Carnets sur sol

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dimanche 29 mai 2016

Les adieux de juin


Je ne dépouillerai Cadences qu'à partir de la seconde moitié du mois, il faudra revenir à ce moment-là. Mais il y a déjà de quoi s'amuser.

Comme On m'a déjà reproché de ne pas reformuler systématiquement mon code couleur :
– Tiré de mon agenda personnel, d'où j'ai simplement expurgé les informations personnelles ou professionnelles ; pas une liste exhaustive des spectacles, simplement un relevé de ceux auxquels je pourrais avoir envie d'assister – je n'y ai eu, cher lecteur, nulle considération de ton service, ni de ma gloire.
– Les couleurs, de même, ne reflètent que ma motivation à me déplacer, pas la qualité potentielle du spectacle (même s'il existe une forte corrélation, on s'en doute) ni même le conseil que je pourrais te donner. Mais c'est fastidieux à changer et permet de rendre le tableau plus lisible.
– Violet : décidé d'y aller.
– Bleu : probable, très motivé.
– Vert : souhaité mais incertain.
– § : pas prévu d'y aller, mais intéressant.
– Astérisques : places achetées.
– Rouge : à revendre.
– Jaune : échéances.

En cliquant sur l'image, vous ouvrez dans un nouvel onglet le calendrier complet du mois.

juin 2016

J'attire tout particulièrement votre attention sur :

2 => Chœur de la Cathédrale de Copenhague, dans Nielsen notamment !
3 => Olympie, le meilleur Spontini.
5 => Le Prince des Improvisateurs dans un grand format (et un film très grand public), ce qui arrive peu souvent. Et c'est pas cher. Au cinéma Le Balzac.
9 => Le Deuxième Quatuor de Gounod (très robustement écrit, on ne le croirait pas par a priori) et celui de Debussy sur boyaux par les Mosaïques. (Plus le Deuxième de Godard, agréablement fait et, bien sûr, jamais donné).
12 => Le Quatuor Arod, de mes protégés, dans le plus beau Mozart (14) et l'un des très grands Beethoven (15).
18 => Le Quatuor Akilone, récent lauréat du concours d'Évian-Bordeaux, dans un programme qui les mettra très en valeur : Beethoven 9, Schubert 12, Debussy !
21 => Le Chœur de l'Orchestre de Paris à la Cité de la Musique, dans des pièces du XXe anglais.
21 et 24 => Tamara Rojo danse à Paris !  (et dans une très jolie partition archaïsante pot-pourri, fondée notamment sur du Hérold et du Minkus)
22 => Oratorios très rares de Liszt et Gounod.
24 => Extraits d'Alcide de Marais & Louis Lully, dans le cadre de la série de concerts des Chantres diplômés.
25 => L'excellent ténor Enguerrand de Hys dans un programme très varié (mélodie et chanson françaises), avec ensemble.
26 => Le Premier Quatuor de Hahn : sa musique de chambre mérite vraiment, vraiment le détour.
29 et 30 => Retour des oratorios semi-opératiques de Falvetti à l'Opéra Royal.

Les adieux furent tendres.

dimanche 22 mai 2016

[Carnet d'écoutes n°95] – Wagner : Tristan, Audi, ONF, Gatti, TCE


Comme beaucoup de hideux wagnériens traînent dans les parages, je laisse traîner mon opinion sur le dernier spectacle parisien du genre, écrite pour les voisins.

Distribution assez remarquable (j'ai même l'impression de retrouver le Kerl du début des années 2000), sonore, assez aisée… Rachel Nicholls, Torsten Kerl et Brett Polegato ne sont pas mon type de voix, mais pour se faire entendre avec facilité dans du Wagner, je suis impressionné par leur saturation en harmoniques, sans que leurs instruments paraissent forcer : tout passe par l'obtention de partiels formantiques très denses, ce qui est sans relation avec l'intensité de sollicitation des cordes vocales (ça se passe uniquement dans les résonateurs), et évite donc les impressions de constrictions hululées. Même si mon goût a changé depuis, j'ai toujours beaucoup aimé l'émission suspendue de Michelle Breedt, ce qui ne se dément pas.

Plus étonnant, un orchestre très français, avec des cordes rêches et denses, très franches, une petite harmonie présente, des cuivres translucides et acides… un peu comme si la RTF des années 50 était devenue un orchestre de premier plan – c'est un peu le résumé de l'histoire de l'ONF, de toute façon). Seuls les climax sont un peu ratés et manquent d'élan et d'abandon, mais je n'ai rien de trouvé de la mollesse souvent mentionnée dans les commentaires issus des premières représentations (les attaques ne sont pas toujours fermes, mais le discours n'est absolument pas mou).

Grop coup de cœur pour le roi de Steven Humes : voix très franche, très claire, placée très en avant, avec une impédance basse, si bien que le texte paraît avec une netteté et une éloquence assez hors du commun. Très beau choix, atypique mais assez idéal.

En revanche, après un premier acte agréablement mobile, grâce au changement de tableau permanent des panneaux, la mise en scène de Pierre Audi se révèle d'une réelle vacuité au II (ils s'asseoient et se lèvent, à longue distance, sans jamais se regarder, se toucher ni même se parler… et sans que ce soit un parti pris pour autant) et même d'une absolue ineptie au III (on parle à des personnages absents, le pâtre voit le bateau vers le fond de scène tandis que Kurwenal le pointe vers le public, Marke vient faire la paix mais commence par lancer ses soldats armés sur ceux de Tristan…). J'ai commencé par trouver ça plutôt bien (vu la qualité exécrable du poème et les standards modestes d'Audi), et j'ai fini par trouver ça pas loin de nul… (ou en tout cas peu digne de son cachet)

Sinon, étrangement, je m'aperçois que Tristan me touche beaucoup moins désormais : j'ai trouvé ça long, peut-être à cause de la médiocrité conjuguée du poème et de la mise en scène, ou bien de la moiteur étouffante, alors que les Maîtres, dans le cadre moins prenant de Bastille, n'avaient pas pas cessé pour une seconde de m'enthousiasmer. Quelque chose de plus segmenté dans la musique, où j'ai senti les motifs comme très évidents et martelés, toujours dans un tourment un peu complaisant. Étrange comme cela peut changer d'une soirée à l'autre, aussi bien pour les musiciens que pour l'auditeur.


Il me semblait qu'Isolde saluait traditionnellement en dernier. Ce soir c'était Kerl. Les deux se justifient de toute façon.

Félicitations à mes voisins, d'une discrétion parfaite pendant tout l'opéra, qui commentent la réalisation du dernier accord par Gatti… pendant le dernier accord !


mercredi 11 mai 2016

L'agenda de CSS : abondance de mai


En cliquant sur la vignette, le tableau apparaît en HTML dans un nouvel onglet. Facile à glisser dans Pocket !

Et sans vouloir abuser de forfanterie (tout en me vantant raisonnablement), voilà une sélection assez exceptionnelle, que vous ne trouverez même pas dans Cadences
(Enfin, ce sont les programmateurs qu'il faut remercier, je ne suis que l'humble truchement de ce qui existe déjà grâce à eux. Mais je ne puis le nier, je suis fier du programme comme si c'était moi qui tenais tous les pupitres dans tous ces répertoires.)

carnets sur sol agenda

Le code couleur désigne simplement mon propre agenda (ça prend déjà du temps de supprimer les entrées personnelles…) – je ne vous incite pas particulièrement à aller voir la Traviata ou la Fantastique, même si ces soirées-là me paraissent particulièrement prometteuses en matière d'intensité d'exécution. Le rouge peut éventuellement vous intéresser : ce sont des places à vendre.

J'attire tout de même votre attention sur quelques manifestations particulièrement hors du commun.

17 => Aboulker propose toujours des bijoux de simplicité, dont le caractère direct et l'efficacité souveraine évoquent le musical mis dans une peau classique. Ici, d'après Boule de suif, couplé avec du répertoire français de premier ordre (je n'ai pas le détail, mais Chausson, tout de même !). Par le meilleur chœur de petits braillards d'enfants du monde, et pour pas cher (15€).

18 => En exclusivité, le programme tragédie lyrique de Petibon & Amarillis, qui n'est publié nulle part : de grands standards infernaux, mais avec le tempérament de toujours de Petibon et sa nouvelle voix élargie, promettent beaucoup. Scènes d'invocation de Médée de Charpentier, de Circé (Scylla & Glaucus) de Leclair, et des extraits de Rameau (notamment « Tristes apprêts »), le tout agencé parmi de grandes pièces instrumentales spectaculaires des Marin Marais.

21 => La Deuxième Symphonie de Kurt Weill, très lyrique malgré son évidente parenté avec les univers décadents, est une belle œuvre de la période, jouée par l'orchestre rassemblé par Éric van Lauwe (sans nom), toujours à la pointe des raretés. L'entrée est libre, et les musiciens sont de très haut niveau (des professionnels qui se produisent à titre gracieux ou des amateurs qui ont en réalité une formation de niveau professionnel, même s'ils ont choisi d'autres métiers). Si je n'avais pas déjà verrouillé ma semaine avec Tristan et quelques autres contraintes (cette symphonie n'étant pas non plus à mes yeux, quoique fort réussie, un immanquable absolu), j'en aurais été !

24 => Le Credo de MacMillan, une des plus belles œuvres de ce haut spécialiste de la musique chorale sacrée. Moirures constantes et progression du discours, la beauté et la tension, actuel et d'aspect absolument pas contemporain, une petite merveille.
24 => L'Europe Galante de Campra, l'acte de naissance de l'opéra ballet (à entrées), dont la dernière production en France doit remonter à Ambronay, il y a plus d'une dizaine d'années, et dans la région encore davantage… En plus, les jeunes chanteurs du CRR sont les mieux formés pour défendre ce répertoire, ce sera du niveau des productions professionnelles qui circulent par ailleurs.

26 => Lieder orchestraux de Joseph Marx. Là aussi, on n'entend pas ça tous les jours. Je ne suis même pas certain que ceux-là aient été gravés au disque.

31 => Messe en ut de Cherubini. Un grand, grand spécialiste de la dramaturgie sacrée ; il est étrangement plus célèbre pour ses opéras, où les réussites ne sont pas légion, alors que sa musique sacrée est hors de pair sur plusieurs décennies.

Vous voyez aussi apparaître quelques dates de juin :

3 juin  => Olympie, de loin le meilleur opéra de Spontini, moins hiératique et impavide que les autres, regardant davantage vers la souplesse romantique que vers l'épure semi-belcantiste.

5 juin => The Black Pirate d'Albert Parker, un film avec Douglas Fairbanks, accompagné par l'improvisation préparée de Xavier Busatto (1,2,3), spécialiste non seulement de l'improvisation sur film, mais surtout maître des grandes fresques, capable de fournir une couleur propre à l'œuvre, de développer des motifs sur la durée… Ni aplats indifférents, ni mickeymousing, une belle réjouissance en perspective. (C'est au cinéma Le Balzac et c'est pas cher.)
Voyez par exemple Le Cabinet du Docteur Cagliari sur sa chaîne YouTube.

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David Le Marrec

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