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Exclusivité : saison lyrique 2021-2022 du Théâtre des Champs-Élysées


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Pour tous les optimistes qui y croient (ou les junkies qui sont ouverts à toutes les propositions), le Théâtre des Champs-Élysées a commencé envoyer ses brochures, une semaine avant l'annonce de la saison.

Le boss de l'excellent et incontournable forum Classik l'a entre les mains et livre la liste des titres et quelques détails très engageants.

→ Monteverdi, Il Ritorno d'Ulisse in Patria
→ Marais, Bacchus & Ariane (enfin !)
→ Haendel, Radamisto
→ Haendel, Giulio Cesare (scénique)
→ Haendel, Theodora
→ Vivaldi, L'Olimpiade
→ Mozart, Così fan tutte (scénique, Pelly).
→ Spontini, La Vestale
→ Donizetti, L'Elisir d'amore
→ Donizetti, Anna Bolena (lol)
→ Verdi, Rigoletto (scénique jeune public)
→ Wagner, Das Rheingold (Rotterdam)
→ Offenbach, La Vie parisienne (scénique)
→ Franck, Hulda
→ Tchaïkovski, Eugène Onéguine (scénique, Braunschweig)
→ Massenet, Manon
→ Massenet, Thaïs
→ Debussy, Pelléas & Mélisande (scénique, Ruf)
→ Janáček, La petite Renarde rusée

Et quelques compléments :

¶ Charpentier, Te Deum
¶ Bach, Passion selon saint Jean
¶ Haendel, The Messiah
¶ Pergolesi, Stabat Mater
¶ Verdi, Requiem
¶ Dvořák, Stabat Mater
¶ Fauré, Requiem
¶ Puccini, Messa di Gloria


Quelques précisions

Oui, Janáček est l'opéra le plus tardif de la saison apparemment. (Il faut dire que cette année, la création nous est passée sous le nez durant le printemps…)

Les distributions dont on dispose sont assez affolantes.

Così avec Santoni, Arquez, Aglatova (la Susanna de la dernière fois), Dubois, Sempey, Naouri. Sur instruments anciens, avec Le Concert d'Astrée et Haïm. Étonnant de ne pas avoir bouclé le cycle avec Rhorer, que j'avais trouvé absolument renversant, mais je serai ravi d'entendre Haïm également.

Rheingold : Nézet-Séguin vient avec Rotterdam, pour un concert qui réunit quelques-uns des meilleurs titulaires actuels : Karg (Freia), Cargill (Fricka), Graves (Erda), Siegel (Loge), Samuel Youn (Alberich), Volle (Wotan), Milling (Fasolt), Mikhaïl Petrenko (Fafner)… !

Onéguine qui semble avoir été distribué pour moi : Santoni, Kolosova, Borras, Bou… et même Delunsch en prime (qui fait toutes les scènes depuis longtemps en Larina… mais il y a de dix ans que je n'ai pas entendu sa voix !). Ils auraient presque pu prendre une traduction française vu la distribution (Kolosova a souvent invitée au TCE, à Bastille, et dans les salles de concert Philharmonie et / ou Radio-France, elle parle peut-être bien français), Michel Delines a peut-être fait cette traduction – son Boris et sa Dame de Pique sont remarquables.
Quoi qu'il en soit, extrêmement prometteur, a fortiori avec Canellakis qui avait fait de superbes Danses symphoniques de Rachmaninov avec l'Orchestre de Paris, et avec le National de France qui m'avait ébloui dans la Première de Tchaïkovski il y a quelques années – certes, c'était avant le passage à vide de l'ère Krivine, avant le renouvellement récent des premières chaises et il y avait Gardiner aux manettes !
Très intéressé aussi par la proposition de Braunschweig, qu'on peut pronostiquer davantage sensible aux idées de pression sociale, de tension infra-verbale qu'à la couleur locale ou à la subversion gratuite.

Pelléas avec Petibon, Barbeyrac, Keenlyside, reprise de l'excellente mise en scène de Ruf. Et en prime avec Les Siècles et Roth, qui ont vraiment apporté un éclairage totalement neuf, à la fois chaleureusement coloré et très cru (ces accords de cordes peu vibrés dans les ponctuations, lumineux et glaçants !), lors de leur récente production lilloise diffusée en ligne (et probablement toujours disponible.

Bacchus & Ariane de Marais, le CRR de Paris l'a donné en vidéo il y a quelques semaines (et, hélas, en prononciation restituée avec des résultats peu probants), ravi de pouvoir enfin voir en vrai le seul opéra de Marais qui restait à remettre à l'honneur (après Alcide à Versailles et Sémélé en tournée et au disque). Souvent annoncé, souvent déprogrammé, c'était devenu un serpent de mer – que nous serons fort aise, nous les LULLYstes, de pouvoir attraper !

Quant à Hulda, pour en avoir joué quelques pages par curiosité il y a quelques années, je n'ai pas conservé le souvenir d'une œuvre particulièrement audacieuse, mais au contraire, comme le Stradella du même Franck, marqué par l'influence italienne, certes moins uniment mélodique que ses confrères, mais amoindrissant ses tendances au chromatisme pour se couler dans l'esprit d'un langage opéra un peu plus « standard ». Je n'ai pas assez insisté pour déterminer s'il s'agit d'une œuvre mineure ou si de réelles fulgurances s'en dégagent. J'en serai donc.

Je vous recommande chaleureusement, également, la Messa di Gloria de Puccini, qui met essentiellement en valeur le chœur (les solistes chantent très très peau) et culmine dans ce Gloria de vingt minutes assez jubilatoire. Écriture chorale assez massive, mais l'orchestration, les doublures, les harmonies sont vraiment typiquement pucciniennes, avec un dépouillement dont nous sommes peu accoutumés. Un bijou qu'il faudra aller entendre, je vous assure.



Très varié, intriguant et assez exaltant, pour les premiers échos, donc !

Vous pouvez suivre en temps réel les nouvelles informations données par Xavier sur Classik.

Sans réel rapport, mais pour votre propre bien, je vous signale également la parution d'une liste à peu près exhaustive des expositions de France qui réouvrent dès le 19 mai, due à Guillaume Giraudon – qui l'a agencée sous forme d'un PDF très commode.

(À très bientôt pour quelques considérations un peu plus pérennes que le mois prochains, mais avec tout ce que vous avez enduré, vous méritiez de savoir, n'est-ce pas ?)


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Commentaires

1. Le vendredi 14 mai 2021 à , par Faust

Bonjour,

Effectivement, cela fait plus envie que la demi portion de la Philharmonie qui semble un peu endormie et qui va devoir se réveiller. Ils pourraient utilement vous prendre comme conseiller musical !

Il faut maintenant espérer que ce programme alléchant ne sera pas massacré par la jauge réduite (jusqu'à quand ?) et, pire encore, par les annulations dues aux soubresauts de l'épidémie !

Il faut, musicalement, vivre d'espoir ...

2. Le vendredi 14 mai 2021 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Faust !

Si l'on est un peu amateur de chant, de toute façon, la demi-saison de la Philharmonie est assez peu lotie… (Il y a davantage de choses en ce sens qui se profilent pour la seconde moitié 2022, mais ils ne faut pas non plus espérer un bouleversement de ce côté.)

Impressionné par le nombre de productions lyriques, et notamment à gros effectifs, je n'avais pas le souvenir d'avoir vu cela au TCE ! En général ce sont beaucoup des opéras de Haendel et Mozart qui occupent la partie opéra en concert, ou bien des Verdi, mais autant de XIXe assez avancé, ce n'est pas souvent ! (Et c'est un plaisir, ça varie les esthétiques !)

Si la Nation musicale et apprenante a besoin de moi, je saurai répondre présent. Mais je crois que le mieux que je puisse espérer, et ce serait déjà beaucoup, serait qu'on me vole quelques-unes des idées émises dans ces pages. (Si je vois Kalinnikov programmé dans les trois prochaines années, je le prendrai très immodestement comme une victoire personnelle de la Lumière sur les Ténèbres.

En effet, vous avez raison, il faut se préparer à la perte en route d'un certain nombre de productions, parce qu'un participant est malade, ou bien parce que l'épidémie connaît un regain. Avec une haute circulation virale (et donc une belle probabilité de variants), la pression de sélection qui se fera sur le versant immunitaire, la protection assurée pour l'instant plutôt sur 5 mois que sur un an (avec le recul que l'on a sur les vaccins), la couverture vaccinale qui ne sera pas jamais à 90%, je ne me fais pas trop d'illusions sur le nombre de spectacles qu'on pourra voir cet hiver.

Mais pour le temps où ce sera ouvert, et si jamais je me trompe, ce sera en effet une expérience très agréable ! (En revanche, avec les jauges réduites, les distances obligatoires et la fin des pourboires, il ne faut pas trop compter sur les sièges vides pour voir quelque chose au TCE sans débourser 70€, ce qui va aussi limiter un peu les plaisirs…)

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David Le Marrec

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