à la réécoute après avoir beaucoup baigné dans d'autres esthétiques ([...] des versions plus rondes / colorées comme Oramo, Lintu, Gardner), j'ai trouvé ça un peu frustrant poussé à ce point.
Eh bien, justement, moi c'est Oramo, découvert après Rattle / Berlin, qui m'a un peu frustré (même si ça reste une intégrale particulièrement remarquable); Lintu, je n'ai pas encore tenté (c'est juste sorti en vidéo, non?) (Gardner a enregistré autre chose en Sibelius que le disque de mélodies avec Finley?)
En fait, l'autre intégrale récente qui m'a le plus emballé, après Rattle / Berlin, c'est Elder / Hallé.
J'avais été marqué par la transparence, pas du tout par cet affinement extrême des cordes.
Moi, c'est ce qui m'avait le plus marqué (et décidé à m'acheter cette intégrale.)
Tchaïkovski 5, de mémoire c'était mieux qu'avec l'Opéra de Munich (très bien, mais un peu gentil-souriant). Je n'en ai plus de souvenir très précis – je suis surpris que ça te plaise.
Disons que ça m'a paru cursif, élancé, animé et détaillé - et surtout sans excès de volontarisme interprétatif. Compte tenu de mon rapport aux symphonies Tchaikovski, j'y trouve assez mon compte (contre toute attente, les versions sales-et-méchantes à grain soviétique m'y déçoivent toujours un peu; tandis que, plus prévisiblement, les versions occidentales en mode dégoulinant ou clinquant m'y agacent assez vite.)
Je n'ai pas encore essayé Berlin-K.Petrenko. Il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas excellent, comme toujours avec Petrenko – et puis c'est quand même le gars qui a le répertoire le plus renouvelé depuis longtemps dans cette maison, j'ai l'impression (Stephan et Schmidt dans la même saison, c'était pas mal…). (ça n'a aucune influence sur son répertoire, mais ça le rend encore plus sympathique que le simple fait de bien jouer du Beethoven.) J'irai essayer alors !
Mais, justement, en version CD, la 9ᵉ de Beethoven fait partie du même coffret que le disque Schmidt / Stefan (il y a aussi Beethoven 7 et Tchaikovski 5 et 6 - j'avais énormément aimé Tchaikovski 5ᵉ.)
* Sibelius – Symphonie n°5 – Berliner Philharmoniker, Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Très vivant. Un excellent souvenir de la version vidéo (assez ultime), assez étonné par les timbres plus étroits ici (cordes délibérément sèches, mais trompettes un peu nasillardes, étonnant). Bois toujours aussi vertigineux.
* Sibelius – Symphonie n°4 – Berliner Philharmoniker, Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Étrangement, je ressens un petit manque de soyeux des cordes ici. Mais l'ascétisme, la transparence, les couleurs, sont magnifiques.
* Sibelius – Symphonie n°6 – Berliner Philharmoniker, Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Cordes droites, peu vibrées, étonnant début très résonant quoique soyeux. Manque un peu de tension sur la durée pour moi, j'en avais un meilleur souvenir (d'après la version vidéo : je découvre sa déclinaison CD).
Je n'avais pas vu les vidéos mais, au CD, c'est peut-être mon intégrale préférée, en tout cas, celle que je réécoute le plus depuis sa parution. L'amusant de la chose, c'est que ce qui te surprend, c'est précisément ce qui, moi, m'a le plus immédiatement séduit: ces cordes sèches et droites, un peu étroites, jusqu'à un certain manque de soyeux.