lundi 2 octobre 2017
[Carnet d'écoutes n°110] – Arnold Bax, les intégrales des symphonies
Là aussi, tiré d'une contribution (non retouchée) pour Classik.
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Ces symphonies sont l'un des corpus les plus célèbres… dans le
milieu des pas célèbres.
Un quasi-classique des amateurs de symphonique, mais à peu près inconnu des mélomanes généralistes – ne me dites pas non, vous ne pourrez pas le réfuter, il n'y a par essence pas vraiment de mélomanes généralistes sur un forum spécialisé…
À titre personnel, j'aime beaucoup son caractère syncrétique (les 1 et 2 sont vraiment des récapitulations impressionnantes de l'état de l'art symphonique…), et aussi son aspect vaporeux, dont les arêtes structurelles échappent facilement (les 5-6-7 sont des sortes de Sibelius encore plus invertébrés et noyés dans des vapeurs très britanniques…).
Je ne trouve pas ça meilleur que d'autres symphonies britanniques du temps (le plus divers Vaughan Williams, les plus articulés et tempêtueux Bowen, Bliss, Moeran, Walton m'intéressent sensiblement plus), mais ça reste très intéressant – en plus ça se réécoute très bien, on peut passer très longtemps à côté de la forme…
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À ma connaissance (mais le grand-prêtre Mélomaniac viendra me
corriger si je fais fausse route), trois intégrales en CD.
¶ Bryden Thomson et le London Philharmonic
(Chandos).
¶ Vernon Handley et le BBC Philharmonic (Chandos)
(À
ne pas confondre avec le Symphonic, sis à Londres : le Philharmonic se
trouve à Manchester, et a un répertoire discographique un peu plus
aventureux, même si les deux sont des orchestres « de radio », donc
destinés par statut à l'exploration.)
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Ces deux intégrales sont assez proches de mon point de vue : la prise
de son Chandos, avant les années 2000, était vraiment lointaine et très
réverbérée. On entend assez mal les détails, dans une musique où ils
sont pourtant essentiels. Petit faible pour Handley néanmoins, un peu
plus de netteté et de fermeté, mais tout est – vraiment – relatif.
¶ David Lloyd-Jones et le Royal Scottish
National Orchestra (Naxos).
Là
aussi, pas dans les meilleures années de Naxos, mais un spectre
beaucoup plus lisible, des angles qui paraissent un peu plus fermes
aussi. En revanche, les cuivres brament avec assez peu d'élégance (de
ces gros cuivres gras britanniques, ce n'est même pas acide ou
électrisant), ce qui est un peu pénible dans les symphonies les plus
chargées (les premières surtout).
Néanmoins l'intégrale qui, sur la durée, m'a le plus convaincu
(les 4-7 sont vraiment très bien).
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Tout récemment découvert la série chez Lyrita, avec le London
Philharmonic dirigé par Myer Fredman dans la 2 et,
contre toute attente, Raymond Leppard dans la 5.
Prise de son très crue, avec des cordes rugueuses, des bois très verts et en avant, on entend remarquablement les détails, dans une veine combattive (explicite pour la 2, moins impérative pour la 5) qui rend tout beaucoup, beaucoup plus saillant !
Sur les conseils de Mélomaniac, j'ai cherché à poursuivre la série, mais je n'ai pu mettre la main que sur la 6 avec le Philharmonia dirigé par Norman Del Mar. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le LPO : la prise de son reste aussi lisible, mais on retrouve l'orchestre visqueux de ces années, avec ses cordes opaques, ses vents sombrés, cette impression de grosse pâte qui ne laisse passer la lumière qu'à regret… Il a vraiment fallu attendre la fin des années 90 pour que cet orchestre tienne le rang de sa notoriété (époque où, justement, sa visibilité et son nombre d'enregistrements ont fortement décliné), et encore, cela tient vraiment des enregistrements et des chefs – les témoignages Simax ne le montrent pas comme le meilleur orchestre du moment, clairement (et ne parlons pas des Brahms avec Thomas Sanderling !).
Prise de son très crue, avec des cordes rugueuses, des bois très verts et en avant, on entend remarquablement les détails, dans une veine combattive (explicite pour la 2, moins impérative pour la 5) qui rend tout beaucoup, beaucoup plus saillant !
Sur les conseils de Mélomaniac, j'ai cherché à poursuivre la série, mais je n'ai pu mettre la main que sur la 6 avec le Philharmonia dirigé par Norman Del Mar. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le LPO : la prise de son reste aussi lisible, mais on retrouve l'orchestre visqueux de ces années, avec ses cordes opaques, ses vents sombrés, cette impression de grosse pâte qui ne laisse passer la lumière qu'à regret… Il a vraiment fallu attendre la fin des années 90 pour que cet orchestre tienne le rang de sa notoriété (époque où, justement, sa visibilité et son nombre d'enregistrements ont fortement décliné), et encore, cela tient vraiment des enregistrements et des chefs – les témoignages Simax ne le montrent pas comme le meilleur orchestre du moment, clairement (et ne parlons pas des Brahms avec Thomas Sanderling !).
J'espère donc trouver le volume manquant.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Discographies - Intendance a suscité :
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