samedi 11 juin 2011
Déformations vocales par les partitions
En écoutant divers interprètes, je suis frappé par la façon qu'ont les partitions d'inciter le marché à produire des techniques viciées.
Deux exemples :
=> William Matteuzzi, qui aurait sans doute pu avoir une belle voix s'il n'avait tout mis dans le nez pour pouvoir assurer les aigus stratosphériques des ténors rossiniens.
=> Catherine Malfitano, qui approche toutes ses voyelles du [eu] (français) dans le but d'égaliser et de protéger sa voix dans les rôles lourds. C'est particulièrement frappant lorsque vous l'observez émettre ses sons, sa voix fait la voyelle écrite et son visage fait [eu].
(Vous pouvez entendre ces deux interprètes sur YouTube très aisément, si jamais vous n'en êtes pas familier.)
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Et cela explique en grande partie pourquoi les voix spécialistes du baroque, qui ne réclament ni la même étendue, ni la même puissance, sont souvent beaucoup plus agréablement timbrées.
[On admirera à sa juste valeur notre tact d'avoir omis Wagner.]
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Pédagogique - Glottologie a suscité :
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