie, Battistelli écrit dans une langue non dépourvue de lyrisme… Il
fait un grand usage des chœurs, notamment dans la scène finale, où ils
flottent en beaux agrégats, impalpables, au-dessus de la scène jonchée
des cadavres que foule le nouveau roi. Mérite d'être entendu.
¶ Schoeck, Besuch
in Urach ;
Harnisch, Berne, Venzago
¶ Corigliano, The
Ghost of Versailles,
air du Ver ; Brenton Ryan, Plácido Domingo
https://www.youtube.com/watch?v=AhebF07M4lY (page
de l'artiste)
¶ Rihm, Das
Gehege
Très
monotone pour du monodrame. C'est tiré de Botho Strauß : une femme rêve
de se faire déchirer [sic] par un aigle, ouvre sa cage, mais comme il
est vieux et impuissant, elle le tue.
Cool.
Mais
la musique est tout sauf vénéneuse et tourmentée ou paroxystique, assez
poliment ennuyeux.
Et
à présent, une petite pause légèreté :
¶ Langgaard, Fortabelsen ;
Dausgaard
¶ Liszt, La
Légende de la sainte Élisabeth ;
Opéra de Budapest, Joó
Très
étonnant tout de même : surtout orchestral, des aspects wagnériens, et
quand le chœur arrive ça ressemble à du Elgar.
¶ Reimann, L'Invisible,
sur trois pièces de Maeterlinck
L'opéra
réunit trois courtes pièces de Maeterlinck, L'Intruse, Intérieur et La
mort de Tintagiles ; on y retrouve la langue postberguienne de Reimann,
peut-être moins aride que dans Lear.
Je trouve personnellement la langue musicale de Reimann (à la fois
grise et très dramatique) assez incompatible avec l'univers de
Maeterlinck, mais les critiques ont été dithyrambiques. Il faut dire
que la distribution, réunissant le délicieux Thomas Blondelle et la
miraculeuse Rachel Harnisch, magnifie tout ce qui peut l'être dans
cette partition.
¶ Riisager,
Études (ballet) ;
National du Danemark, Rozhdestvensky
Des
orchestrations de pièces pédagogiques de Czerny. Contre toute attente,
c'est réjouissant ; quel sens de la couleur ce Knudåge !
¶ Gordon
Getty, Usher House ;
Elsner, É. Dupuis, L. Foster (PentaTone)
Dans
un langage qui évoque l'atonalité romantique (héritage revendiqué de
Schönberg), un peu gris, mais avec un certain sentiment de naturel et
de liberté, une variation autour de la nouvelle de Poe. Getty parle de
la prévalence de sa propre nécessité intérieure sur le fait de faire de
la nouveauté. (pour autant, cela ressemble bien à de l'opéra du second
XXe)
¶ Beethoven, Missa
Solemnis ;
Popp, Minton, Mallory Walker, Howell, Chicago, Solti
Je
n'aurais jamais cru que Solti ni Decca puissent commettre ça. Ce chœur
pléthorique semi-amateur, cette prise de son solide…
(j'en
parle plus en détail dans le fil)
--
J'ai entendu la semaine passée la première exécution de l'
Ode à la France,
la dernière œuvre de Debussy – inachevée, certes, la dernière achevée
restant
Les soirs illuminés par
l'ardeur du charbon (remerciement à son fournisseur en 1918).
Il s'agit d'une cantate avec soprane et chœurs (laissée à l'état
d'accompagnement avec piano), représentation des derniers moments de
Jeanne d'Arc, sur un assez méchant poème de Louis Laloy.
La musique hésite entre le dépouillement du Debussy
« national » qui regarde vers Couperin et Rameau et les
harmonies complexes d'
Usher…
Je ne trouve pas le résultat très heureux, quelque chose du
Noël
des enfants qui n'ont plus de maison, mais qui se prendrait très au
sérieux (et sans du tout le même caractère direct des mélodies : je
parle de l'esprit, pas du style musical à proprement parler très
différent). Plutôt Jeanne d'Honegger-Claudel, le prosaïsme en moins.
Il n'empêche qu'entendre un Debussy de maturité aussi ambitieux (il
nous en reste un quart d'heure, sauvé par Emma après la mort de Claude
Achille), qui n'a jamais été gravé (et guère représenté hors de la
soirée de création, en 1928), voilà qui constitue une réelle expérience
!
(Le reste du concert, avec des inédits de Caby, Ladmirault, Cartan,
Auric, Ropartz… était autrement plus nourrissant musicalement, ai-je
trouvé. Mais celui-ci occupe une place particulière, puisqu'on pourrait
croire tout avoir entendu de Debussy…)
--
Cette semaine.
¶
Riisager, Études, ballet d'après des
orchestrations de Czerny.
Beaucoup plus intéressant que supposé, grâce au talent de coloriste de
Riisager. A ses faiblesses bien sûr, sur 40 minutes.
Quelques opéras donnés cette saison.
¶
(David) Little, JFK
→ Reprise d'une commande pour Fort Worth et l'American Lyric Theater.
Assez étrange matériau musical : des boucles d'arpèges en
accompagnement (qui évoquent presque plus les musiques de séries DC
Comics que l'influence minimaliste, d'ailleurs), et une écriture
mélodique qui sent l'influence du musical, sans être particulièrement
évidente. Toutefois, ça a l'air de fonctionner avec une certaine
fluidité, en tout cas musicalement – je n'ai pas réussi à bien suivre
en audio seul (et je n'ai pas le livret).
¶
(Avner) Dorman, Wahnfried
→ Opéra satirique protéiforme, tantôt atonal post-bergien, tantôt
cabaret grinçant, qui met en scène l'univers domestique des Wagner.
Chamberlain (le théoricien racialiste) y fait un discours sur fond de
défilé de walkyries, et à l'exception du Maêêêêêtre, tous sont là :
Cosima, Siegfried, Winifred, Isolde, Bakounine, Hermann Levi,
l'Empereur… et même un Wagnerdämon !
¶
Bryars, Marilyn Forever
→ Créé à au Long Beach Opera il y a deux ans, je crois – en tout cas
pas une création. Le projet est de montrer Monroe dans l'intimité
plutôt que dans la gloire publique, et utilise des styles musicaux
assez variés, ça se déhanche comme du jazz blanc, les voix ne sont pas
toujours purement lyriques. Joli (malgré le sujet qui m'intéresse très
peu), mais je n'en ai entendu que des extraits.
¶
Reimann, L'Invisible
→ L'opéra réunit trois courtes pièces de Maeterlinck, L'Intruse,
Intérieur et La mort de Tintagiles ; on y retrouve la langue
postberguienne de Reimann, peut-être moins aride que dans Lear. Je
trouve personnellement la langue musicale de Reimann (à la fois grise
et très dramatique) assez incompatible avec l'univers de Maeterlinck
(ici traduit en allemand), mais les critiques ont été dithyrambiques.
Il faut dire que la distribution, réunissant le délicieux Thomas
Blondelle et la miraculeuse Rachel Harnisch, magnifie tout ce qui peut
l'être dans cette partition.
(Jack) Heggie, Moby-Dick
→ L'opéra de Jack Heggie est manifestement un succès (puisqu'il aussi
été donné, ces dernières années, à San Francisco et Adelaide, au
minimum), et il faut dire que sa veine tonale mais riche, lyrique mais
variée ne manque pas de séduction. Le texte du livret, simple et sans
façon, la place efficace des chœurs, permettent d'entrer aisément dans
cette veine épique, très directe.
Puis grosse crise
quatuors.
¶
Schumann 3, Ébène SQ
(bande)

Voilà qui me rajeunit… je les avais entendus dans cette œuvre au début
des années 2000 (2004, 2005 ?) la donner en concours (où ils avaient
terminé deuxièmes
ex æquo avec le Quatuor Aviv, pas de
premier prix cette année-là…), et je n'avais pas alors adoré ce qu'ils
faisaient (assez rugueux). Ils ont combien affiné leur discours (ou moi
éduqué mon oreille, possible aussi) depuis cette époque ! Vraiment
devenu un quatuor important, indépendamment de leur place médiatique
privilégiée (Mathieu Herzog est incroyable dans ses solos).
¶
Mendelssohn 1, Ébène SQ
(bande)

¶
Mendelssohn 2, Ébène SQ
(bande)

¶
Mendelssohn 2, Ébène SQ
(studio Virgin)

¶
Mendelssohn 6, Ébène SQ
(bande)

¶
Fanny Mendelssohn, Ébène SQ
(bande)

¶
Mendelssohn 1, Emerson SQ
(DGG)

¶
Mendelssohn 2, Emerson SQ
(DGG)

¶
Mendelssohn 4, Emerson SQ
(DGG)

¶
Mendelssohn 5, Emerson SQ
(DGG)

¶
Mendelssohn 6, Emerson SQ
(DGG)
¶
Dvořák 12, Escher SQ
(BIS)

¶
Tchaïkovski 1, Escher SQ
(BIS)

¶
Tchaïkovski 1, Atrium SQ
(Sony)
¶
Stenhammar 2, København SQ
(Caprice)

¶
Stenhammar 3, Gotland SQ
(Caprice)

¶
Stenhammar 4, Gotland SQ
(Caprice)

¶
Stenhammar 1, Stenhammar SQ
(BIS)

¶
Stenhammar 2, Stenhammar SQ
(BIS)

¶
Stenhammar 3, Stenhammar SQ
(BIS)

¶
Stenhammar 4, Stenhammar SQ
(BIS)

¶
Stenhammar 5, Stenhammar SQ
(BIS)

¶
Stenhammar 6, Stenhammar SQ
(BIS)
¶
Schubert 14, Haas SQ
Et pour élargir :
¶
Schubert, Quintette à cordes,
Haas SQ

¶
Schubert, Quintette avec piano,
bande amateur
¶
Haydn, Trio n°44, Trio
Sōra

¶
Brahms, Trio n°1, Trio
Sōra

(actuellement en résidence à Verbier, dont elles ont remporté le prix
spécial… j'en ai dit à plusieurs reprises le plus grand bien, vraiment
un des symptômes du dynamisme musical dans le domaine chambriste, où
l'on fait aujourd'hui infiniment mieux, techniquement, stylistiquement,
et même en matière d'ardeur, qu'hier.
¶
Mozart, La Clemenza di Tito,
Nézet-Séguin

J'ai commencé à écouter ce matin (le premier tiers). C'est bien sûr
excellent, avec quelques réserves par rapport à la discographie (qui de
sinistrée dans les années 90, où les seules versions réellement
convaincantes étaient Hogwood et Harnoncourt, est devenue pléthorique
en grandes versions, avec Wentz, Mackerras, Steinberg, Jacobs, De
Marchi, Rhorer !) : malgré toute l'animation et la poésie dont Nézet
est capable, ça reste un peu tradi, il me manque le grain des
orchestres sur instruments d'époque, ou alors fouettés par Harnoncourt,
Mackerras ou Steinberg, les violons sont vraiment lisses. Sinon, vents
superbes et très belle distribution.
En audio seul, ce n'est pas non plus la version la plus incarnée
– Villazón paraît tellement chanter autre chose qu'un empereur romain…
on dirait plutôt Aleko en version ténor… (pas tant au niveau du style à
proprement parler que du caractère de la voix, des inflexions de la
diction)
Bref, excellent, mais pour l'instant pas une version à laquelle
j'aurai envie de beaucoup revenir, considérant l'offre hallucinante de
ces dernières années.
--
Cinq œuvres à
recommander ?
Cinq œuvres parmi d'autres, de genres différents, dont j'entends
peu parler, et qui me paraissent tellement grisantes.
Buonaventura RUBINO, Vespro per lo Stellario della
Beata Vergine di Palermo
Milieu du XVIIe, une sorte de récapitulation générale de tous les
genres du siècle dans cette cérémonie d'une heure, constituée d'une
multitude de cantates, de cinq à dix minutes, dont de nombreuses
chaconnes (certaines à 4 temps !). Jubilatoire en diable, si j'ose dire.
Antonio Casimir CARTELLIERI, Symphonie n°1
Au tournant du XIXe siècle, un compositeur qui tire toutes les
conséquences de Mozart tout en absorbant les tempêtes romantisantes du
dernier Haydn, d'une séduction mélodique et dramatique hors du commune
– il faut aussi entendre la Troisième, ou les nombreux concertos pour
clarinette.
Antonín DVOŘÁK, Armida
Alors qu'il s'agit du grand Dvořák de maturité, on ne le donne
jamais (mais on le trouve au disque, avec Šubrtová et Blachut) ; le
compositeur y tempère son style habituel par échos de fanfares
archaïsantes qui changent assez radicalement l'équilibre général de sa
musique par rapport à ses œuvres folklorisantes (ou plus wagnérisantes,
comme Rusalka). Et une très belle réussite,
d'un style différent.
Hermann von WALTERSHAUSEN, Oberst Chabert
Compositeur au destin singulier, amputé de ses deux membres
droits pour le sauver d'un cancer dans son enfance, mais
pianiste-gaucher virtuose, chef d'orchestre loué et, avons-nous pu
découvrir récemment, compositeur éminent.
Sur le sujet hautement porteur du Colonel Chabert de
Balzac, un opéra plein de réminiscences et de poésie, dans
un langage à la fois sensible à la simplicité des élans romantiques et
à la complexité de l'écriture « décadente ». Un grand bijou,
remonté récemment par Jacques Lacombe, documenté par CPO, et qui sera
repris à Bonn le 13 juillet.
Plus d'infos : http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2018/01/10/2991-waltershausen-la-difformite-et-la-gloire .
Robert STILL, Quatuors 1,2,3,4
Les quatuors de Still évoluent au fil du des styles du XXe
siècle, et, ce qui est très fort, chacun présente un visage très abouti
et avenant à la fois des langages successifs qu'il y aborde. (Un peu
comme Bacewicz, mais ici chaque quatuor ne constitue pas une évolution,
vraiment un style distinct).
--
Dichterliebe et Karłowicz par
Beczała à Garnier
Le ballet est sold out à Garnier toute la
semaine, mais pour le lied, ça ne se bouscule pas !
Pourtant, Piotr
Beczała y chantait Dichterliebe de Schumann-Heine, et des mélodies
délicieuses de Dvořák, Rachmaninov, même Karłowicz !
Grosse glotte et
raretés.
Le cas de Beczała est très intéressant :
la voix est à la fois en arrière (placement polonais, malgré ses études
autrichiennes) et riche en résonances hautes (surtout dans les
aigus).
De même, pas très
expressif, mais sa sobriété met en valeur les mots et les langues. Je
n'en attendais rien et j'ai été bouleversé par son (sa) Dichterliebe : rien de
singulier, d'une grande sobriété, et justement il ne fait jamais primer
la ligne sur le naturel de la diction… Dans « Hör' ich das
Liedchen » ou « Allnächtlich », c'est toute la saveur
brute de l'œuvre de Heine-Schumann qui nous frappe, sans truchement
d'interprète… l'œuvre toute nue (et quels beaux graves, très timbrés !).
J'ai moins aimé le
reste : le timbre reste très blanc, et les œuvres sont moins
marquantes. Le gentil romantisme du jeune Karłowicz de fin d'études, le
folklore tsigane convenu de Dvořák.
Les Rachmaninov (en
particulier les stances de « Ne poj, krasavica » et les figuralismes
fluviaux de « Vesennije vodi ») sont beaucoup plus entraînants, pour
finir !
Un véritable
festival linguistique ; 1h30 de récital, 4 bis très expansifs
(zarzuela, Zueignung de Strauss, Werther, Catarì) et… 7 langues ! Allemand (très bon,
malgré des « -en » pas tout à fait exacts), polonais (savoureux),
tchèque (très en arrière et… polonais), russe (polonais aussi, asséché,
sans les mouillures…), espagnol (avec une belle gouaille !), français
(blanchâtre, mais c'était son emblématique Werther !), italien
(généreux et expansif, avec Catarì)…
Impressionnés (avec
mon accompagnateur, lecteur occasionnel de ce forum), dans Werther, par
sa capacité (la voix était un peu prise dans le centre de gravité plus
bas et la moindre projection des lieder) à changer totalement le
placement *en cours d'émission* pour faire sortir glorieusement les
aigus lorsqu'ils semblaient bloqués…
Amusant : rien qu'à
l'entendre jouer, je me doutais que Sarah Tysman n'était pas
principalement une cheffe de chant (plus de doigts, moins de logique)
ni une soliste (peu de relief). De fait, elle semble beaucoup faire
carrière comme accompagnatrice. Très agréablement fluide, mais sans
grand relief aussi. Souplesse réelle, sans être totalement à son aise :
sans être passionnant, c'était suffisant au plaisir de la soirée.
En fin de compte,
outre le parcours original, on en retire un Dichterliebe très émouvant,
et une générosité remarquable pour un artiste qui est en cours de
répétitions au pied levé pour son second Lohengrin et son premier
Bayreuth !
--
¶ Hjalmar BORGSTRØM, Thora Paa Rimol – Stene, Bjørkøy,
Moe, Trondheim SO, Terje Boye Hansen
Un de mes opéras
fétiches.
C'est le même
langage que le Vaisseau fantôme (avec quand même quelques harmonies
tout à fait locales), sur un sujet inspiré de Sturluson et
Oehlenschläger, certes écrit un demi-siècle plus tard, mais d'une
maîtrise incroyable. Écoutez au moins l'ouverture, même si vous n'aimez
pas l'opéra en général, il faudrait donner ça au concert, ça vaut
(largement) les Weber ! Cette vague d'imitations savoureuses…
Pour ne rien
gâcher, c'est joué par le Symphonique de Trondheim, le plus bel
orchestre du monde connu. 
--
Cycle
opéra contemporain (suite)
=> Battistelli, Richard
III, bande vénitienne de cette année
Dans un langage quelque part entre l'atonalité polarisée et la
tonalité élargie, Battistelli écrit dans une langue non dépourvue de
lyrisme… Il fait un grand usage des chœurs, notamment dans la scène
finale, où ils flottent en beaux agrégats, impalpables, au-dessus de la
scène jonchée des cadavres que foule le nouveau roi. Mérite d'être
entendu.
=> (Gordon) Getty, Usher
House ; Elsner, É. Dupuis, Foster (PentaTone)
Évoque l'atonalité romantique (héritage revendiqué de Schönberg),
un peu gris, mais avec un certain sentiment de naturel et de liberté,
une variation autour de la nouvelle de Poe. Getty parle de la
prévalence de sa propre nécessité intérieure sur le fait de faire de la
nouveauté. (pour autant, cela ressemble bien à de l'opéra du second
XXe)
=> (Gordon) Getty, The
Canterville Ghost ; Gewandhaus, Foremny
(PentaTone)
Ce versant plus comique du legs de Wilde a aussi été capté chez
PentaTone, avec le Gewandhaus de Leipzig (direction Foremny, le chef de
la monographie Oskar Fried). La déclamation est évidemment plus à nu,
sans être particulièrement savoureuse, mais cela s'écoute sans grand
effort, même si l'absence de séduction particulière du langage renforce
un peu le côté braillard inhérent à l'opéra post-1800 en général.
--
Cycle
Kalinnikov
=> Kalinnikov, Symphonie n°1,
O de l'URSS, Kuchar (Naxos)
Je découvre à ma honte l'existence de Kalinnikov, protégé de
Tchaïkovski à la santé fragile (réfugié vers le climat de Crimée alors
que sa carrière portait ses premiers fruits…), et cette Première
Symphonie, baignant dans les grands espaces et le folklore, splendide.
Un mouvement lent avec cor anglais et cordes suspendues qui
scintillent. Le final ressasse certes son thème (modérément) varié,
mais les relances harmoniques de la coda sont splendides (on songe
vraiment au Tchaïkovski de la Première Symphonie !).
=> Kalinnikov, Symphonie n°1,
Philharmonique de Moscou, Kondrachine (Melodiya)
Interprétation lourdement cuivrée, on passe vraiment à côté des
subtilités que j'ai entendues dans ma découverte avec Kuchar.
=> Kalinnikov, Symphonie n°1,
Philharmonique de Malaisie, Bakels (BIS)
Bonne lecture, très occidentale.
=> Kalinnikov, Symphonie n°1,
Symphonique de Russie (lequel ?), Veronika Dudarova (Olympia)
Là tout le contraire, un son et une verve tellement russe !
=> Kalinnikov, Symphonie n°2,
Écosse RNO, N. Järvi (Chandos)
=> Kalinnikov, Symphonie n°2,
O de l'URSS, Kuchar (Naxos)
Järvi est vraiment mou et Kuchar toujours remarquable là-dedans,
mais la symphonie m'a paru d'un romantisme plus convenu, sans les
saillances de la première.
=> Kalinnikov, Suite orchestrale,
Orchestre d'État de l'URSS, Svetlanov (Melodiya)
Quelque part entre la suite de caractère et la grande pièce plus
ambitieuse… je suis partagé, dépend vraiment de langle sous lequel on
le regarde.
=> Kalinnikov, Tsar Boris (musique
de scène), Budapest SO, Jancsovics (Marco Polo)
Très réussi, vraiment de l'atmosphère.
=> Kalinnikov, Poème épique,
Budapest SO, Jancsovics (Marco Polo)
=> Kalinnikov, Le Cèdre et le Palmier,
Budapest SO, Jancsovics (Marco Polo)
=> Kalinnikov, Le Cèdre et le Palmier,
Orchestre d'État de l'URSS, Svetlanov (Melodiya)
=> Kalinnikov, Bilina ,
Orchestre d'État de l'URSS, Svetlanov (Melodiya)
--
Cycle
(Friedrich Robert) Volkmann
=> Volkmann, Richard III (ouverture),
Philharmonique de la NDR de Hanovre, Werner Andreas Albert (CPO)
Oh, intense !
=> Volkmann, Symphonie n°1 en ré mineur,
Philharmonique de la NDR de Hanovre, Werner Andreas Albert (CPO)
Final étrangement naïf en comparaison du reste.
=> Volkmann, Symphonie n°2 ,
Philharmonique de la NDR de Hanovre, Werner Andreas Albert (CPO)
Tout de suite en majeur, globalement plus cohérent avec son style.
=> Volkmann, Concerto pour violoncelle,
Philharmonique de la NDR de Hanovre, Werner Andreas Albert (CPO)
Très beau (quoique bref, 16'), dans le goût des concertos de
Dvořák ou Röntgen.
=> Volkmann, Ouverture posthume en ut
majeur, Philharmonique de la NDR de Hanovre, Werner
Andreas Albert (CPO)
=> Volkmann, Quatuor à cordes n°1,
Mannheimer SQ (CPO)
=> Volkmann, Quatuor à cordes n°4,
Mannheimer SQ (CPO)
=> Volkmann, Quatuor à cordes n°2,
Mannheimer SQ (CPO)
=> Volkmann, Quatuor à cordes n°5,
Mannheimer SQ (CPO)
J'étais peut-être trop occupé lorsque je les ai découverts. Du
bon romantisme du rang, rien de particulièrement saillant de remarqué,
même si quelques moments retiennent l'attention dans le 4 et le 5.
=> Volkmann, Trio piano-cordes n°1,
Ravensburg Beethoven Trio (CPO)
=> Volkmann, Trio piano-cordes n°2,
Ravensburg Beethoven Trio (CPO)
Sympa, pas très marquant non plus, même si le final du deuxième
est assez dense et réjouissant.
--
Cycle
Cras (et assimilés)
=> Cras, Quatuor n°1,
Louvigny SQ (Timpani)
Je n'avais jamais mesuré à quel point c'est un bijou, plus encore
que le trio ou le quintette, je crois.
=> Cras, Quintette piano-cordes,
Louvigny SQ, Jacquon (Timpani)
=> Cras, Sonate violoncelle-piano,
Khramouchin, Jacquon (Timpani)
=> Cras, Trio piano-cordes (Timpani)
=> Cras, Largo violoncelle-piano,
Khramouchin, Jacquon (Timpani)
=> Cras, Chœurs sacrés a
cappella ou avec orgue (Timpani)
Délibérément archaïsant, très agréable, mais pas son sommet.
=> Lekeu, Quatuor en sol,
Camerata SQ
=> Lekeu, Molto adagio,
Camerata SQ
Chefs-d'œuvre.
=> Fauré-Messager, Messe
des Pêcheurs de Villerville, Herreweghe
Adorable, très touchant.
=> Chausson, Concert,
Jansen, Stott & friends (bande de la radio néerlandaise)
--
Cycle
transcriptions d'orgue (suite)
=> Vivaldi, Les 4 Saisons,
Hansjörg Albrecht
=> Wagner, extraits du Crépuscule des dieux,
Hansjörg Albrecht
Très chouette, même si Albrecht demeure toujours d'un maintien
assez raide pour ce type d'exercice.
--
Cycle
Kitayenko
=> Grieg, Holberg,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Respighi, Antiche danse ed arie per
liuto, Suite n°3, Philharmonique de Moscou, Kitayenko
(Melodiya)
=> Puccini, Missa di Gloria,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Brahms, Deutsches Requiem,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Chostakovitch, Symphonie n°10,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Donizetti, Miserere,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Rachmaninov, Cloches,
Larin, Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> Prokofiev, Symphonie n°1,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
=> R. Strauss, Suites de danses d'après
Couperin, Philharmonique de Moscou, Kitayenko
(Melodiya)
=> Tchaïkovski, Fantaisie de concert,
Philharmonique de Moscou, Kitayenko (Melodiya)
Tout est intéressant, évidemment les pièces archaïsantes traitées
avec un gros son paraissent un peu à côté du sujet. Étrange Miserere de
Donizetti aussi, qui veut manifestement imiter le grégorien et qui est
chanté comme l'Obikhod. Mais partout, quelle verve des timbres (ces
bassons !).
Deutsches Requiem insolite, très belles Cloches, Missa di Gloria
parmi les plus intenses (au disque, j'ai une faiblesse pour
Morandi-Palombi, Pappano-Alagna et Scimone-Carreras, mais celle-ci est
du même tonnel, quoique pas du tout dans le même univers), tandis que
la Dixième de Chosta est au contraire remplie d'une étrange plénitude.
Très beau coffret.
--
Symphonies
=> Mendelssohn, Symphonie n°3 ;
COE, Nézet-Séguin
=> Mendelssohn, Symphonie n°4 ;
COE, Nézet-Séguin
Splendide, limpide, cursif, vraiment parfait.
=> Holst, Symphonie en fa « Cotswolds » (1900),
Ulster O, Falletta.
Très mignon, avec un effet très rétro des trompettes.
=> Sgambati, Symphonie n°1,
La Vecchia (1880)
Rien à faire, ça ne me passionne pas. Orchestration chiche, pas
de mélodies, je m'ennuie assez, surtout qu'elle est longue. Un peu
marri que ce soit Benedictus qui
me fasse la leçon sur les symphonies gentilles pour
cette fois.
--
Opéra
légers
=> Mozart, Clemenza ; Nézet-Séguin
Confirme les impressions de l'acte I : très bien, mais reste
tradi, on est habitué à mieux dans cette œuvre désormais, ainsi que de
la part de Nézet.
=> Donizetti, Don Pasquale,
Opéra de Paris, Pidò 2018 (CultureBox)
J'ai tenu un quart d'heure en avance rapide, qui m'a confirmé
qu'hors de l'air « Pura siccome un'angelo » au tout début, cet opéra
m'ennuie atrocement. Au passage, Sempey continue de progresser, il
devient réellement intéressant. Et Pidò tire comme toujours le meilleur
de ces partitions en les faisant claquer avec esprit.
(pas
trop aimé le reste, Sierra et Pertusi assez gris, Brownlee
manifestement un peu fatigué)
=> Boito, Mefistofele (tout),
Marinov avec Ghiuselev (Capriccio)
Que de trouvailles mélodiques, et puis ces simples chœurs
célestes bien conjoints mais progressant par chromatismes, quel régal !
=> Boito, Mefistofele (prologue),
Poggi, Neri, Capuana
=> Boito, Mefistofele (prologue),
Del Monaco, Siepi, Serafin
=> Boito, Mefistofele (prologue),
Poggi, Siepi, Votto
=> Boito, Mefistofele (prologue),
Pavarotti, Ghiaurov, De Fabritiis
=> Boito, Mefistofele (prologue),
La Scola, Ramey, Muti
=> Boito, Mefistofele (épilogue),
Poggi, Neri, Capuana
=> Boito, Mefistofele (épilogue),
Christoff, Gui
=> Boito, Mefistofele (épilogue),
Del Monaco, Siepi, Serafin
=> Boito, Mefistofele (épilogue),
Pavarotti, Ghiaurov, De Fabritiis
=> Boito, Mefistofele (épilogue),
Vargas, Abdrazakov, Luisotti
=> Offenbach, Grande-Duchesse, trio des
conspirateurs, Minkowski
Tout le reste de l'opéra, je m'en passe très volontiers, mais ce
moment est délectable.
=> Wagner, Rheingold,
Nimsgern, Soffel, Jung, Wlashiha, Jerusalem ; Bayreuth, Solti 83 (bande
radio)
Cette version est absolument parfaite en plus, comme sa
Walkyrie-surœ.
--
Divers
=> Spohr, Messe en ut mineur Op.54,
Radio de Berlin (CPO)
Agréable.
=> Spohr, Psaumes Op.85,
Radio de Berlin (CPO)
Là, beaucoup plus sérieux, avec de beaux mouvements fugués, une
ambition musicale autrement intéressante !
=> Puccini, Missa di Gloria,
Morandi (Naxos).
Avec Palombi en solo. Une des toutes meilleures versions (avec
Pappano et Scimone), pour ne pas dire la meilleure, fonctionne très
bien, chœurs d'opérette (!) hongrois inclus.
=> Puccini, Preludio sinfonica,
Morandi (Naxos).
Très réussi dans son genre planant !
=> Szymanowski, Demeter,
Ewa Marciniec, Philharmonique de Varsovie, Wit (Naxos)
Profusion d'une chatoyance paradoxalement grise, pas vraiment
touché, vraiment le Szyma qui ne m'est pas très accessible.
=> Szymanowski, Penthesilea,
Iwona Hossa, Philharmonique de Varsovie, Wit (Naxos)
=> Szymanowski, Penthesilea,
Iwona Hossa, Philharmonique de Varsovie, Wit (Naxos)
=> Szymanowski, Penthesilea,
Iwona Hossa, Philharmonique de Varsovie, Wit (Naxos)
Trissé.
Un
Szyma étonnant, différent de l'ordinaire, d'un lyrisme plus franc,
beaucoup plus proche de l'élan des décadents germaniques – ce ressemble
beaucoup à Besuch in Urach de Schoeck, en
réalité ! Et Iwona Hossa est d'une plénitude merveilleuse ici.
=> Szymanowski, Stabat Mater,
Philharmonique de Varsovie, Wit (Naxos)
Un des Szymanowski auxquels je reviens le plus volontiers (avec
les concertos pour violon, les trois premières symphonies, le Roi
Roger, les Mythes…), ce qui veut dire pas si souvent, en réalité…
--
Je
réécoute Le
Bourgeois gentilhomme (avec la musique de scène de LULLY.
Il y a beaucoup d'allusions aux genres d'époque (on explique à Jourdain
ce qu'il faut pour faire de la musique de chambre, notamment, côté
évident drolatique, comme si on expliquait à quelqu'un qu'il faut des
violons et des trompettes dans un orchestre), et même des choses assez
subtiles pour l'oreille d'aujourd'hui.
Lorsque Jourdain dit à ses maîtres « il y a du mouton
là-dedans » (sa ridicule chansonnette qui contient une comparaison
ovine), on joue évidemment pour les spectateurs d'époque sur
l'équivoque avec « il y a du Mouton
là-dedans » (donc l'inspiration d'une grande figure de la musique
de cour).
Pour une fois que la musique permet de frimer dans les dîners en ville,
ne croyez surtout pas que je vais m'en priver.
--
Joseph
Ermend BONNAL – 1860-1944
Un compositeur bordelais
(mais monté à Paris) qui a étudié
avec les grandes figures du temps : Bériot au piano, Fauré en
composition, Guilmant-Tournemire-Vierne à l'orgue (il a même fait des
remplacements de Widor à la tribune !), successeur des plus grands (il
prend la suite d'Ollone et de Tournemire), bardé de prix (même plus
grand public, comme le Grand Prix du Disque pour son trio à cordes). Il
composait également des chansons populaires (sous le pseudonyme de Guy
Marylis).
J'ai compté deux
disques chez Pavane (musique de chambre, orgue), un disque chez Arion
(Quatuors).
Les Quatuors (1927 et 1938)
sont vraiment écrits dans un langage ravélien, c'en est frappant. Avec
moins de facéties rythmiques et d'effets, un Ravel proche de celui du
Quatuor, en plus mou. C'est vraiment bien écrit.
--
=> Debussy,
Faune / extraits de Saint Sébastien / Mer,
Philharmonia, Heras-Casado
On entend vraiment l'ardeur et la finesse du chef qui affleure,
le rendu est splendide, le Philharmonia a rarement aussi bellement et
finement joué. Superbes versions de ces pages. (On me signale en
revanche une hénaurme erreur de lecture : il y a une erreur de clef
pour les violoncelles sur le matériel d'orchestre, qui déplace leur
ligne d'une quinte, et Heras-Casado ne bronche pas malgré les
dissonances.)
La
Mer m'a beaucoup moins impressionné : très bien, mais plus épais et
terne que ce qui précède, on retrouve ici davantage le son du
Philharmonia que les fulgurances du chef…
--
Francesco Malipiero : Impressions d'après nature (1914-1922)
Pas vraiment bouleversé, mais effectivement, on est dans le haut de la
production de Malipiero, avec quelques très beaux alliages (Mélomaniac n'a pas parlé au
hasard d'impressionnisme, un vrai sens du coloris).
De vrais beaux
moments, étonnants comme les superpositions de cloches (figurées d'une
façon assez différente de ce que j'ai entendu chez les autres
musiciens, plus une recherche de reproduction de l'effet musical que
timbrale), réjouissants comme le bal champêtre ; d'autres plus
platement illustratifs, voire pénibles comme le Festival du Va d'Enfer
qui est une boucle quasi-minimaliste pas vraiment inspirée.
Toujours pas
convaincu que Malipiero soit un compositeur de première farine (dans le
genre chatoyant, Riisager m'étonne et me réjouit davantage), mais ce
sont de belles pièces qui méritaient en effet d'être distinguées et
découvertes !
(le couplage avec
les Pause
del silenzio,
assez redoutablement ennuyeuses, met encore plus en lumière
l'inspiration de Malipiero dans ce cycle !)
--
Erkki Melartin : Symphonie N°5 "Sinfonia brevis" (1915-1916)
Donc, écoute de cette Symphonie n°5 (tirée de l'intégrale Tampere PO /
Leonid Grin). Très séduit par le début : thème très identifiable, ton
très lumineux, fugato dès l'exposition… Jusqu'au début de l'Andante
(II), néanmoins, je trouve que les cordes dominent beaucoup, dans un
goût lyrique-romantique qui m'a évoqué (certes, avec une veine
mélodique plus marquante) ses autres symphonies.
Et puis, au milieu de l'andante, d'étranges interventions babillardes
de bois, comme un plot twist… j'attends de voir si ça va
effectivement évoluer, c'est en cours d'écoute.
--
¶ Caplet – Épiphanie
Je me demande s'il
n'y a pas erreur d'étiquetage sur mon disque… j'avais plus l'impression
d'entendre les Strophes de Sacher que du Caplet, vraiment très hardi
m'a-t-il semblé… (Pourtant, j'ai passé les plages Dutilleux. Il faudra
que je survole à nouveau tout le disque pour en avoir le cœur net.)
¶ RVW – Songs pour
ensemble (dont les 4 Hymnes) –
Partridge
Quel mélodiste,
décidément !
¶ Warlock – Capriol
Suite
Que j'aime cet
archaïsme sans
façon !
¶ Warlock – Songs pour
ensemble (dont The Curlew) –
Partridge
¶ Caplet – Le Miroir de
Jésus –
version Saphir
Le chœur n'est pas
très joli.
¶ Caplet – Le Miroir de
Jésus –
version Accord (avec Schaer)
Moins précisément
articulé, mais beaucoup plus agréable (et Hanna Schaer, quoi).
¶ Caplet – Mélodies (Le vieux Coffret,
Paul Fort, etc.) – Schaer
¶ Dvořák – Rusalka – Neumann,
Vienne live (Orfeo)
Ils ont coupé des
choses, dont le délectable cuistot.
¶ Dvořák – Rusalka – Neumann,
Philharmonie Tchèque studio
Nettement plus
proprement joué (Vienne en mode routine, hein…) et plutôt mieux chanté,
en outre. Super version, immense œuvre.
¶ Tchaïkovski – Onéguine – Levine
(DGG)
Quelle version
enthousiasmante ! Levine joue sa vie à chaque mesure, avec une
impétuosité rare (et jamais clinquante), tout le plateau parle un russe
fort décent, avec des timbres tellement savoureux ; même Ghiaurov est
plus en mots que jamais, avec un russe aux mouillures très
gourmandes.
¶ Tchaïkovski – Pikovaya
Dama (extraits)
– Orbelian (Delos)
De loin la
meilleure version, sauf que ce ne sont que des extraits. Regrets
d'autant plus éternels que certains des protagonistes sont morts
maintenant…
¶ Tchaïkovski – Pikovaya
Dama (tout)
– Opéra de Belgrade, Baranovich (Classical Moments)
En intégrale, la
version que j'aime le plus, de loin. Pourtant, l'Opéra de Belgrade en
1955, ça ne fait pas rêver. Il n'y a pas beaucoup de Lisa pas trop
pénibles, pour commencer, et puis la typicité de l'orchestre (avec ces
vents pincés à la tchèque, ces cordes tranchantes et un brin acides)
ajoute au relief. Très propre pour l'époque aussi, son comme exécution,
et chanteurs sans faiblesses.
--
¶ Toch – Symphonie
n°3 –
Pittsburgh SO, Steinberg
¶ Hindemith –
« Symphonie » Mathis der Maler – Pittsburgh SO,
Steinberg
¶ Bloch – Concerto Grosso
n°1 –
Pittsburgh SO, Steinberg
C'était ma
contribution au cycle « musiques sinistres ». Bon bon bon
bon… Le Toch m'a assez ennuyé (pas vraiment de qualité, mais que c'est
gris), le report très filtré que j'écoute massacre assez le grain et
les couleurs (certes des dégradés de gris) de Mathis, et je ne sais pas
si j'aurai la force de réécouter le Bloch, que je n'avais pas adoré la
dernière fois, après ça…
--
¶ Wildhorn – Dracula – Graz 2017
J'aime décidément
beaucoup. L'intrigue suit de très près le roman, à ceci près que le
nœud des enjeux ne réside pas dans la conquête du monde par Dracula,
mais dans son amour pour Mina – et une certaine réciprocité de la part
de ses victimes. Wildhorn a de toute évidence beaucoup écouté les Miz, on y retrouve beaucoup
de points communs musicaux. Très chouette.
¶ Büsser – Marche de Fête – Paradell
¶ Boëllmann – Toccata (de la Suite Gothique) –
Paradell
¶ Usandizaga – Pieza
sinfónica (tripartite) –
Paradell
¶ Bélier – Toccata – Paradell
Qu'est-ce que ça
emprunte à Bach (les marches harmoniques assez vivaldiennes…). Mais du
coup c'est joli.
¶ Torres – Impresión
teresiana –
Paradell
Inclut des thèmes
tirés de chants d'enfants donnés à Avila en l'honneur de Thérèse.
¶ Franck – Choral en la
mineur –
Paradell
Vraiment pas celui
que j'aime le plus des trois derniers chorals (je suis devenu fou du
premier), mais ça se tient quand même plutôt bien, il n'y a pas à dire.
¶ Tchaïkovski – Le
Voïévode – Kozhukar
Encore une
merveille de jeunesse, quelque part entre l'épopée permanente d'Opritchnik et les grands
numéros de Mazeppa (mais plus
palpitant que ce dernier, je trouve). Du niveau de ses grandes œuvres
de maturité, pour moi. (Quelle partie écrasante de ténor, au passage…)
¶ (Ronald) Corp – The Ice
Mountain (Naxos)
Gentiment planant
et plein de petits braillards. Instrumentation et harmonique de musical theatre, étrange.
¶ Bach – Prélude &
Fugue BWV 546 – Hurford
(Decca)
Le jeu, quoique un
peu droit, n'est pas inintéressant, mais ces prises sèches et ce
plein-jeu blanc et strident, c'est pas possible pour moi. (Déjà que je
fais l'effort d'écouter du Bach, le moins est de m'offrir un peu de
couleur.) Je retourne écouter mes Hinsz des Bovenkerk et Martinikerk…
--
¶ La
Tombelle – Toccata en mi mineur – Willem van
Twillert (Hinsz de Bolsward)
Oh, il y a vraiment de la matière musicale pour une toccata
(pourtant sur le patron Widor / Dubois / Boëllmann) !
¶ Stanford – Postlude en ré mineur –
Willem van Twillert (Hinsz de Bolsward)
Très fade, pas le grand Stanford du Stabat Mater.
¶ Bach-Dupré – Sinfonia de la Cantate BWV 29 –
Willem van Twillert (Hinsz de Kampen)
¶ Reger – Ein feste Burg Op.27 –
Willem van Twillert (Deakons-Marcussen de Goes)
¶ Suppé – Requiem– Corboz
Vraiment étonnant, même les chœurs sont assez vindicatifs !
¶ Pierné – Étude de concert –
Wagschal (Timpani)
(C'est la Passacaille qui est géniale, là c'est sympa mais pas
indispensable.)
¶ Messiaen – Ascension –
Hakim (Trinité)
¶ Messiaen – Ascension –
Katowice, Wit (Naxos)
¶ Messiaen – Turangalîla –
Katowice, Wit (Naxos)
(Tout de même, autant de complexité harmonique et contrapuntique
pour obtenir un résultat comparable au jazz blanc des années 50, ça me
laisse sacrément admiratif.)
¶ Gossec, La Marseillaise, Garde Républicaine,
Dondeyne (BNF)
Version très boisée, mais clairement pas le
meilleur arrangement.
¶ traditionnel, Légendes
sacrées,
Les Têtes de Chien
J'aime pas les
arrangements, ça cherche à faire un truc cool et ça ressemble pas à
grand'chose au bout du compte. Déçu.
¶ van Gilse, Symphonie n°2, Symphonique des
Pays-Bas, Porcelijn
¶ Brahms, Concerto n°2, Egorov, Symphonique
des Pays-Bas
Croyez-le si vous
voulez, je l'écoutais pour l'orchestre (très bien), mais alors Egorov,
quel aplomb incroyable ! Je crois que c'est pianistiquement la
meilleure version que j'aie entendue, loin devant Pollini, Barenboim,
Richter ou Gilels… 
--
[Proms] –
Beethoven 2 & 5, MusicAeterna, Currentzis (28 juillet)
C'était donné hier, on
peut le réécouter aujourd'hui.
https://www.bbc.co.uk/radio/play/b0bck31y
C'est du pur Currentzis, pour le meilleur (tous ces contrechants
électrisants qu'on n'entend jamais comme dans son DG, bien sûr
l'énergie) et pour le pire (son d'orchestre assez blanc – où sont les
bois ? –, sorte de hâte un peu impavide comme dans son Sacre…).
La 2 m'a paru assez fade : rapide mais très peu dramatique. En
revanche la 5 fonctionne très bien, même si le final est tout sauf
grandiose / exaltant / triomphal / tragique, avec d'étonnantes baisses
de tension.
Le plus amusant reste que ça me paraît une lecture assez peu
originale (proche de ce que faisait Hogwood dans son intégrale pour
l'Oiseau-Lyre, un label que je suis trop jeune pour avoir connu dans
les bacs…), vraiment dans le (beau) standard des baroqueux percussifs /
secs.
Et je vois que ça s'écharpe d'un peu partout sur la question du
génie de l'imposture… Moi ça me paraît juste une très belle version (un
peu hystérisante mais) pas très originale. Qui me plaît beaucoup au
demeurant, parce que le baroqueux qui claque, ça sied très bien à
Beethoven.
--
¶ (Roger)
Boutry – Variations sur un thème imaginaire, pour piano
et orchestre d'harmonie – Handelsman (bande vidéo)
Très bien écrit, comme toujours avec Boutry – quel dommage qu'on
ne le joue pas plus (son très beau quatuor ravélo-berguien – en
beaucoup plus simple, hein ! – en particulier.) Et que son legs soit
assez largement des solos pour vents ou des pièces pour orchestre
d'harmonie.
¶ Bellini – Norma, « Casta
diva » – Sumi Jo (DGG)
Entendu ça en fond d'un reportage… Je me demandais qui cela
pouvait être : voix très franche, assez peu converte, tout en
conservant un moelleux magnifique… J'ai assez vite trouvé, parce qu'il
y a assez peu d'artistes avec ces caractéristiques (Scotto, à côté,
c'est Polaski : la voix n'est pas lourde mais toujours très couverte).
Tiré d'un de ses récitals tardifs, où elle essaie des choses plus
larges. J'ai adoré ça, et bien que je sois conscient, pour l'avoir
entendue en scène, qu'on ne l'y entendrait guère, le résultat sur
disque est absolument merveilleux.
¶ Beethoven – Symphonie n°2 –
MusicAeterna, Currentzis (bande BBC3)
¶ Beethoven – Symphonie n°5 –
MusicAeterna, Currentzis (bande BBC3)
Interprétation pas très originale en réalité, mais pleine de
vigueur, et quelles œuvres ! (voir le fil dédié en rubrique
« Concerts », Adalbéron y
était)
¶ Magnard – Guercœur –
Donostiarra, Toulouse, Plasson (EMI)
Belle révélation à la réécoute. (cf. fil concerné)
¶ Bruckner – Symphonie n°4 –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas (Hilversum), van Zweden
(Challenge Classics)
Version très cursive, ce qui fonctionne très bien dans leurs
Brahms, mais vraiment trop peu tendue pour Bruckner. Un peu lisse et
pas passionnant. À chaque fois que je réécoute, j'ai un espoir
(troisième tentative, au moins), mais non.
¶ Britten – War Requiem –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas (Hilversum), van Zweden
(Challenge Classics)
Version très sobre et lumineuse, un peu à rebours, mais très
réussie !
¶ Respighi – Belfagor –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas (Hilversum), Ashkenazy
(Exton)
¶ Respighi – Belkis, reine de Saba –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas (Hilversum), Ashkenazy
(Exton)
¶ Respighi – Vetrate di chiesa –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas (Hilversum), Ashkenazy
(Exton)
Mélange de choses spectaculaires et colorées et d'autres moins
marquantes. Mais globalement l'une des œuvres les plus intéressantes de
Respighi.
¶ Respighi – Metamorphoseon modi XII –
Philharmonia, Goeffrey Simon (Chandos)
… Mais son chef-d'œuvre absolu, ce sont ces Métamorphoses
symphoniques… Soudain mâtiné de Hindemith (pour la richesse musicale,
parce que pour les couleurs et la chaleur, ce sont celles du triptyque
romain, un côté folklorisant de pâtre des Abruzzes et archaïsant
néo-monteverdien en sus.
),
avec des touches orchestrales du meilleur Korngold !
Cette version a plus de couleurs et d'élan que Rome SO & La
Vecchia qui plus studieuse, je trouve.
¶ Gurlitt – Wozzeck, le meurtre et le couteau –
Scharinger, DSO Berlin, G. Albrecht (Capriccio)
¶ Berg – Wozzeck, le meurtre et le
couteau – Schwanewilms, Trekel, Graf (Naxos)
Un des meilleurs moments de l'œuvre, chez les deux (et superbe
version Graf, contre toute attente – je n'avais pas adoré sa version
avec l'ONBA et déjà Schwanewilms, vue en salle en 1999).
Cycle
Hendrik Andriessen
¶
H. Andriessen – Symphonie n°1 –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO forever)

¶
H. Andriessen – Suite de ballet –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn

¶
H. Andriessen – Étude symphonique –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn

¶
H. Andriessen – Variations et Fugue sur Kuhnau –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn

L'Étude est vraiment superbe. Quel orchestre, quel chef, quelle prise
de son, aussi. (Sinon c'est la Symphonie Concertante qui m'impressionne
le plus chez Andriessen.)
¶ Joline (Dolly
Parton)
¶
H. Andriessen – Symphonie n°2 –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Ricercare –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Mascherata –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Rhapsodie Wilhelmus –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ Le Prisonnier de Hollande (Olivia
Chaney)
¶ H. Andriessen – Ricercare –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Mascherata –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Rhapsodie Wilhelmus –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ Nénufar, t'as du r'tard (chanson
raciste pour l'exposition coloniale de 1931)
¶ H. Andriessen – Ricercare –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Mascherata –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Rhapsodie Wilhelmus –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
Ce n'est pas une erreur, j'ai trissé les trois pièces. Non pas
que ce soient des œuvres à ce point exceptionnelles, mais je les ai
beaucoup aimées cette fois, j'avais envie de m'en imprégner. Les
mouvements contraires rétro du Ricercare me font craquer ; et le doux
côté épique de Wilhelmus…
¶ Something Just Like This (adaptations
multiples des Chainsmokers)
¶ H. Andriessen – Symphonie n°3 –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
Quant à la Troisième Symphonie, c'est la meilleure des quatre à
mon sens, beaucoup plus directe, jubilant plus ouvertement de sa propre
musique au lieu de s'astreindre à une sorte de sérieux presque
sinistre. Plus proche de van Gilse 2 que de Pijper, en somme.
¶ H. Andriessen – Symphonie Concertante –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
Finalement, j'aime davantage les symphonies 3 & 4 : un petit côté
pastiche par endroit, plus accessible mais un peu moins nourrissant.
Très chouette néanmoins, ce n'est pas comme s'il existait par ailleurs
des symphonies concertantes intéressantes (Szymanowski à la rigueur,
mais Mozart, Langgaard ou Prokofiev, bof quand même).
¶ H. Andriessen – Chantecler – Symphonique
des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Symphonie n°4 –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
Début sombre, mais de beaux moments de lyrisme ensuite !
¶ H. Andriessen – Libertas venit –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
Commande de l'Orchestre du Brabant pour célébrer les dix ans de la
libération de la province. Une lente marche, qui se pare d'échos
menaçants ( Dies iræ inclus), se charge de chants de guerre,
et exprime avec lyrisme la fin de l'oppression. Quelque part entre le
1812 de Tchaïkovski et le Chant funéraire de Magnard, mais beaucoup
moins spectaculaire que l'un et l'autre.
¶ H. Andriessen – Capriccio – Symphonique
des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
¶ H. Andriessen – Canzona – Symphonique des
Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
¶ H. Andriessen – Intégrale pour orgue –
Benjamin Saunders (Brilliant) 
Corpus très homogène, pas forcément à écouter d'une traite comme je
l'ai fait, mais de toute beauté : d'une subtilité sans ostentation,
sorte de Tournemire batave.
Et réécoutes :
¶ H. Andriessen – Symphonie n°4 –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
¶ H. Andriessen – Libertas venit –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
¶ H. Andriessen – Capriccio – Symphonique
des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
¶ H. Andriessen – Canzona – Symphonique des
Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO) 
¶ H. Andriessen – Libertas venit –
Symphonique des Pays-Bas (Enschede), Porcelijn (CPO)
--
Cycle
Holst
¶ Holst – Les Planètes– Chicago SO, Levine
(DGG) 
Oh ! Après tant de tentatives infructueuses, j'y ai enfin pris du
plaisir ! Ce n'est pas très subtil, mais extrêmement neuf (et
vraiment pillé par la musique de film épique américaine, de Williams à
Horner).
¶ RVW – Fantaisie Greensleeves– Chicago SO,
Levine (DGG) 
¶ RVW – Fantaisie Tallis– Chicago SO, Levine
(DGG) 
J'aime bien ces œuvres, mais c'est juste parce que j'étais trop occupé
pour changer le disque que je les ai entendues aujourd'hui.
¶ Holst – Mars pour orgue– arrangement et
exécution par Stangier (Acousence) 
Beaucoup plus raide, forcément.
¶ Holst – Les Planètes pour quatre mains– ZOFO
Duet (Dorian Sono Luminus) 
Change totalement le visage de ces pièces, et on y entend le lien
direct avec Debussy, dans Venus ; ainsi que d'autres filiations
ailleurs.
¶ Holst – Symphonie en fa– Ulter O, Falletta
(Naxos) 
Vraiment très sympathique, couleurs locales et médiévalisantes !
Pas un chef d'œuvre, mais roboratif !
¶ Holst – A Fugal Overture– LPO, Boult
(Lyrita) 
Profusif (mais assez peu fugué), très sympathique.
¶ Holst – A Somerset Rhapsody– LPO, Boult
(Lyrita) 
Jolie cantilène.
¶ Holst – Beni Mora– LPO, Boult (Lyrita)
Hit absolu dans l'histoire de se forum. Très sympa
dans le genre de la caricature coloniale (moi j'aime bien ces trucs
bigarrés qui ne ressemblent à rien). Sa caractéristique majeure est son
final, avec le motif de flûte qui se répète en boucle sans moduler,
pendant toute la pièce !
¶ Holst – Hammersmith– LPO, Boult (Lyrita) 
Très méditatif, ample et sombre, puis pépiant de façon farouche, assez
riche.
|
¶ Holst – Scherzo – LPO, Boult
(Lyrita)
¶ Holst – Japanese
Suite –
LSO, Boult (Lyrita)
Cycle orchestres de Radio des Pays-Bas
¶ (Yves) Ramette
–Symphonie n°5– Philharmonique de la
Radio des Pays-Bas, Jan Stulen (Navona)
♪♪ Quoique du
second XXe, complètement tonal – c'était un organiste… –, et on y
entend beaucoup d'effets reçus de Beethoven et Mahler, quoique
l'harmonie soit clairement du (début du…) XXe siècle. Anachronique,
mais assez bien fait.
¶ Diepenbrock – Lieder
orchestraux (anniversaire
vol.3) – Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, London Promenade O,
Residentie Den Haag, Otterloo, van der Berg et autres
¶ Diepenbrock – Lieder
orchestraux (bissé)
♪♪ De très belles
mises en musique de poèmes célèbres en néerlandais, allemand (Heine,
Brentano, Novalis) et français (Baudelaire, Verlaine), d'un beau
lyrisme calme, de beaux miroitements orchestraux, et une très belle
poésie, français inclus – on peut songer, en particulier dans la Bonne
Chanson, à une sorte de Fauré qui aurait un talent d'orchestrateur
beaucoup plus diaphane et irisé, plus rural aussi.
♪♪ Évidemment,
Otterloo procure un relief tout particulier à ses participations, et
pour ne rien gâcher, les poèmes français sont interprétés par Bernard
Kruysen ! Vraiment un disque à entendre.
¶ (Benjamin) Wallfisch –
Speed –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, B. Wallfisch (Quartz)
♪♪ L'occasion de
vérifier la considérable maîtrise technique de l'orchestre (j'en vois
de plus haute renommée, comme la Radio du Danemark ou le Royal
Philharmonic, qui auraient probablement un peu plus de peine à tenir ce
type de stress test), avec des sur-suraigus impeccablement justes, des
articulations rythmiques complexes parfaitement nettes, des timbres
inaltérés par l'effort.
♪♪ Cette pièce de
13 minutes explore des atmosphères très différentes et assez
figuratives. Rien d'original, on retrouve les cliquetis en nuage, les
rafales de cuivres varésiens, des suspensions plus
chostakovitcho-herrmannien… car tout en utilisant les outils de
l'orchestre du XXe siècle, Wallfisch écrit une musique complètement
tonale, une sorte de Connesson qui aurait pris en compte Ligeti et
Murail. Et cela fonctionne assez bien, à défaut de révolutionner quoi
que ce soit.
¶ Michael Torke (1961-) –
Livre des Proverbes – Philharmonique de la
Radio des Pays-Bas, de Waart (Ecstatic Records & Decca)
♪♪ Quelque part
entre l'atmosphère déhanchée de Bernstein et quelque chose de plus
minimalisme, pas si éloigné des harmonies pures de Gregory Spears (Fellow Travelers, pour ceux qui ont le
tort de ne pas lire CSS), très simple, très agréable, doucement dansant.
¶ Wagner-Vlieger – Suite
des Meistersinger– Philharmonique de la
Radio des Pays-Bas, de Waart (Challenge Records)
¶ Wagner-Vlieger – Deux
entractes tragiques– Philharmonique de la
Radio des Pays-Bas, Otto Tausk(Challenge Records)

Ça ressemble
beaucoup à Rosamunde de Schubert…
¶
Wagner-Vlieger
– Suite des Meistersinger – Philharmonique de la Radio
des Pays-Bas, de Waart (Challenge Classics)

Bissé.
¶
Wagner-Vlieger – Suite de Tristan–
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, de Waart (Challenge
Classics)

Déçu en réécoutant : franchement, les Appels sans la ligne mélodique,
et cet enchaînement d'accompagnements, bof. Mais je crois que j'aime
moins Tristan, aussi, tout simplement.
¶
Herman Strategier – Rapsodia elegiaca –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Haitink (Etcetera)

¶
Herman Strategier – Musique pour faire plaisir –
Chambre Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Krol (Etcetera)

¶
Herman Strategier – Concerto pour accordéon –
Chambre Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Krol (Etcetera)

¶
Herman Strategier – Sextuor – Hexagon
Ensemble (Etcetera)
¶
Herman Strategier – Partita in modi antichi –
Chambre Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Spruit (Etcetera)

¶
Herman Strategier – Præludium en Fuga –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Fournet (Etcetera)

Ces deux orchestres ont une histoire totalement distincte (le premier
est celui de Hilversum, jamais fusionné, le second le fruit de
nombreuses fusions et dissout depuis 2014). Pour l'anecdote, le
Philharmonique est le premier orchestre que Haitink ait dirigé en
concert public, en 1954 (il en a pris la tête en 1957, avant que
Fournet ne lui succède, ce qui ne le rajeunit pas exactement).
Sinon, des pièces assez délibérément archaïsantes de ce compositeur
local ; je n'ai rien trouvé de bouleversant là-dedans, sauf le Prélude
& Fugue très sympathique.
¶
Joep Franssens – Roaring Rotterdam –
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, G. Albrecht (Etcetera)

Tonal mais d'une écriture « globale », par blocs, atmosphérique, alla
Corigliano. Très séduisant au demeurant.
¶
Joep Franssens – Harmony of the Spheres –
Chœur de la Radio des Pays-Bas, G. Albrecht (Etcetera)

Splendide écriture planante, dans la veine de ce que font les meilleurs
nordiques.
¶
Joep Franssens – Magnificat – Chœur &
Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, G. Albrecht (Etcetera)

Très réussi aussi, dans ce genre.
¶
Badings – Scherzo symphonique – Orchestre
de la Radio des Pays-Bas, Henrik Schaefer (Etcetera)

¶
Badings – Concerto pour violoncelle n°2 –
Chambre Philharmonique de la Radio des Pays-Bas, Michael Müller, Henrik
Schaefer (Etcetera)

¶
Badings – Symphonie n°2 – Orchestre de la
Radio des Pays-Bas, Henrik Schaefer (Etcetera)

L'Orchestre de la Radio des Pays-Bas a lui été fusionné (lui-même fruit
de fusions), dans le Philharmonique de la Radio que vous voyez dans le
reste de la
playlist. Il n'est pas directement lié non plus
à la Chambre Philharmonique de la Radio. Je vous ferai un petit schéma
dans le bon fil le moment venu, car le Philharmonique des Pays-Bas, le
Symphonique des Pays-Bas, le Phliharmonique de la Radio des Pays-Bas,
le Philharmonique de Chambre des Pays-Bas, l'Orchestre de la Radio des
Pays-Bas, l'Orchestre de l'Omreop (Radio des Pays-Bas) et le
Symphonique de la Radio des Pays-Bas sont tous des orchestres
différents, même pas tous dans les mêmes villes.
Sinon, Badings ? Du Badings : du postromantisme XXe tardif bien fait,
mais pas particulièrement palpitant.
¶
Per August Ölander – Symphonie en mi bémol –
Symphonique de Västerås, Harry Damgaard (Sterling)
¶
Bengtsson – Vettern – Symphonique de
Gävle, Liljefors (Sterling)

¶
Weyse – Sovedrikken (Ouverture) –
Orchestre Royal Danois, Hye-Knudsen (Sterling)

Du beau classicisme tardif, plein d'entrain !
¶
Olsson – Symphonie en sol mineur –
Symphonique de Gävle, Liljefors (Sterling)

Tellement Alfvén, dans le début de l'adagio !
¶
R. Strauss – Salome (entrée de
Salomé jusqu'à sortie de Jibé) – Bumbry, Wixell, RAI Torino 1979,
Dohnányi (bande radio)
Le son est vraiment défavorable, on entend surtout les défauts de
l'orchestre, et assez mal les chanteurs ; par ailleurs peu de mots chez
Bumbry, et Wixell qui essaie d'épaissir de façon absurde, un peu
décevant par rapport à l'idéal promis par l'affiche.
¶ Lyapunov – Symphonie n°1
Très gentil, plutôt agréable, mais absolument inoffensif ; on
retrouve les thèmes russisants qui affleurent chez Tchaïkovski, sauf
qu'ici il ne se passe à peu près rien.
¶ Schumann – Genoveva –
G. Albrecht (Orfeo)
Autant cette œuvre me grise avec Masur, autant à chaque fois dans
les autres contextes, même en concert, j'y entends surtout sa faible
veine mélodique, son statisme, ce qu'elle veut tenter sans y
réussir.
¶ James Carr – The Dark End of the Street
(& album)
--
Cycle Engegård SQ
Je découvre cet ensemble récent (fondé en 2006) et le mets à
l'épreuve. Arvid Engegård, le premier violon, lui donne son nom, et il
arrive, de fait, après une carrière particulièrement accomplie :
nombreux enregistrements comme soliste, ancien konzertmeister de
la Camerata de Salzbourg sous Végh, ancien premier violon du Quatuor
Orlando…
¶ Schumann – Quatuor n°3 (scherzo) –
Engegård SQ (BIS)
Ce scherzo est un bon test, et BIS y confirme sa clairvoyance en
matière de choix de quatuors à cordes : non seulement personne ne les
capte mieux, mais comme pour le Stenhammar SQ, on a ici du tout premier
choix. J'ai rarement entendu un son aussi fin et un discours aussi
étagé et engagé dans du Schumann. Le scherzo a proprement parlé est
encore plus ardent chez d'autres, mais l'ensemble du corpus de Schumann
est en revanche porté à un degré d'intelligence rare, alors qu'il n'est
pas forcément très avenant ni coloré.
¶ Haydn – Quatuor Op.77 n°1 –
Engegård SQ (2L)
Finesse, énergie, hauteur de vue… encore plus fort que les Alcan,
avec un son splendide (très typé norgévien, on croirait entendre
Trondheim, où Engegård a étudié et débuté !).
¶ Haydn – Quatuor Op.76 n°3 –
Engegård SQ (2L)
Et ici, ça égale tout à fait les Takács, soit l'absolu absolu de
ce qu'il est possible de faire en structure et en chaleur. Grand, grand
; et ceux qui y parviennent dans Haydn sont excessivement rares.
¶ Bartók – Quatuor n°5 –
Engegård SQ (2L)
Vraiment pas celui que j'aime le plus, mais joué avec cette
finesse de trait, cette aération, cette lisibilité, on sent davantage
la jubilation musicale que les affects oppressants qui s'y bousculent !
¶ Haydn – Quatuor Op.76 n°5 –
Engegård SQ (2L)
¶ Grieg – Quatuor –
Engegård SQ (2L)
¶ Schumann – Quatuor n°1 –
Engegård SQ (2L)
¶ Schumann – Quatuor n°2 –
Engegård SQ (2L)
¶ Schumann – Quatuor n°3 –
Engegård SQ (2L)
Grande, grande référence !
--
¶ Weingartner – Septuor pour
piano et cordes – Ensemble Acht, Triendl (CPO) 
¶ Weingartner – Octuor pour
piano, vents et cordes – Ensemble Acht, Triendl (CPO)
Très agréable, sans qu'il y a là d'exceptionnellement marquant.
Autant j'ai adoré le pastoralisme trop classique pour ne pas être un
peu décadent (sorte de Mozart romantique qui sait secrètement que
Schreker existe) de la Première Symphonie, et beaucoup goûté la
sobriété des guatuors, autant je n'ai pas complètement senti la
nécessité de l'exhaustivité des publications (j'ai écouté les six
symphonies parues, et elles se ressemblent vraiment beaucoup, sans
apporter de couleurs nouvelles).
Il en va un peu de même avec ces pièces de chambre, surtout le
Septuor : beau mouvement lent, belle Danza funebre (pas
du tout solenelle ni terrible ni funèbre) finale, mais mobiliser un
septuor pour tenir le propos d'un trio du milieu du XIXe siècle,
pourquoi ? L'Octuor va chercher des alliages de couleurs un peu plus
originaux grâce aux vents (grosse place de la clarinette et du cor) ;
on a un peu l'impression d'entendre du post-Czerny, mais comme pour la
Première Symphonie, l'œuvre conserve sa verve et son charme propres.
À bientôt pour de nouvelles aventures – tout aussi exotiques
,
mais je l'espère plus ordonnées et consistantes !