Ca veut dire quoi, poulpiquisant ?
C'est un néologisme, assez transparent fondé sur "poulpiquet", qui est l'autre nom breton du korrigan (tandis que le farfadet est plutôt attaché à la Vendée et aux Deux-Sèvres).
Tout cela provient d'une vieille histoire de mythologie locale de ces Carnets, mis à jour grâce aux lutins de Qaanaaq pendant les périodes de chômage technique (lorsque le Père Noël ronfle, pour faire simple).
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@ Jérémie :
Comme d'habitude dans la critique mainstream
Vous semblez négliger présomptueusement l'endurance de notre amour-propre à ce genre de sous-entendus. :)
(et malgré maintes conversations sur le sujet), on oublie la place de Cavalli, qui faisait de la « musique à flux continu » bien avant Wagner et ses amis. Bien sûr, pas tout-à-fait le second style du compositeur (duquel sont ses opéras tardifs comme le chef-d'œuvre qu'est Artemisia), mais toute la première partie de son œuvre gigantesque est caractérisée par une fluidité de la musique qui n'est pas encore esclave des « numéros ».
Oui, l'opéra des débuts, qui était là pour servir le théâtre, était bien plus fluide (on peut dire la même chose de Monteverdi), et le cloisonnement rigoureux des "numéros" n'arrive qu'au début du XVIIIe siècle, avec une évolution progressive au cours du second XVIIe.
Néanmoins, il existe des airs clos et identifiables aussi bien chez Peri et Monteverdi que chez Cavalli (ce serait moins évident dans les oeuvres d'inspiration religieuse comme la Rappresentazione de Cavalieri, ou même le Sant'Alessio de Landi).
Mais la raison réelle est toute simple : dans mon propos, je ne dressais pas une histoire exhaustive du genre, mais j'essayais de retracer la généalogie du langage continu ou discontinu, tel qu'on l'entend au XXIe siècle. Et ce n'est pas Cavalli qui est à l'origine de cela, la figure centrale est clairement Wagner, avec les satellites afférents (Debussy en particulier).
Sinon, sur le détail :
Dans La Calisto (voire La Didone), par exemple, où il n'y a pas de distinction entre airs et récitatifs, puisque ceux-ci sont entremêlés entre eux, s'interrompent, reprennent, etc.
Il existe cependant une distinction audible entre les deux, mais oui, c'est un peu comme du Meyerbeer, en fait : on sent bien l'emplacement du numéro, mais ses frontières sont floues.
Et dans la lignée de Cavalli, bien sûr, Lully. Mais qui remplace, en quelque sorte, l'alternance musique-parlée/musique-chantée, par une alternance musique-lyrique/musique-instrumentale avec l'introduction de nombreuses dances que l'on avait pas vu avant et que l'on reverra plus vraiment après l'école baroque française.
Les danses demeurent dans le Grand Opéra à la française, mais effectivement limitées à des sections de ballet généralement plus décoratives (et souvent limitées à une seule séquence au lieu d'être également réparties).
Pour Lully, on peut discuter, il y a quand même une alternance évidente, d'une grande fluidité (on est loin du seria de Haendel-Vivaldi-Hasse-Porpora-Graun-Jommelli-Gluck-etc.), mais repérable très facilement (aussi bien les répétitions de vers que l'intervention de l'orchestre entier et non plus du seul continuo...).