Carnets sur sol

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samedi 31 août 2013

L'Histoire de la Musique en schémas – n°6 : Verdi vs. Wagner


Un nouvel épisode de cette vaste et ambitieuse fresque, au sérieux inaltérable.

=> Quels sont, ultimement, les deux points communs entre ces deux figures antagoniques ?

Suite de la notule.

mardi 27 août 2013

Jeux éducatifs et recrutement


J'ai découvert récemment que la sélection pour le Master II Métiers de l'édition, à Rennes II, proposait une épreuve de sélection un peu plus originale (et avisée) que la très artificielle lettre de motivation –€ même si l'exerice s'y ajoute et ne s'y substitue certes pas (au même titre, et c'est plus logique pour un master pro, qu'un exposé du projet professionnel et un résumé du mémoire de maîtrise).

Quelque chose qui permette réellement de jauger le niveau des candidats, leurs qualités spécifiques (à l'écrit en tout cas), et qui soit facile à dépouiller et à interpréter.

En 1500 signes, un récit fictionnel avec mots imposés. Même si les étudiants en lettres ne sont pas réellement formés à écrire (et encore moins de la fiction, la fac de lettres étant tout sauf une formation d'écrivain), le fait de proposer une épreuve de format inattendu, sous forme une texte à contrainte, produit sans doute des résultats très intéressants. Pour recruter dans un métier où le rapport à l'écrit est primordial, ce genre d'épreuve faite à la fois de technique et de mise à nu ne me paraît pas sans charme.

Aussi, la fantaisie m'a pris de tenter l'exercice – –si des lecteurs de CSS ou des voisins carnetistes veulent se lancer, les commentaires et les rétroliens sont là pour ça. (Quelques autres se sont déjà lancés.)

... mais voilà qu'à présent que les résultats sont sortis (et qu'il n'y a plus de risque d'influencer les étudiants), après m'être fait imposer quatre mots par une main supposément innocente et avoir rédigé mon historiette, je vais regarder la règle du jeu complète. Il faut donc recommencer. Je suis d'ailleurs étonné de la difficulté des contraintes (9 mots à utiliser dans au moins autant de phrases distinctes, et dans l'ordre). C'est un peu dommage, cela limite beaucoup la liberté du décor, de la narration, sans parler du caractère excessivement spécifique des termes utilisés. La version libre est à mon avis plus intéressante.

Le dossier de candidature devra être complété par la production personnelle d'un récit fictionnel en prose libre de genre (sentimental, policier, héroïc fantasy…) joint sur feuille séparée. Ce récit devra avoir été saisi sur ordinateur en Times 14 interligne 1,5 et être d'une longueur proche de 1500 signes (c’est-à-dire lettres, espaces, et marques de ponctuation). Il devra être cohérent, agréable à lire, et obligatoirement inclure les mots suivants, apparaissant chacun dans l’ordre et dans une phrase différente :
• Cursif
• Comminatoire
• Curcuma
• Aversion
• Vertugadin
• Emulsifiant
• Chabrot
• Larmier
• Sinusoïdal

Suite de la notule.

vendredi 23 août 2013

Carnet d'écoutes : fondation du Théâtre des Champs-Élysées et secrets de Karajan


En passant, je recommande l'écoute de la Grande Traversée consacrée à l'inauguration et à la première saison du Théâtre des Champs-Élysées. Elle a l'avantage d'aborder beaucoup d'aspects simultanément, et avec les témoignages précis des décideurs de l'époque (ou de leurs proches). On y mentionne notamment :

  • les difficultés pour trouver un terrain : refus par antisémitisme, puis refus du lieu prévu du Rond-Point des Champs-Élysées pour protéger la perspective ;
  • les volumes financiers ;
  • le détail artistique de la construction : modèle unique des poses d'Isadora Duncan pour le bas-relief des neuf Muses de Bourdelle) ;
  • le détail de la programmation : 40% d'œuvres contemporaines, mais aussi les mêmes standards qu'aujourd'hui (par ordre de fréquence décroissant : Beethoven, Chopin, Schumann, Wagner, Bach, Franck, Debussy, Liszt, Mozart) ;
  • les difficultés de l'ouverture : encore en travaux le jour même de l'inauguration, la demande d'Inghelbrecht (confirmée par une expertise de Weingartner dépêché spécialement) d'agrandir la fosse beaucoup trop étroite (sensiblement moins d'1m² par musicien).


Et d'autres détails intéressants. En une heure, l'émission a l'avantage de ne pas se limiter au seul aspect musical, et de bien remettre en perspective les enjeux de l'ouverture d'une nouvelle maison (la concurrence avec le Châtelet aussi...).

--

Moins intéressant, plus drôle, le documentaire L'autre Karajan (titre de la version allemande : La seconde vie de Karajan), toujours disponible en ligne. Les documentaires de ce genre sont rarement intéressants, confits dans l'hagiographie ; et plus les personnages sont déjà très célèbres, plus le mythe, l'exagération et la désinformation s'en mêlent. Mais ici, le caractère (involontairement, je le crains) parodique mérite tout de même d'en regarder les cinq premières minutes (je ne suis pas allé plus loin en tout cas).

On commence par la promesse du diffuseur : « Une face méconnue, sinon cachée, de l'immense chef d'orchestre allemand. » (oui, né à Salzbourg et mort dans ses environs, qui eût cru qu'Arte au détour d'une phrase rétablît ainsi l'Anschluß ?)

Alors, à votre avis, quelle est cette face cachée de Karajan ?

Personnellement, j'hésitais entre sa collection de tricyles (pour illustrer une version inédite de l'œuvre concertante pour violon de Bartók, à mettre avec ses fougueux Beethoven et Dvořák) et sa recette maison de la bouillabaisse au currywurst. Mais non, plus spectaculaire encore.

Suite de la notule.

lundi 12 août 2013

L'Histoire de la Musique en schémas –€ n°5 : génie et obscurité


Dans le même goût que ce qui a précédé :


voici une petite façon de se rendre compte des choix faits par les canaux de diffusion.

Je n'avais pas initialement publié ce joli diagramme parce qu'il révèle peut-être un peu de forfanterie, mais les lutins de CSS ne craignant ni la médisance, ni le juste blâme, le voici :

Suite de la notule.

vendredi 9 août 2013

L'ordalie Siegfried


Au commencement

À€ la suite d'une conversation sur le caractère supposé très médiocre de Manfred Jung (le Siegfried honni du Ring Boulez / Chéreau dans la version vidéo), j'ai réuni ici quelques exemples concrets.

25 Siegfried célèbres d'hier et d'aujourd'hui, réunis dans cette archive : http://piloris.free.fr/siegfried_ordalie.zip .

Il s'agit du même extrait, une petite tirade à la fin du grand duo final de Siegfried, où est repris le thème du héros. Évidemment, c'est très loin de rendre compte de ce que les uns et les autres font sur l'ensemble des deux journées qui les concernent ; néanmoins les caractéristiques techniques et les tempéraments affleurent assez bien, même en si peu de temps (cet extrait est révélateur de beaucoup de paramètres).
Ce n'est donc pas du tout suffisant pour porter un jugement, en revanche pour se représenter un peu l'évolution des esthétiques vocales, il y a déjà un peu de matière.

Principe

J'invite donc les lecteurs de CSS qui le souhaitent à se joindre au premier panel, accessible ci-dessous ou à cette adresse (conseil pratique : relisez-vous avant d'envoyer, il n'est pas commode de supprimer des lignes dans le tableau une fois les données entrées).

Évidemment, il faut bien sûr préciser que ce qu'on entend change selon la prise de son (et on se doute ici ou là que la voix, quoique séduisante, ne passerait pas forcément bien la rampe) et les conditions d'enregistrement (fatigue à la fin d'une prise sur le vif en public dans une grande salle !). L'objectif étant de remettre en cause concrètement certains jugements répétés automatiquement, le principe est de s'en tenir à ce qu'on entend, sans considération de qui chante, de sa qualité dans l'ensemble de l'œuvre, de ce qu'il produirait en vrai ou avec une autre prise de son... Bien sûr, on n'est pas obligé de se limiter à la technique et au timbre (sinon on peut tout de suite récompenser Melchior et tout arrêter) ; la musicalité, la tension, la mise en valeur du texte ont toute leur place.

Évidemment, chacun est invité à dire un mot de ses choix en commentaires. Les références de chaque extrait seront fournies dans quelques jours. Dans l'attente, pour accéder aux résultats détaillés des participants, il faut aller voir ici (demander l'autorisation via Google Documents si nécessaire).

Conséquences ?

Malgré le caractère profondément superficiel de ce type d'exercice, j'aime le fait que, très concrètement, il permet en peu de temps d'écarter certains préjugés reproduits pendant des décennies dans la critique, à se demander si les commentateurs croient leurs oreilles ou ce qu'ils ont lu sur ce qu'ils écoutent. Et en l'occurrence, à mon humble avis, l'expérience remet pas mal de choses en perspective (et notamment en ce qui concerne Manfred Jung)...

Ce serait plus intéressant avec des compositeurs, et je projette depuis longtemps de proposer un QCM « Mozart ou Salieri », mais cela prend un peu plus de temps à préparer. De toute façon, le caractère surprenant des résultats dans ce simple questionnaire glottophile tend à montrer qu'on peut toujours tirer profit d'aller réellement écouter les choses au lieu de s'en remettre à la musicographie. C'est encore plus vrai pour les compositeurs que pour les œuvres, et vaut pour bien des damnés de l'Histoire, comme Piccinni, Salieri, Grétry, Czerny ou Meyerbeer ; et, plus près de nous, les « perdants » de la bataille institutionnelle des années 60-70 en France, largement écartés du disque (Damase, Constant, Landowski, Daniel-Lesur...).

(le formulaire est toujours disponible via le lien ci-dessus)


Et moi et moi

A titre personnel, sur les 6 choix possibles :

Suite de la notule.

mercredi 7 août 2013

Paris, ton univers impitoyable


Lu totalement par hasard, sur le compte Twitter de la Ligne 5 du métro parisien (ouvert parce que je venais de découvrir son existence), ce dur témoignage de la réalité dans une métropole pressée :

18:08, l'arrêt n'est pas marqué à Eg. de Pantin en dir. de Place d'Italie (voyageur sur la voie)

David Le Marrec

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1 => L'italianisme dans la France baroque
2 => Le livre et la Toile, l'aventure de deux hiérarchies
3 => Leçons des Morts & Leçons de Ténèbres
4 => Arabelle et Didon
5 => Woyzeck le Chourineur
6 => Nasal ou engorgé ?
7 => Voix de poitrine, de tête & mixte
8 => Les trois vertus cardinales de la mise en scène
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