Carnets sur sol

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jeudi 26 mars 2009

Carnet d'écoutes - C'est Wagner qu'on mutile

Est-il besoin de préciser ce que CSS pense des concerts instrumentaux wagnériens constitués à partir d'extraits de ses opéras ? Les pages les plus brillantes, quand ce ne sont pas les plus bruyantes, toujours les mêmes, sont détachées pour faire croire au public néophyte ou instrumental que Wagner, c'est grandiose et dynamique - alors que l'immense majorité, en termes de durée et même d'essence de sa musique, est plutôt intimiste... et molle.

Ce malentendu persiste depuis fort longtemps et dessert l'approche de Wagner. Ceux qui n'aiment pas ces extraits finissent de considérer Wagner comme un paléonazi dont la caractéristique principale réside dans des tintamarres grossiers, presque institutionnels. Ceux qui apprécient la vigueur, l'ampleur et le brillant de ces moments sont toujours désarçonnés, quand ce n'est franchement déçus, par l'écoute intégrale des oeuvres du Maître - pas seulement des opéras au demeurant, car ses symphonies (très faibles, mais à rapprocher des symphonies pour cordes de Mendelssohn, en plus classique) ou sa musique pour piano (quelque part entre Beethoven et Czerny, avec quelque chose de plus galant), sans même compter ses lieder (qui ne se limitent pas aux Wesendonck), sont d'un caractère vraiment mesuré et discret. Alors, le néophyte wagnérien attend patiemment (ou pas) de retrouver la mélodie accessible ou le grand moment de bravoure orchestral - à fréquence environ d'un par heure... Avec une déception, ou une vraie difficulté d'approche à la clef.

Surtout, en plus du fait que ce ne sont pas les pages les plus essentielles de Wagner qui sont retenues, en plus du caractère trompeur et contre-productif de la manoeuvre, ces pages orchestrales sont le plus souvent données... tronquées !
Tronquées parce qu'il faut bien donner un début et une fin à ce qui est situé au milieu d'un opéra ; tronquées parce qu'un concert symphonique ne peut pas se permettre de faire entendre des plages trop longues de musique, surtout avec des baisses de tension instrumentale, et qu'il y a donc des collages (rarement heureux, ou du moins rarement du niveau de Wagner...) ; tronquées enfin parce que, en règle générale, les voix supprimées ne sont pas remplacées par des instruments, et il manque donc la ligne mélodique la plus évidente !

Il y a fort à parier, de surcroît, que ce refus de remplacement se fait au nom du sacro-saint Respect de la Musique, un dogme qui justifie parfois un peu trop de choses, et en l'occurrence du respect de l'orchestration parfaite (vraiment, même dans Götterdämmerung ? [1]) de Wagner. [ou bien de l'économie de nouveaux matériels ? il n'est pourtant pas compliqué d'ajouter une ligne sur le conducteur et de griffonner deux répliques sur la partie des hautbois]

Nous avons été, dans un désir d'édification, jusqu'à assister à ces amas d'ouvertures, d'interludes et d'accompagnements dépareillés, en concert ! Résultat encore moins convaincant qu'au disque, parce qu'en plus, on ne peut vraiment pas faire autre chose. Et puis on se console toujours en se disant qu'un jour, on pourra réutiliser l'objet pour faire un karaoké entre wagnéropathes à l'occasion du premier de l'an.

--

Aujourd'hui, donc, un disque, que nous ne recommandons pas, mais qui présente la caractéristique en fin de compte pas si fréquente de proposer des moments de bravoure, y compris vocaux (donc des extraits un peu moins fréquents en concert symphonique), avec substitution (dans certains cas...) d'instruments aux lignes vocales. Ladite substitution se fait plus volontiers au trombone qu'au hautbois ou à la clarinette (ou même au cor) comme nous l'aurions pensé, mais c'est un peu l'esprit, on l'a dit, de ce genre de projet...

Klaus Tennstedt maîtrise sans doute...

Lire la suite.

Notes

[1] Les fanfares de cuivres du Crépuscule des Dieux gâchent en effet un grand nombre de contrechants subtils confiés en particulier aux bois. CSS en est donc réduit à préférer la réduction pour piano de Max Ernst à l'original, d'autant plus que le piano met mieux en valeur tous les merveilleux frottements harmoniques amoureusement déposés par le compositeur.

Suite de la notule.

samedi 21 mars 2009

Technique

Manifestement, le lecteur placé dans notre dernière incursion wagnérisante en français, même s'il est très mignon, ne fonctionne pas en permanence sous tous les butineurs.

On a donc ajouté les fichiers en téléchargement direct, dans la même notule.

jeudi 12 mars 2009

Urna fatale del mio destino...

Révélation du contenu... et déjà une écoute possible !


Egalement l'occasion de faire un point sur toute une époque...

1) Les Urnes - 2) Libre de droits ou pas ? - 3) Contenu général - 4) La norme interprétative - 5) Oeuvres intéressantes - 6) Interprètes intéressants ou... - 7) Fortune historique - 8) Ecouter en entier

Suite de la notule.

dimanche 8 mars 2009

Wagner en français, exemple (II) - les Adieux de Wotan

Manière de poursuivre notre gentil périple sur Wagner en français, dont on ne dispose que de scènes isolées par de grands chanteurs un peu à la ramasse (pour télécharger Germaine Lubin, c'est par ici), voici un extrait complémentaire par les lutins.

On rappelle les épisodes précédents :
- le point sur la diffusion (qui ménage quelques surprises) de Wagner en France et ses traductions en français ;
- l'Annonce de la Mort dans la traduction de Victor Wilder (où nous chantons Brünnhilde et Siegmund, avis aux amateurs d'exotique vocal).

Aujourd'hui, manière de faire tout aussi exotique et de poursuivre la démonstration (ça sonne drôlement bien en français) et l'information (ça n'a jamais été enregistré, du moins pour toutes les parties en duo), CSS propose à ses lecteurs les Adieux de Wotan, mais avec une large partie du duo qui précède (Nicht streb, o Maid, jusqu'à la fin de l'opéra). L'occasion de vérifier que votre hôte est sans conteste la meilleure Brünnhilde octaviste de la discographie.

Suite de la notule.

David Le Marrec

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