#ConcertSurSol #46 : Le soulier de satin, de Dalbavie
Par DavidLeMarrec, mardi 1 juin 2021 à :: Saison 2020-2021 :: #3211 :: rss
#ConcertSurSol #46 : Le soulier de satin de Dalbavie.
Séduit mais pas convaincu par cette création : conformément à ce que je prophétisais pour moi-même il y a une poignée de jours,
J'ai finalement plutôt entendu une belle musique de scène qu'un opéra.

¶ Les lignes vocales, écrites très graves (vrai rôle d'alto que Prouhèze !), à la hauteur de la voix parlée, sont très peu mélodiques, assez égales difficile d'être captivé pour moi : on l'a comparé à Pelléas, je pense plutôt à *Saint François* ou à *Landowski*, mais sans l'intérêt orchestral du premier et sans le naturel dramatique du second.
¶ Prosodie pas toujours parfaite non plus (certains "e" abusivement coupés par le compositeur,"barr' de fer", mis en musique comme ça, ça fonctionnait pas).
Pourtant, j'ai été captivé par l'histoire racontée ainsi, par cette équipe magnifique (et cette musique sobre et agréable) : j'avais envie de m'immerger dans la pièce, mais la temporalité était trop longue (peut-être juste pour mon humeur du moment). Je l'écouterai avec grand plaisir à la radio, où j'adorerai sûrement ce rapport nu et développé au temps, sur ce texte magnifique !

Les quelques rares moments qui décollent sont fondés sur un procédé simple : gamme conjointe (ascendante ou descendante) en augmentation, où l'orchestre s'élargit progressivement.
Ça fonctionne bien, mais 2x10 secondes en 2h, c'est peu.

¶ Distribution de folie, où brillaient particulièrement Beuron (même lorsqu'il parle 🤩), Huchet, et bien sûr Hubeaux, dont la versatilité d'émission sert avec éloquence le personnage des paradoxes, qui porte toute la tension dramatique sur lui. Et l'abattage dément de Yuming Hey, tellement réjouissant !
¶ Au bout du compte j'ai beaucoup aimé cette expérience différente, mais elle était difficile à supporter en salle (je vous passe le couplet sur les touristes étrangers qui papotent sans masque pendant la représentation). C'était plus facile à apprécier en marchant dans les couloirs où résonnaient les voix, pour gérer la durée – j'ai hâte de pouvoir m'immerger à loisir dedans à la radio, le pouvoir d'évocation général était fort (envie de voir toute la pièce jouée par ces gens !).


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