Carnets sur sol

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Le grand tour 2021 des nouveautés – épisode 4 : cycles Pfleger, Cherubini, Schubert 13, Kreutzer, Dupuy, jeune Verdi, meilleurs Offenbach, Mahler-Tennstedt, Tapiola, femmes, Polonais, concertos pour violon, duos de piano, quatuors avec harmonium…


Toujours la brève présentation des nouveautés (et autres écoutes et réécoutes) du mois écoulé. Je laisse une trace pour moi, autant vous donner des idées d'écoutes…

heise

Conseils

Opéra

Trois opéras très peu présents au disque :
Les Feſtes d'Hébé de Rameau dans leur version révisée de 1747 ;
Drot og marsk de Heise, généreux opéra romantique suédois ;
Constellations d'Efrain Amaya d'après la vie de Miró (2012).

Hors nouveautés, retour aux fondamentaux : Isis de LULLY, La mort d'Abel de Kreutzer (six fois…), les meilleurs Verdi de jeunesse dans leurs meilleures versions (Oberto, Nabucco, Alzira, Stiffelio et sa refonte Aroldo… ne manquait qu'Il Corsaro !), Tristan de Wagner dans une version ultime (C. Kleiber, Scala 1978), les deux meilleurs Offenbach comiques (Barbe-Bleue et Le roi Carotte), Barbe-Bleue de Bartók en japonais, Saint François d'Assise de Messiaen dans la souple version Nagano !


Récitals


♦ Romances, Ballades & Duos, parmi les œuvres les plus touchantes de Schumann, par les excellents spécialistes Metzer, Vondung, Bode et Eisenlohr.
♦ Un autre cycle de Jake Heggie : Songs for Murdered Sisters.
♦ Yoncheva – disque au répertoire très varié, culminant dans Dowland et surtout une chaconne vocale de Strozzi éblouissante.
♦ Piau – grands classiques du lied symphonique décadent (dont les R. Strauss).

Hors nouveautés : j'ai découvert le récital composite de Gerald Finley avec le LPO et Gardner, tout y est traduit en anglais.


Sacré

♦ Cantates de la vie de Jésus par Pfleger, objet musical (et textuel) très intriguant.
♦ Couplage de motets de M.Haydn et Bruckner par la MDR Leipzig.

Hors nouveautés : Motets latins de Pfleger (l'autre disque), motets latins de Danielis (merveilles à la française), Cherubini (Messe solennelle n°2 par Bernius, aussi l'étonnant Chant sur la mort de Hayndn qui annonce… Don Carlos !), Messe Solennelle de Berlioz (par Gardiner), Service de la Trinité et Psaumes de Stuttgart de Mantyjärvi.


Orchestral

Hors nouveautés : Cherubini (Symphonie en ré), Mahler par Tennstedt (intégrale EMI et prises sur le vif), Tapiola de Sibelius (par Kajanus, Ansermet, Garaguly, plusieurs Berglund…), Pejačević (Symphonie en fa dièse)


Concertant

Hors nouveautés : concertos pour violon de Kreutzer, Halvorsen, Moeran, Harris, Adams, Rihm, Dusapin, Mantovani. Concertos pour hautbois de Bach par Ogrintchouk. Concerto pour basson de Dupuy par van Sambeek.


Chambre

♦ Trios de Rimski et Borodine, volume 3 d'une anthologie du trio en Russie.
♦ Pour deux pianos : Nocturnes de Debussy et Tristan de Wagner arrangé par Reger.
♦ Meilleure version de ma connaissance pour le Quatuor pour la fin du Temps de Messiaen par le Left Coast Ensemble (musiciens de la région de San Francisco).

Hors nouveautés : Matteis (disque H. Schmitt et disque A. Bayer), Bach (violon-clavecin par Glodeanu & Haas, souplesse garantie), Rondo alla Krakowiak de Chopin avec Quintette à cordes, disques d'arrangements du Quatuor Romantique (avec harmonium !) absolument merveilleux, Messiaen (Quatuor pour la fin du Temps par Chamber Music Northwest).
Et pas mal de quatuors à cordes bien évidemment : d'Albert, Smyth (plus le Quintette à cordes), Weigl, Andreae, Korngold, Ginastera (intégrale des quatuors dans la meilleure version disponible)…


Solo

♦ Récital de piano : Samazeuilh, Decaux, Ferroux, L. Aubert par Aline Piboule.

Hors nouveautés : clavecin de 16 pieds de Buxtehude à C.P.E. Bach.


La légende
Du vert au violet, mes recommandations…
→ * Vert : réussi !
→ ** Bleu : jalon considérable.
→ *** Violet : écoute capitale.
→ ¤ Gris : pas convaincu.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons disques, simplement pas nécessairement prioritaires au sein de la profusion de l'offre.)


piboule

Liste brute suit :




Nouveautés : œuvres

Rameau – Les Feſtes d'Hébé (version de 1747) – Santon, Perbost, Mechelen, Estèphe, Orfeo Orchestra, Vashegyi (radio hongroise)
→ Premier enregistrement de la version remaniée de 1747, très vivement animée par Vashegyi (davantage tourné vers l'énergie cinétique que la couleur). Des réserves fortes sur Santon ici (vibrato vraiment trop large, instrument surdimensionné), en revanche Estèphe (mordant haut et verbe clair) exhibe l'un des instruments les mieux faits de toute la scène francophone.
Audible sur la radio hongroise avant parution CD dans quelques mois…

Rimski-Korsakov, Cui, Borodine – Trios piano-cordes (« Russian Trio History vol.3 ») – Brahms Piano Trio (Naxos 2021)
→ Élan formidable du Rimski. Très beau mouvement lent lyrique de Borodine.

Brahms, Sonate à deux pianos // Wagner-Reger, Prélude et mort d'Isolde // Debussy, Nocturnes – « Remixed » –  Grauschumacher Piano Duo (Neos 2021)
→ Splendides timbres, textures et couleurs du duo. Ainsi transcrits, Tristan et les Nocturnes constituent une approche originale, et marquante.

Koželuch : Concertos and Symphony par Sergio Azzolini, Camerata Rousseau, Leonardo Muzii (Sony 2021)
→ Avec un son de basson très terroir.

Pfleger – Cantates « The Life and Passion of the Christ » – Vox Nidrosiensis, Orkester Nord, Martin Wåhlberg (Aparté 2021)
→ Musique du Nord de l'Allemagne au milieu du XVIIe siècle. Œuvres inédites (seconde monographie seulement pour ce compositeur.
→ Plus ascétique que ses motets latins (disque CPO, plus expansif), je vous promets cependant de l'animation, avec ses solos de psaltérion, ses évangélistes qui fonctionnent toujours à deux voix, ses structures mouvantes qui annoncent l'esthétique des Méditations pour le Carême de Charpentier.
→ Par ailleurs, curiosité d'entendre des textes aussi composites (fragments des Évangiles mais aussi beaucoup d'Ancien Testament épars), ou encore de voir Dieu s'exprimer en empruntant les mots d'Ézéchiel et en émettant des notes très graves (mi 1 - ut 1) sur des membres de phrase entiers.
→ On y rencontre des épisodes peu représentés d'ordinaire dans les mises en musique – ainsi la rencontre d'Emmaüs, ou la Cananéenne dont la fille est possédée – écrits en entrelaçant les sources des Évangiles, des portions des livres prophétiques, les gloses du XVIIe et les chants populaires de dévolution luthériens, parfois réplique à réplique…
→ De quoi s'amuser aussi avec le contexte (je vous en touche un mot dans la notice de ma main), avec ces duels à l'épée entre maîtres de chapelle à la cour de Güstrow (le dissipé Danielis !), ou encore lorsque Pfleger écarte sèchement une demande du prince, parce que lui sert d'abord la gloire de la musique et de Dieu. (Ça pique.)
→ Et superbe réalisation, conduite élancée, voix splendides et éloquentes.

SCHUMANN, R.: Lied Edition, Vol. 10 - Romanzen und Balladen / Duets (Melzer, Vondung, Bode, Eisenlohr)
→ Superbe attelage pour les lieder en duo de Schumann, de petits bijoux trop peu pratiqués.

Michael Haydn, Bruckner – Motets – MDR Leipzig, Philipp Ahmann (PentaTone 2021)
→ La parenté entre les deux univers sonores (calmes homorythmies, harmonies simples) est frappante. La couleur « Requiem de Mozart » reste prégnante chez M. Haydn. Très beau chœur rond et tendre.

Monteverdi, Ferrabosco, Cavalli, Strozzi, Stradella, Gibbons, Dowland, Torrejón, Murcia, traditionnel bulgare… – « Rebirth » – Yoncheva, Cappella Medeiterranea, García Alarcón (Sony 2021)
→ La voix est certes devenue beaucoup plus ronde et moins focalisée, mais le style demeure de façon impressionnante, pas le moindre hors-style ici.
→ Accompagnement splendide de la Cappella Mediterranea, parcourant divers climats – l'aspect « ethnique » un peu carte postale de certaines pistes, façon Arpeggiata, étant probablement le moins réussi de l'ensemble.
→ Le disque culmine assurément dans l'ineffable chaconne de l'Eraclito amoroso de Mlle Strozzi, petite splendeur. . Come again de Dowland est aussi particulièrement frémissant (chaque verbe est coloré selon son sens)… !

Samazeuilh, Le Chant de la Mer // Decaux, Clairs de lune // Ferroud, Types // Aubert, Sillages – Aline Piboule (Printemps des Arts de Monte-Carlo 2021)
→ Déjà célébrée par deux fois dans des programmes français ambitieux chez Artalinna (Flothuis, Arrieu, Smit, Fauré, Prokofiev, Dutilleux !), grand retour du jeu plein d'angles d'Aline Piboule dans quatre cycles pianistiques français de très haute volée :
→ le chef-d'œuvre absolu de Decaux (exploration radicale et approche inédite de l'atonalité en 1900),
→ première gravure (?) du Ferroud toujours inscrit dans la ville,
→ lecture ravivée de Samazeuilh (qui m'avait moins impressionné dans la version ATMA), et
→ scintillements argentés, balancements et mélodies exotiques fabuleuses des Sillages de Louis Aubert  !
→ bissé

PÄRT, A.: Miserere + A Tribute to Cæsar + The Deer's Cry, etc. – BayRSO, œsterreichisches ensemble fuer neue musik, Howard Arman (BR-Klassik 2021)
→ Belle version de belles œuvres de Pärt – pas nécessairement le Balte le plus vertigineux en matière de musique chorale, mais sa célébrité permet de profiter souvent de ses très belles œuvres, servies ici par ce superbe chœur.

Michał BERGSON – Piano Concerto / Mazurkas, Polonaise héroïque, Polonia!, Il Ritorno,  Luisa di Montfort [Opera] (excerpts) – Jonathan Plowright au piano, Drygas, Kubas-Kruk ;  Poznan PO, Borowicz (DUX 2020)
→ Le père d'Henri – principale raison d'enregistrer ces œuvres pas majeures.
→ Concerto très chopinien (en beaucoup moins intéressant). La Grande Polonaise Héroïque, c'est même du pillage de certaines tournures de celle de Chopin… (en beaucoup, beaucoup moins singulier)
→ L'Introduction de Luisa di Montfort est écrite sur le thème « Vive Henri, vive ce roi galant », plus original et amusant. Mais ensuite : cabalette transcrite pour clarinette, on garde donc juste la musique belcantiste pas très riche et la virtuosité extérieure, sans le théâtre.
→ Il Ritorno, une petite pièce vocale en français, galanterie ornementale virtuose parfaitement banale de 4 minutes. Pas enthousiaste.
→ Première déception chez DUX !  (mais au moins c'est rarissime et plutôt bien joué… donc toujours une découverte agréable)

Efrain AMAYA – Constellations [2012] – Young, Kempson, Shafer ; Arts Crossing Chb O, Amaya (Albany 2020)
→ Très tonal, sur jolis ostinatos, déclamation sobre pour trois personnages, un opéra inspiré par la vie (et les opinions) de Joan Miró. Il y discute de ses ressentis d'artiste (sur Dieu, dans le premier tableau…)  avec sa femme, parfois en présence de sa fille silencieuse. Également quelques échanges avec un oiseau, muse du peintre (incarné par la chanteuse qui fait l'épouse), et entre l'épouse et l'esprit de la maison.
→ Même le final, lorsque la famille fuit tandis que les bombes se mettent à pleuvoir sur le village, sonne plutôt « oh, regarde la télé, c'est absolument dément ce qu'ils font, tu y crois toi ? ».
→ Ce n'est pas du drame très brûlant, mais tout ça est très joli et délicat, assez réussi. À tout prendre beaucoup plus satisfaisant que ces opéras qui, en voulait être simultanément un laboratoire musical ou poétique, ne sont tout simplement pas opérants prosodiquement et dramatiquement – devenant vite mortellement ennuyeux. Choix peu ambitieux ici, mais plutôt séduisant.

STANCHINSKY : Piano Music (A Journey Into the Abyss) (Witold Wilczek) (DUX 2021)
→ Impressionnant pianiste, très découpé et enveloppant à la fois !
→ Le corpus en est ravivé (pièces polyphoniques, nocturne, mazurkas). Mais le plus intéressant demeure les Fragments, absents ici.

STANCHINSKY : Piano Works (Peter Jablonski) (Ondine 2021)
→ A beaucoup écouté Chopin... Très similaire dans les figures et l'harmonie, à la rigueur augmenté de quelques effets retors typés premier Scriabine.
→ Les Fragments sont plus intéressants que les Sonates et Préludes ; beaucoup plus originaux et visionnaires, plus scriabiniens, voire futuristes.
→ Pianiste assez lisse.

HEISE, P.A.: Drot og marsk (Royal Danish Opera Chorus and Orchestra, Schønwandt) (Dacapo 2021)
→ Superbe drame romantique, dans la veine de Kuhlau, remarquablement chanté et joué. Tout est fluide, vivant, inspiré, œuvre à découvrir absolument !  (il en existait déjà une version pas trop ancienne chez Chandos)

HEGGIE, J.: Songs for Murdered Sisters (J. Hopkins, J. Heggie)
→ Toujours dans le style fluide et très bien pensé rhétoriquement de Heggie. Songs très bien chantées.



Nouveautés : versions

Bach: 'Meins Lebens Licht' - Cantatas BWV 45-198 & Motet BWV 118 – Collegium Vocale Gent, Philippe Herreweghe (Phi 2021)
→ Approche très douce et caressante, comme voilée… Agréable, mais on peut faire tellement plus de ce corpus !
→ (Déçu, j'ai beaucoup lu que c'était ultime…)

Messiaen – Quatuor pour la fin du Temps – Left Coast Ensemble (Avie 2021)
→ Captation proche et très vivante, interprétation très sensible à la danse et à la couleur, une merveille où la direction de l'harmonie, le sens du discours apparaissent avec une évidence rare !
+ Rohde:  One wing (Presler, Anna; Zivian, Eric)
→ Très plaisante piécette violon-piano, congruente avec Messiaen, écrite par l'altiste membre de cet ensemble centré autour de San Francisco.

R. Strauss, Berg, Zemlinsky – Lieder orchestraux : Vier letzte Lieder, Morgen, Frühe-Lieder, Waldesgespräch – Piau, O Franche-Comté, Verdier (Alpha 2021)
→ Beau grain de cordes (pas du tout un fondu « grand orchestre », j'aime beaucoup), cuivres moins élégants.
→ Piau se tire très bien de l'exercice, même si captée de près (et pour ce format de voix, j'aime une articulation verbale plus acérée), très élégante et frémissante.

Verdi – Falstaff – Raimondi, OR Liège, Arrivabeni (Dynamic)
→ Raimondi vieillissant et éraillé, mais toujours charismatique. En revanche, tout est capté (y compris le très bon orchestre) atrocement, comme rarement chez ce label pourtant remarquable par ses prises de son ratées : on entend tout comme depuis une boîte sous la fosse, les chanteurs sont trop loin l'orchestre étouffé, c'est un carnage.
→ À entendre pour la qualité des interprètes, mais très peu agréable à écouter.

Beethoven:  König Stephan (King Stephen), Op. 117 (revised spoken text by K. Weßler) – Czech Philharmonic Choir, Brno; Cappella Aquileia; Bosch, Marcus (CPO 2021)
+ ouvertures de Fidelio
→ Version très informée et sautillante, avec un récitant (à défaut du texte d'origine) ce qui est rarement le cas.


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Autres nouvelles écoutes : œuvres

Offenbach – Le roi Carotte – Pelly, Lyon (vidéo France 3)
→ Les sous-entendus grivois les plus osés que j'aie entendus sur une scène d'opéra… Formidable composition étonnamment libre pour du Offenbach, livret d'une ambition bigarrée assez folle, une petite merveille servie au plus haut niveau (Mortagne, Beuron, Bou !).
→ Grand concertato des armures qui évoque Bénédiction des Poignards, superbe quatuor suspendu d'arrivée à Pompéi, impressionnante figuration des chemins de fer…

Danielis – Motets – Ensemble Pierre Robert, Desenclos (Alpha)
→ Petites merveilles à la française de ce compositeur wallon ayant exercé en Allemagne du Nord, où – à Güstrow notamment – il s'est illustré par ses frasques, insultes, caprices, chantages au départ…
→ Interprétation à la française également, d'une sobre éloquence, comme toujours avec Desenclos.
→ Bissé.

Buxtehude, Böhm, Weckmann, J.S. Bach, C.Ph. Bach, W.F. Bach – Vom Stylus phantasticus zur freien Fantasie – Magdalena Hasibeder sur clavecin 16’ de Matthias Kramer (2006) d’après un clavecin hambourgois (vers 1750) (Raumklang 2013)
→ Impressionnante majesté du clavecin doté d'un jeu de seize pieds (au lieu du huit-pieds traditionnel), capté de façon un peu trouble. Mais la superbe articulation de M. Hasibeder compense assez bien ces limites. Un pont entre deux esthétiques de l'affect différentes, sur un rare modèle reconstitué.

Moeran – Concerto pour violon – (Lyrita)
→ Lyrique, atmosphérique, dansant, très réussi. Mouvements lents encadrant un mouvement rapide très entraînant et bondissant.
+ Rhapsodie en fa# avec piano (aux formules digitales très rachmaninoviennes)
+ Rhapsodie en mim pour orchestre, très belle rêverie !

Roy Harris & John Adams: Violin Concertos – Tamsin Waley-Cohen, BBC Symphony Orchestra, Andrew Litton (Signum)
→ Deux concertos très vivants et colorés, où l'orchestre jou sa part.
→ Bissé.

Halvorsen – Concerto pour violon  – Henning Kraggerud, Malmö SO (Naxos 2017)
→ Très violonistique, mais beaucoup des cadences simples et sens de la majesté qui apportent de grandes satisfactions immédiates.

Rihm, Gedicht des Malers – R. Capuçon, Wiener Symphoniker, Ph. Jordan
+ Dusapin, Aufgang – R. Capuçon, OPRF, Chung
+ Mantovani, Jeux d'eau  – R. Capuçon, Opéra de Paris, Ph. Jordan
→ Mantovani chatoyant et plein de naturel, Rihm lyrique et privilégiant l'ultrasolo et le suraigu, Dusapin plus élusif.

Svendsen: Violin Concerto in A major, Op. 6 / Symphony No. 1 in D major, Op. 4 – Arve Tellefsen, Oslo PO, Karsten Andersen (ccto), Miltiades Caridis (symph) (Universal 1988)
→ Timbre d'une qualité surnaturelle… Sinon belle plénitude paganino-mendelssohnienne, et plus d'atmosphères que d'épate.
→ Symphonie plus naïve, en bonne logique vu le langage.

Matteis – False Consonances of Melancholy – A. Bayer,  Gli Incogniti, A. Bayer (ZZT / Alpha 2009)
→ Très beau disque également, mais de consonance plus lisse.

Matteis – Ayrs for the Violin – Hélène Schmitt (Alpha 2009)
→ Œuvres magnifiques, déjà tout un art consommé de doubles cordes notamment, mais toujours avec poésie.

Saint-Saëns – Suite pour violoncelle et orchestre – Camille Thomas, ON Lille, A. Bloch (DGG 2017)
→ Suite d'inspiration archaïsante mais extrêmement romantisée, très réussie.
+ des Offenbach arrangés

Boccherini, Couperin-Bazelaire, Frescobaldi-Toister, Monn-Schönberg – Concertos pour violoncelleJian Wang, Camerata Salzburg (DGG 2003)
→ Boccherini G. 482 en si bémol, plein de vie. Le reste du corpus est moins marquant, surtout Monn, assez terne. Très belle interprétation tradi-informée.

PabstTrio piano-cordes (« Russian Trio History vol.2 ») – Brahms Piano Trio (Naxos)
→ Bissé. Beau Trio à la mémoire d'A. Rubinstein, bien fait, mais je n'ai pas été particulièrement saisi.

Dupuy:  Flute Concerto No. 1 in D Minor – Petrucci, Ginevra; Pomeriggi Musicali, I; Ciampi, Maurizio (Brilliant Classics 2015)
→ On y retrouve les belles harmonies contrastées et expressives propres à Dupuy, mais l'expression galante et primesautière induite par la flûte n'est pas passionnante.

Édouard Dupuy – Bassoon Concerto in A Major – van Sambeek, Sinfonia Rotterdam, Conrad van Alphen (Brilliant 2012)
→ Orchestre hélas tradi-mou. Belle œuvre qui mériterait mieux, quoique en deçà du gigantesque concerto en ut mineur…

KreutzerViolin Concerto No. 14 in E Major – Peter Sheppard Skærved, Philharmonie Slovaque de Košice ; Andrew Mogrelia (Naxos 2007)
→ Quelle grâce, on pense à Du Puy ! 
+ n°15, Davantage classicisme standard, mais interprétation très belle (quel son de violon, quelle délicatesse de cet orchestre tradi !) qui permet de se régaler dans les moments les plus lyriques.
(Arrêtez un peu de nous casser les pieds avec Saint-George et faites-nous entendre du Clément et du Kreutzer, les gars !)

Kreutzer:  42 Etudes ou caprices – Masayuki Kino (Exton 2010)
→ Vraiment des études de travail, certes plutôt musicales, mais rien de bien passionnant à l'écoute seule, si l'on n'est pas dans une perspective technique. Un disque pour se donner des objectifs plutôt que pour faire l'expérience de délices musicales…
→ (mieux qu'Aškin et E. Wallfisch, paraît vraiment difficile à timbrer)

Marschner ouv Vampyr, Korngold fantaisie Tote Stadt, R. Strauss Ariadne Fantaisie, Meyerbeer fantaisie Robert le Diable – « Opera Fantasias from the Shadowlands » – Le Quatuor Romantique (violon, violoncelle, piano, harmonium) (Ars Produktion 2010)
→ Arrangements passionnants qui ne se limitent pas aux moments instrumentaux les plus évidents mais parcourent l'œuvre (le pot-pourri d'Ariadne est particulièrement exaltant !), et dans un effectif typique de la musique privée de la fin du XIXe siècle, un ravissement – qui change radicalement des disques qu'on a l'habitude d'entendre.
→ Trissé.

Wagner – Wesendonck, extraits de Rienzi, Lohengrin, Meistersinger,  Parsifal – « Operatic Chamber Music » – Suzanne McLeod, Le Quatuor Romantique (violon, violoncelle, piano, harmonium) (Ars Produktion 2013)
→ À nouveau des arrangements qui (échappent un peu moins aux grands tubes mais) renouvellent les équilibres sans déformer l'esprit ni l'impact des œuvres. Très persuasif !

Tchaïkovski, Casse-Noisette (extraits), Waldteufel Patineurs, Humperdinck ouverture Hänsel & Noëls traditionnels allemands – « CHRISTMAS MUSIC - A Late Romantic Christmas Eve » – (Elena Fink, Le Quatuor Romantique) (Arsk Produktion 2010)
→ Encore un délice…

BRAHMS, J.: Piano Quintet become String Quintet, Op. 34 (reconstructed by S. Brown) / WEBER, J.M.: String Quintet in D Major (Divertimenti Ensemble) (Cello Classics 2007)
→ Belle œuvre de Weber (Joseph Miroslav).
→ Transformation réussie du Quintette avec piano en quintette à cordes, les contrastes et les effets rythmiques demeurent vraiment de façon convaincante – davantage que dans la version Sonate pour deux pianos, pourtant de la main de Brahms !

Mantyjärvi – Service de la Trinité, Psaumes de Stuttgart et autres motets – Trinity College Cambridge, Layton
→ Excellent exemple de la belle écriture chorale de la baltique, avec une progression harmonique simple, des accords riches, un rapport éttroit au texte, une lumière intense.

Smyth – Quatuor en mi mineur – Mannheim SQ (CPO)
+ quintette à cordes
→ Œuvres remarquablement bâties, avec une belle veine mélodico-harmonique de surcroît. Le Quintette (de jeunesse) plus marqué par une forme de folklore un peu rustique, le quatuor plus sophistiqué (peut-être encore meilleur).

Bosmans – Quatuor –
→ Bien bâti, particulièrement court.

Honneur à la patrie (Collection "Chansons de France") – Chants patriotiques – Thill, Lucien Lupi, Dens, Arlette Deguil, Legros, Roux, Michèle Dorlan… (Marianne Melodie 2011)

Cherubini, Galuppi, Clementi, Bonazzi, Busi, Canneti… – Sonatas for two organs – Luigi Celeghin, Bianka Pezić (Naxos 2004)
→ Cherubini avec des marches harmoniques alla Bach, Galuppi tout bondissant en basses d'Alberti… quelles étranges choses. Assez sinistre sur ces pleins-jeux blanchâtres (pourtant des orgues italiens de 1785), pièces pas passionnantes…   et l'effet de dialogue est complètement perdu au disque (la matière musicale seule ne paraît pas justifier l'emploi de deux organistes.
→ Seul Cherubini m'a un peu intéressé, par sa tenue et son décalage avec l'habitude. Sinon, l'arrangement par Francesco Canneti du grand concertato à la fin du Triomphe d'Aida est un peu divertissant et tuilé, à défaut de subtil.

CherubiniSciant gentes – Keohane, Maria; Oitzinger, Margot; Hobbs, Thomas; Noack, Sebastian; Stuttgart Chamber Choir; Hofkapelle Stuttgart; Bernius, Frieder (Carus 2013)
→ Gentil motet sans éclat particulier, bien joué sans électricité excessive non plus.

CherubiniChant sur la mort de Haydn, Symphonie en ré – Cappella Coloniensis, Gabriele Ferro (Phoenix 2009)
→ Début de la mort de Haydn contient pas mal d'éléments du début de l'acte V de Don Carlos !  Culture sacrée commune aux deux, ou souvenir de Verdi ?

Cherubini
Pimmalione – Adami, Berghi, Carturan, Ligabue, RAI Milano, Gerelli (libre de droits 1955)

Cherubini – Les Abencérages – Rinaldi, Dupouy, Mars ; RAI Milan, Maag (Arts)
→ Quelques variations (orchestrales !) sur la Follia en guise de danses de l'acte I.
→ Ne semble pas génialissime (récitatifs médiocres en particulier), mais joué ainsi à la tradi-mou avec une majorité de chanteurs à fort accent et plutôt capté, on ne se rend pas forcément compte des beautés réelles… M'a évoqué le Cherubini-eau-tiède d'Ali Baba et de Médée, eux aussi très mal servis au disque…

Cherubini – Messe Solennelle n°3 en mi (1818) // 9 Antifona sul canto fermo 8 tona // Nemo gaudeat  – Ziesak, Pizzolato, Lippert, Abdrazakov ; BayRSO, Muti (EMI)
→ Mollissime. Il y a l'air d'y avoir de jolies choses, mais Muti, pourtant sincère amoureux de cette musique, noie tout sous une mélasse hors style.
→ Quand même la très belle découverte du motet Nemo gaudeat, très belles figures chorale, curieux de réentendre cela en de meilleures circonstances…

Bartók, Le Château de Barbe-Bleue (en japonais) – Ito, Nakayama, NHK Symphony, Rosenstock (1957, édité par Naxos)
→ Pas très typé idiomatiquement en dehors du Prologue, mais très bien chanté et joué, beaucoup d'esprit !

Górecki:  String Quartet No. 3, Op. 67, "Pieśni śpiewają" ( … Songs Are Sung) – DAFÔ String Quartet (DUX 2017)
→ Aplats et répétitions, pas aussi détendant que son Miserere ou sa Troisième Symphonie, clairement, mais dans le même genre à temporalité lente et au matériau raréfié.
→ Premier mouvement un peu sombre, le deuxième est au contraire un largo en majeur, en grands accords lumineux et apathiques, les deux scherzos intermédiaires apportant un brin de vivacité, jusqu'au final largo, plus sérieux et prostré. Assez bel ensemble, plutôt bien fait (mais très long pour ce type de matière : 50 minutes !).

CHOPIN : Rondo alla Krakowiak (Paleczny, Prima Vista Quartet, Marynowski) (DUX 2015)
→ Réjouissante version accompagnée par un quintette à cordes, pleine de saveur et de tranchant par rapport aux versions orchestrales forcément plus étales et arrondies – et ce même du côté du piano !



Autres nouvelles écoutes : interprétations

Chabrier, ouverture de Gwendoline, España, Bourrée fantasque, Danse villageoise / Bizet, Suite de l'Arlésienne  / Lalo Ys ouverture / Berlioz extraits Romé / Debussy Faune / Franck Psyché extts / Pierné Cydalise extts, Ramuntcho extts, Giration, Sonata da Camera – Orchestre Colonne, Pierné (Malibran)
→ Quelle vivacité, quel élan !  Et le son est franchement bon pour son temps.

Berlioz – Messe Solennelle (Resurrexit) – ORR, Gardiner (vidéo 1993)
→ La folie pure.

Messiaen – Saint François d'Assise – Hallé O, Nagano (DGG)
→ Quel naturel par rapport à Ozawa !  On sent que la partition fait désormais partie du patrimoine et que son discours coule de source.

Walton – Concerto pour violon – Suwanai (Decca)
→ Toujours son très beau son, mais l'œuvre me laissant assez froid…

Mahler – Symphonie n°5 – LPO, Tennstedt  (EMI)
→ Tourbillon dément.  Même l'Adagietto est d'une tension à peine soutenable.

MONN, G.M.: Cello Concerto in G Minor (arr. A. Schoenberg) (Queyras, Freiburg Baroque Orchestra, Müllejans) (Harmonia Mundi)
→ Un peu aigre comme son d'orchestre pour du classicisme, serait sans doute très bien dans une œuvre intéressante mais ici…

Saint-Saëns, Berlioz – « French Showpieces (Concert Francais)  » – James Ehnes, Orchestre symphonique de Québec, Yoav Talmi (Analekta 2001)

Bach – Oboe Concertos – Alexei Ogrintchouk, Swedish ChbO (BIS 2010)
→ Quel son incroyable, et quel orchestre aussi…

Verdi Oberto (version originale), acte I – Guleghina, Stuart Neil, Ramey ; Saint-Martin-in-the-Fields, Marriner (Philips)
→ Tire beaucoup plus, joué ainsi, vers Norma et le belcanto plus traditionnel. Plus formel, moins stimulant.
→ Avec Marriner, les formules d'accompagnement restent de l'accompagnement. Et même Ramey semble un peu prudent, composé. (Manque d'habitude de ces rôles en scène, probablement aussi : la plupart n'ont dû faire que ce studio.)

Verdi – Oberto – Dimitrova, Bergonzi, Panerai ; Gardelli (Orfeo)
→ Grande inspiration mélodique et dramatique pour ce premier opéra. Distribution qui domine ses rôles !  Et des ensembles furibonds étourdissants !

♥  Verdi – Alzira – Cotrubas, Araiza, Bruson, Gardelli (Orfeo)
→ De très très beaux ensembles… Un des Verdi les moins joués, et vraiment sous-estimé.

Sibelius – Symphonie n°2 – Suisse Romande, Ansermet (Decca 1962)
→ Belle version pleine d'ardeur, avec des timbres toutefois très aigrelets. Tout ne fonctionne pas à égalité (le mouvement lent manque peut-être un peu de plénitude et de fondu ?), mais la toute fin est assez incroyable de généreuse intensité.

Sibelius – Tapiola – Helsinki PO, Berglund
→ Un peu rond, mais rapide et contrasté, extrêmement vivant !
+ Kajanus
→ Orchestre limité et problématique (justesse, disparité de timbres), mais élan irrésistible, conduite organique du tempo, saveur des timbres !

Messiaen – Quatuor pour la fin du Temps – Chamber Music Northwest (Delos 1986)

Messiaen – Quatuor pour la fin du Temps
– Jansen, Fröst, Thedéen, Debargue (Sony)
→ Très soliste, manque un peu de cette fièvre commune (trop facile pour eux ?). Même Thedéen, mon idole d'éloquence élégance dans Brahms, paraît un peu forcer son timbre.

Verdi – Nabucco (extraits en allemand) – Liane Synek, Lear, Kónya, Stewart, Talvela ; Deutsche Oper Berlin, H. Stein (DGG)
→ Version très bien chantée (en particulier le ferme mordant de Stewart et la tendreté de Lear).
→ Les extraits sont étrangement choisis (pas d'ensembles, pas d'Abigaille hors sa mort !).

Verdi – Aroldo – Vaness, Shicoff, Michaels-Moore ; Maggio Firenze, Luisi (Philips 2001)
→ Distribution, orchestre, captation de luxe pour  cette refonte de Stiffelio, dans le contexte plus consensuel des croisades. Les meilleurs morceaux (le grand ensemble du duel à l'acte II, l'air du père au début du III…)  sont cependant conservés, à l'exception du prêche final, hélas. (La version Aroldo de la fin Deest non seulement musicalement fade, mais aussi dramatiquement totalement ratée.)
→ Meilleure version disponible au disque pour Aroldo, à mon sens.
→ bissé

Schubert – Quatuor n°13 – Diogenes SQ
+ Engegård (plus vivant)
+ Ardeo (un peu gentil)
+ Takacs (vrai relief, son grand violon)
+ Terpsycorde réécoute (instruments anciens)
+ Mandelring (belle mélncolie)
+ Chilingirian SQ (autant leur Quintette est fabuleux, autant ce quatuor, épais et mou me déçoit de leur part)

Sibelius – Tapiola – Suisse Romande, Ansermet
→ Ce grain incroyable, cette verdeur, cette clarté des timbres et du discours !
(+ Davis LSO, très bien)
(+ Berglund Radio Finlandaise, contrastes incroyables !)

Cherubini – Medea acte I – Forte, Antonacci, Filianoti ; Regio Torino, Pidò
→ Toujours aussi mortellement ennuyeux… et malgré Pidò (il faut dire que la distribution n'aide guère…).

Debussy, œuvres à deux pianos  –  Grauschumacher Piano Duo (Neos 2021)

récital : Weber (Euryanthe), Wagner (Tannhäuser, Meistersinger), Verdi (Otello), Tchaïkovski (Iolanta), Bizet (Carmen), Adams (Doctor Atomic), Turnage (The Silver Tassie)… en anglaisFinley, LPO, Gardner (Chandos 2010)
→ Très beau récital très varié et original, splendidement chanté sur toute l'étendue des tessitures et des styles…
+ réécoute de l'air d'Adams avec BBCSO & Adams (Nonesuch 2018)
Quel tube immortel !

Haendel – Jephtha (disco comparée)
Gardiner, c'est plutôt un de ses disques tranquilles (mous). Pas du niveau de son Penseroso par exemple.
Biondi est très bien mais attention, il utilise un orchestre moderne, les cordes sont en synthétique et très ronde même si ça vibre peu, couleurs des vents plutôt blanches aussi, et on entend que les archets sont modernes, ça n'a pas le même tranchant à l'attaque : c'est très bien pour un orchestre pas du tout spécialiste, mais vu qu'on a du choix au disque, n'en attends pas un truc comparable à ses enregistrements de Vivaldi.
Budday sonne un peu écrasé, Grunert plutôt triste. Même Christophers n'est pas très électrique.
Creed reste un peu tranquille, mais un des plus animés et équilibrés en fin de compte.
Harnoncourt a un peu vieilli, mais ça a le grain extraordinaire et l'engagement du Concentus des débuts… Il faut voir sur la longueur ce que ça donne, mais l'effet Saül n'est pas à exclure !  En tout cas, c'est nettement la plus habitée, je trouve. (Avec Biondi, mais instruments modernes…)

Schumann – Szene aus Goethes Faust, « Mitternacht » – Jennifer, Vyvyan Fischer-Dieskau ;  ECO, Britten (Decca)
+ réécoute Harding-BayRSO <3
+ réécoute Abbado-Terfel
+ réécoute Wit-Kortekangas
+ réécoute Harnoncourt-Concertgebouw
(avec partition d'orchestre)

Smetana:  Má vlast – Bamberg SO, Hrůša (Tudor 2016)
→ Beaux cuivres serrés, superbes cordes, grand orchestre assurément et par la légèreté de touche d'un habitué du folklore. Ensuite, je trouve toujours cette œuvre aussi univoque, faite de grands aplats affirmatifs, sans discours très puissant, une suite de grands instantanés grandioses. À tout prendre, dans le domaine du mauvais goût pas toujours souverainement inspiré, l'Alpestre de Strauss m'amuse autrement !




Réécoutes : œuvres

LULLY – Isis (actes III, IV) – Rousset

Pierné – Cydalise & le Chèvre-pied – Luxembourg PO, Shallon (Timpani)
→ Très joli, dans le genre de Dapnis (en plus rond). Le sujet versaillais n'induit pas vraiment d'archaïsmes. Très beau ballet galant et apaisé.

Pierné – La Croisade des Enfants (en anglais) – Toronto SO, Walter Susskind
→ Un peu lisse, en tout cas joué / chanté ainsi.

Pierné – L'An Mil – Peintre, ON Lorraine, Mercier (Timpani)
→ Aplats vraiment pauvres des mouvements extrêmes, mais ce scherzo de la Fête des Fous et de l'Âne est absolument extraordinaire, et illustre de façon éclatante le génie orchestratoire de Pierné – certains éléments, comme l'usage des harmoniques de violon pour créer des résonances dynamiques, sont abondamment réutilisés dans L'Oiseau de feu de Stravinski…

Moulinié: Le Cantique de Moÿse – par les Arts Florissants, William Christie (HM)
→ Toujours pas convaincu par cet corpus qui regarde bien plus vers la Renaissance et la polyphonie assez austère que vers les talents extraordinaires de mélodiste que manifesta par ailleurs Moulinié.

Pfleger – Motets latins – CPO

Kreutzer – La mort d'Abel – Droy, Bou, Pruvot ; Les Agrémens, van Waas (Singulares 2012)
→ six fois

Édouard Dupuy – Concerto pour basson – van Sambeek, Swedish ChbO, Ogrintchouk (BIS 2020)
→ Un des disques les plus écoutés en 2020, pour ma part !  Le thème lyrique et mélismatique du premier mouvement est une splendeur rare. Et ces musiciens sont géniaux (meilleur bassoniste du monde, meilleur orchestre de chambre du monde, dirigés par le meilleur hautboïste du monde…).

Ginastera – Quatuors 1,2,3 – Cuarteto Latinoamericano (Brilliant)
→ Folklore et audace de l'harmonie, des figures… du Bartók à l'américaine (australe).

ANDREAE : String Quartets Nos. 1 and 2 / Divertimento (Locrian Ensemble) (Guild)

Weigl – Quatuors 7 & 8 – Johann Christian Ensemble (CPO)

d'Albert – Quatuors – Sarastro SQ (Christophorus)

Joni Mitchell – Blue (1975)
→ La parenté avec la pensée du lied schubertien me frappe à chaque fois…

PEJACEVIC, D.: Symphony in F-Sharp Minor, Op. 41 / Phantasie concertante (Banfield, Rheinland-Pfalz State Philharmonic, Rasilainen)
→ Symphonie expansive et persuasive, riche !  Pas du tout une musique galante.

Cherubini Messe solennelle n°2 en ré (1811) – Ziesak, Bauer ; Stuttgart Klassische Ph, Bernius (Carus)
Qui tollis a l'aspect de volutes du début du Songe d'Hérode chez Berlioz (source de sa parodie). Et puis marche harmonique très impressionnante.
→ Dans le Sanctus / Benedictus, Hosanna en contraste, façon Fauré, très réussi.
→ Spectre orchestral qui respire beaucoup, réussite de Bernius.

BACULEWSKI, K.: String Quartets Nos. 1-4 (Tana String Quartet) https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1238

DOBRZYŃSKI, I.F.: String Quartet No. 1 / MONIUSZKO, S.: String Quartets Nos. 1 and 2 (Camerata Quartet) (DUX 2006)
→ Beau romantisme simple, où se distingue surtout le Premier de Moniuszko.



Réécoutes : versions

Offenbach – Barbe-Bleue (duos de l'assassinat au II, entrée et duel de BB au III)
versions Pelly (Beuron), Cariven (Sénéchal), (Legay), Campellone (Vidal), Harnoncourt
« Le ciel, c'est mon affaire » (Zampa)
« Non dans un vain tournoi, mais au combat mortel » (Robert Le Diable)
« Le ciel juge entre nous » (Les Huguenots)

Mahler – Symphonie n°3 – LPO, Tennstedt (Ica, concert de 1986)

Verdi – La Forza del Destino (adieux et duel de l'acte III) – Del Monaco, Bastianini, Santa Cecilia, Molinari-Pradelli (Decca)
→ Quel verbe, quelles voix, quel feu !
→ (bissé)

Bach – Sonates violon-clavecin – Glodeanu, Haas (Ambronay 2007)
→ Merveille de souplesse, d'éloquence, la pureté et la chair à la fois.

Mahler – Das Lied von der Erde – K. König, Baltsa, LPO, Tennstedt  (EMI)
→ Un peu plus terne, manque de cinétique, un peu décevant. Les couleurs mordorées de Baltsa sont un peu inhibées par son allemand qui paraît moins ardent que son italien ou son français.

Offenbach – Barbe-Bleue (acte III) – Collart, Sénéchal, Peyron… Cariven

Mahler – Symphonie n°2 – Soffel, LPO, Tennstedt  (EMI)
→ Très très bien, mais pas aussi singulier / tendu / abouti que le reste de l'intégrale. Quand même le plaisir de profiter des frémissements de Soffel dans un tempo d'Urlicht ultra-lent.
→ On entend tout de même remarquablement les détails, les doublures, l'ardeur individuelle aussi (quelles contrabasses !). Le chœur chante avec naturel aussi, voix assez droites qui sonnent à merveille ici.

Mahler – Symphonie n°1 – LPO, Tennstedt  (EMI)

Mahler – Symphonie n°4 – Popp, LPO, Tennstedt  (EMI)
→ Excellent aussi.

Mahler – Symphonie n°3 – Wenkel, LPO, Tennstedt  (EMI)
→ Tellement tendu de bout en bout, et très bien capté !

Verdi – Nabucco – Souliotis, Prevedi, Gobbi ; Opéra de Vienne, Gardelli (Decca)
→ Chœur superbement articulé. Splendide distribution. Pas l'accompagnement le plus ardent, mais un sens du pittoresque qui n'est pas dépourvu de délicatesse.

Verdi – Nabucco – Theodossiou, Chiuri, Ribeiro, Nucci, Zanellato ; Regio Parma, Mariotti (C Major)
→ La version moderne idéale de l'œuvre, fouettée et dansante à l'orchestre (vraiment conçue sèche comme un os, aucune raison d'empâter ces harmonies sommaires conçues pour le rebond), chantée avec un luxe et une personnalité très convaincants.

Verdi – Stiffelio – Regio Parma, Battistoni (C Major)
→ La version sans faute de ce bijou trop peu joué.  Comme Traviata, un drame de mœurs contemporain  (l'adultère de la femme d'un pasteur).

Rott  – Symphonie en mi – Radio de Francfort, P. Järvi (RCA)
→ La superposition des deux thèmes du I est vraiment génialissime… et que de traits qui tirent le meilleur de Bruckner et annoncent le meilleur de Mahler !

Korngold – Quatuor n°3 – Flesch SQ (ASV / Brilliant)
Korngold – Quatuor n°2 – Brodsky SQ ()
Korngold – Quatuor n°1 – Franz Schubert SQ (Nimbus)

Verdi:  Aida: Act II Scene 2: O re pei sacri numi (Il Re, Popolo) – Hillebrand, Nikolaus; Bavarian State Orchestra; Muti, Riccardo (Orfeo)

Wagner – Tristan, acte III – Ligendza, Baldani, Wenkoff, Nimsgern, Moll ; Kleiber Scala 1978 (MYTO)






Autres nouvelles parutions à écouter

Côté œuvres :

→ rozycki hymns
→ klami chamber music
→ nostra culpa eugene birman alba helsinki chbCh
→ wertheim par pawlik chez dux
→ étienne richard fabien armengaud
→ frid quintet
→ breath angels
→ Santa Ratniece: Vigilia del Mattino Latvian Radio Choir
→ heggie songs hope
→  Schulhoff Intégrale des Lieder. begemann
→ Antti Auvinen & Sampo Haapamäki: Choral Works Helsinki Chamber Choir 
→ Michael Jarrell: Orchestral Works Tabea Zimmermann
→ John Mayer & Jonathan Mayer: Orchestral Works Sasha Rozhdestvens
→ kontski piano sonatas anna parkita
→ daniel jones symphs 3 5 lyrita thomson
→ Bergson: Orchestral Works Jonathan Plowright
→  clarinette copland bernstein rozsa orchid
→ vlagiderov cctos
→ Holmboe quats vol. 1 nightingale SQ
→ carte postale royaumont bunel
→ tempesta di passaggio : solo pour cornetto
→ gál 'hidden treasures' lieder inédits immler deutsch
→ british music strings I pforzheim
→ schnittke daniel hope
→  claire huangci pastorale
→ kalafati piano
→ respighi transcriptions
→ eccles semele
→ maconchy , lefanu, swayne « relationships » violon piano
→ alex freemann, requiem (BIS)
→ Cesti, La Dori
→ hasse enea in caonia
→ ruders, nørgård, violoncelle solo
→ Grigory Krein piano
→ F.G. Scott piano
→ worgan harpsichord julian perkis chez toccata
→ luxembourg contemporary
→ marteau vol 5 caprices violon piano
→  Goldmark vol 2, mokranjac piano, the laundy grondahl legacy, graun orchestral, trattamento dell'harmonia, platti →  chamber, marx mosè
→ farkas chamber, braga santos, chamber 3, telemann christmas cantatas CPO, jenner piano

Et côté versions :

→ Johan Nepomuk David : intégrale des trios à cordes (David-Trio), chez CPO.
→  hosokawa mozart
→  violoncello corelli
→ Schulhoff Flammen very vermillion billy
→ stikhina salomé  https://www.youtube.com/watch?v=YU0jlgd9Pas
→ bruck 9 orgue schaller
→ bach motet 118 cantates herreweghe
→ kopatchinskaja (plaisir illuminés)
→ ballades vinnitskaya
→ fanciulla foster
→  musicalische exequien
→  dardanus
→  haydn 76 chiaroscuro
→  händel brockes arcangelo
→  Strauss Roth
→ buxtehude par Les Timbres
→ locatelli concertos violon gringolts helsinki baroque
→ catoire chambre & concerto, triendl
→ messiaen 20 regards chen
→ Rachma symph 2 rattle LSO
→ beethoven solemnis jacobs
→ ariadne botha schmeckebecher
→ telemann ouvertures, orfeo barockorchester
→ telemann concerti camerata köln
→ josquin 7e livre, visse
→ weinberg 2,5,6 arcadia SQ
→ nouvel an 2021 muti
→ bagatelles beethoven feltsman
→ boffard beethoven berg boulez
→ krieger 12 sonates en trio
→ pettersson symph 12 lindberg



Projets d'écoutes ou réécoutes pour les semaines à venir

schmidt 1 halasz, bbc wales…

Berlioz messe solennelle gardiner

pierné : croisade enfants, cydalise, paysages…

biber missa christi resurgentis

alceste lully

lorenzani

coffret mercier

pfleger isolés

caroline charrière le livre pour toi balleys

moeran chœurs, quatuors maggini, ccto vcl

bartok BB ansermet fr

forza del mo

guanni fiorellino scavi di pompei

cctos vcl : schmidt, honegger, Geoffrey Bush (Sinfonia Concertante), Alfredo Casella et Anna Clyne

Schütz Auferstehungshistorie, SWV 450 (ca. 1623) Paul Hillier / Ars Nova (Jacobs / Concerto Vocale, Lasserre / Akadêmia, Haller / Chapelle Rhénane, Pierlot / Ricercar Consort, Rademann / Dresdner Kammerchor, Bernius / Kammerchor Stuttgart, Kuijken / Petite Bande)

Orchestral Music - GRÉTRY, A.-M. / GOSSEC, F.-J. / STAMITZ, J. / KRAUS, J.M. / PIELTAIN, D.-P. / GRESNICK, A.-F. / HAYDN, J. (Les Agrémens)

dupuy, kreutzer, clément, pierre rode, viotti,

nemtine, protopopov, liato, scriabine 5, proko 7…

bollon

cctos pia proko

VERDI, G.: Nabucco [Opera] (Sung in German) (Scheyrer, Javanovic, Colombo, Berry, Vienna State Opera Chorus, Vienna Radio Symphony, Klobucar) (1955)

MARSCHNER, H.A.: Templer und die Jüdin (Der) [Opera] (Synek, Oeggl, Sperlbauer, Equiluz, Vienna Radio Symphony, Tenner) (1951)

mäntyjärvi

Scriabine Sonates pour piano n°6, op. 62 et °9, op. 68 «Messe noire». Danses op. 73. Poème «Vers la flamme», op. 72 Kun-Woo Paik (piano Steinway “D” Concert Grand, 1926)

chb ropartz cras d'indy huré

alzira, corsaro

korngold sinfonia/ietta

dupuy

nemtin

→ BOLDEMANN, L.: Svart är vitt - sa kejsaren [Opera] (S. Nilsson, G. Slättegård, P. Höglund, Stockholm Royal Opera Chorus and Orchestra, P.A. Andersson)

→ RAFF, J.: Benedetto Marcello [Opera] (D. Roth, Kalpers, M. Ramos, Joswig, South West German Radio Kaiserslautern Orchestra, G. Nowak)

→ Ansermet château BB

→ szymanowski gardner stryja wit

→ sirodeau legs ; teinberg pianiste ; josef hofmann

concours Moniuzkyo

→ lessel rozycki https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1654
→ elsner dobrzynski https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1657
→ malawski https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1656
→ moszkowski https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1655
→ leschetizky tansman gorecki https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1658
→ moniuszko quats https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1653
→ pizzetti Sonate pour violon et piano en la majeur de 1918

→ JAQUES-DALCROZE, É.: Tragédie d'amour / La veillée / Sancho Panca Overture (Mosuc, Bratislava Symphony, Adriano)

¶ CHERUBINI, L.: Mass No. 2, "Messe Solennelle" (Ziesak, C.Mayer, Genz, T.E. Bauer, Stuttgart Chamber Choir, Klassische Philharmonie Stuttgart, Bernius)

¶ CHERUBINI: Mass No. 2 in D Minor, "Messe Solennelle" Rilling

¶ KARLOWICZ, M. Symphony in E Minor, Op. 7, "Odrodzenie" (Rebirth) (Warsaw Philharmonic, Salwarowski)


 ¶ KARŁOWICZ, M.: Symphony, Op. 7, "Odrodzenie" (Rebirth) (Mieczysław Karłowicz Philharmonic, R. Bergmann)

¶ CLERAMBAULT, L.-N.: Motets à 3 voix d'hommes et symphonies (Ensemble Sébastien de Brossard, Armengaud)

¶ DORNEL, L.-A.: Après la froidure / Pièces de Clavecin / Suites / Vos gemissements (Duthoit, Le Concert Calotin, Armengaud)

tout DUX, tout CPO

Jēkabs Jančevskis - Chœurs
Mäntyjärvi - Chœurs
Foulds - Quatuors
SEHS

heggie violins of hope
pejavevic symph réécoute

vieuxtemps cctos vcl CPO
vieuxtemps cctos vln davin

nielsen jensen
nielsen kuchar
nielsen bernstein

« Flury. Son quatuor No. 5 est bien ficelé dans une optique assez traditionnelle, le No. 6 possède un II d'une grande mélancolie et déploie un cœur suspendu dans le III à fondre. Le No. 7 est peut-être le plus intéressant, qui démarre en fugue à quatre voix avant de virer à une pièce romantique tout en pizzicatti. Ces deux derniers sont couplés avec une suite pour orchestre à cordes assez déconcertante (III), variée (Atterberg dans le II, marche instable dans le IV) qui ne manque pas de sel. Le quintette pour piano, bien que souvent d'un sentimentalisme parfois caricatural, n'aura pas dépareillé avec les pièces ultra-lyriques écoutées récemment. Plaisir sûrement coupable mais plaisir malgré tout. »

« Plus ancien et susceptible de te plaire, Bargiel. Le deux premiers quatuors évoquent Beethoven, respectivement opus 18 et 59, les troisièmes et quatrièmes sont plutôt d'obédience Schumann/Brahms/Mendelssohn (même si j'ai pensé aux gémissements utilisés par Onslow au début du No. 4). Plus sophistiqués, moins immédiats en ce qui me concerne, avec un pathos un peu forcé parfois, mon goût désordonné ne doit pas empêcher d'y trouver maintes satisfactions. Mais c'est bien son octuor, d'une noirceur incroyable, qui m'a cueilli et que j'enjoins d'essayer sans attendre. Sa symphonie est au menu prochainement, je ne saurais rien en dire à l'heure actuelle.  »

« Blackford, des choses passionnantes dans tous les registres. En musique de chambre, ses Hokusai Miniatures aux atmosphères variées et particulièrement évocatrices. À l'orchestre, outre sa réorchestration du Carnaval de Saint-Saëns et sa propre symphonie pour animaux qui mange à tous les râteliers (de Rautavaara à Williams), son concerto pour violon Niobe avec des vrais morceaux de Banks et de Szymanowski m'a fortement convaincu. »

(vous aurez reconnus les conseils personnalisés de Mefistofele)

hausegger, graener

cherubini messes

lintu

goetz quintette triendl

wolf-ferrari (segreto, etc.)

respighi vetrata, metamorphoseon
Den Utvalda rangström nylund schirmer

cctos violon : st-sns, godard, vieuxtemps, graener goetz, børresen

vieux temps hahn, vcl cctos

scriabine symph 1

FOULDS, J.: Dynamic Triptych (Shelley, Royal Philharmonic, Handley)

foulds chambre quartetto intimo

nielsen bo holten vocal

leclair

kirchner quatuor piano

CHAYNES, C.: Visions concertantes / 4 Poèmes de Sappho (Mesplé, Ponce, Trio à cordes Français, Toulouse Chamber Orchestra, Armand)
Rangström : Havet sjunger, Bön till natten, Partita

RANGSTRÖM, T.: Sånger (Hagegard, Scheja)

elisir : dalla benetta De Marchi, valletti bruscantini gavazzeni, bonney winbergh panerai ferro, gigli taddei gavazzeni,
Jules Massenet (1842-1912) :

Le Carillon, ballet ; Richard Bonynge, National Philharmonic Orchestra (Decca, avril 1983)

Opéra Oleg Prostitov "Ermak"
stanford R. Williams
gubaidulina quat 1
tichtchenko 4,3
schnittke rubackyte
Lokshin - Variations for piano - Maria Grinberg, piano
schoeck piano ritornelle
jacques mercier sony
adamek https://www.youtube.com/watch?v=xOPdjCxHJ8A
requiem verdi, gounod (+ mors et vita)
krug https://www.youtube.com/results?search_query=arnold+krug
lully alarcón
hartmann rickenbacher nimsgern n°2
bax avec pttn, rott avec pttn
Jekabs Jančevskis : Aeternum and other works (Jurģis Cābulis /Riga Cathedral Choir School Mixed Choir)
Jaakko Mäntyjärvi : Choral music (Stephen Layton / Choir of Trinity College Cambridge)
→ boutsko : i]Nuits blanches[/i] ([i]Белые ночи[/i]
lebendig begraben nagy
ina boyle
diamants couronne paul paray
zaderatski : sonates, préludes
→ keuris laudi, michelangelo, antologia…
→ roy harris symph 3, symph 5, ccto violon
→ Alexander KASTALSKY (1856-1926), Requiem for Fallen Brothers (1914-1917)
→ Musgrave Helios, ina boyle
Tournemire : Symphonie Sacrée (van der Ploeg)
→ børresen ccto vln par garaguly
→ weber : mélodies italiennes, lieder
diogenes SQ
CPO
kalliwoda 2, kalliwoda 5 spering
kallstenius 1
kozeluch moisè in egitto
Maconchy, compositrice Symphony for double string orchestra
Lajtha: Symphonie n°1/Pasquet
→ reinecke dornröschen
→ Let There Be Cello
→ Bainton 3, Ruth Gippz 4
→ consortium classicum (moscheles, tribensee)
→ DUSSEK, J.L.: Piano Sonata, Op. 43 / MOSCHELES, I. / CRAMER, J.B. / HUMMEL, J.N. / KALKBRENNER, F.: Variations on Rule Britannia (M. MacDonald)


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Commentaires

1. Le mardi 6 avril 2021 à , par Mefistofele

Cher Docteur,

Je lis avec plaisir que le retour de la belle saison est accompagné d'un bel appétit discographique ! Voilà qui me donne l'occasion de badiner autour de quelques parutions, probablement plutôt anciennes étant donné mes récentes activités difficilement avouables. Par commodité, je vais commenter ce que je peux dans l'ordre que tu auras prescrit (les ordonnances de Tonton David, souveraines pour les confinements !).

Le Roi Carotte, je pleure de ne pouvoir y accéder, voilà qui fait bien envie. Je tâcherai donc de me consoler en programmant Les Diamants de la Couronne dans un future proche, puisque j'ai bien cela sous la main.

Concertos pour violon : je note volontiers Halvorsen, que je ne connais pas ; suis surpris de ton enthousiasme à l'égard de Moeran, que j'avais trouvé bien mais pas exceptionnel non plus ; ne cacherai pas ma joie de lire que le disque Harris/Adams t'a plu, je l'avais adoré ! L'autre version disponible au disque du Harris est plus limitée techniquement mais jouée avec plus de vivacité, j'avais même préféré.
Le Svendsen est tout à fait charmant, et te rejoins dans l'appréciation positive du Rihm/Dusapin (moins convaincu par Mantovani qui n'est pas vilain pour autant).

Ah, le concerto pour violoncelle de Monn, je suis désolé de lire qu'il constitue une telle déception. Je l'ai réécouté, me demandant si mon appréciation remontait à si longtemps qu'elle en était disqualifiée... Non, j'ai vraiment aimé... MAIS ! Peut-être ne parlons-nous pas de la même chose (sauf si tu t'es infligé les deux, ce que je soupçonne à la relecture). Le Monn-Schoenberg est un concerto pour clavecin de Monn réochestré par Arnold et adapté pour violoncelle, le vrai concerto de Monn est différent et écrit dès l'origine pour violoncelle. La chose de Schoenberg me fait bien rire, la pièce de Monn est d'un baroque affirmé que j'ai étrangement fort apprécié, encore plus après mon marathon du genre où les déceptions se sont disputées à l'ennui. Heureusement que j'ai pu y glâner de vraies perles : Clyne (très cinématographique), Casella (façon pièces de guerre), Honegger (jazzy et souriant), et les deux de Ginastera (atonalité et atmosphères à revendre). Plus connus mais moins probablement ton genre, Penderecki 2, Saariaho (Notes on Light, pas Amers !) et Weinberg... ou bien les irrésistibles de Saint-Saëns et Kabalevsky 2 !


Pabst, concerto pour piano comme trio, je me suis resservi au cas où, j'ai trouvé ça parfaitement oubliable. Tant pis !

Dupuy, le concerto pour basson en ut mineur est en effet un régal, je suis curieux de tenter le reste.

Kreutzer, les opus que tu cites me sont inaccessibles ? Je me suis donc rabattu sur le disque CPO avec les concertos 15, 18 et 19, et c'est absolument frais et charmant, le 15 donne même envie de se resservir.

Mantyjärvi. quelle joie d'avoir fait un converti ! J'ai trouvé cela parfaitement saisissant, n'ayant pas la même profondeur de champ que toi côté musique chorale. Du moins, je suis rassuré de lire que c'est objectivement bien.

Je mets de côté les disques du Quatuor Romantique, Smyth chambriste et le Cherubini par Ferro, toutes choses qui semblent compatibles avec mon régime.

Bartók en japonais... C'est donc très étrange. C'est bien du japonais, c'est incroyable d'articulation (on comprend tout, je suppose à cause de la structure de la langue et des phonèmes), mais cela ne sonne pas absolument pas japonais pour autant. Un peu comme si, en forçant le trait, un robot lisait en phonétique pour le rendu coloristique. C'est... dérangeant, et tellement différent du rendu des langues comme l'allemand ou l'italien. N'ayant jamais entendu d'opéra en japonais avant celui-ci, est-ce une particularité de cette performance-ci, ou bien une caractéristique plastique de la langue pour ce format ?
Je connais maintenant les versions originale, anglaise et japonaise de ce chef d'œuvre, je suppose que la version française ou allemande sera un jour au menu... sans qu'aucune ne détrône l'idiome de base jusqu'à présent.

Pierné, j'ignorais que La Croisade ait jamais été donnée, mais ce que tu en dis ne fait pas envie. Par contre, remettre L'An Mil et Cydalise sur la platine, c'était prévu, j'ai même fort hâte maintenant.

Quatuors, moins saisi que toi par les noms listés, ou alors plus sensible (et vraiment beaucoup) à un seul. d'Albert 1, Andreae 2, Ginastera 1, Weigl 1, Moniuszko 1. Ma foi, il serait bon de retenter tout cela à un moment, mais le temps, le temps ! Si je devais proposer un quatuor qui m'est cher pour ne pas simplement opiner à ton goût toujours excellent et éclectique, ce serait Frid 3 (Fantasia Tropica), c'est assez inouï dans la littérature que je connais, et le titre annonce la couleur (moite, je pense à la couverture des Impressioni brasiliane de Respighi par Dorati).

Enfin, une note très négative pour conclure, sinon on croirait que je me suis amolli, Rott. J'ai trouvé la symphonie (et les piécettes données autour en général) parfaitement insupportable, interminable, brouillonne, du Mahler avec tous les défauts et plus encore. J'imagine que mon peu d'appétence pour ce type de langage n'aide pas, mais même avec un effort d'imagination, je trouve l'enthousiasme à l'égard de ce compositeur assez déplacé. J'ai coupé avant la fin, ce qui ne m'arrive pratiquement jamais.

J'en resterai là pour mes bavardages du jour.

Au plaisir !

P.S. : je tiens à signaler que j'ai lu avec attention toutes les précédents notules, mais n'ayant rien pour y contribuer au-delà de "bravo, merci, c'est passionnant !", je me suis abstenu. Que le silence des lecteurs ne soit pas perçu comme un signe de désintérêt, mais fort possiblement comme celui de la foule béate d'admiration en contemplant le firmament de la science... tout en écoutant les extraits en ligne ou les recommandations de céans.

2. Le mercredi 7 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Cher démon,

L'ordre où je les ai disposés reflète simplement l'ordre (inversé) de l'écoute. Je me suis ainsi épargné une grosse heure de mise en forme supplémentaire.

Le roi Carotte n'a jamais été gravé en CD, puisqu'il était resté enfoui jusqu'à la production Pelly pour Lyon-Lille (création en 2014). Mais la vidéo s'en trouve très aisément, en premier résultat de YouTube.

Oh, un concerto pour violon que tu ne connais pas !  \o/  Harris, Svendsen, Dusapin, je les ai justement écoutés après t'avoir lu. Un peu déçu par rapport à ce que tu promettais de Dusapin – j'ai largement plus été intéressé, sur le même disque, par Rihm et surtout Mantovani –, mais c'était très bien.

Monn : je n'ai trouvé que le machin pour plink-plonk bidouillé par Nonold, en effet (il y en a pas mal au disque). Et c'est pas terrible. Même les versions sur instruments d'époque jouent ça. Je n'ai pas trouvé l'autre concerto que tu mentionnais.

Merci pour les recommandations violoncellistiques, qui s'ajoutent à celles que tu avais déjà faites. Je me demande si j'ai déjà écouté le Kabalevski… je suis très friand de ses symphonies et même de ses concertos pour piano (!), donc j'ai tout envie de me lancer !

Kreutzer Il y a trois ou quatre disques de concertos pour violon en tout… si tu en cherches, fais-moi signe.

Mantyjärvi : oui, tout à fait enthousiasmé, alors que c'est pas évident pour des monographies au disque. Et puis ces dernières années, j'ai souvent été un peu frustré, parce qu'il y a une vaste offre, mais le langage ne se renouvelle pas toujours beaucoup, entre compositeurs spécialistes du chœur. On est saisi en découvrant cet univers très à part, usant grandement d'une matière tonale riche, et parfois déçu de se rendre compte qu'il manque le petit surcroît d'audace chez pas mal de compositeurs pour créer de nouveaux mondes.
Chez lui, sans rien bouleverser structurellement, il y a vraiment cette part d'invention personnelle, ce rapport au plus près de l'éloquence verbale et musicale.

Le Quatuor Romantique, quand on connaît les œuvres, c'est particulièrement jubilatoire, en particulier le disque opéra-fantastique…

Bartók en japonais : si l'on comprend (ou du moins entend) tout, c'est avant tout par l'excellente articulation des interprète, à une époque où l'intelligibilité était un vrai critère (soupir de nostalgie) et où l'on ne chantait pas complètement en arrière pour faire semblant d'avoir une voix sombre (re-soupir).
Effectivement, l'accentuation en revanche est tout à fait étrange, déjà en hongrois, mais a fortiori en le traduisant. Allemand et anglais ne s'en tirent pas trop mal, mais le japonais sonne étrangement… hongrois, de même pour la version en traduction française furieusement bizarre (Ansermet avec Gilly et Lovano).

Ensuite, oui, il y a probablement des problèmes considérables lorsqu'on veut contraindre par de la musique une langue aussi codifiée dans ses inflexions. C'est encore plus vrai pour les langues tonales du continent, et l'opéra ne peut être alors qu'une étrangeté supplémentaire par rapport à nos langues européennes peu accentuées en comparaison. (Pour l'opéra traditionnel chinois, il n'y a même qu'un nombre limité de tournures mélodiques possibles. Quant aux théâtres musicaux japonais traditionnels, on voit bien comme la parole est secondée par la musique, la domine constamment.)
Je me suis toujours demandé comment on arrivait à faire de la pop diatonique avec du japonais sans que ça sonne aussi lointainement déformé que Le Marteau sans maître

Pierné : joué mollement et chanté mollement en anglais, oui, la Croisade, ça ne soulève pas d'enthousiasme. (J'ai l'impression que ça tient aussi au sujet, on est plus dans l'oratorio sulpicien façon Massenet que dans une expérimentation hardie comme son Saint François qui, lui, est autrement fascinant. Je te le recommande d'ailleurs. Je dois avoir ça dans un coin si jamais ce n'est pas édité au disque – bande de la RTF.)
L'An Mil, mon avis reste le même : mouvements extrêmes en aplats très pauvres et assez ennuyeux. En revanche le scherzo central est étourdissant de couleurs, et illustre pleinement la réputation d'orchestrateur de Pierné.
Cydalise, c'est sympathique mais dans ce genre de ballet bucolique mi-ravélien mi-lyrique, on a plus sympa je trouve (Narcisse & Écho de Tchérépnine !).

Frid, Grigori Frid ?  J'ai justement une parution toute récente de musique de chambre à écouter !

Rott : si tu n'aimes ni Mahler, ni Bruckner, et pas spécialement les variations de Brahms… en effet tu ne peux que souffrir. Sinon, sa singularité est tout de même saisissante, et le souffle qui parcourt l'œuvre aussi (l'émergence parsifalienne du premier mouvement et la superposition bithématique au milieu, le scherzo assez inédit, l'immense variation brahmsienne furieuse avec triangle ad libitum…). C'est aussi peu proche que possible des formes libres des Britanniques, mais il n'est pas exclu que, comme moi, tu fasses ton chemin et finisses par voir la lumière. (Il m'a fallu du temps aussi avant de voir l'intérêt de la chose.)

Merci pour tes encouragements à propos des dernières notules !  C'est en effet un trait habituel que, plus le sujet est de niche, plus la démonstration est fournie, moins il y a de place pour les réactions. On a beau le savoir, ça fait toujours plaisir d'avoir un retour, évidemment !  Ça motive pour tout ce qui reste à écrire… !

3. Le jeudi 8 avril 2021 à , par Mefistofele

Cher Docteur,

Quel plaisir de te lire ! Je vais me permettre d'éclairer quelques lanternes même si Halloween semble fort loin. Mais comme les saisons semblent un peu chamboulées,* pourquoi pas moi ?

Merci pour l'Offenbach que je ne trouvais pas de mon côté (enfin si : "la vidéo n'est pas disponible sur votre territoire." Décidément, Pandémonium est mal servi !), je me programme cela incontinent !

Monn, tu as été escroqué ! Le bidouillage niais et souriant à clochettes en ré majeur (qui me fait vraiment rire, on dirait de la musique pour un Tex Avery) n'a rien à voir avec le vrai concerto, lui en sol mineur, très élégant à défaut d'être original. Je m'attendais à ce que le disque de Wang propose cette dernière version, ce n'est donc pas le cas ?

Violoncelle toujours, Penderecki 2 et Weinberg, je pense que tu détesteras, c'est typique de l'un et de l'autre, donc noir et tonitruant ou arrache-cœur. Par contre, le reste, c'est vraiment, vraiment tellurique (de mon point de vue), avec un traitement de l'instrument différent et surtout, un orchestre qui fait des choses intéressantes, soit l'essentiel de mon point de vue ! Je suis vendu à la cause de Saariaho (sauf opéras, jamais osés), mais tu dois avoir une idée de ce que ça donne. Kabalevsky, j'ai pris beaucoup de notes sur le 2, que j'ai ADORÉ et considère comme le meilleur du lot. Le 1 est charmant mais pas inoubliable, et tu pourrais préférer le 3 pour son côté frais et juvénile ? J'ai encore des tiroirs de recommandations sur le sujet, plus que 26 compositeurs au menu sur les 130 sélectionnés (contre 160 pour le violon et 176 pour le piano, tous éclusés à une poignée d'introuvables près, j'ai bien travaillé, !).

Les concertos de Kreutzer, à ma grande surprise, le disque Naxos que tu évoques n'est pas référencé en Enfer ! J'ai accès à des CPO (1/6/7 et 15/18/19) et un autre Naxos (17/18/19), c'est étrange... Bah, je m'en inquièterai une autre fois et te solliciterai au cas où. Le 15/18/19 m'a fait bonne impression quoi qu'il en soit, et notamment le 15, quelle heureuse surprise dans un idiome plutôt rétro. M'aurais-tu inoculé ton goût pour les choses aimables et bienheureuses ?

Mantyjärvi, vraiment une très bonne pioche. J'ai essayé d'autres compositeurs de la même aire avec des succès divers. Ešenvalds est assez incroyable dans un genre plus dramatique, par contre, Praulinš, j'étais médusé par tant de vulgarité... De la mauvaise comédie musicale, avec guitares électriques malingres pour un côté cirque branché ? À part pour signaler à ses invités qu'il est temps de partir (quand c'était possible), je ne vois pas trop l'utilité, mais enfin... Cela a eu le mérite d'être différent.

Bartók, c'est vraiment intelligible, au point de pouvoir se passer de livret. Par contre, pour la poésie, on repassera, c'est d'un prosaïsme alarmant. Maintenant, ma maîtrise du magyar étant ce qu'elle est, peut-être que le texte original ne se distingue pas par son éloquence non plus ? Bien noté pour la linguistique, c'est intéressant. Et la J-Pop... Nous en parlerons une autre fois. Disons que les appuis de la langue et la prosodie sont souvent très, très étranges et pas là où un francophone les attendrait, eu égard au découpage des syllabes.

Pierné : j'ai donc fait le tour de sa musique orchestrale hier soir, c'est vraiment le concerto pour piano et le Divertissement sur un thème pastoral dont je raffole. Cydalise est charmant mais un peu long pour ce que c'est. L'An Mil, le premier mouvement donne un avant-goût de l'éternité (la durée ressentie), mais de façon si étrange... cela sonne "exotique". Pourquoi ? Le troisième est mortel d'ennui, et je te rejoins pour le central, sans qu'il ne m'hystérise autant que toi. C'est la suite d'Izéÿl que je trouve parfaitement irrésistible, et je ne dédaigne pas la Fantaisie basque ou les Impressions de Music-Hall, partition qui voit défiler le tout-Paris, styles, célébrités et compositeurs. Le Saint-François d'Assise, je ne connais que le Messiaen de réputation. Donc un autre oratorio ? Plus excitant que Les Enfants à Béthléem (infligé dans la journée, je n'en suis pas ressorti ébloui.)

Frid : le disque de Grigori est excellent, trouvé-je (avec le quintette ?), mais je pensais à l'autre que je connais mieux, Géza en l'occurence ! J'aime beaucoup ce que j'ai entendu de lui, ses opéras (courts !) sont d'ailleurs prévus à un moment.

Rott, en effet, les modèles (ou imitateurs), je ne goûte pas, ou alors de façon déviante (Andreae...). J'ai bien eu des moments qui m'ont fait tendre l'oreille (mes notes me disent le III, donc le scherzo), mais je n'ai pas pu aller au bout du IV. J'avais tenté Järvi qui semble faire l'unanimité... Je retenterai dans 10 ans si le monde (ou moi-même) est toujours présent. D'ici-là, j'ai bien d'autres choses à écouter, à commencer par tes propositions en sus de mon planning ministériel !

Voici pour ma copieuse missive. Je vais te laisser écluser bibles et manuels de confession tandis que je retourne à des activités nettement moins catholiques (Reger, un subit élan de masochisme...).

* C'est amusant, du printemps à l'hiver en 24 heures, du soleil à la neige avec 10 degrés en moins.

4. Le jeudi 8 avril 2021 à , par Grégoire

Quelques commentaires ploumploum et violoncelle (étonnant n'est-ce pas :) )

Effectivement Le Roi Carotte était dans les must que j'avais eu la chance de voir à Lille il y a 3 ans ! (il me semble que la distribution était légèrement différente de la vidéo, pas de Bou, Mas en Robin-Luron (mais Beuron, Mortagne ou Briot restaient dans les mêmes rôles). Et au delà de la musique, je trouve la mise en scène et la scénographie également très réussies, assez impressionnantes en salle et très très efficace à la vidéo.
Barbe-Bleue, je suis en pleine réécoute mais effectivement c'est très stimulant aussi (et je guetterai les hommages / citations évoquées évidemment !)
J'espère qu'on pourra vite trouver des prods de cette qualité pour d'autres opéras bouffes moins connus (les enregistrements de l'ORTF sont sympas mais c'est dur de s'y attacher... la comparaison est quand même compliquée pour ceux où l'on a des éléments de comparaisons actuels). Dans le genre étonnant, le Docteur Ox avait été monté à l'Athénée au début des années 2000 par les Brigands avec vidéo (il me semble que la bande audio est sur YT). Arrangement sans grand orchestre mais plutôt fonctionnel et l'opéra bouffe est assez surprenant dans sa progression, sa thématique et même musicalement, quelques belles trouvailles.

Quelques commentaires en vrac sur le violoncelle :
Monn : très plaisant à jouer en tout cas (le concerto version Schönberg, sol mineur, des disques Wang ou Queyras). Il existe effectivement en version (originale ?) clavecin dans un disque CPO Monn, ça sonnerait presque mieux. Techniquement, pour l'époque, il présente quand même quelques petites difficultés (surtout dans le finale). Mais s'il n'a pas été écrit pour ça, ça rend la discussion moins intéressante :) Mais d'accord pour dire que dans l'ensemble ça reste gentil (un intermédiaire intéressant pour se rendre compte de ce que pouvait être un concerto pour violoncelle au début du XVIIIème siècle certainement).

La Suite de Saint-Saëns, je confirme le côté très sympathique de l'oeuvre : le premier mouvement où tout doit couler très naturellement c'est vraiment superbe et la tarantelle finale surexcitée, c'est très très chouette à jouer (et à réécouter, ça faisait longtemps avant cette notule que je ne m'étais pas plongé dedans). Moins fan de la version de Camille Thomas par contre que je ne trouve pas très inspirée (ni même forcément précise, notamment dans la tarantelle où les attaques / notes finales ne sonnent pas forcément en même temps que l'orchestre, bizarre que ça soit passé à la post prod...)

Par rapport aux commentaires du dessus, je ne connais pas Kabalevsky 2 que je filerai écouter demain mais le 1er est plutôt chouette (et assez technique, surtout le finale !) et une succession d'atmosphères assez intéressantes avec des petites fulgurances laissées un peu partout. Je serai curieux de lire ton avis à ce sujet !

J'ai lancé les concertos pour violon de ta liste que je ne connais pas pour la plupart. Halvorsen d'abord, très plaisant effectivement.

J'espère que je ne me suis pas planté dans les balises sinon mon message risque d'être illisible...

5. Le samedi 10 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Has, has,

Tu me feras signe si tu as besoin de l'un ou l'autre Offenbach, donc.


Concertos pour violoncelle

Ah si, j'ai bien le concerto pour violoncelle de Monn en sol mineur, partout. Après vérification, ça semble être une erreur de la base de données de Naxos (ce qui est rare), ayant par ailleurs classé cette œuvre comme arrangement de Schönberg au lieu du concerto en ré.
C'est donc bien le concerto en sol mineur que tu aimes bien que j'ai trouvé terne. :)

Penderecki, j'aimerais peut-être. Weinberg, probablement pas, ce doit flatter ses penchants pleurnichard-mais-sans-mélodie.

Beau palmarès de punitions concertos en effet, mon pauvre félicitations !


A capella géniaux ou pas vraiment

Ešenvalds, c'est très sympathique, mais typiquement le genre de compositeur que j'ai beaucoup aimé au concert et qui me paraît un peu court en personnalité pour susciter mon enthousiasme au disque. Le grand problème en musique chorale, c'est que les compositeurs célèbres (pour autre chose que du chœur) sont un peu trop dans l'exploration pionnière de possibilités expressives (au détriment de la beauté propre d'un chœur standard), tandis que les compositeurs spécialistes de musique chorale manquent parfois de la petite idée pour séduire, en tout cas au disque (en salle, ça fonctionne très très bien Ešenvalds, ou alors est-ce une histoire d'œuvres ?).

Mise à jour : en parcourant le disque Aeternum paru ce jour autour des compositeurs choraux lettons du XXe siècle, j'entends de magnifiques Ešenvalds, justement… À peine survolé le disque, ça semble magnifique, avec notamment des œuvres parmi les très bonnes de Dzenītis et Zaļupe !

Ce que tu dis de Praulinš m'évoque le pluristylisme de Kalniņš, excellent compositeur pour chœur (et figure emblématique de Lettonie, notamment dans l'affirmation de la culture locale face à l'URSS) qui a aussi composé du (mauvais) rock et en a intégré des composantes dans une symphonie (ratée).
Merci encore pour Mantyjärvi.

Bartók et la J-Pop : oui, j'avais effectivement l'impression que les appuis de la langue étaient un peu saccagés dans l'un comme dans l'autre… Le texte original a pour lui un ascétisme un peu naïf, qui n'est pas déplaisant. Mais je ne dirais pas que c'est du Maeterlinck non plus – même si ça semble puiser au mêm etype d'univers mental.


… je pars me promener, je finis de te répondre, ainsi qu'à Maître Grégoire un peu plus tard…

Bon (début de) week-end !

6. Le samedi 10 avril 2021 à , par Mefistofele

Ô péripatéticien chéri,

Deux mots en passant...

Monn : le ré majeur est bien cette chose injouable (selon Casals au moins) et complètement retravaillée par Schoenberg qui sonne si extravagante. Le sol majeur est, découvré-je, arrangé par le même individu, qui aurait ajouté basse continue et cadences à la demande du musicologue Guido Adler. Je crois comprendre que l'original est effectivement pour clavecin ? Le sujet semblait donner lieu à débat (la partition visible chez Universal tendrait à accréditer cette thèse du clavier en premier). Je ne connaissais que le disque CPO de Monn dirigé par Michael Schneider et ne me souvenais pas d'une référence à des tripotages : j'ai donc été trompé !

Musique chorale : Ešenvalds j'aime beaucoup, mais je réalise à tête reposée que je pensais en réalité à Jančevskis, qui semble également au menu du disque que tu évoques ! À programmer incontinent de mon côté dès qu'il sera disponible par ici.

Offenbach : Le Roi Carotte vu hier soir, j'ai adoré. Le scénario est fabuleusement absurde, de même que les personnages (les conseillers me rappelaient les conspirateurs d'un autre opéra...), l'ode à Talleyrand était un régal, le finale de l'Acte I est un incroyable ronge-méninges (au point de le fredonner dès mon réveil), et certains passages sont saisissants (le train à Pompéi !)... Comme le signale Grégoire, la mise en scène est jubilatoire (tout ce qui tourne autour du roi, à commencer par son costume ou sa galerie).
Barbe-Bleue semble accessible, dois-je préférer l'audio vintage seul de Cariven ou une vidéo en particulier ?

Puisses-tu, mon cher Savant, si docte aux Voluptés*
Nous étouffer (de bonheur) en tes notules redoutées.

*Sonores

7. Le lundi 12 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Maître Grégoire,

De même, je vous réponds un peu pour équilibrer.

Bou chantait excessivement peu en solo et dans une tessiture un peu basse pour lui, ce n'est pas trop grave si tu ne l'as pas entendu. Mas en Robin-Luron me tente infiniment plus – Boulianne, c'est vraiment l'émission amollie à la québécoise, tout résonne à l'intérieur, les voyelles sont totalement unifiées, les consonnes à peine audibles… on ne comprend pas sans les surtitres, et en salle, la voix passe très mal la rampe. C'est une tendance de l'école québécoise actuelle, comme s'ils avaient pris les défauts de leurs deux sphères : du français, le manque de tonicité résonante (mais comme on place en avant, ça passe) ; de l'Amérique, le placement arrière (mais avec le métal du twang, ça passe).
Bref, c'était frustrant dans ce rôle-clef, même si l'artiste est très attachante, vivante, généreuse. Avec Mas, ça devait confiner à l'idéal.

Le personnage du Roi légume était, comme vous l'avez dit, époustouflant visuellement. (Et Mortagne, avec son larynx haut et son émission presque totalement ouverte, joue à fond la bizarrerie et l'aspect brut, pas tout à fait humanisé.)

Oui, les arrangements de l'Athénée sont très bons en général !  Ils font du sur-mesure intelligent qui redéploie les informations, et ne commandent pas des réductions où l'on coupe trop de choses.

Oui, dans Barbe-Bleue, quantité de références à l'opéra à succès. (Et aussi d'autres moins repérables pour nous comme « Que c'est comme un bouquet de fleurs », issue d'une chanson à la mode.)

Je reviens vers vous, Messieurs, une fois ma balade de congés achevée. (Attention, c'est durée illimitée dit désormais la loi, je vous dis donc à ce soir / cette nuit !)

8. Le mardi 13 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Eh bien, pauvre démon, fais-moi voir tes merveilles !

Pierné : Hihi, tu as vraiment aimé le plus aimable / sucré. Pas trop mon genre (un peu trop britannisant ?). Il faudrait que je réécoute L'An Mil pour te répondre… je suppose que ce sont les intervalles (peut-être un ultradiatonisme ?) qui créent cette impression exotique. Le scherzo central est non seulement réjouissant, mais en ouvrant la partition, c'est vraiment une explosion de trouvailles, on a l'impression de lire L'Oiseau de Feu (en tout cas d'y trouver des choses qu'on y réentendra, notamment les doublures de traits d'harmoniques).
Les Enfants à Bethléem, je ne connais pas, mais je suppose que c'est du sulpicien dans le genre de la Croisade des Enfants ?
J'ai Saint François de Pierné quelque part, je vais chercher où je l'ai mis.

Oui, (Grigori) Frid, ce disque-là, avec le Quintette !  Je ne connais mie Géza Frid… je rajoute à la liste.

Ah, Reger… C'est beau de s'y mettre. Il y a des pépites indéniables, mais que c'est une musique pensée pour le compositeur plus que pour l'auditeur !  (avec l'exception des poèmes symphoniques, un peu trop complaisants dans la lourdeur pompière d'ailleurs, et des lieder, étonnamment accessible pour les deux premières périodes)

Oui, Jančevskis clôt ce disque merveilleux (et lui donne son nom). Plus que par mes chouchous habituels de l'a cappella letton (mais il en manque beaucoup, Kalnins, Skulte, Austrina, Rubra, Amolinš…), j'ai été séduit par les pièces de Mihailovska et Aišpurs, donc plutôt par des horizons nouveaux !

Pour Le roi Carotte, j'ai été frappé également par la beauté pure du quatuor du rêve pompéien. Et sinon, tout de même, l'air incroyablement grivois du roi légumineux (jamais vu ça à ce point !), pas mal d'ensembles et de récits tout à fait frappants. Cimentés par cette intrigue sans limite (qui coûta tellement cher que l'œuvre n'avait jamais été reprogrammée…). Pour Barbe-Bleue, je me suis occupé de ton cas.

9. Le mercredi 14 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Maître Grégoire,
Souverain puissant des Marcel,


Le mystère de Monn (pas Lisa)

Justement, à l'oreille, Monn ne m'a pas évoqué le début du XVIIIe mais des choses plus tardives (milieu de siècle), et aussi les faux baroques du vingtième siècle (on dirait que le compositeur a beaucoup écouté Bach et l'Adagio « d'Albinoni »). Je ne sais si c'est déjà sa composition, ou si l'arrangement accentue certains traits harmoniques…
(Ah, il est mort en 1750, donc suivant la période de sa production, ça paraît plus congruent, oui.)
Je suis allé voir la partition copiée en 1780 : violoncelle et basse continue. Schönberg a arrangé pour orchestre à cordes, tout simplement. (et interprété l'harmonie, juste une basse non chiffrée, ça me donne plutôt raison, on sent que ça a été harmonisé par quelqu'un qui a étudié Bach…)

Je n'avais pas connaissance de cette Suite de Saint-Saëns avant d'écouter ce disque !  Ces suites avec instrument soliste sont d'ailleurs très peu interprétées en général… j'en vois peu au répertoire, alors que c'est un genre qui existe bel et bien, je me souviens notamment de la Suite pour alto de Laparra, lauréat du Prix de Rome l'année où Ravel a fini second avec Alyssa – bien meilleure que celle de Laparra d'ailleurs. J'étais curieux d'Alexandre Bloch plus que de Camille Thomas, et de ce point de vue l'orchestre n'est pas mal, même si la prise de son (et le répertoire…) ne le sert pas.
Tu conseillerais quoi comme version (plutôt avec un bel orchestre et un violoncelle pas trop grassement virtuose) ?

Je vais donc écouter les concertos pour violoncelle de Kabalevski, mais je vais essayer de savourer encore un peu mon cycle régressif consacré à Graener (j'étais passé à côté de sacrées pépites !).

Content que Halvorsen te plaise (en violon), je suppose que tu connais par cœur ses jubilatoires variations pour violon et violoncelle… Très grand public, mais je suis terriblement client. Je n'avais jamais trop exploré son catalogue jusque là, et je me suis aperçu qu'il existait pas mal de choses, dignes d'intérêt en plus…

Curieux de ton retour sur les autres concertos pour violon !

(Bravo pour les balises, tout a fonctionné… moi je peux tricher, j'ai aussi une interface en code html côté administrateur… Mais à l'époque où j'ai installé le logiciel, c'était déjà un hack assez remarquable de pouvoir mettre de la mise en forme dans des commentaires, et la plupart de mes lecteurs provenaient de forums PhpBB, donc maîtrisaient au quotidien la syntaxe en question. Aujourd'hui ça fait un peu vintage…)

À bientôt, de part et d'autre d'un violoncelle et d'une glotte ou d'un piano, je l'espère !

10. Le jeudi 15 avril 2021 à , par antoine

Merci David d'avoir défendu Rott, dommage de ne m'avoir pas cité comme celui qui vous a forcé l'oreille au forceps!
ps Peut-être faudrait-il que notre ami écoute le premier enregistrement réalisé par le Cincinnatti dirigé par G. Samuel, un tantinet plus échevelé que le Järvi

11. Le vendredi 16 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Antoine,

Si je dois la vérité et toute la vérité, bien que vous m'ayez encouragé pendant des années, c'est précisément à… Paavo Järvi que je dois ma conversion. En concert à Pleyel, j'ai été saisi de bout en bout. Peut-être parce que les réécoutes avaient préparé le terrain, je ne sais.

Cincinnati-Samuel, le scherzo est fabuleux, le reste tout de même moins tendu qu'avec Rückwardt, P. Järvi, D.R. Davies, Trinks ou Ward… À bientôt pour de nouvelles aventures !

12. Le dimanche 18 avril 2021 à , par Diablotin :: site

Bonjour David,
• Parmi toutes ces nouveautés, je n'ai pas vu que tu évoquais Beethoven/7/Currentzis : c'est un peu moins pire que Beethoven/5 par le même -à mes oreilles au moins-, et à peine moins bizarre, avec toujours des drôles d'effets de soufflet -début du II- mais ça reste bourré de tics interprétatifs... Ça a au moins le mérite de la singularité, à défaut d'autre chose !
• Sibelius / Tapiola : j'ai vu ailleurs l'écoute comparative, pas le temps, malheureusement, d'y participer ! Mais j'y suis sporadiquement les publications consacrées. Je reste étonné que tu sembles seulement découvrir la formidable version de Kajanus -excellent repiquage chez Naxos-.
• Dans la série des arrangements dont tu sembles raffoler, les valses de Strauss par Berg/Webern/Schönberg par les Boston Symphony Chamber Players (DGG) sont formidables : à essayer si tu ne connais pas !
PS. On m'a offert à Noël le concerto pour violoncelle de Penderecki : c'est très bien !

13. Le dimanche 18 avril 2021 à , par DavidLeMarrec

Ah, je te redis bonjour ici !

Tapiola : oui, on se fait (peu ou prou) l'intégrale des versions commercialisées ! Si d'ailleurs des lecteurs de CSS veulent y participer, les inscriptions sont toujours ouvertes : https://classik.forumactif.com/t9461p250-ecoute-comparee-sibelius-tapiola.

L'œuvre n'étant vraiment pas parmi mes chouchoutes de Sibelius (dont j'aime largement plus les symphonies et les musiques de scène que les poèmes symphoniques), j'en avais écouté fort peu de versions (à présent j'en ai écouté la plupart…), donc oui, je découvrais Kajanus, dont j'adorais les symphonies vives et atypiques.
Pour Tapiola, il faut tout de même passer outre les problèmes de son (malgré le travail toujours exemplaire des ingénieurs associés de Naxos) et de maîtrise technique de l'orchestre… c'est à un niveau qu'on n'a plus l'habitude d'entendre. Mais l'esprit, le feu, sont remarquables ! (Dans le genre, on a quand même un peu plus confortable, et aussi plus constamment animé à mon sens, avec Garaguly.) Dans les versions anciennes, c'est cependant Ansermet (et, dans un genre beaucoup plus confortable & tradi, Rosbaud-Berlin) qui m'a le plus hystérisé (d'ailleurs probablement la version que j'aime le plus, tout simplement). Mais ce n'est pas du tout élaboré dans la même perspective d'urgence dramatique.

¶ Je note ta recommandation pour les Valses de Strauss – sachant qu'elles ne sont pas trop mon pain quotidien, ça peut me motiver.

¶ J'ai publié cette notule quelques jours avant parution de Beethoven 7 Currentzis, je crois. Je l'ai écouté juste après. Moi j'ai trouvé ça très bien, beaucoup de souffle (quoique peu de contraste), mais pas particulièrement distinctif par rapport à ce qui existe : excellente version dans l'absolu, mais pas nécessairement au niveau de ses prétentions de singularité et de génie.
Effectivement, des effets de soufflet dans l'allegretto et final, effets pas forcément mal réussis d'ailleurs.
J'ai amplement plus aimé la Cinquième, où l'idée de linéarité furieuse me paraît mieux fonctionner.

Voici ce que j'en écrirai dans la prochaine livraison d'ici un mois environ : Beethoven – Symphonie n°7 – MusicAeterna, Currentzis (Sony 2021)
→ Lecture très linéaire et vive : elle exalte, comme leur Cinquième, davantage la poussée cinétique que la structure générale.
→ Le résultat est très convaincant, plein de vivacité, mais ressemble tout à fait à la norme actuelle des interprétations vives et sèches des ensembles sur instruments anciens, sans personnalité supplémentaire particulièrement visible.
→ On retrouve en outre les manques de couleur du côté des bois, très effacés la plupart du temps – alors que d'autres versions « post-baroqueux », sans disposer de moins d'énergie, parviennent aussi à exalter structure et couleurs.
→ Petite réserve aussi dans la construction de l'Allegretto : le climax est réussi mais se trouve parasité par l'exagération des figures d'accompagnement (assez mécaniques de surcroît) qui, au lieu d'agiter le thème, semblent prendre sa place : soudain l'on entend les « coutures » au lieu du propos, c'est un peu étrange à ce degré.
→ À l'inverse, les effets de crescendo-zoom sur les sforzando du final sont plutôt réussis, de même que les volutes d'alto forcenées avant la reprise finale du thème sur secondes mineures de contrebasses.
→ Au demeurant, version énergique, élancée, réjouissante, je ne me suis pas ennuyé un seul instant ! (La réserve provient surtout de la discordance entre le niveau de la prétention du chef / de l'objet d'une part, celui du résultat d'autre part : car on n'y trouvera rien de subversif / neuf / définitif, juste une remarquable version dans l'immensité d'autres.)
→ Du coup vous pouvez plutôt choisir une version plus contrastée, avec des couleurs en sus, ou simplement avec couplage d'une seconde symphonie…

Merci pour tous ces retours !

David

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David Le Marrec

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