mercredi 30 novembre 2016
Winter is coming : après novembre, décembre
Oui, je suis un garçon cultivé, capable de citer les grands opus de la culture populaire. (Je n'ai d'ailleurs aucune idée de la référence précise à l'intérieur du scénario…)
1. Bilan d'octobre-novembre
J'avais arrêté le dernier bilan, lors de la précédente notule d'annonce, au 20 octobre.
Qu'on ne me dise pas que je n'ai pas été raisonnable : j'ai renoncé à voir le Dichterliebe avec harpe, le partenariat CNSM-Palerme dans Charpentier, des cours public de cor et de direction d'orchestre, le Second Trio de Mendelssohn par mes chouchoutes du Trio Sōra, Leyla McCalla dans son programme violoncellistique haïtien, les extraits d'Ariadne auf Naxos par un des orchestres du CNSM, la Neuvième de Mahler par l'Orchestre de l'Opéra, un bouquet de songs et mélodies par l'excellent ténor Charlesworth (de Lili Boulanger à Lennox Berkeley), une messe inédite d'Henri Frémart, quelques Histoires Sacrées de Bouzignac (atrocement documentées au disque), la reprise de la formidable production de Dido & Æneas venue de Rouen (avec Zaïcik en Didon et Mauillon en Magicienne !), des mélodies françaises accompagnées par Billy Eidi, la Neuvième de Beethoven par le Philharmonique de Strasbourg (et le Chœur de l'Orchestre de Paris), le récital parisien de la folkiste Weyes Blood, la délicate Légende de sainte Cécile de Chausson, le Septuor (pour quatuor et trois voix de femme) de Caplet…
Et je m'apprête à m'éloigner du Fidelio HIP de Boyd, des extraordinaires variations sur El Pueblo unido de Frederic Rzewski (sans doute le cycle de variations le plus divers, accessible et complet qui soit !), des intermèdes de LULLY & Charpentier par Correas (avec Lombard & Dumora !), du Requiem de Pizzetti et d'un récital d'histoire du lied par L'Oiseleur des Longchamps.
Car, croyez-le ou non, les spectacles ne sont pas la principale occupation des Lutins de céans, il y en a deux ou trois autres avant – et je ne mentionne même les contraintes additionnelles en raison de vilains déserteurs venus prêter main-forte à Qaanaaq pendant la haute saison.
J'ai tout de même un peu occupé mon temps de façon avisée. Près d'une quinzaine de soirées depuis le dernier bilan. Il y a un peu de tout.
♥ Des inédits absolus :
♥♥ notamment des mélodies de Roland-Manuel (ami et
biographe de Ravel, collaborateur de R. Strauss et Stravinski…) et Henriette Puig-Roget (organiste
et accompagnatrice emblématique de l'ère Cluytens, pour faire simple),
très belles, où l'on pouvait entendre de formidables jeunes chanteurs ;
Cécile Madelin, plusieurs fois
distinguées dans ces pages, dans le baroque français ou de le lied ; Edwin Fardini, un baryton-basse au
rayonneent extraordinaire ; Brenda
Poupard, un mezzo tout rond et délicat, d'un équilibre parfait ;
♥♥ ou bien la Messe d'Innocent Boutry (1661), uniquement donnée par Doulce Mémoire il y a vingt ans, jamais gravée, qui me donnera l'occasion de parler de l'esthétique de la messe musicale en province, au XVIIe siècle (notule minutieusement préparée…), mais aussi du nouvel ensemble spécialiste Le Vaisseau d'or, qui a en six mois d'existence acquis la maturité des plus grands [notule plus vaste en préparation] ;
♥♥ les sonates pour « piano et violon » d'Hérold et Godard, que je n'ai jamais vu passer au disque (ce doit probablement exister, vu la quantité de petits qui documentent la musique de chambre de tous les compositeurs un minimum célèbres) et qui ne sont en tout cas jamais données en concert. Couplées avec le passionnant et saisissant duo d'Alkan, et joués sur instruments d'époque (pianoforte, piano Érard, violons historiques montés en boyaux, diapasons spécifiques), à l'occasion de la soutenance de la thèse de Cécile Kubik sur l'inclusion des pratiques historiques du violon français dans les interprétations d'aujourd'hui. [notule]
♥♥ ou bien la Messe d'Innocent Boutry (1661), uniquement donnée par Doulce Mémoire il y a vingt ans, jamais gravée, qui me donnera l'occasion de parler de l'esthétique de la messe musicale en province, au XVIIe siècle (notule minutieusement préparée…), mais aussi du nouvel ensemble spécialiste Le Vaisseau d'or, qui a en six mois d'existence acquis la maturité des plus grands [notule plus vaste en préparation] ;
♥♥ les sonates pour « piano et violon » d'Hérold et Godard, que je n'ai jamais vu passer au disque (ce doit probablement exister, vu la quantité de petits qui documentent la musique de chambre de tous les compositeurs un minimum célèbres) et qui ne sont en tout cas jamais données en concert. Couplées avec le passionnant et saisissant duo d'Alkan, et joués sur instruments d'époque (pianoforte, piano Érard, violons historiques montés en boyaux, diapasons spécifiques), à l'occasion de la soutenance de la thèse de Cécile Kubik sur l'inclusion des pratiques historiques du violon français dans les interprétations d'aujourd'hui. [notule]
♣ D'autres bizarreries :
♣♣ Le Faune,
Jeux et le Sacre du Printemps sur des
instruments de facture française du début du XXe siècle, par Les Siècles, avec restitution et/ou
inspiration chorégraphique de Nijinsky.
Les chorégraphies inspirées ne sont pas très passionnantes (et
l'originale plus intéressante que convaincante), mais l'équilibre
spécifique des nouveaux, qu'on pourrait croire dérisoire, est réel – il
révèle surtout, à cette époque, les progrès de facture (et apporte un
surcroît de difficulté d'exécution à des œuvres déjà très exigeantes),
mais ça renouvelle l'écoute, d'autant que Roth est un très grand chef capable
d'en tirer parti.
♣♣ Lü Bu et Diao Chan, wuju (opéra de l'Ouest de la province du Zhejiang) par l'ensemble officiel chargé de la conservation de ce patrimoine. De l'opéra traditionnel chinois, très proche du kunqu (même instrumentarium, même construction avec dialogues chantants et numéros souples, même harmonie sans modulations, mêmes rythmes standardisés mais insaisissables, mêmes effets dramatiques – percussions de tension, chœur narratif en coulisse…). Simplement un peu plus de suona (hautbois chinois, celui avec le pavillon en métal). L'intrigue de cet opéra-ci est tiré de la matière historico-légendaire qui servit à l'établissement du roman Les Trois Royaumes. Pour les détails sur le genre (plutôt centré sur le kunqu), il existe une section spécifique dans CSS.
♣♣ Lü Bu et Diao Chan, wuju (opéra de l'Ouest de la province du Zhejiang) par l'ensemble officiel chargé de la conservation de ce patrimoine. De l'opéra traditionnel chinois, très proche du kunqu (même instrumentarium, même construction avec dialogues chantants et numéros souples, même harmonie sans modulations, mêmes rythmes standardisés mais insaisissables, mêmes effets dramatiques – percussions de tension, chœur narratif en coulisse…). Simplement un peu plus de suona (hautbois chinois, celui avec le pavillon en métal). L'intrigue de cet opéra-ci est tiré de la matière historico-légendaire qui servit à l'établissement du roman Les Trois Royaumes. Pour les détails sur le genre (plutôt centré sur le kunqu), il existe une section spécifique dans CSS.
♪ De jeunes interprètes, futurs très grands de demain :
♫ Concert de l'ECMA, avec notamment le
Trio avec piano Sōra et le
Quatuor Bergen. [notule]
♫ Concert de l'ECMA, avec notamment le Trio avec piano Zadig et le Quatuor Akilone. [notule]
♫ Concerts au CNSM déjà mentionnés, avec Cécile Madelin, Edwin Fardini et Brenda Poupard.
♫ Clémence Barrabé enfin entendue en salle lors de l'anniversaire de l'ADAMI. (Petite déception en l'occurrence, la voix ne rayonne pas/plus comme je l'avais espéré, l'émission semble moins haute et claire, plus fondue. Mais elle conserve ses extraordinaires [r] uvulaires bien sûr.)
♫ Les Kapsber'girls, quatre à peine vingtenaires qui renouvellent, vraiment, l'approche des premiers airs de cour baroques italiens. Dans un programme autour des villanelles les plus facétieuses de Kapsberger et des saynètes de Merula et Strozzi, elles réactivent le texte (qu'elles racontent et communiquent, vraiment, rien à voir avec les plaintes standardisées qu'on se représente comme l'usage) et redonnent toute sa place aux effets de la rhétorique musicale (parodie de stile concitato chez Strozzi, servi par des passages en voix de poitrine ; mélismes qui ne sont pas décoratifs mais prolongent l'émotion, comme ces [i] guillerets d'ingioisce – « se réjouit » –, etc.).
♫ Concert de l'ECMA, avec notamment le Trio avec piano Zadig et le Quatuor Akilone. [notule]
♫ Concerts au CNSM déjà mentionnés, avec Cécile Madelin, Edwin Fardini et Brenda Poupard.
♫ Clémence Barrabé enfin entendue en salle lors de l'anniversaire de l'ADAMI. (Petite déception en l'occurrence, la voix ne rayonne pas/plus comme je l'avais espéré, l'émission semble moins haute et claire, plus fondue. Mais elle conserve ses extraordinaires [r] uvulaires bien sûr.)
♫ Les Kapsber'girls, quatre à peine vingtenaires qui renouvellent, vraiment, l'approche des premiers airs de cour baroques italiens. Dans un programme autour des villanelles les plus facétieuses de Kapsberger et des saynètes de Merula et Strozzi, elles réactivent le texte (qu'elles racontent et communiquent, vraiment, rien à voir avec les plaintes standardisées qu'on se représente comme l'usage) et redonnent toute sa place aux effets de la rhétorique musicale (parodie de stile concitato chez Strozzi, servi par des passages en voix de poitrine ; mélismes qui ne sont pas décoratifs mais prolongent l'émotion, comme ces [i] guillerets d'ingioisce – « se réjouit » –, etc.).
† Du théâtre exotique :
†† Père (en
réalité, ça se traduirait plutôt Le
Père) de Strindberg à
la Comédie-Française, mise en scène Depleschin.
Très bien, surtout pour du Strindberg : thématique assez ibsenienne de
dévoilement, le coup de théâtre et l'évolution psychologique en moins.
Ça souffre de la comparaison, certes, mais c'est joliment fait (quoique
d'une misogynie, ou plutôt d'une gynophobie assez délirante – une femme
peut tenir l'Univers enserré dans ses projets innocemment maléfiques). Je l'ai fait malgré moi, voyez-vous. /
C'est quelque chose qui est plus fort
que moi. Ce genre de chose. En termes de réalisation, le bruit
blanc de cordes frottées, suspendues à la même hauteur pendant 1h30,
pour insuffler de la tension, est franchement très pénible dès qu'on se
trouve sur les côtés, c'est-à-dire proche de la source d'amplification.
Sérieusement, vous n'êtes pas capables de tenir une salle sans ce genre
d'expédient ? Sinon, c'était très honnêtement joué, pas forcément
varié (entre Kessler et Vuillermoz, forcément…), mais tout à fait
opérant.
†† Gens de Séoul 1909 de HIRATA Oriza, observation d'une famille de colons japonais. Complètement magnétique pour moi, mais il faut aimer la conversation gratuite. [notule]
†† Gens de Séoul 1919 de HIRATA Oriza. La même chose à dix ans d'écart (avec le début de l'indépendance coréenne), avec des chants en sus ! [compléments de Chris, d'autres à venir par DLM]
†† Gens de Séoul 1909 de HIRATA Oriza, observation d'une famille de colons japonais. Complètement magnétique pour moi, mais il faut aimer la conversation gratuite. [notule]
†† Gens de Séoul 1919 de HIRATA Oriza. La même chose à dix ans d'écart (avec le début de l'indépendance coréenne), avec des chants en sus ! [compléments de Chris, d'autres à venir par DLM]
♠ Et, parce que je ne suis qu'humain, un peu de glotte et autres sinistres banalités :
♠♠ Sibelius 2 et Tchaïkovski 6 par le Philharmonique
de Radio-France et Mikko Franck. Très bien. Sibelius joué très lyrique
et discontinu, Tchaïkovski d'une emphase sans ironie. [notules : Tchaïkovski 6, Sibelius 2, interprétation]
♠♠ Les Contes d'Hoffmann
dans une édition prétendument Choudens et largement rectifiée par les
découvertes (qui ont déjà 40 ans) de Fritz Oeser. Dans la plastique,
originale, cohérente, saisissante et spectaculaire mise en scène Carsen, archi-rebattue, mais qui
gagne vraiment, comme sa Rusalka,
à être vue en salle. Avec Koutcher, Jaho, Aldrich, d'Oustrac, Vargas,
R. Tagliavini, Lovighi, Briand, Lis… [deux notules : édition utilisée, interprètes]
♠♠ Le
Requiem de Verdi par Rhorer, avec un plateau enivrant : Vanina Santoni, Alisa Kolosova, Jean-François Borras, Ildebrando D'Arcangelo.
Collaboration encore en rodage avec l'ONF (quantité de décalages, pas
toujours bien gérés par le chef), qui m'a donné la matière pour
beaucoup d'extraits sonores dans de futures notules – ce que c'est que
d'accompagner un chanteur, la suite de la couverture vocale, le rapport
timbre/projection, etc. Très belle soirée d'ailleurs, j'étais enchanté
de réentendre l'œuvre, et aussi bien chantée.
♠♠ Soirée anniversaire de l'ADAMI (organisme de récolte des
droits et promotion de jeunes artistes – bon sang, et ils dépensent
l'argent de leurs cotisants en réunissants leurs anciens chouchous ?!).
Programme assez original d'ailleurs pour ce type de pot-pourri, où j'ai
le plaisir d'entendre pour la première fois en vrai Clémence Barrabé, de découvrir
l'ampleur de Marc Scoffoni, de
réentendre Mathieu Lécroart et
quantité d'autres excellents chanteurs ou instrumentistes. Seul le
chef, Brian Schembri,
était véritablement redoutable – je croyais que c'était un chef
dilettante choisi parmi les cadres musiciens de l'ADAMI, mais non, il
est le principal chef du principal orchestre maltais, d'après sa
biographie. Donc tant pis, pas de pitié, il y en a d'autres qui
attendent la place. Ne pas arriver à suivre les chanteurs (pourtant
disciplinés) dans de l'opéra XIXe est une chose, mais transformer des
Verdi de maturité en fanfare aussi bruyante et vulgaire, c'est assez
impressionnant… Sans chef, l'ONF aurait clairement fait mieux.
Pour finir novembre, il me reste encore un programme d'airs de Kapsberger, Strozzi & Friends par les Kapsber'girls (avec gambe et guitare baroque, miam), ainsi que l'Iphigénie de Goethe.
Je ne peux par ailleurs aller voir Metropolis accompagné par l'improvisation d'Escaich, lundi. Si cela intéresse quelqu'un, le concert étant (pour une fois) complet : voici. [passé et vendu]
Bien, à présent que j'ai montré à quel point mes conseils sont géniaux (car c'était un peu mon agenda caché en vous détaillant ma vie ci-dessus), passons à ce qui vous sera peut-être utile : les repérages de décembre !
Nicolas POUSSIN, Le Triomphe des Arts ou la remise des Putti d'incarnat
(Musée du Louvre.)
2. Il arrive le petit Décembre, il arrive !
Les petites gourmandises ne cessent pas tout à fait avec décembre. Voici une courte sélection de quelques pépites qui vous ont peut-être échappé.
► Œuvres rares, programmes originaux.
■ L'opéra
chinois Le Roi Singe passe
à Argenteuil (1er décembre).
■ Motets du milieu du XVIIe : Bertali et Froberger, véritables raretés, salle Turenne, ancien réfectoire des Invalides. Le 12.
■ Sonata da camera de Steffani (dommage, j'aurais tout lâché pour les airs chambristes !), cantate profane de Domenico Scarlatti. J.-Ch. Frisch et son ensemble XVIII-21, avec l'excellente Cyrille Gerstenhaber en soprano.
■ Histoires sacrées de Charpentier par l'ensemble Correspondances (avec Weynants, Richardot, Fa et une petite mise en scène de Huguet), Chapelle Royale de Versailles, le 14.
■ Programme de musique baroque sacrée latino-américaine de la Capella Mediterranea à la Chapelle Royale de Versailles, le 18.
■ Oratorio de Porpora à la Chapelle Royale de Versailles le 3. Beurk, mais il y aura Negri, Staskiewicz, Galou et l'excellent ensemble Les Accents, ce peut permettre de survivre.
■ Un opéra léger de Haydn, La Canterina, par les élèves du CNSM dirigés par Sigiswald Kuijken, avec une mise en scène. Les 9 et 10, également retransmis sur le site du conservatoire.
■ Oratorios de Mendelssohn (Élie) et Schumann (Le Paradis et la Péri) à la Philharmonie, on les entend peu en France. Le premier est peut-être bien le sommet du genre, et une des cîmes de Mendelssohn… Le second est un peu plus dans le reistre d'un Schumann opaque et poli, mais il contient de très belles choses (malgré un livret assez plat, prévisibilité du niveau des Trois petits cochons).
■ Mélodies de Gounod, Thomas et Bizet, airs de Paladilhe et David (et puis Rossini et Offenbach) par Chiara Skerath, le mardi 6 midi au Musée d'Orsay.
■ À l'exception d'une bizarre retransmission en décors (et chanteurs) naturels de France 3 il y a longtemps, la résurrection de L'Île du Rêve de Reynaldo Hahn, premier opéra du compositeur. Pas un chef d'œuvre, mais une très jolie chose, à redécouvrir à l'Athénée dans une très belle distribution francophone du 7 au 11.
■ L'Oiseleur des Longchamps propose un programme « algérien » de mélodies orientalisantes (avec des raretés absolues, parmi lesquelles du Dubois ou du Roland-Manuel), le 14, dans le théâtre byzantin de l'Hôtel de Béhague.
■ Le saisissant Stabat Mater de Szymanowski, l'une de ses œuvres les plus accessibles et les plus intenses, à la cathédrale des Invalides, le 11. Quelle saison, décidément !
■ Suite des Comédiens de Kabalevski, Quatrième Symphonie de Nielsen par le Philharmonique de Radio-France (avec Vänskä, qui joue bien mieux cette musique que Sibelius !) le 2.
■ Naujalis, Čiurlionis, Eben, Mosolov à la cathédrale des Invalides, le 8. C'est un peu cher et l'acoustique n'est pas bonne hors des premiers rangs, mais le programme est sacrément intriguant.
■ L'ONDIF joue Chávez, Romero et Villa-Lobos à la Cité de la Musique le 13. Pas forcément de la grande musique, mais joué avec enthousiasme comme ce sera vraisemblablement le cas, ce peut être très chouette, parfait pour emmener un novice.
■ La transversale relativement banale Schumann / Kurtág dans la grande salle de répétition de la Philharmonie, le 16. Cette fois non avec les trios, mais avec les Microludes (son quatuor n°2, étrangement le plus joué – je trouve Officium breve, beaucoup plus rare, encore meilleur) et le Troisième Quatuor de Schumann, pour pas cher.
■ El Niño d'Adams, l'une de ses plus belles œuvres (quoique inégale), Nativité composite qui n'avait pas été rejouée en France, me semble-t-il, depuis sa création. Le 11 à la Philharmonie, avec le LSO de surcroît.
■ Deux concerts (gratuits) de musique contemporaine au CNSM, avec du Jarrell (Music for a While le 14 et autre couplage avec Dérive 1 et Leroux le 15). Par l'Ensemble ACJW.
■ Motets du milieu du XVIIe : Bertali et Froberger, véritables raretés, salle Turenne, ancien réfectoire des Invalides. Le 12.
■ Sonata da camera de Steffani (dommage, j'aurais tout lâché pour les airs chambristes !), cantate profane de Domenico Scarlatti. J.-Ch. Frisch et son ensemble XVIII-21, avec l'excellente Cyrille Gerstenhaber en soprano.
■ Histoires sacrées de Charpentier par l'ensemble Correspondances (avec Weynants, Richardot, Fa et une petite mise en scène de Huguet), Chapelle Royale de Versailles, le 14.
■ Programme de musique baroque sacrée latino-américaine de la Capella Mediterranea à la Chapelle Royale de Versailles, le 18.
■ Oratorio de Porpora à la Chapelle Royale de Versailles le 3. Beurk, mais il y aura Negri, Staskiewicz, Galou et l'excellent ensemble Les Accents, ce peut permettre de survivre.
■ Un opéra léger de Haydn, La Canterina, par les élèves du CNSM dirigés par Sigiswald Kuijken, avec une mise en scène. Les 9 et 10, également retransmis sur le site du conservatoire.
■ Oratorios de Mendelssohn (Élie) et Schumann (Le Paradis et la Péri) à la Philharmonie, on les entend peu en France. Le premier est peut-être bien le sommet du genre, et une des cîmes de Mendelssohn… Le second est un peu plus dans le reistre d'un Schumann opaque et poli, mais il contient de très belles choses (malgré un livret assez plat, prévisibilité du niveau des Trois petits cochons).
■ Mélodies de Gounod, Thomas et Bizet, airs de Paladilhe et David (et puis Rossini et Offenbach) par Chiara Skerath, le mardi 6 midi au Musée d'Orsay.
■ À l'exception d'une bizarre retransmission en décors (et chanteurs) naturels de France 3 il y a longtemps, la résurrection de L'Île du Rêve de Reynaldo Hahn, premier opéra du compositeur. Pas un chef d'œuvre, mais une très jolie chose, à redécouvrir à l'Athénée dans une très belle distribution francophone du 7 au 11.
■ L'Oiseleur des Longchamps propose un programme « algérien » de mélodies orientalisantes (avec des raretés absolues, parmi lesquelles du Dubois ou du Roland-Manuel), le 14, dans le théâtre byzantin de l'Hôtel de Béhague.
■ Le saisissant Stabat Mater de Szymanowski, l'une de ses œuvres les plus accessibles et les plus intenses, à la cathédrale des Invalides, le 11. Quelle saison, décidément !
■ Suite des Comédiens de Kabalevski, Quatrième Symphonie de Nielsen par le Philharmonique de Radio-France (avec Vänskä, qui joue bien mieux cette musique que Sibelius !) le 2.
■ Naujalis, Čiurlionis, Eben, Mosolov à la cathédrale des Invalides, le 8. C'est un peu cher et l'acoustique n'est pas bonne hors des premiers rangs, mais le programme est sacrément intriguant.
■ L'ONDIF joue Chávez, Romero et Villa-Lobos à la Cité de la Musique le 13. Pas forcément de la grande musique, mais joué avec enthousiasme comme ce sera vraisemblablement le cas, ce peut être très chouette, parfait pour emmener un novice.
■ La transversale relativement banale Schumann / Kurtág dans la grande salle de répétition de la Philharmonie, le 16. Cette fois non avec les trios, mais avec les Microludes (son quatuor n°2, étrangement le plus joué – je trouve Officium breve, beaucoup plus rare, encore meilleur) et le Troisième Quatuor de Schumann, pour pas cher.
■ El Niño d'Adams, l'une de ses plus belles œuvres (quoique inégale), Nativité composite qui n'avait pas été rejouée en France, me semble-t-il, depuis sa création. Le 11 à la Philharmonie, avec le LSO de surcroît.
■ Deux concerts (gratuits) de musique contemporaine au CNSM, avec du Jarrell (Music for a While le 14 et autre couplage avec Dérive 1 et Leroux le 15). Par l'Ensemble ACJW.
► Interprètes et ensembles parrainés.
■ Pendant toute la première moitié de
décembre, du jeudi au samedi, le Quatuor
Hanson joue le Septième Quatuor de Beethoven à la salle Cortot
(15€, à 20h).
■ Le Quatuor Arod joue à Tremblay-en-France les Quatuors n°13 de Schubert et n°15 de Beethoven (2 décembre, 19h).
■ Marie Perbost en récital à la BPI le 9 décembre (programme assez banal que vous pouvez retrouver dans l'agenda du CNSM). Moins facile d'accès, elle chantera aussi le 15 au Petit-Palais, à 12h30.
■ L'excellent orchestre amateur (dont on ne peut pas vraiment entendre qu'il l'est…) Ut Cinquième donne, les 1, 3 et 4 décembre, la Septième Symphonie de Bruckner.
■ Blandine Staskiewicz chante des cantates italiennes de Haendel le 7 avec l'ensemble Pulcinella, salle Cortot.
■ Elle n'en a pas besoin, et je crois que tout glottophile digne de ce nom l'aura remarqué : Karita Mattila chante un bouquet de lieder amples au Châtelet (si le programme n'a pas été modifié depuis l'annonce de saison). Wagner, Brahms, R. Strauss et Berg, le 12.
■ Le Quatuor Arod joue à Tremblay-en-France les Quatuors n°13 de Schubert et n°15 de Beethoven (2 décembre, 19h).
■ Marie Perbost en récital à la BPI le 9 décembre (programme assez banal que vous pouvez retrouver dans l'agenda du CNSM). Moins facile d'accès, elle chantera aussi le 15 au Petit-Palais, à 12h30.
■ L'excellent orchestre amateur (dont on ne peut pas vraiment entendre qu'il l'est…) Ut Cinquième donne, les 1, 3 et 4 décembre, la Septième Symphonie de Bruckner.
■ Blandine Staskiewicz chante des cantates italiennes de Haendel le 7 avec l'ensemble Pulcinella, salle Cortot.
■ Elle n'en a pas besoin, et je crois que tout glottophile digne de ce nom l'aura remarqué : Karita Mattila chante un bouquet de lieder amples au Châtelet (si le programme n'a pas été modifié depuis l'annonce de saison). Wagner, Brahms, R. Strauss et Berg, le 12.
► Cours publics.
■ CNSM : Joaquín Achúcarro (piano) en journée
du 5 au 7, de même pour Barthold
Kuijken le 15, Quatuor Ébène de
10h à 19h les 13 et 14, et cours de chant le soir avec Valérie Guillorit.
■ Conservatoire de Rueil-Malmaison : déclamation XVIIe siècle, en journée, les 1er et 12 décembre.
■ Rencontre entre Gérard Condé, Claude Abromont et François-Xavier Roth à propos de la Symphonie Fantastique de Berlioz, à la médiathèque Berlioz du CNSM, le 14 à 18h.
■ Conservatoire de Rueil-Malmaison : déclamation XVIIe siècle, en journée, les 1er et 12 décembre.
■ Rencontre entre Gérard Condé, Claude Abromont et François-Xavier Roth à propos de la Symphonie Fantastique de Berlioz, à la médiathèque Berlioz du CNSM, le 14 à 18h.
► Autres concerts gratuits.
■ L'Orchestre
des Lauréats du CNSM (l'orchestre des déjà-diplômés/insérés, de
niveau complètement professionnel) joue la Symphonie en ut de Bizet, la
Sinfonietta de Britten, la Suite pour cordes de Janáček, dirigé par Jonathan Darlington !
► Concerts participatifs.
■ Le 4, bal accompagné par l'Orchestre de Chambre de Paris au
Centquatre (donc je suppose plutôt informel, pas trop de panique
d'avoir revendu tous mes evening
jackets et queues-de-pie).
■ Le 16, concert de l'Orchestre de Chambre de Paris où le public est invité à chanter pour les lullabies et carols qui complètent le programme. À la Philharmonie. Je crois qu'il y a des séances de préparation, mais ce doit être sold out depuis longtemps, il vous faudra donc y aller au talent.
■ Le 16, concert de l'Orchestre de Chambre de Paris où le public est invité à chanter pour les lullabies et carols qui complètent le programme. À la Philharmonie. Je crois qu'il y a des séances de préparation, mais ce doit être sold out depuis longtemps, il vous faudra donc y aller au talent.
► Théâtre.
■ Adaptation de Faust de Goethe au Ranelagh,
pendant la seconde moitié du mois.
■ Adaptation de Faulkner à Herblay, le 11.
■ Adaptation de Faulkner à Herblay, le 11.
Et plein d'autres choses à n'en pas douter. Si vous êtes curieux de ma sélection personnelle, elle apparaît en couleur dans le planning en fin de notule.
Simon VOUET, Putto de CSS s'usant les yeux à la confection de l'agenda officiel
(Musée du Louvre.)
3. Expositions
Voici le fruit de mon relevé personnel, pas très original (je ne suis qu'un petit garçon pour les expositions, et il me reste tant de lieux permanents à découvrir), mais s'il vous inspire jamais…
→ Louvre – Bouchardon – 05/12
→ Chantilly – Grand Condé – 02/01
→ Chantilly – Grand Condé – 02/01
→ Cartier – Orchestre des Animaux –
08/01
→ Custodia – Fragonard-David – 08/01
→ École des Beaux-Arts – Pompéi – 13/01
→ Orsay – Napoléon III – 15/01
→ Petit-Palais – Wilde – 15/01
→ Petit-Palais – La Paix – 15/01
→ Louvre – Le Tessin – 16/01
→ Guimet – Jade – 16/01
→ Rodin – L'Enfer – 22/01
→ Jacquemart-André – Rembrandt – 23/01
→ Fontainebleau – Chambre de Napoléon – 23/01
→ Delacroix – Sand – 23/01
→ Judaïsme – Schönberg – 29/01
→ Invalides – Guerres secrètes – 29/01
→ Orangerie – Peinture américaine – 30/01
→ Luxembourg – Fantin-Latour – 12/02
→ Galliera – Collections – 17/02
→ Arts Déco – Bauhaus – 26/02
→ Dapper – Afrique – 17/06
→ Histoire Naturelle – Ours – 19/06
→ École des Beaux-Arts – Pompéi – 13/01
→ Orsay – Napoléon III – 15/01
→ Petit-Palais – Wilde – 15/01
→ Petit-Palais – La Paix – 15/01
→ Louvre – Le Tessin – 16/01
→ Guimet – Jade – 16/01
→ Rodin – L'Enfer – 22/01
→ Jacquemart-André – Rembrandt – 23/01
→ Fontainebleau – Chambre de Napoléon – 23/01
→ Delacroix – Sand – 23/01
→ Judaïsme – Schönberg – 29/01
→ Invalides – Guerres secrètes – 29/01
→ Orangerie – Peinture américaine – 30/01
→ Luxembourg – Fantin-Latour – 12/02
→ Galliera – Collections – 17/02
→ Arts Déco – Bauhaus – 26/02
→ Dapper – Afrique – 17/06
→ Histoire Naturelle – Ours – 19/06
→ Histoire Naturelle – Trésors de la
terre – jusqu'en 2018…
Ce mois-ci fut très peu aventureux de mon côté :
♦ Bouchardon
au Louvre, surtout des dessins préparatoires assez littéraux et
quelques bustes qui ne valent pas mieux (muséographie indigente, au
passage) ;
♦ la pompe Second Empire à Orsay, d'un goût… Napoléon III, mais la diversité du supports et quelques putti malfaisants méritent le détour ;
♦ collection Le Tessin au Louvre ; quantité de petits bijoux, crayonnés ou peints, figurant un badinage diversement innocent, absolument délicieux pour les amateurs de XVIIIe siècle ;
♦ mini-expos Puig-Roget et Roland-Manuel dans le hall des salles publiques du CNSM. Avec manuscrit de la première biographie de Ravel et carte postale rédigée par celui-ci, pour les plus fétichistes ;
♦ la seconde MacParis de l'année. Trouvé quelques photographes séduisants, mais l'impression de voir toutes les tendances depuis le début du XXe siècle : sous-Malévitch (oui, il y a des losanges blancs sur fond blanc à vendre…), sous-Basquiat, sous-art marxisto-dépressif engagé (tout en insultant le spectateur), poupées malsaines façon sous-Bourgeois, sous-Cartier-Bresson, photographies de ruines en pagaille (j'adore ça, mais on n'est pas exactement à l'avant-garde…), travailleurs de la matière brute, fausses perspectives, dessins avec jeux de mots… tout l'univers de l'art contemporain y passe (à l'exception notable des plasticiens-conceptuels, ce qui n'est pas précisément un mal). Le concept est néanmoins très sympathique : les artistes sont présents et ouverts à la discussion, très simplement, l'entrée est gratuite sur réservation, et on y propose aux visiteurs des crackers et du rouge bas de gamme, rien à voir avec les grandes cérémonies qui coûtent un bras (où les artistes exposés sont davantage dans les esthétiques à la mode et pas forcément meilleurs).
♦ la pompe Second Empire à Orsay, d'un goût… Napoléon III, mais la diversité du supports et quelques putti malfaisants méritent le détour ;
♦ collection Le Tessin au Louvre ; quantité de petits bijoux, crayonnés ou peints, figurant un badinage diversement innocent, absolument délicieux pour les amateurs de XVIIIe siècle ;
♦ mini-expos Puig-Roget et Roland-Manuel dans le hall des salles publiques du CNSM. Avec manuscrit de la première biographie de Ravel et carte postale rédigée par celui-ci, pour les plus fétichistes ;
♦ la seconde MacParis de l'année. Trouvé quelques photographes séduisants, mais l'impression de voir toutes les tendances depuis le début du XXe siècle : sous-Malévitch (oui, il y a des losanges blancs sur fond blanc à vendre…), sous-Basquiat, sous-art marxisto-dépressif engagé (tout en insultant le spectateur), poupées malsaines façon sous-Bourgeois, sous-Cartier-Bresson, photographies de ruines en pagaille (j'adore ça, mais on n'est pas exactement à l'avant-garde…), travailleurs de la matière brute, fausses perspectives, dessins avec jeux de mots… tout l'univers de l'art contemporain y passe (à l'exception notable des plasticiens-conceptuels, ce qui n'est pas précisément un mal). Le concept est néanmoins très sympathique : les artistes sont présents et ouverts à la discussion, très simplement, l'entrée est gratuite sur réservation, et on y propose aux visiteurs des crackers et du rouge bas de gamme, rien à voir avec les grandes cérémonies qui coûtent un bras (où les artistes exposés sont davantage dans les esthétiques à la mode et pas forcément meilleurs).
Giovanni Battista TIEPOLO, Merveilles vues dans l'agenda de CSS
(Musée du Louvre.)
4. Programme synoptique téléchargeable
Comme les dernières fois :
Les codes couleurs ne vous concernent pas davantage que d'ordinaire, j'ai simplement autre chose à faire que de les retirer de mon relevé personnel, en plus des entrées sur mes réunions professionnelles ou mes complots personnels. Néanmoins, pour plus de clarté :
◊ violet : prévu d'y aller
◊ bleu : souhaite y aller
◊ vert : incertain
◊ **** : place déjà achetée
◊ § : intéressé, mais n'irai probablement pas
◊ ¤ : n'irai pas, noté à titre de documentation
◊ (( : début de série
◊ )) : fin de série
◊ jaune : événement particulier
◊ rouge : à vendre / acheter
Les bons soirs, vous pourrez toujours apercevoir mon profil imposant surplomber la plèbe rampante dans les escaliers clairsemés.
Cliquez sur l'image pour faire apparaître le calendrier (téléchargeable, d'ailleurs, il suffit d'enregistrer la page html) dans une nouvelle fenêtre, avec tous les détails.
Toutes les illustrations picturales de cette notule sont tirées de photographies du Fonds Řaděná pour l'Art Puttien, disponibles sous Licence Creative Commons CC BY 3.0 FR.
Non, décidément, avec le planning (et les putti) de CSS, décembre est le mois le plus lumineux de l'année !
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Saison 2016-2017 a suscité :
silenzio :: sans ricochet :: 1318 indiscrets