Carnets sur sol

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jeudi 30 juin 2011

Les plus beaux récitatifs - I - Récit d'Aronte (Armide de Lully)


Liste indicative. Extrait sonore. Commentaire.

(Pour une introduction à l'histoire du récitatif, voir au préalable.)

Suite de la notule.

mercredi 22 juin 2011

Pancrace ROYER - Le Pouvoir de l'Amour... et les élèves d'Howard Crook - (CRR de Paris & Théâtre Montansier de Versailles)


(Les informations pour assister au spectacle complet à Versailles figurent en dernière partie de notule.)

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1. Situation

L'oeuvre n'est pas tout à fait une première, puisqu'elle a été en grande partie enregistrée par l'Oberlin College of Music (prestigieuse école dans une ville de 8000 habitants de l'Ohio, située à la frontière avec le Canada), lors de représentations scéniques en 2002. Il en manquait cependant la deuxième entrée, qui a peut-être été donnée dans les représentations du Conservatoire de Montluçon (2010), et figure en tout cas dans le spectacle donné cette année par les étudiants du CRR de Paris sous la direction de Patrick Bismuth. D'autres représentations ont peut-être eu lieu plus confidentiellement encore ou dans d'autres pays, puisque le CMBV a publié en 2007 l'édition critique de Lisa Goode Crawford (professeur de clavecin au Conservatoire d'Oberlin, précidément), avec la contribution de Gérard Geay.

C'est quoi qu'il en soit une vraie rareté que nous proposaient (et nous proposent encore, comme on va le signaler) de découvrir les étudiants du CRR de Paris.

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2. Pancrace Royer (et moi)

Pour plus de clarté, autant le signaler clairement : je n'aime pas démesurément Pancrace Royer. Son clavecin d'une virtuosité tape-à-l'oeil contient à mon sens plus de traits que de musique, ce qui est à la fois inutilement fatigant pour le claveciniste et peu passionnant pour l'auditeur. Mais il est vrai que d'une façon générale, je suis très peu intéressé par la virtuosité, à moins qu'elle ne soit ponctuellement nécessaire pour un propos expressif et ne sorte des recettes toutes faites (gammes, arpèges... une fois qu'on les a entendues, on les devine sans même qu'on nous les fasse entendre !). Non pas que je l'évite, mais elle n'ajoute aucune plus-value pour moi.

Concernant son legs vocal, j'avais été assez tiède également en découvrant Zaïde, Reine de Grenade (1739), il y a peu d'années. Une troisième école très galante, très italianisée, où la virtuosité de la mélodie l'emporte sur la tension harmonique, où la fulgurance du trait l'emporte sur le soin de la mélodie. Vraiment ce que j'entends comme la période la moins intéressante de la tragédie lyrique - celle aussi où les livrets sont réduits à rien.

C'est donc avec des attentes réduites et un désir davantage documentaire que je me suis rendu rue de Madrid.

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3. Structure de l'oeuvre

Il s'agit d'un ballet héroïque (1743).

Ballet, car l'action est fragmentée en trois entrées avec des lieux, des époques, des personnages différents qui illustrent une même notion (celle du titre), comme le modèle original de L'Europe galante de Campra, repris à l'époque de Royer avec des oeuvres comme Les Indes galantes de Rameau ou Les Fêtes de Paphos de Mondonville.

Héroïque, car l'action est "sérieuse", avec des codes de la tragédie en musique et non du divertissement galant (contrairement aux ballets du type Carnaval de Venise de Campra, où l'intrigue amoureuse demeure légère).

Depuis la Régence, le Prologue ne sert plus à flatter le souverain-commanditaire, mais explore des notions un peu plus philosophiques, en relation avec le drame à suivre. Ici, le dispositif est particulièrement didactique : Prométhée, horrifié de constater que Jupiter a envoyé sur la Terre les Passions pour tourmenter les humains, rencontre l'Imagination. Celle-ci le rassure : en s'unissant avec l'amour, elle soulage les maux de l'humanité.

Suite de la notule.

lundi 13 juin 2011

De la tragédie lyrique à Don Giovanni


En parcourant les extraits de Chimène ou le Cid d'Antonio Sacchini donnés par les Nouveaux Caractères à Versailles (Les favoris de Marie-Antoinette) lors de la saison Grétry du Centre de Musique Baroque du même lieu, il est difficile de ne pas être frappé par une parenté avec un autre opéra très proche chronologiquement, mais qui n'appartient pas à la quatrième école de tragédie en musique.

On fournit l'extrait dans sa continuité, mais c'est le second morceau qui nous intéresse.


Suite de la notule.

lundi 6 juin 2011

Pascal COLLASSE : Achille et Polyxène, la fin de Lully


1. Une oeuvre sous-estimée

Achille & Polyxène est la dernière tragédie en musique qui n'ait pas été recréée de Lully. On aura souvent lu que la dernière à attendre d'être rejouée était Bellérophon, et c'était exact, mais il s'agissait de la dernière complète. La composition d'Achille et Polyxène a été interrompue, en mars 1687, par la disparition du maître, mort d'avoir bal battu la mesure. Hors l'ouverture et l'acte I, tout a été écrit par son ancien secrétaire Collasse.

La curiosité étant la plus forte, surtout après lecture du livret de Campistron, d'excellente facture, dans la veine d'Armide - et encore plus sombre -, on s'est proposé de regarder d'un peu plus près la partition. Il s'avère qu'en la lisant, on est surpris par de grandes beautés qui évoquent furieusement Armide... et qui pourtant sont dues à Collasse.


Extrait de notre édition moderne d'Achille et Polyxène.


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2. Effets de l'idéologie

Suite de la notule.

samedi 4 juin 2011

La malédiction du zoom


Tout amateur d'opéra a souvent regretté l'abus des zooms dans les captations vidéo, qui font perdre quantité d'information, privent le spectateur de sa liberté d'observer, et déforment les intentions prévues pour la salle en d'horribles grimaces croulant sous le maquillage à la truelle.
Le plus grave étant bien sûr la fragmentation de la scène, la mise en péril de l'économie visuelle du spectacle.

Et il en va souvent de même pour les captations audio. Une bonne prise de son peu rendre la lecture de n'importe quel chef honorable passionnante et analytique, ou, moins souvent, gâter de belles qualités. Tout simplement parce qu'un certain nombre d'informations se perdent dans la distance, et il est souvent intéressant d'entendre un petit morceau de continuo, un fragment de petite harmonie qui échapperaient si l'on écoutait de loin.

Mais ce mixage artificiel a, tout comme les zooms qui dévoilent de beaux détails au risque de masquer l'émotion d'ensemble, ses inconvénients.

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Témoin la vidéo de l'Atys de cette année, diffusée par Mezzo.

Suite de la notule.

mercredi 1 juin 2011

[Première mondiale] André CAMPRA - Hippodamie (1708) - fin de l'acte I (Pélops)


1. Une oeuvre emblématique

Hippodamie est le second ouvrage, après Philomèle (1705) de Louis de La Coste, sur un livret du même Pierre-Charles Roy, à initier une grande période de tragédie en musique à la fois noire et italienne.

On a longuement développé ces deux catégories dans :


Si Philomèle marquait l'imposition d'un genre librettistique, Hippodamie constitue une rupture par l'italianisme de sa musique et la grande place faite au récitatif. Vous pouvez remarquer, au demeurant, les contrechants à l'orchestre pendant cet air (style "concertant" à l'italienne), ainsi que son caractère très récitatif, en particulier la fin qui ne suit plus une courbe mélodique conjointe, et ce au profit d'une grande vérité prosodique, pour mettre en valeur la déclamation.

On entend aussi fort bien l'hésitation entre majeur et mineur, caractéristique de ce langage français depuis Lully, mais particulièrement poussé ici, et même une hésitation entre plusieurs modes mineurs (avec ou sans sensible) - autrement dit, les gammes sont comme instables.

De façon inhabituelle, le héros (Pélops, fils de Tantale) est tenu par une basse alors que sa renommée n'est pas plus héroïque que galante. D'ordinaire, on réserve la voix de basse à Roland, Hercule ou Tancrède, qui sont, eux, traditionnellement des basses-tailles - malheureux en amour et souvent dupés, au demeurant. Lorsque le héros est amoureux et triomphe (si l'on excepte l'essai de Cadmus, un rôle de type taille, comme Tancrède, donc en clef de fa mais plus aigu), on a plutôt, d'ordinaire, comme Bellérophon, Persée ou Amadis, une haute-contre pour les héros amoureux, même lorsqu'ils produisent de hauts exploits. Question également abordée ici.

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2. Enregistrement inédit

On situe ici à la fin de l'acte I (vous en entendez les dernières notes), où Pélops envisage, malgré la cérémonie funèbre pour les derniers prétendants à la main d'Hippodamie, de se confronter à l'épreuve équestre imposée par le roi Œnomaos.

L'image est tirée de l'édition manuscrite faite par Philidor.


Précision habituelle à apporter : l'enregistrement que je propose est un document, pas un produit fini qui serait exempt de défaut. Je m'accompagne en même temps que je chante, sur un instrument de plus totalement inadéquat : aussi il s'agit plus de donner accès à l'aspect général et à l'esprit de l'oeuvre que d'en fournir une version complètement honnête et aboutie.
Et cette fois-ci, je travaillais en lisant six portées (voix + 5 à réduire à vue en 2 pour le clavier) et assez loin de ma tessiture, ce qui ne facilitait évidemment pas la tâche pour un rendu exemplaire.

Merci à J. L. qui a rendu l'exercice possible en réalisant à mon intention une édition avec système de clefs modernes !


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3. Livret

Suite de la notule.

David Le Marrec

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