[Sélection lutins] – Les plus belles œuvres pour piano solo – mise à jour n°2
Par DavidLeMarrec, dimanche 30 décembre 2018 à :: Goblin Awards, Sélection Lutins & Putti d'incarnat :: #3064 :: rss

Ann Southam au piano.
Une petite mise à jour de la proposition de liste de 2012, pas mise à jour depuis 2013. Vous retrouverez l'ensemble des œuvres ici.
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Mise à jour du 29 décembre 2018 : ajout de Dupont, Magnard, Ropartz, Mariotte, Wolpe, Protopopov, Zaderatski, Kabalevski, Messiaen, Southam ; nouvelles pièces de Brahms, Koechlin, Mossolov ; arrangements de Wagner.
Les Français entrants disposent d'un sens extraordinaire des atmosphères.
● Magnard, pas le plus profond, propose une promenade parmi quelques-uns des plus beaux lieux de balades franciliens (Saint-Cloud, Saint-Germain, Trianon, Rambouillet…), dans une belle écriture typique de son temps.
● Chez Koechlin, j'ai ajouté le très séduisant Nocturne Op.33, mais aussi des cycles pianistiques moins connus que les Heures Persanes : la paix de L'Ancienne Maison de campagne, et les Paysages et Marines, mieux connus dans leur version de chambre, mais qui mettent ici à nu tous les raffinements de leur écriture rythmique et harmonique.
● Le Prélude Dominical de Ropartz est quant à lui une petite merveille, en réalité une suite et non un prélude, dont les harmonies étranges et d'une lumière intense évoquent fortement Koechlin.
● Enfin les cycles de Mariotte constituent également une réelle surprise par leur hardiesse, en particulier les Impressions urbaines, figuralismes de bruits mécaniques transfigurés par la poésie de son univers pianistique – comment ne pas songer au Berlin de Meisel ?
Chez les Russes, il faut bien sûr souligner tout l'intérêt des écritures disjonctives, des strates empilées avec furie chez Protopopov et Mossolov ; c'est un peu moins le cas pour Zaderatski, un peu plus lyrique sans doute (toutes proportions gardées), et presque aussi passionnant. Kabalevski est d'une autre génération, le retour à un calme romantisme presque néoclassique, et pourtant ses pièces, commen souvent (ses symphonies !) ont quelque chose d'immédiatement prégnant, qui dépasse l'apparente simplicité de ses moyens.
Ann Southam est une comprositrice minimaliste. Ses Rivières occupent plusieurs récueils (des « Livres »), toujours sur le même principe des boucles tournoyantes, et pas toujours inspirées ; mais j'aime particulièrement cette Huitième Rivière du Troisième Livre, à la fois très vraie figurativement (des entrelacs de confluent, des enthousiasmes de gave !) et très persuasive musicalement.
J'ai aussi référencé l'une des pièces les plus marquantes de l'étonnant Wolpe (qui naviguait quelque part entre le cabaret d'avant-garde et les langages décadents des compositeurs d'opéra de son temps…), les Messiaen (tout le monde inclut les Regards, mais je fais partie de la petite minorité qui trouve le même charme suspendu et éclatant aux Catalogues d'oiseaux – qu'il ne faut pas forcément écouter en blocs, mais qui recèlent tant de beautés dans les consonances paradoxales des modes extra-tonals employés par Messiaen !), les arrangements de Wagner en indiquant les arrangeurs (en l'occurrence, ce peut changer pas mal de choses, car il faut faire des choix !).
Pour prolonger, vous pouvez aussi vous reporter à cette présentation (incomplète) de grands cycles du piano français, assez absents des concerts et rares au disque, considération la domination germanique assez absolue sur ce répertoire, hors Debussy et Ravel. Et pourtant, il y a là de quoi parler à une tout autre sensibilité, de même qu'avec les Soviétiques…
Et pour davantage de sélections et suggestions d'écoute, un chapitre entier y est consacré sur CSS. Bons voyages !
Commentaires
1. Le lundi 31 décembre 2018 à , par Diablotin :: site
2. Le lundi 31 décembre 2018 à , par DavidLeMarrec
3. Le mardi 8 janvier 2019 à , par Olivier
4. Le mercredi 9 janvier 2019 à , par DavidLeMarrec
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