Carnets sur sol

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Le défi 2020 des nouveautés – épisode 10 : Elgar en guerre, Duisburg, Leipzig, Francœur Jr, Jordan Jr, J. Williams…


Bilan du cœur d'été. Peu de grandes productions dévoilées en ces dates, évidemment, mais toujours un rythme de publication soutenu. J'ai pour ma part écouté davantage de parutions antérieures ce mois-ci – et sensiblement moins en valeur absolue, écoutant plutôt les oiseaux chanteurs dans le cadre de la saison des promenades.
Pour autant, vous trouverez ici quelques nouveautés dignes d'intérêt

Du vert au violet, mes recommandations.

♦ Vert : réussi !
♦ Bleu : jalon considérable.
♦ Violet : écoute capitale.
♦ Gris : pas convaincu.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons disques.)

Un peu moins saisi par des parutions majeures que le mois dernier, mais tout de même, une Armide de LULLY réorchestrée en 1778 par le neveu de Francœur assez jubilatoire (avec Véronique Gens !), une belle Symphonie n°5 de Christopher Rouse (en hommage à Beethoven), le quadruple album suspendu (très varié en époques, homogène en caractère) des excellentes Voces8, de jolies opérettes rares d'Offenbach remarquablement servies, la Prison d'Ethel Smyth… Côté interprétations, un splendide Siegfried de Duisbourg, une superbe album J. Williams viennois d'intérêt inattendu, une belle et fine intégrale Brahms de Philippe Jordan, la fin de celle de Dausgaard (volume moins marquant que celui de la Première Symphonie)… et une nouvelle réédition des Sonates de Beethoven par l'inapprochable Backhaus !

Hors nouveautés, immersion dans les pièces de guerre avec récitant d'Elgar, les symphonies (superbes) de Harris, les versions discographiques de la Quatrième de Brahms, de Credeasi misera, de Drouot, de l'hilarant (tout en vert et très ouvertement allusif) Roi Pausole d'Honegger, une exploration de l'étonnant legs du Leipziger Streichquartett, très vaste, divers, et toujours cette lumière irradiante !

Dans tous ces genres dépareillés, vous devriez trouver quelques satisfactions pour vous aussi, je l'espère – quitte à puiser dans les aplats de Borisova-Ollas ou dans l'actualité désabusée d'Avenue Beat




commentaires nouveautés : œuvres commentaires nouveautés : versions


LULLY & Louis-Joseph Francœur – Armide (version réorchestrée de 1778)
→ Après l'Armide récrite par Gluck sur le poème de Quinault (1777), Louis-Joseph Francœur (neveu du compositeur & ancien directeur de l'Académie Royale, François Francœur) propose en 1778 une version de l'Armide réelle de LULLY, avec des lignes mélodiques quasiment inchangées (à quelques finals enrichis et interpolations d'aigus près), mais une pensée orchestrale totalement transmutée, avec forme trémolos et accents hiératiques postgluckistes. La métamorphose est totale, dans le respect pourtant assez scrupuleux des lignes d'origine ! Une très belle réussite, dirigée avec beaucoup d'urgence par Hervé Niquet… L'occasion aussi d'entendre l'Armide de Véronique Gens !
Une notule complète avait été publiée à l'occasion du concert correspondant.
J. Williams – « John Williams in Vienna » – Wiener Philharmoniker, J. Williams (DGG)
→ Très belle sélection de thèmes lyriques, pas seulement les plus tubesques (thème de Marion de l'Arche perdue, thème d'amour de Star Wars, thème seconde de Star Wars VIII…), dans des versions parfois raisonnablement développées, et joués avec un entrain étonnant par les satanés Viennois.
Très convaincu par ce millième disque Williams.
Borisova-Ollas – Angelus & autres œuvres orchestrales – Stockholm RPO, Brabbins (BIS)
→ Par la compositrice d'un remarquable opéra Dracula récent, puisant à la tradition tonale modulante post-straussienne, ici un Angelus plus étale, jouant des tintinnabulements et autres effets ornithologiques, très réjouissant dans la veine Alpensinfonisante.
Brahms – Symphonie 4 – Chambre de Suède, Dausgaard (BIS)
→ Très vif, spectre volontairement discontinu, fonctionne bien, avec un certain mordant / impact, tandis que les timbres sont assez peu typés pour cette fois.
Smyth – The Prison (Chandos)
→ Quelques belles trouvailles (citations de marches militaires se mêlant aux voix), pas une veine mélodique incroyable, mais de l'atmosphère, indéniablement, et bien interprétée. Une belle réussite.
Wagner, Götterdämmerug Duisburg, Kober–
→ Moins bien capté, moins superlatif orchestralement et prenant vocalement / dramatiquement. que les précédents volets (extraordinaires) Je crois aussi que l'œuvre persiste à moins me convaincre, l'usage des motifs s'étant sophistiqué d'une façon qui interdit largement les effets de transformation et d'écho (et le livret étant ce qu'il est – vraiment pas bon).
Offenbach: Pomme d'api & Trafalgar (Sur un volcan)
Magali Léger, Laconi, Barrard ; Kölner Akademie, Wilens (CPO)
→ Charmantes opérettes en un acte et à à trois personnages, avec des airs assez loufoques (liste des tâches ménagères, éloge spontané du beau-père…). Avec des chanteurs savoureux et un orchestre fin.
Verdi, Sibelius – Quatuors – Vertavo SQ
→ Très habité, belle poésie, vibratos délicats, mais pas de rupture épistémologique et de lecture fiévreuse comme pour leurs Nielsen ou Schumann.
K. Järvi – Nordic Escapes – Young Baltica, LSO… K. Järvi (Modern Recordings)
→ Planant gentillet assez répétitif, avec des bouts de Tristan, de Nielsen…
Beethoven – Die Ruinen von Athen – Cappella Aquileia, Bosch (CPO)
→ Avec récitante, qui donne enfin la matière littéraire de la chose.
→ Exécution extrêmement vive, qui manque peut-être de l'épaisseur et de la solennité étranges qui font le charme de cette pièce, à mon gré.
Whitacre, Dove, Stopford, Monteverdi, Bach – After Silence 2 : Devotion– Voces8 (Decca, mars 2020)
→ Très beau, mais très homogène dans l'exécution, écouter plusieurs albums à la suite, comme dans ce grand recueil de quatre albums successifs enregistrés en neuf:mois, est un peu lassant, malgré la très haute qualité !
Brahms – Symphonies – Wiener Symphoniker, Ph. Jordan
→ La plupart du temps, pas du tout la nervosité nette de ses Beethoven, mais une rondeur, une dpuceur qui peuvent paraître un peu molles au disque (je suis persuadé que c'était très bien en salle), et puis, en d'autres endroits, au contraire une lecture « pointe de diamant », un Brahms, léger, vif, mordant… La chaconne de la 4 est particulièrement révélatrice de cette dualité, toute de tendresse un peu bonhomme, puis éclatant en fières incantations, déversant sa virtuosité et son ardeur de façon tout à fait inattendue !
On peut admirer la progression (je fus cueilli !) ou regretter que tout ne doit pas au même degré de tension, selon l'humeur (ou votre camp).
→ J'aime beaucoup le traitement des mouvements lents, soulignants détachés et accents, qui évite la mélasse immobile (mais je suppose que d'autres trouveront cela trop interventionniste).
Gibbons, Byrd, Parry, Harris, Pärt – After Silence 1 : Remembrance – Voces8 (Decca, novembre 2019)
→ Suspendu et limpide, très intensément exprimé comme d'habitude, dans une très belle sélection.
Wagner, Siegfried – Duisburger PO, Kober
→ Toujours un superbe orchestre très bien capté, ça ne change pas avec Duisburg. Très belle distribution aussi : Rutherford, un des meilleurs Wotan qu'on ait jamais eus, timbre élégant et mordant, diction claire, autorité sans lourdeur vocale ; Linda Watson qui vibre un peu mais qui dispose d'une maturité expressive remarquable ; Siegfried très décent, qui mixe un peu et ne braille pas trop.
→ Peut-être pas le degré de réussite de la Walkyrie, mais un superbe volet, pour ce qui se dessine comme un des meilleurs Ring du marché !
Rouse – Symphonie n°5, Supplica, Concerto pour orchestre – Nashville SO, Giancarlo Guerrero (int-1) (Naxos)
→ Librement inspiré de fragments de celle de Beethoven, Rouse manifeste toujours le même sens motorique, qui tient en haleine, avec en sus des suspensions diaphanes qui évoquent Herrmann…





commentaires nouveautés : rééditions

Beethoven – Sonates – Backhaus
→ Pas vérifié si c'était I ou II, mais on ne fait pas vraiment plus structuré, sûr et hardi. Incontournable si on ne connaît pas, parmi les plus grandes lectures de ces pages.




autres nouvelles écoutes : œuvres autres nouvelles écoutes : versions


Berceuses Corses XVIe-XIXe harmonisées par François Saint-Yves ; Ensemble Sequenza 9.3, Simonpietri (Souncloud)
→ Belles nappes riches pour accompagner les monodies, voix un peu trémulantes.
Brahms – Symphonie n°1, Liebeslieder, Danses hongroises – Chambre de Suède, Dausgaard (BIS)
→ Très vigoureuse lecture, vive et ferme, mais le prix du disque réside dans les Liebeslieder et Danses en version orchestrales, absolument furieux et possédés, d'une insolence assez vertigineuse.
Borisova-Ollas – Symphonie n°1 – Norrköping SO Chabrier – Briséis – (Hyperion)
Offenbach – L'Île de Tulipatan – Peyron (Malibran)
Offenbach – La jolie parfumeuse – (Malibran)
→ Charmant, et remarquablement interprété.
Chabrier – Gwendoline – Didier Henry, Penin
ELGAR, E.: Arthur / The Spirit of England / With proud thanksgiving / Carillon (J. Howarth, LSO, Philharmonia, St Paul's ; J. Wilson)
→ Très agréable Arthur, à défaut d'être typé, musique de scène aux aspects chambristes inhabituels pour Elgar.
Bizet – Les pecheurs de perles (en russe) – Kazantseva, Lemeshev, Zahkarov, All-Union RChbO, Onissim (Aquarius rééd. 2016)
→ Ces voix !


INGHELBRECHT, D.-E.: Requiem / Vézelay (Corazza, Demigny, Eda-Pierre, Kruysen, ORTF, Fournet) (éd. André Charlin 1966)
→ Requiem très sage et gentil, s'inspirant du plain-chant, antiphonies entre solistes et chœur, en aplats méditatifs façon Messe de Villerville. Les beaux éclats du Dies iræ (très fluide, mais tout de même animé) sont lissés par la prise dea son un peu ancienne. Entendre un baryton qui mixe (Kruysen), ça change l'expérience des gros bras uniformes qui forcent.
→ Vézelay (uniquement instrumental) ne m'a pas passionné : amusante citation de la Carmagnole pour illustrer le mouvement sur les Croisades (!), mais rien de très saillant.
Credeasi misera :
¶ Gencer, G. Raimondi, Quadri (Bongiovanni, coupé)
¶ Fillipeschi
¶ Pagliughi, Kraus, Previtali (Cetra)
¶ Sutherland, Pavarotti, Bonynge (Decca)
¶ Caballé, Kraus, Muti (EMI)
¶ Callas, Di Stefano, Serafin (EMI)

Air d'entrée de Riccardo :
¶ Savarese, Rossi (1959 chez MYTO)
Suoni la tromba en russe :
¶ Zakharov, Abramov ; All-Union RChbO, Stolyarov
JACQUET DE LA GUERRE: Cantates bibliques / Pièces Instrumentales – Poulenard, Boulin, Verschaeve, G. Robert, Guillard, B. Charbonnier, Giardelli (Arion 1986)
→ Interprétation sobre et élégante d'une vaste part du corpus d'ECJdLG, des cantates toutes inspirées (dont quelques beaux exemplaires à deux voix).
Barbara – Drouot – Rikard Wolff (en suédois)
→ Perd de son pathétique.

Barbara – Drouot – Bruel
→ Accompagnement électronique + accordéon peu tonique.

Barbara – Drouot – Barbara
→ Finesse du trait, pudeur des accents.

Barbara – Drouot – Depardieu
→ Ne peut chanter, mais parvient à timbrer à l'ancienne dans le grave en parlant, dépaysant et sympathique.
Aboulker, L'homme qui titubait dans la guerre – Chœur Capriccio, Gardiens de la Paix, Jérôme Hilaire (Hortus)
→ Simplicité ineffable de l'art d'Aboulker. Un petit bijou interprété au meilleur niveau, comme beaucoup de volumes de la collection Grande guerre chez Hortus.
ELGAR : Polonia / Pomp and Circumstance Marches Nos. 1-5 (Hallé Orchestra, M. Elder)
→ Belle version, bien captée et aérée.
Panufnik : Polonia Suite, Polish RSO, Borowicz (CPO 2010)
→ Airs folkloriques entraînants traités de façon très fête-de-village, assez réussi, surtout avec les petites modulations de relance. Mouvement lent planant, final pétaradant et répétitif lui aussi. Équivalent polonais des Pins de Rome ?
Messiaen, L'Ascension – Litaize (Charlin rééd. 2009)
→ Version historique captée confortable à saint-François-Xavier, mais pas le plus de saillances, de masses et de couleurs, clairement.
Paul Mealor, Gieilo, Lauridsen, Tallis, J.Williams, Whitacre : Eventide – Voces8 (Decca 2014)
→ Planant adorable, dans des teintes translucides à l'anglaise par ces anciens chanteurs du Chœur de Westminster.
Mendelssohn – Quintettes à deux altos – Leipziger SQ (MDG)
→ Belles versions (en particulier du n°1), sobres et clairement captées. On reste loin cependant de l'élan fabuleux (avec une aération spectrale similaire) du Felix Mendelssohn SQ, chez BIS.
Elgar : Polonia, Carillon, Une voix dans le désert et autres mélodrames de guerre – Callow, Gritton, BBC Concert O, John Wilson (Somm)
→ Les mélodrames patriotiques sont savoureux ; le reste est davantage du Elgar très cordé et lyrique, plus traditionnel et prévisible. Belle interprétation tendue et élancée, comme toujours, de John Wilson, avec ce qui est pourtant l'orchestre le moins prestigieux de la BBC (celui prévu pour les soirées grand public ou même le cross-over).
Strauss – Quatuor, Métamorphoses – Leipziger SQ (MDG)
→ Le Quatuor est toujours une œuvre de jeunesse très simple, guère profonde, mais servie dans une belle lumière. Métamorphoses remarquablement lisibles et animées.
Elgar : Polonia – BBC Northern Symphony Orchestra, Sir Andrzej Panufnik (Maestoso 2020)
→ Je découvre Polonia (par erreur, puisque ce poème symphonique a été dirigé par… Panufnik), et je suis frappé par la foudre.
→ De gigantesques fugatos et marches harmoniques, dans un genre inhabituellement hardi pour Elgar, fondés sur des thèmes polonais (airs patriotiques, mais aussi Chopin et Paderewski) et construit sur des transitions tétanisantes (la clarinette qui cite Chopin, se disloque doucement tandis que la marche varsovienne reprend, grand effet !). L'orchestration reste très cordée et doublurée, typiquement elgarienne, mais le discours est impressionnant, très articulé et entraînant.
→ Le tout, sur le modèle du Carillon qu'il avait écrit pour la Belgique, est dédié à Paderewski (alors installé en Amérique), et servit à financer le Fonds de Soutien aux Victimes de Pologne.
→ Interprétation extraordinairement tranchante et saillante par un orchestre britannique en théorie secondaire, qui assure ici un rang majeur.
Beethoven – arrangements pour quatuor de la Hammerklavier, des ouvertures de Leonore (quintette) et Fidelio – Leipziger SQ
→ Quelle flamme… Fidelio est particulièrement bien servi, et la Hammerklavier loin de s'effondrer ainsi !
Unsuk Chin : concerto pour piano (Chung) (DGG) Honegger – Le roi Pausole – Barbaux, Sénéchal, Bacquier, Yarkar… Atelier Philharmonique Suisse, Venzago (Musiques Suisses)
→ La fine fleur du chant français pour déclamer au plus juste les dialogues et chanter les lignes vocales à pointre de diamant !
Les irrésistibles dialogues rimés (totalement grivois) et la musique légère mais légèrement épicée s'en trouvent magnifiés !

(bissé)
Agathe Backer Grøndahl : Piano Music ; Geir Henning Braaten Honegger – Le roi Pausole – Spanjaard (Brilliant)
→ Il manque les dialogues si savoureux (et la compréhension de l'intrigue). Rédhibitoire.
Zara Levina - Piano Sonata (1925) - Eugene Soloviev

Zara Levina – Concerto pour piano n°1 – Lettberg, RSO Berlin, Matiakh (radio)
Ibert – cycle Don Quichotte – Henk Neven
Ibert – cycle Don Quichotte (la mort) – Chaliapine
Ibert – cycle Don Quichotte (la mort) – Duhamel
Ibert – cycle Don Quichotte – Bastin
Jolas : Quatuor VI 'avec clarinette', Ensemble Accroche Note« 

Szymanowska: Piano Works par Anna Ciborowska (DUX)
→ Splendide interprétation pleine de fermeté et de nerf, magnifiant des affects forts pour une musique qui pourrait être pensée comme « de salon ».

Afanasiev, Rimski, Rachma, Borodine – Quatuor « Volga », pièces pour quatuor, Quatuor n°2 – Leipziger SQ (MDG)
→ Le quatuor d'Afanasiev est fondé sur des thèmes russes et / ou ukrainiens célèbres, de façon très persuasive. Il ne triomphe pas dans la rigueur germanique du développement, mais travaille ses thèmes sans se contenter de superposition rhapsodique, réellement intéressant !
→ Très clair, net et lumineux, mais réussissent vraiment l'ambiance (façon Franz Schubert SQ pour Tchaïkovski, mais en plus folklorisant, vivant, frémissant, le décalage stylistique s'entend dans les timbres, absolument pas le style, irréprochable et généreux).

Andrzej Panufnik – Sinfonia Sacra – Concertgebouworkest, Panufnik
→ Pétaradant, pas très original, tonalité un peu triste.

Giya Kancheli - Symphonie No. 5 – Tbilissi SO, Djansug Kakhidze (CUGATE)
→ Mêmes recettes que précédemment. L'usage du solo de clavecin est amusant, sinon on retrouve la tension et les interruptions de la Troisième, en un peu moins réussi.

Giya Kancheli - Symphonie No. 4 – Tbilissi SO, Djansug Kakhidze (CUGATE)
→ Assez pénible, tension sans but aux timbres plutôt désagréables. Long et guère raffiné.

Giya Kancheli - Symphonie No. 3 – Tbilissi SO, Djansug Kakhidze (CUGATE)
→ Symphonie n°3 entre aplats et contrastes brutaux, assez saisissante et impressionnante (orchestration très performante) à défaut de réel discours.

Roy Harris: Symphonies Nos. 2 & 3 – Auckland PO, Letonja (Naxos)
→ La 2 sorte de cantate avec soprano plutôt réussie, la 3 d'un syncrétisme déhanché et vibrillonnant assez jubilatoire !

(la 3 bissée)






réécoutes œuvres (dans mêmes versions) réécoutes versions


Avenue Beat - Lowkey Fall 2020 Brahms – Chaconne de la 4
¶ Wiener Sphkr, Ph. Jordan
¶ NDR, Wand
¶ Berliner SO, K. Sanderling
¶ Winterthur, Zehetmair
¶ Berlin, Rattle
¶ Chicago, Solti
¶ Tapiola, Venzago (première écoute !)
¶ Helsingborg, Manze
LULLY – La Grotte de Versailles – Hassler, Reyne (Accord) d'Indy – Fervaal – Schønwandt (radio)

d'Indy – Fervaal – Berne (radio)
Chausson – Le Roi Arthus – Armin Jordan Cherubini, Requiem en rém, Markevitch (DGG)
Holmès – poèmes symphoniques – Rhénanie-Palatinat PO, Samuel Friedmann (Naxos Patrimoine)
→ Wagnérien en diable, mais très réussi.
Cherubini, Requiem en utm, Spering (Opus 111)

Cherubini, Requiem en utm, Grünert (Rondeau)
Wagner – Ouvertures Polonia, Centenaire Américain, Rule Britannia, Kaisersmarch – Hong-Kong PO (Macro Polo)
→ Grosse fanfare sans grand intérêt.
Dinorah, final du II : Judd, puis Opdebeeck
Czerny – Variations sur la Molinara de Paisiello – Consortium Classicum (MDG)
→ Particulièrement roboratif (et puis l'alliage clarinette-cor-violoncelle !).
Beethoven – Quatuors 3, 6 – Leipziger SQ (MDG)
Czerny – Nonette – Consortium Classicum (MDG)
→ L'œuvre (et l'interprétation) demeure toujours ce miracle de grâce. Quand Czerny réussit, il ne le fait pas à moitié (cf. Symphonie n°1 par rapport aux autres…).
→ Gold MDG se trouve enfin en flux ! Beau catalogue, toujours excellent interprété (van Oosten, Leipziger SQ…) et enregistré !
Beethoven – Quatuors 4, 1 – Leipziger SQ (MDG)
→ Intégrale d'une lumière irradiante, d'une maîtrise technique absolue, capté dans une clarté parfaite des plans. Tout en haut de ce qui se fait de mieux, et étonnamment toujours dans cette sorte de sourir aux lèvres.
Bissé le 4 (pris très vif, cela fonctionne étrangement bien).
Nowowiejski : Symphonies n°2 & 3, Poznan PO, Borowicz
→ Déception à la réécoute : grandes masses brillantes mais tristes pour la 2, plus tournée vers la fanfare ou un antique folklore rêvé, pour la 3. Pas extraordinairement subtil, malgré la variété des alliages et l'incontestable respiration du spectre sonore.





liste nouveautés : œuvres liste nouveautés : versions
écoutes à (re)faire




schmitt mélodies

MONTÉCLAIR, M.P. de: Beloved and Betrayed - Miniature dramas for Flute and Voice (C.H. Shaw, Breithaupt, Les Ordinaires)

schmitt symphonies paavo järvi frankfurt rso
jarry grand jeu versailles
barber sonata kenny
copland sonata

trauermusik haydn

voces8 marcello
bononcini : pathodia sacra e profana ; auvity

elgar RVW vln pia, chandos (jen pike)

moscheles, complete piano sonatas

siglo de oro music paolo cherici

marteau quatuors cpo

gassmann airs cpo

turkish piano trios

wolf-ferrari : die vier grosslane

music for a viennese salon dittersdorf
tchaïkovski souvenir de florence kavakos (verbier)

beethoven songs bostridge pappano (warner)

williams in vienna

osorio french album

polonia panufnik
Silvestrov symph 7
pals orchestral works
zajc zrinski
kunc Lhotka, quatuors
picchi canzoni
devienne trios par le petit trianon
musik zur tragödie sophocles
piano works israeli composers
marteau string quartets
sperger orchestral
kozeluh trios
oscar straus piano concerto triendel
kapustin & schnittke runge capriccio
rachma vcl sonata harrell (verbier)
respighi triptyique romain, john wilson (Chandos)
chosta trio 1 jansen (verbier)
franck quintette hamelin (verbier)
haendel concerti grossi ASMF iona brown (Hänssler)

nowowiejski org

comala

tout gold MDG : leipziger (gade, sibelius, schoeck), consortium…

tout Hortus Gde guerre
telemann magnificat CPO

camillo togni complete piano 5

tzvi avni piano works

léo weiner divertimento 1 & 2
elgar barenboim (Decca)
opéras CPO : pfitzner, fibich, weingartner, feuersnot…

delius mass of life

DUX bacewicz vln-pia

saygun



moeran songs

Emile Jaques-Dalcroze: La Veillée
par Le Chant Sacré Genève, Orchestre de Chambre de Geneve, Romain Mayor

abraham, hollaender



johann nepomuk david : chaconne

friedrich kiel missa solemnis

Killmayer

FRID: Das Tagebuch der Anne Frank (The Diary of Anne Frank)

lieder orch : diepenbrock, braunfels, pfitzner, hausegger



The Aspern Papers, de Michael Hurd.

reznicek schlemihl

concours Moniuszko

robert still symphs 3-4 lyrita



impros bartók

Cozzolani: Vespro
par I Gemelli, Emiliano Gonzalez Toro

Johann Nepomuk David: Symphonies n°1 en la mineur, op. 18 et n°6, op. 46:

Aho symph 12





Vivez contents, c'est moi qui vous en presse.


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Commentaires

1. Le dimanche 23 août 2020 à , par DavidLeMarrec

Mes excuses d'avance si je ne puis répondre à vos aimables messages – qui seront avec joie reçus, lus, publiés et vite-répondus – avant les premiers jours de septembre, glissant désormais à destination de mes premières expériences d'escapades dans la lande patronymique.

La présence de quelques vilains trolls veules, cauteleux et laids me défend de laisser les commentaire en accès libre, mais croyez bien que chaque contribution sera chérie et traitée comme il se doit dans les quelques jours qui nous séparent de cette bienheureuse échéance !

En avant pour une nouvelle saison, forcément bizarre – et donc exaltante !
(du moins pour ceux qui survivront aux miasmes et/ou à l'absence de concerts)

2. Le mercredi 26 août 2020 à , par Benedictus

Bonne rentrée!
Juste quelques questions en vrac:
1. Tu n'avais jamais écouté la 3ᵉ Symphonie de Roy Harris? Bernstein l'a pourtant enregistrée deux fois avec New York (un enregistrement CBS/Sony, un autre DG.) J'aime beaucoup, très américain, dans un genre hymnique et énergique.
2. D'après ce que tu en dis, j'imagine que l'Armide rewritée a plus de chances de me plaire que le Persée, non?
3. C'est vraiment si bien que ça, la musique symphonique d'Augusta Holmès? J'avais écouté des mélodies (il y a longtemps), ça ne m'avait pas du tout marqué.

3. Le dimanche 30 août 2020 à , par Diablotin :: site

Hello David !

Je ne suis pas un affreux nain cauteleux, mais juste un diablotin taquin ;-) !
Concernant Backhaus-Beethoven, je partage assez ton avis, c'est très bien -pas ce que je préfère, mais pas loin...-. La dernière réédition, dans le gros coffret "intégral" Backhaus / decca, propose en fait les deux versions : la première n'est pas très bien enregistrée, la seconde beaucoup mieux, si cela peut t'aider... Les interprétations sont très similaires en revanche.
Concernant les transcriptions de la Hammerklavier, je partage : cette sonate est si bien et rigoureusement construite qu'elle supporte même une écoute réorchestrée par Weingartner -ça se trouve sur le Tube- et qu'on a le droit de l'apprécier à petite dose ;-) !
Etonné, pour finir, de ton appréciation nouvelle de l'edwardien Edward Elgar, dont, à part me semble-t-il le concerto pour violoncelle, tu ne semblais pas si friand auparavant -et dans des oeuvres qui ne sont pas ses plus connues de surcroît, parce que Carillon... !

4. Le lundi 31 août 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Messieurs !

@ Benedictus :
1) J'ai probablement dû écouter la 3 de Harris auparavant, dans la mesure où elle est souvent mise en avant, et en effet multi-rééditée dans ses versions de Bernstein. Mais je n'en avais aucun souvenir, donc je l'ai classé dans mes « nouvelles » écoutes. J'aime beaucoup aussi, comme tu peux voir, simplement élancée et marquée par le folklore / les hymnes, avec ce qu'il faut de richesse dans l'absence de traitement (qui aurait pu être uniquement mélodique et / ou rhapsodique) des thématiques.
2) Oui ! Cette Armide revisitée permet à la fois d'entendre l'Armide de Gens (avec les vraies notes, les chanteurs chantent essentiellement la même chose) et de vivre un drame assez trépidant, où domine l'urgence (plutôt que le climat ou la poésie). C'est LULLY revu après Iphigénie en Tauride et les Danaïdes, ça mérite le détour.
3) Entendu en concert un oratorio épatant (Lutèce), grand oratorio postwagnérien qui « célèbre » la défaite de 1870 et la renaissance qu'elle occasionnera (peut-être). En symphonique pur, c'est un brin moins intéressant, on peut penser à Chausson ou Tournemire (n°6), un peu plus univoque peut-être, mais la qualité des climats (et l'intérêt d'entendre un français, une compositrice de surcroît, produire ce type d'atmosphères) vaut de s'y arrêter. Je ne promets pas le bouleversement, mais il y a clairement matière à se donner la peine de découvrir.

@ Diablotin :
Je n'ai pas réécouté Backhaus à l'occasion de cette parution, tout simplement (et je n'ai pas vérifié la documentation pour déterminer la version). J'ai surtout écouté la seconde intégrale (en effet mieux captée, et similaire dans les choix), assez inattaquable – on dispose à présent de beaucoup de versions plus récentes, mieux captées, potentiellement plus proches de notre sensibilité, et d'un niveau équivalent, mais il y a ne serait-ce que dix ou vingt ans, on n'avait pas tant de prétendants à ce niveau de vision et de réalisation ! Merci pour la précision !
Le quatuor fonctionne en tout cas très bien pour la Hammerklavier, aussi parce que la transcription (et l'exécution) me semble de qualité. J'irai donc écouter ce qu'en fait Weingartner – que j'aime déjà beaucoup comme compositeur, merci !
Quant à Elgar… En réalité, mon appréciation a toujours été un peu similaire : j'aime beaucoup certaines œuvres, pas toutes, et jouées dans des conditions favorables. Les symphonies (dont la « Troisième ») bien jouées (Oramo / Stockholm, Norrington / Paris !) avec couleurs et légèreté, In the South, les oratorios peuvent me ravir. Mais selon l'humeur, on peut trouver ces grosses doublures opaques et ces mélodies un peu univoques assez peu nourrissantes – il y a en réalité de belles subtilités (pas partout, la musique de chambre n'est vraiment pas fabuleuse), mais il faut vraiment que les interprètes les extirpent du bourbier. J'ai donc une relation assez ambivalente avec lui…

5. Le mardi 1 septembre 2020 à , par Benedictus

Merci pour les réponses. Je vais donc essayer cette Armide, et peut-être l'orchestre d'Augusta Holmès (j'avais craint de la musique alimentaire mon cher Watson.)

Sinon, j'imagine que Borisova-Ollas comme les disques de Voces8 chez Decca, ce n'est pas du tout pour moi?

6. Le mercredi 2 septembre 2020 à , par DavidLeMarrec

Borisova-Ollas qui m'avait ébloui dans Dracula (on sentait l'héritage décadent-viennois en perfusion !) est vraiment répétitive ici, évite. Pareil pour Voces8, qui a fait des choses incroyables (essaie leurs Motets de Bach chez Signum, si ce n'est fait), mais ces quatre disques (enfin, je n'ai écouté que les deux premiers) sont tous dans le genre planant-translucide-anglais que tu abhorres – pour toi qui trouves déjà Stile Antico gentil, ça va vraiment faire mal !

Holmès, ça peut t'intéresser, oui. C'est à ranger dans la case Symphonie de Chausson ou Andromède de Lekeu.

7. Le lundi 7 septembre 2020 à , par Mefistofele

Re-bonsoir, cher David,

Comme je l’écrivais tantôt, inspiré peut-être, bavard sûrement, et pas parti trop loin…

Borisova-Ollas, j’ai trouvé cela assez terne et plat. J’aimerais vraiment tenter son Dracula, mais ce n’est disponible nulle part ? Surprenant que le thème ait si peu inspiré de musique (je mets de côté le tétanisant opéra de Marschner), les vampires ont moins la côte que les zombies, mais quand même…

J’ai tenté Elgar, et effectivement, Arthur est adorable et Polonia tout à fait inattendu. Maintenant, à part Enigma, c’est quand même de la musique que je trouve pompante en toute circonstance… Avec une exception, son quintette pour piano. Tu écris que sa musique de chambre est spécialement peu enthousiasmante… qui est je crois l’avis général, mais je trouve ce quintette si bizarre et étrangement agencé… Et sa mélodie initiale… La version orchestrée devrait intéresser les férus de tératologie (j’ai évidemment adoré).

Je vois dans ta listes les Don Quichotte d’Ibert. Quel régal. La chanson de Sancho et ses saucisses, également ? Et Les aventures du Roi Pausole, j’en suis fou. La version Venzago, outre les dialogues irrésistibles (et Sénéchal en Taxis !!!) est aussi tellement mieux chantée. Pour savourer ce bijou d’humour et de musique, il n’y a aucune hésitation à avoir pour les interprètes.

La musique symphonique de Nowowiejski ne t’a pas convaincu à la réécoute ? J’avais retenté la No. 3 a nouveau et j’en suis toujours aussi friand. Je suis décidément bien simplet. Une nouveauté dont tu pourrais te passer (quoique…) sont les mélodies de Schmittt. Très belle musique, diction assez éprouvante. Quel dommage, vraiment ! Autre déception, le concerto d’Oscar Strauss, malgré la présence de Triendl, ne m’a pas paru plus qu’une curiosité.

LA nouveauté à ne pas manquer, c’est Le Timbre d’Argent de Saint-Saëns, mais j’ai plus que l’impression que nous partageons pas mal d’enthousiasme à son endroit. Quel opéra EXTRAORDINAIRE !

Malheureusement, peu de nouveautés dont je pourrais autrement faire l’article, ayant écouté à haute dose musique de chambre et musique britannique, en croisant parfois ces thèmes (plus des compositrices inconnues de mes services, nous saurons à qui nous plaindre !). Plein de découvertes épatantes, mais pas adaptées à cette chronique ?

J’arrête ici ma loghorrée, espérant ne pas avoir horrifié le taulier par mes débordements aussi intempestifs que présomptueux ?

Au plaisir,

8. Le samedi 12 septembre 2020 à , par Mefistofele

Bonsoir David,

Comme si gentiment invité sur un autre fil, je me permets de poser ici quelques commentaires (f)utiles.

Tout d'abord, une correction, c'est la No. 2 de Nowowiejski que j'aime bien (l'ouverture dont je raffole absolument et le III qui sonne très français, à la mode Roussel). La No. 3 que je trouve sympathique est celle de Noskowski, qui s'ouvre sur un quasi-motif tchaikovksien (La Belle au Bois Dormant ?), j'ai lu mes notes trop rapidement et m'en excuse platement.

Ensuite, retour elgarien, j'écluse un label curieux à bien des niveaux, EM Records. Beaucoup d'inédits et de premières mondiales britanniques, surtout dans le domaine chambriste. Dans les pièces déjà connues, ce ne sont pas toujours les meilleures interprétations (manque de feu, principalement) mais on y trouve de bonnes surprises. C'est à eux que l'on doit le superbe album Heracleitus vanté où l'on sait, avec du Venables et du Gurney entre autres. Tout cela pour vanter leur enregistrement de la sonate pour violon d'Elgar. Elle ne m'avait jamais passionné, mais les tempos pris par Rupert Marshall-Luck m'ont finalement vendu la pièce. Le I est un peu sirupeux mais rêveur (la fin notamment), la Romance du II est à fondre, avec notes qui s'exalent au piano et deviennent ces petits arpèges au violon qui sonnent comme un crissement d'insecte, c'est surprenant. Voilà qui me donne envie d'écouter les enregistrements célèbres voire de tenter la récente version Pike/Roscoe chez Chandos (avec la magnifique sonate de Vaughan-Williams en complément). Tout cela pour dire : ainsi que signalé en ces illustres pages, ce compositeur n'est pas aussi univoque qu'on pourrait le croire, et même sa musique de chambre n'est pas à classer comme inécoutable (du moins chez moi). Après, il y a outre les Enigma les magnifiques Sea Pictures qui devraient faire partie des indispensables...

Panufnik, enfin, pas très convaincu par cette Sacra non plus. Les deux premières symphonies sont les plus séduisantes, le reste tombe rapidement dans la formule, malgré quelques trouvailles accrocheuses ici et là (ou des bizarreries assez uniques mais qui ne m'ont pas emballé comme celle de la No. 5).

Retour aux nouveautés, donc. J'ai écouté le dernier disque deRouse et, bien qu'aimant assez ce compositeur, cette symphonie No. 5 ne m'a pas emballé. J'ai préféré les compléments de programme.

Le Requiem de Kastalsky par Slatkin est fascinant, mais je ne comprends pas la première signalée sur la couverture. Est-ce le mélange des textes ? Je connaissais une version Svetlanov toute en russe, une version avec orgue par Roudnevsky chez Hortus et une version a cappella signalée dans la notice par Fox. Bref, bien mystérieux mais vraiment une pièce très impressionnante ! Et dans un son moderne, ça ne gâche rien.

Musique de salon, enfin, pas forcément le plus apprécié en ces lieux, mais le Démon a parfois ses préciosités. History of the Salon - Morceaux caractéristiques par le duo Jones/Price propose un panorama de raretés pour piano et violon, toutes plus délicieuses les unes que les autres. Le Zarzycki qui ouvre le programme donne le ton. Les Bagatelles de Schubert (François !), les sucreries de Moszkowski, Raff ou Sgambati, la mélodie entraînante du Godard, que de joliesse, même si rien n'est fascinant ou inoubliable. Juste, un très beau programme et des notes exemplaires.

Au passage, j'ose un instant de cuistrerie, dans le seul but de rendre ces carnets encore plus exemplaires qu'ils ne sont déjà : la pièce de Melcer qui avait tellement convaincu se nomme en français La Fileuse et non La Toupie. C'était mon intuition en lisant The Spinner (c'eût été autrement The Top ou The Spinning Top), j'ai eu confirmation en lisant la notice du disque d'Acte Prélable qui utilise The Spinning Girl. Ou alors, ce n'est pas très flatteur pour les mœurs de cette demoiselle...

Ce sera tout pour cette livraison, je retourne à mes explorations exotiques (McPhee, German, Joubert et Lazzari en ce moment).

9. Le dimanche 27 septembre 2020 à , par DavidLeMarrec


Bonsoir Mefisto !

Je profite de tes vacances pour te répondre (sournoisement).

Borisova-Ollas, effectivement le disque m'a déçu en arrivant au bout. Agréablement planant au début, mais en une heure, on n'a pas l'impression d'avoir beaucoup bougé, hélas. Le Dracula avait été radiodiffusé, il me semble qu'il se trouvait à la Radio, je l'ai peut-être même récupéré. Si ça n'a pas été mis sur YouTube par un collectionneur bien intentionné, dis-moi, je partirai en spéléo.

Effectivement, quel thème plus propre à susciter les atmosphères tantôt épiques tantôt lascives d'un opéra que ce vampire-là… ?  À ce jour, j'aime bien le Dracula en musical de Wildhorn ( https://youtu.be/EaJvTmz-zPw?t=3387 ), mais on n'est pas tout à fait dans le registre d'un opéra contemporain aux harmonies ambitieuses…

Pour Pausole, j'ai eu le plaisir de le découvrir dans des extraits mis en espace, sur scène. J'en ai été ébahi. La version Venzago permet de le goûter en son intégralité, dialogues indispensables et savoureusement exécutés en effet.

Oui, Nowowiejski, j'avais bien aimé les symphonies en première écoute, et là, en m'y remettant, je n'en ai perçu que les limites. Peut-être un mauvais jour. En tout cas je trouve que son langage s'incarne plus aisément avec une action, scénique (Legenda Bałtyku) ou non (Quo vadis), sa grandiloquence non dénuée de subtilité y trouve un meilleur emploi que dans l'expansivité très frontale de sa musique instrumentale « pure ».

J'ai écouté les mélodies de Schmitt, j'en parlerai dans la prochaine livraison : j'ai aimé les œuvres (mais le Schmitt vocal reste toujours un peu élusif pour moi, que ce soient les chœurs ou les mélodies), mais aussi l'interprétation, très probe. Diction et timbres tout à fait corrects pour moi. Je ne dis pas que nous avons affaire à des interprètes charismatiques, mais ça fait très bien mon affaire, je n'ai pas l'impression de passer à côté du propos.

Oscar Straus dans du concerto pour piano, je n'ai pas encore tenté, je ne sais pas si je le ferai, et ce n'est pas ton commentaire qui va m'en presser.

Oui, le Timbre de Saint-Saëns, saisissant – et exécuté sur instruments anciens, aussi bien dirigé… C'est surtout la pensée orchestrale, avec ses formules closes par scène, qui m'a frappé. Et bien sûr le sujet, qui lorgne déjà vers Schreker, à l'aveugle on s'y ferait peut-être prendre en songeant à une adaptation d'une nouvelle dans le goût de Barbey…

--

Sur les non-nouveautés : je note Marshall-Luck pour la Sonate violon d'Elgar. (Ce n'est pas une formule, je le note vraiment dans ma liste.) Mais en toute honnêteté, avec tout ce que tu as mis sur mon plat de très alléchant, je crains que ça n'arrive pas tout de suite. (D'autant que la Sonate pour violon est ce qui m'a le moins passionné de sa musique de chambre déjà pas extraordinairement grisante, et que je n'aime pas trop les monuments pourtant éprouvés par la postérité que sont les Enigma et les Sea Pictures…).

Pour Moszkowski, j'ai été très surpris de découvrir l'intérêt très réel de son legs symphonique, alors que je me le représentais plutôt comme un patron de la musique virtuose et / ou légère. Néanmoins, la musique de salon, a fortiori pour le dispositif violon-piano, je n'y cours pas.

Melcer : ah mais oui, bien sûr, merci !  (et cela correspond davantage au figuralisme spinnradisant du

Tiens, quoi de Joubert et Lazzari (j'ai beaucoup aimé La Lépreuse, moins La Tour de feu faute de version correcte, ni les poèmes symphoniques) ?

Merci pour tout ça !!

10. Le mercredi 30 septembre 2020 à , par Mefistofele

Bonsoir David,

Me voici bien (agréablement ?) surpris de lire que mes manières déloyales puissent déteindre sur les putti et innocents lutins de céans.*

Dracula, j'ai seulement trouvé une interview de la compositrice, c'est peu. Pour le coup, mes connaissances vampiriques en classique s'arrêtent à Marschner et Feeney (un ballet dont la musique m'a beaucoup plu), voire Kilar si on autorise la musique de cinéma (Glass aussi, mais c'est tout de suite moins intéressant). J'essaierai à l'occasion Wildhorn, mais pour Borisova-Ollas, toute piste serait bienvenue.

Curieux de lire les retours du Schmidt, la diction m'a vraiment posé problème. Cette réserve émise, c'est un compositeur qui me touche beaucoup, donc je suis ravi que de nouveaux enregistrements, dont des cycles entiers (au lieu d'extraits) ou des inédits, soient mis à disposition.

J'ai encore écouté Pausole et ébloui mes proches qui ne s'attendaient pas à ces textes ! Et cette musique, c'est vraiment une perle...

Enfin, Lazzari, ce fut tout sauf les opéras, n'ayant pas la disponibilité (intellectuelle ou simplement le temps). Effet de Nuit fait son effet, par contre, la symphonie est interminable et les autres pièces symphoniques pas palpitantes (j'ai même trouvé la rhapsodie spécialement niaise). Par contre, son trio pour piano et sa sonate pour violon m'ont ravi, surtout cette dernière ! Le violon si rêveur dans le II, le piano si pétillant dans le III pétillant, je ne pouvais m'empêcher de fredonner.

Joubert, j'ai écouté tout ce qui était disponible ? Je tâcherai d'en dire plus long ailleurs un de ces jours, mais si je devais faire rapidement des recommandations (hors quatuors, je n'ai pas pris de notes), je citerais : la symphonie No. 2 (moment ineffable dans le II avant un finale diabolique), le concerto pour hautbois (sombre et véhément) et les pièces chambristes. Le cycle vocal Landscapes, le trio pour piano avec beaucoup d'atmosphères, et une fois n'est pas coutume chez moi, ses sonates pour piano, surtout la No. 2, ont pleinement emporté mon adhésion.

Ce sera tout pour ce soir. Au plaisir et merci encore de ces riches réponses et fascinantes notules.

11. Le mercredi 30 septembre 2020 à , par DavidLeMarrec

Joyeux retour Mefisto !

Pour Borisova-Ollas : effectivement, c'était la bande radio que j'avais récupérée, lors de ma tentative d'écluser l'offre scénique internationale en 2018. Je la mets à disposition : pour une semaine ici, pour toi et quiconque serait curieux.

Ah, la musique de chambre de Lazzari, ça m'évoque quelque chose… Il faut que je vérifie si j'ai testé. Il faut que je réécoute Effet de Nuit aussi, qui m'avait bien plus sans me bouleverser.

Merci pour les pistes sur Joubert, ajouté à ma liste d'écoutes… (Tu pourras voir, lors de la prochaine livraison, qu'elle consiste largement en tes conseils, j'ai fini par copier-coller tes recommandations…)

À bientôt donc !

12. Le mercredi 30 septembre 2020 à , par Mefistofele

Cher David,

Merci beaucoup pour le Dracula que je vais m'empresser d'écouter !
Lazzari, rien de spectaculaire, mais c'est charmant et autrement plus enthousiasmant que le symphonique, en attendant les opéras où se trouvent vraisemblablement son meilleur (j'ai bien entendu lu avec intérêt la notule consacrée à La Lépreuse).
Pour Joubert et la liste, je suis fort curieux, et espère que mes conseils apporteront satisfaction, comme CSS a fait mon éducation !

Encore merci !

13. Le vendredi 2 octobre 2020 à , par Mefistofele

Bonsoir !

Un rapide retour sur Dracula, j'ai adoré ! Outre la langue, que je ne comprends pas mais dont les sonorités me plaisent énormément, le drame, les couleurs orchestrales, les voix parfois à nu, c'est un régal, en effet bien plus convaincant que la récente parution discographique. J'ai trouvé des similitudes à certains moments avec Feeney ou Kilar (le thème connure un imaginaire collectif), et des choses plus personnelles. Beaucoup d'atmosphères, de sons étranges et éthérés... J'ai bien envie de le réécouter, d'autant que cela dure à peine une heure sans l'entracte.
Un synopsis détaillé (à défaut d'un livret) serait-il disponible, par le plus grand des hasards ?

Encore merci !

14. Le vendredi 2 octobre 2020 à , par DavidLeMarrec

Ravi que ça t'ait autant enchanté que moi ! (J'ai pensé à une forme de Zemlinsky moderne, en l'écoutant rapidement il y a un an.)

Je ne dispose pas de livret, on doit trouver en ligne des résumés, mais synopsis détaillé, c'est peut-être beaucoup demander, désolé. :/ (Un des plus beaux opéras que j'aie entendus, suédois lui aussi, Ocean of Time de Lars Ekström, a toujours échappé à mes tentatives… j'en ai même trouvé des bouts de partitions, mais jamais de livret. Après, il est toujours possible d'écrire aux salles concernées, ça ne coûte plus rien avec les courriels, mais c'est un investissement d'énergie assez considérable si on le fait régulièrement, j'en conviens.) Je n'ai pas le temps de m'en occuper pour l'heure, mais si jamais tu trouves, je suis vivement intéressé !

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David Le Marrec

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