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vendredi 8 avril 2011

Marx, Mozart, Mahler, Schönberg, Berg et bluettes viennoises par Angelika Kirchschlager et Helmut Deutsch (Orsay 2011)


Voilà près de huit ans que les lutins attendaient impatiemment de recroiser le chemin d'Angelika Kirchschlager dans le cadre d'un concert de lied solo. La rencontre de la saison passée n'était que fragmentaire, puisque se partageant avec trois autres solistes.

Dans le cadre privilégié de l'auditorium d'Orsay, on pouvait faire plusieurs constatations, toutes réjouissantes :

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Le retour

=> La voix n'a quasiment pas bougé depuis son premier récital discographique (1996 !), on y entend sensiblement les mêmes couleurs, peut-être un rien moins fruitées et un peu plus nobles. Toujours une forme de rondeur dense, émise avec beaucoup de naturel, sans aucun gonflement, avec peu de métal : quelque chose de souple, de doux, mais de très intense. (J'y entends tout à fait subjectivement la noblesse affable du sinople.)

=> La projection est toujours remarquable : le volume ne paraît jamais gros, mais le son se diffuse également dans la salle, avec beaucoup de présence, quelle que soit la position de la chanteuse vis-à-vis de la salle.

=> Le choix demeure de privilégier la rondeur (et la diction également) sur l'éclat et le volume : l'aigu est toujours très concentré, avec la couleur flottante du [ou], quitte à le tendre légèrement, et ne va jamais jusqu'à gonfler en volume ou rayonner. Toujours, la maîtrise de la couleur prime sur le spectaculaire - ce qui est très impressionnant.

=> La précision verbale est hors du commun, et même si l'actrice n'est pas neutre, les mots demeurent aussi expressifs, précis, constrastés si l'on détourne le regard. Les phrases prennent ainsi sens, mais pas forcément dans la perspective que laisse prévoir la lecture du poème, il y a réellement une acquisition, un jeu avec le texte, de petites surprises ou de minuscules contrepieds, bref, tout ce qui procure le relief.

=> L'artiste ne se ménage absolument pas, et prend toutes les mesures pour assurer la qualité du timbre, la définition de l'articulation, et l'émission des notes écrites. Le vieillissement se sent peut-être dans une liberté un peu moindre dans l'aigu (où il lui faut concentrer le faisceau de façon plus serrée) - mais c'est en réalité une question d'effort pour elle plus que de changement acoustique pour nous.

=> L'effet de cette voix a la particularité d'être exactement similaire à sa retransmission radiophonique ou discographique : les couleurs, les vibrations, les effets demeurent tout à fait identiques d'un contexte à l'autre, ce qui est rarement le cas ! Le disque est ainsi, pour une fois, le témoin fidèle de son art.

Je ne dirai rien de Helmut Deutsch, que je révère énormément, mais qui était, comme cela lui arrive quelquefois, dans un soir neutre : son piano était purement de l'accompagnement, sans relief, presque précautionneux. Alors que lorsqu'il se sent en terrain de confiance, comme dans l'opus 14 de Reger ou sa terrible Meunière bruxelloise (2004) avec Jonas Kaufmann, il produit une accompagnement au contraire sculpté avec générosité.

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Le programme

Le programme n'était pas non plus étranger à ma venue, puisqu'on y rencontrait en particulier du Joseph Marx, que je n'aime pas spécialement dans le domaine du lied, mais qu'on n'entend jamais en concert (et même très peu fréquent au disque). Couplé avec Berg et Schönberg, pas non plus les mieux servis en salle, c'était très tentant.

W.A. MOZART, lieder célèbres
Das Veilchen K.476
Sehnsucht nach dem Frühling K.596
Abendempfindung K.523
Der Zauberer K.472

Suite de la notule.

David Le Marrec

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