vendredi 12 juillet 2013
Mozart a détruit la société
Très joli troll musical d'une opposante (UMP) au maire de Lyon.
Il y a la partie politique, qui procède d'un raccourci assez amusant :
COLLOMB nous dit donc bien indirectement ce soir, avec le concert de la Flûte Enchantée, sur la Place des Terreaux, aux pieds de la maire centrale : je suis pour le mariage gay et la théorie du genre. DONT ACTE.
Si toutes les communes qui ont un théâtre ayant joué la Flûte Enchantée sont des promoteurs des gender studies, ça remodèle sacrément ma vision de la carte idéologique du monde. La politique à son plus haut degré de rigueur et d'inspiration visionnaire.
Et il y a la partie plus musicale / philosophique :
Passionnée de musique classique, je ne déteste pas la Flûte Enchantée. Mais ce qui me dérange c'est que "La flûte enchantée" de MOZART est la musique de référence des Francs-Maçons du Grand Orient de France, ceux-là mêmes d'où est sorti le mariage gay ainsi que la plaidoirie pour la théorie du genre. Ce soir c'est le veau d'or qui est fêté en la Place des Terreaux. MOZART, ce n'est pas ça. MOZART c'est la rectitude, le génie dans la beauté exaltée, la magnificience.
Très joli aussi : Mozart a fréquenté des gens dont les descendants, deux cents ans plus tard, ont possiblement pour certains (ou quelques-uns de leurs voisins de palier) écrit de la sociologie ou défendu le mariage étendu. Bref, la Flûte Enchantée, c'est méchamment subversif - pourtant, dans le domaine traditionnellement genré, on fait difficilement plus stéréotypé que les opéras de Mozart, et celui-ci en particulier.
Surtout, affleure l'idée que la musique est seule pure, alors que le mot est forcément orienté, biaisé, impur. Etonnant credo pour une femme politique, tout de même.
Cela dit, ce n'est pas tout à fait faux, Mozart est particulièrement violent : depuis qu'il est là, avec mes copains blousons noirs, on ne peut plus rançonner les vieilles dames dans le subway.
Anecdote vérifiée à la source, citée dans Lyon Mag, via Romain Blachier, lui-même via Era / Jules Biron.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie En passant - brèves et jeux a suscité :
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