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fr2023-03-04T21:46:33+01:00daily12023-03-04T21:46:33+01:00La Dame de la Mer - Ibsen tendance lumineuse - DavidLeMarrec
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2023-03-04T21:46:33+01:00DavidLeMarrec3 mars 2023 :
Revu la pièce au Vieux-Colombier, onze ans après.
Quelques remarques supplémentaires.
¶ À nouveau marqué par la déclinaison très inhabituellement positive des processus d'enquête et de dévoilement intérieur d'Ibsen sur de personnages qui ne sont...3 mars 2023 :
Revu la pièce au Vieux-Colombier, onze ans après.
Quelques remarques supplémentaires.
¶ À nouveau marqué par la déclinaison très inhabituellement positive des processus d'enquête et de dévoilement intérieur d'Ibsen sur de personnages qui ne sont plus des loosers ou des égoïstes, mais plutôt des êtres humains valables. Cela contraste avec ses autres pièces, et apporte une lumière très plaisante, en en explorant les mêmes ressorts sur d'autres personnalités.
¶ Frappé par une forme de musicalité de ce texte simple, mais dont les formules, les questions, les évitements, me paraissent tellement familiers, élégants, suggestifs.
¶ Amusé par « je vais partir dans le Midi, à Bergen ». (Les histoires d'Ibsen se passent souvent très au Nord, comme pour Brand.)
¶ Euphémismes sexuels : « vie conjugale » abondamment répété (ça travaille beaucoup Wangel).
¶ Le disposition des multiples propositions en mariage (en pointillé, sans cesse interrompues, mal comprises…) procure un excellent rythme à l'ouvrage.
¶ En revanche le sort des filles Wangel n'est pas traité dans l'épilogue : l'aînée va-t-elle toujours se marier par défaut, simplement pour pouvoir découvrir le monde ? laissera-t-on la cadette se fiancer au pauvre homme condamné ?
¶ À la fois touché et soupçonneux par la proposition généreuse du professeur de devenir chaperon au lieu de mari : j'ai admiré le geste, et me suis tout de même demandé la part de stratégie dans celui-ci. (C'est sans doute que j'ai déjà trop vécu.)
¶ Je n'avais pas évalué à sa juste valeur, dans la tonalité « Vaisseau fantôme », l'importance inhabituelle du surnaturel dans cette pièce : l'enfant qui a les yeux d'un premier fiancé (qui était pourtant déjà loin à l'époque où il aurait pu être le père), l'Étranger qui n'écoute aucune des réponses qu'on lui fait et reste arc-bouté sur les pactes. (Il est sonorisé dans la mise en scène de Géraldine Martineau, procédé que je trouve un peu faible mais qui marque bien son rôle à part, n'interagissant que très peu avec les autres personnages, même sa fiancée.)
¶ Autre trouvaille dramatique forte, l'entretien décisif entre les fiancés se fait… en présence du mari de la « fiancée », ce qui est particulièrement atypique, d'autant que ce n'est pas du tout une scène de jalousie ou d'éclats émotionnels extérieurs.
¶ Le conflit de valeurs à l'œuvre dans ce moment est assez fort : la femme veut être absolument libre pour pouvoir faire son choix avant de poursuivre sa vie, tandis que l'homme la voit en danger et souhaite la protéger de son choix avant de la laisser choisir ce qu'elle voudra. Deux postulats qui s'entendent.
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Côté interprétation, il me semble que c'était beaucoup plus rapide au Vieux Colombier en 2023 : 2h contre 2h40, me semblait-il. Il faut dire que c'est une version théâtrale assez traditionnelle, qui file droit : peu de silences, pas d'improvisations chantées, l'explicite du texte prévaut.
J'ai beaucoup aimé cette façon de mettre en valeur la musicalité du texte, et l'énergie de Géraldine Martineau réussissait très bien dans l'incarnation d'un personnage à la fois têtu et perdu dans ses rêves. Les deux aspects étaient bien tenus (et j'aime beaucoup ces voix un peu nasales et pincées, qui portent très bien et parlent à mon imaginaire).
J'ai regretté l'extraordinaire voix de basse de Nicolas Martel en Étranger (celle de Clément Bresson n'a pas du tout la même assise, elle est même assez voilée) et surtout l'incarnation de Matthieu Ferry en Lyngstrand – drapé dans une éternelle robe de chambre, toujours dégingandé, parlant étrangement d'une voix qui monte trop, on avait vraiment toute la bizarrerie du rôle (un peu trop, peut-être ?) qui s'exhalait. Adrien Simion le joue au contraire d'une façon très littérale, et manque à mon sens de la saveur décalée propre au rôle.
Pour le reste, la sobriété bonhomme de Laurent Stocker en Docteur Wangel et les incarnations contrastées d'Elisa Erka et Léa Lopez dans les filles de la maison (Bolette et Hilde), deux rôles très payants, m'ont tout à fait convaincu.
Soirée où je suis resté émerveillé à boire les paroles d'Ibsen, la finesse de sa pensée, de ses ressorts, et même de sa langue. Transports. ]]>La Dame de la Mer - Ibsen tendance lumineuse - DavidLeMarrec
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2012-03-31T11:37:40+02:00DavidLeMarrecUne bonne vidéo vaut mieux qu'un long discours, ça évite de diluer le propos....Une bonne vidéo vaut mieux qu'un long discours, ça évite de diluer le propos.
]]>La Dame de la Mer - Ibsen tendance lumineuse - concentré cola
http://operacritiques.online.fr/css/index.php?2012/03/28/1945-la-dame-de-la-mer-henrik-ibsen-theatre-des-bouffe-du-nord-paris-2012-claude-baque-camille-maury-nicolas-martel-marion-bottollier-clement-ducol#c7710
2012-03-29T13:31:22+02:00concentré colaMerci pour la vidéo de l'impro, je ne l'avais pas vue....Merci pour la vidéo de l'impro, je ne l'avais pas vue.]]>