Carnets sur sol

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mercredi 20 avril 2011

Le lied en français, démo : Schubert, Am Feierabend (Die Schöne Müllerin)


Je n'avais pas fourni d'enregistrement pour ce lied-ci, malgré la partition complète proposée : il n'est pas commode d'être à la fois propre au piano et souple au chant dans ce genre de lied rapide, même s'il n'est pas techniquement particulièrement difficile.

Ayant trouvé (merci Jérôme) un enregistrement façon karaoké de ce lied, ce qui est plus agréable qu'un midi, j'ai donc enregistré une démo de ce que pourrait être l'exécution de cette adaptation française.

La tonalité est un ton plus haut que la partition que j'avais proposée (qui est deux tons plus bas que l'original), et donc sans doute adaptée à plus de voix (avec une difficulté pour les débutants, même ténors, à cause du fa aigu piano).

Suite de la notule.

lundi 18 avril 2011

Le lied en français - XII - Schubert, La couleur maligne (La Belle Meunière)


Reprise ici de l'épisode VIII de notre série, pour plusieurs raisons :

  1. Présentation de la partition complète, accompagnement inclus.
  2. Modification de la traduction.
  3. Amélioration substantielle de la présentation, avec en particulier des retours de ligne pratiques pour le pianiste et le chanteur.
    • Pas de changement de ligne juste avant un changement d'octave au piano.
    • Pas de saut de ligne juste avant un aigu exposé au chant.

--

Première remarque, "La mauvaise couleur", un peu plate, est devenue "La couleur maligne", plus connotée - "böse" est en allemand l'épithète attachée aux esprits malins qui tentent ou effrayent les jeunes filles dans les cathédrales goethiennes.

Et elle se loge partout, comme une vilaine tumeur : le poème donne sans cesse l'impression que ce vert colle aux doigts. On a beau voyager et s'éloigner, elle est partout, cette nature dégoûtante !

--

Son

Il me semble qu'il s'agit du premier enregistrement disponible en français de ce lied, quelle que soit la traduction.

Evidemment, pas sans imperfections :

  • la carrure rythmique fonctionne mieux pour "Du champ à la forêt qui gronde" (avec l'accent du premier temps sur "champ" et un triolet de doubles croches ensuite) que dans la version proposée en partition ;
  • à l'inverse, "Et trempé, chanter à celle qui m'importe" entre certes sur la partition en forçant un peu, mais se révèle très peu naturel lors de l'exécution (si bien que je passe totalement à côté et dois rajouter des bouts de temps pour finir mon texte) ;
  • et de toute façon, l'intensité de ce lied est telle qu'il est très compliqué à réaliser en chantant et en s'accompagnant simultanément... et cela s'entend.



Suite de la notule.

samedi 16 avril 2011

Le lied en français - XI - Franz Schubert, Gefrorne Tränen (Die Winterreise)


L'aventure continue.

Partition complète avec accompagnement et chant fournie.

--

Poème plutôt difficile à traduire pour conserver certaines images sans lourdeur. Il m'a fallu biaiser pour la dernière strophe, par exemple, le seul adjectif "tendres" (relié par connotation au coeur) contenant un vers et demi d'évocation de la chaleur de la poitrine d'où provient la larme... Ce qui oblige aussi à un vers de développement d'une autre idée, plus ou moins présente dans le poème (avant-dernier vers).

Pour des raisons de confort esthétique, j'ai aussi changé les rimes croisées des deux premières strophes en rimes embrassées, choix qui peut aussi se discuter.

Suite de la notule.

dimanche 10 avril 2011

Le lied en français - X - Schubert, Der Leiermann (Winterreise)


1. Partition

Cette fois-ci, la partition a été entièrement recopiée par mes soins, accompagnement compris.

=> Voici.
Et l'original pour comparer.

--

2. Poème

J'ai cette fois conservé la structure du vers allemand (qui n'est toutefois rimé que deux fois sur trois environs), en systématisant évidemment les rimes françaises. Même diposition croisée.

J'ai tâché également de conserver l'aspect laconique, un peu en deçà du prosaïque. Et aussi de conserver (sous une forme qu'il fallait réinventer) les allusions à la mort.

Prosodiquement, cette version est particulièrement respectueuse de l'accentuation musicale de Schubert comme de la langue française - davantage que pour d'autres poèmes plus difficiles à adapter du point de vue accentuel.

Voici :

Drüben hinterm Dorfe / Devant le village
Steht ein Leiermann / Se tient un vielleux ;
Und mit starren Fingern / Par le froid et l'âge
Dreht er, was er kann. / Ses doigts jouent fiévreux.

Barfuß auf dem Eise / Pieds nus sur la neige
Wankt [1] er hin und her / Danse, vacillant,
Und sein kleiner Teller / Sa sébile beige
Bleibt ihm immer leer. / Le laisse larmoyant.

Keiner mag ihn hören, / Pas un pour l'entendre,
Keiner sieht ihn an, / Pas un pour le voir ;
Und die Hunde knurren [2] / Les chiens à le fendre
Um den alten Mann. / Mordent son frac noir.

Und er läßt es gehen / Il laisse le monde
Alles, wie es will, / Aller comme il peut ;
Dreht und seine Leier / Et ses doigts qui grondent
Steht ihm nimmer still. / Pressent le bois râpeux.

Wunderlicher Alter, / Dis, vieillard étrange,
Soll ich mit dir geh'n ? / Voudrais-tu mes chants ?
Willst zu meinen Liedern / Prêter à ma fange
Deine Leier dreh'n ? / Tes accents touchants ?

Suite de la notule.

samedi 9 avril 2011

Le lied en français - IX - L'Auberge du Voyage d'hiver (Das Wirtshaus, Winterreise)


(Partition française ci-après.)


N'ayant pas encore réalisé l'intégralité des partitions (pour coupler le chant avec l'accompagnement), il m'est pour une fois plus commode de profiter des services d'accompagnateurs. Je remercie donc chaleureusement Niko pour sa musicalité et sa précision, qui m'ont permis de réaliser cette prise en confort et à distance !
La qualité sonore n'est pas bonne (par ma faute), et je ne suis d'ailleurs pas en place, mais il s'agit juste de donner une idée de la couleur de cette traduction, en action, ça fera donc l'affaire...


La pièce a déjà été commentée (et enregistrée en VO) il y a longtemps.

--

1. Nouvel enjeu

J'ai ici opéré le choix, en raison de la longueur du vers allemand de six accents, équivalent de l'alexandrin et potentiellement plus long, de créer deux vers (et les rimes attenantes) pour un dans le texte original.

Je crois que le parcours y gagne en évidence, et que la façon très césurée de Schubert, ménageant des silences en milieu de vers, s'y prête idéalement.

Je songe à reprendre Ungeduld, sur lequel je travaille parallèlement, avec ce même patron.

Je ne présenterai donc pas en juxtalinéaire, mais successivement les deux poèmes.

--

2. Le texte

... de Müller :

Auf einen Totenacker hat mich mein Weg gebracht;
Allhier will ich einkehren, hab' ich bei mir gedacht.
Ihr grünen Totenkränze könnt wohl die Zeichen sein,
Die müde Wand'rer laden ins kühle Wirtshaus ein.

Sind denn in diesem Hause die Kammern all' besetzt?
Bin matt zum Niedersinken, bin[1] tödlich schwer verletzt.
O unbarmherz'ge Schenke, doch weisest du mich ab?
Nun weiter denn, nur weiter, mein treuer Wanderstab!

... de DLM :

Dans le vieux cimetière
M'a mené mon chemin ;
J'y veux rester la nuit entière
Sans penser au lendemain.

Ô vertes couronnes,
Vous ouvrirez vos bras
Au voyageur qui tâtonne
Dans l'auberge aux croix.

Les chambres de la demeure
Sont-elles réservées ?
Je fus jouet d'un leurre,
Mortellement blessé.

Auberge impitoyable,
Alors tu m'éconduis ?
Sur les chemin qui m'accablent,
Vers le même but je fuis.



--

3. Deux mots

On constate que mon découpage suit au plus près la progression de Schubert qui réalise lui-même, dans sa mise en musique, ce partage sur le texte de Müller.

Par ailleurs, je me suis efforcé de conserver les mêmes équivoques dans mon texte que dans l'original (sur le degré de sommeil et de métaphore dont il est question) ; et il me semble que même en observant dans le détail le texte d'arrivée (sans comparaison, bien sûr, puisque la traduction n'est pas littérale), la spécificité de l'original est respectée.

En revanche, il va de soi que le poème français sans la musique pour laquelle il a été conçu est assez moche... Car son objet n'est pas de proposer une traduction valable de la poésie de Müller, mais une traduction de l'oeuvre 'collaborative' obtenue par la mise en musique de Schubert. Et le résultat n'est vraiment (oui, vraiment) pas le même.

--

4. Partitions

Notes

[1] Texte original de Müller : "und".

Suite de la notule.

David Le Marrec

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